Contenu du sommaire : La finance et l'industrie

Revue Revue d'économie industrielle Mir@bel
Numéro no 134, 2ème trimestre 2011
Titre du numéro La finance et l'industrie
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • La finance et l'industrie - Véronique Dutraive p. 13-24 accès libre
  • The law and economics of the modern firm: a new governance structure of power relationships - Virgile Chassagnon p. 25-50 accès libre avec résumé
    Cet article analyse l'impact des changements industriels récents sur la structure de gouvernement des relations de pouvoir. Partant, trois arguments sont développés. Tout d'abord, une clarification de la représentation de la firme dans les théories économiques et dans le droit est proposée. Puis, la nature des quatre caractéristiques clés des firmes modernes que constituent l'industrie « financialisée », la valorisation du capital humain spécifique, le développement des actifs immatériels et la genèse des réseaux verticaux de coopération inter-firmes est étudiée. Enfin, cet article montre dans quelle mesure ces changements institutionnels influent sur le gouvernement interne et externe des firmes en termes de relations de pouvoir. À titre conclusif, des implications politiques et des orientations de recherche sont brièvement discutées.
  • Investisseurs institutionnels non-résidents, corporate governance et stratégies d'entreprise : Évaluation et Analyse à partir d'un panel de firmes françaises et allemandes (1999-2007) - Christopher Lantenois, Benjamin Coriat p. 51-84 accès libre avec résumé
    À partir d'un panel de sociétés françaises et allemandes, cotées au CAC-40 et au DAX-30 au 31/12/2007, l'article se propose de mesurer la montée des investisseurs institutionnels (II) dans la structure de la propriété du capital des firmes du panel, et d'évaluer leur impact sur le comportement et la stratégie de ces entreprises. Après avoir analysé les évolutions dans la structure de propriété des sociétés (section 1), nous examinons (section 2) les effets de la montée des investisseurs institutionnels dans la structure du capital à partir d'une série d'indicateurs: évolution des profits, de la rentabilité des capitaux propres, du montant des dividendes distribués et celui des rachats d'actions. Enfin (section 3) nous examinons les évolutions de stratégies industrielles qui accompagnent la montée des investisseurs institutionnels et mettons en évidence une tendance claire au recentrage d'activités et à la consolidation. L'analyse couvre la période 1999-2007. Les données sont extraites des documents de référence annuels des firmes et des bases de données Thomson One Banker, Fininfo et Worldscope.
  • Le « Fordisme financier » ou pourquoi l'industrie automobile a tant souffert de la crise financière - Sylvain Broyer, Ludovic Fava p. 85-103 accès libre avec résumé
    Cet article explique l'effondrement de l'industrie automobile mondiale en 2008 par les multiples porosités qu'elle entretient à la sphère financière : 1/ les modes, à court terme, de financement du fonds de roulement, du réseau, voire des prêts aux particuliers ; 2/ le rôle double du crédit, dans la mesure où la demande automobile s'appuie sur des financements externes et est stimulée par l'offre de financement ; 3/ la dépendance croissante de la production automobile à la finance avec les délocalisations. Ces porosités caractérisent un paradigme que l'on peut qualifier de « fordisme financier » et dont les principaux traits seraient : 1/maintenir un prix de vente compétitif ; 2/réduire le fonds de roulement lorsque son financement externe devient trop coûteux ; 3/accroître les débouchés par les financements externes, pas par les salaires comme dans le fordisme classique.
  • D'une crise à l'autre : L'investissement des grands groupes français pris dans le cycle déflationniste - Yann Guy p. 105-132 accès libre avec résumé
    Les stratégies des grandes entreprises françaises cotées sont prises depuis deux décennies dans un cycle financier déflationniste. La variation des cours sur les marchés financiers s'accompagne de fluctuations de l'investissement productif, qui peuvent être expliquées à partir de la notion de fragilisation endogène des bilans de Minsky. Un échantillon de 215 groupes non financiers est créé afin d'étudier leurs comptes de résultat, bilans et tableaux de flux de trésorerie. L'article se propose alors de montrer que la contrainte inhérente à la primauté donnée à la valeur actionnariale, et qui pèse sur les stratégies des groupes, doit enrichir la notion de fragilisation endogène des bilans. En introduisant le principe du risque de système, on aboutit à la définition d'un certain nombre d'enchaînements communs dans le comportement des grandes entreprises au cours des deux dernières crises financières occidentales.
