Contenu du sommaire : Économie et géopolitique
Revue | Hérodote |
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Numéro | no 151, 4ème trimestre 2013 |
Titre du numéro | Économie et géopolitique |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Économie et géopolitique : des relations utiles à (re) penser - Béatrice Giblin p. 3-11
- La crise de l'euro : une crise de la souveraineté européenne - Christophe Strassel p. 12-38 La crise financière qui a éclaté en 2008 s'est doublée en Europe d'une crise monétaire. Il s'agit pour les gouvernements européens aujourd'hui non seulement de retrouver la croissance et l'emploi, mais de « sauver l'euro ». Pour comprendre ces difficultés, l'article revient sur les conditions de création de l'euro et sur le rapport qu'entretient cette monnaie avec la souveraineté. Il apparaît que l'euro ne remplit pas toutes les fonctions qui sont habituellement assignées à une monnaie ; sa focalisation exclusive sur la stabilité des prix, et l'indépendance très étendue de la Banque centrale européenne et l'interdiction qui lui est faite de jouer un rôle de prêteur en dernier ressort en font une monnaie « à souveraineté limitée ». La crise a mis en évidence les limites de cette conception de la monnaie, qui fait peser sur la zone euro un risque de plus en plus important de séparation entre son « centre » et sa « périphérie ». Afin d'éviter cet éclatement, il faut faire de l'euro une monnaie pleinement souveraine dans une zone euro plus solidaire.The euro crisis : a crisis of the European sovereignty A monetary crisis added up to the financial crisis that broke out in 2008 in Europe. Now, European governments not only have to get back to growth and creation of jobs, but they have to “save the euro”. To understand those difficulties, this article exposes the conditions of creation of the euro and its relationship to sovereignty. It appears that the euro does not meet all the functions usually assigned to a currency. Its exclusive focus on price stability, as well as the large independence of the European Central Bank, and its interdiction to be a money-lender in last resort, all make the euro a money with a “limited sovereignty”. The crisis highlighted the limits of such a conception that puts the euro zone more and more at risk of a separation between its “center” and its “periphery”. In order to avoid this rupture, the euro must become fully sovereign in a more united euro zone.
- Le couple franco-allemand et la dimension géopolitique de la crise de l'euro - Pierre-Emmanuel Thomann p. 39-59 Les compromis franco-allemands destinés à préserver l'euro afin d'éviter une fracture européenne placent le couple franco-allemand à la charnière de l'Union européenne. Les représentations nationales allemandes et françaises différenciées à propos de l'économie sociale de marché, mais aussi du positionnement dans la mondialisation, structurent pourtant les stratégies respectives et les compromis négociés pour gérer la crise de l'euro qui se prolonge depuis 2010. L'enjeu