  • Les territoires de l'industrie financière : quelles suites à la crise de 2008-2009 ? - Olivier CREVOISIER, Thierry Theurillat, Pedro Araujo p. 133-158 accès libre avec résumé
    Dans une perspective institutionnaliste et territoriale, cet article interroge le couplage entre la finance de marché d'une part et l'économie réelle d'autre part. La crise actuelle est présentée comme le résultat d'une autonomisation progressive de la finance vis-à-vis de l'économie réelle, qui peut être comprise comme la construction d'une géographie spécifique, caractérisée par une extrême concentration dans les principales places financières mondiales et d'un contrôle qui s'exerce à partir de là vers les régions productrices d'une part et vers les sources d'épargne d'autre part. L'économie réelle de son côté est restée organisée de manière plus traditionnelle, la cohérence du marché du travail et de l'accumulation des connaissances résidant toujours pour l'essentiel à l'échelle des régions et des nations. C'est aussi à ces échelles que se posent les préoccupations sociales et environnementales est qu'est donc organisée la reproduction des ressources. Dès lors, les réflexions sur un système financier alternatif nécessiteraient de repenser la manière dont on articule les investisseurs et les entreprises avec les contextes régionaux et nationaux qui leur permettent de développer leur fortune et de développer leurs activités.
  • La gestion collective en France : l'utopie d'une finance pour tous - Yamina Tadjeddine, Jean-Christophe Cotta p. 159-176 accès libre avec résumé
    La gestion collective a été voulue par les politiques français comme un instrument de médiation entre l'épargne populaire et l'investissement des entreprises via les marchés financiers. Interroger le lien entre la finance et l'industrie impose d'analyser l'efficacité de la médiation opérée par la gestion collective. Cet article propose de revenir sur la genèse institutionnelle de la gestion collective en France, de préciser les ambitions économiques de cette innovation institutionnelle et de s'interroger sur sa capacité à honorer ses objectifs. Il apparaît que si la gestion collective française est devenue une industrie compétitive à l'échelle mondiale drainant une part toujours plus grande de l'épargne des ménages, elle a échoué dans son rôle de financeur de l'industrie française.
  • Capital-investissement et stratégies de syndication : le cas de la france - Muriel Dal-Pont legrand, Sophie Pommet p. 177-190 accès libre avec résumé
    Cet article propose d'analyser les stratégies de syndication des sociétés de capital-investissement françaises et de les comparer à celles de leurs homologues européennes et nord-américaines. La syndication est en effet une stratégie qui permet globalement aux investisseurs d'améliorer leurs performances par exemple en partageant les risques ou encore en ajoutant de la valeur aux firmes. Cet article montre que les motifs de syndication varient en fonction du stade de développement de la firme que l'on finance mais aussi en fonction de la nature des sociétés de capital-investissement. Cet examen approfondi des choix de syndication du capital-investissement français, quand on les compare à ceux des sociétés localisées aux États-Unis, semble révéler une certaine « spécialisation » de ce dernier.
  • Le brevet comme quasi-actif financier : Genèse, formes et implications économiques de la financiarisation du brevet - Christian Le bas, Jean-Claude Dupuis, Soley Lawson p. 191-210 accès libre avec résumé
    Dans cet article on fournit une analyse des constats empiriques concernant la récente transformation dans les usages du brevet considéré comme un quasi- actif financier. On décrit les causes de ces tendances nouvelles ainsi que les organisations (acteurs et stratégies) qui les portent. On montre qu'il y a un décalage entre les normes de comptabilité et de reporting d'un côté et ce mouvement de financiarisation du brevet de l'autre. On souligne les conséquences de cette financiarisation sur le fonctionnement du marché des brevets. Notre conclusion est que le brevet n'est pas un véritable actif financier.
  • Dix ans après Enron : le nouveau visage des capitalismes - Olivier Pastré p. 211-218 accès libre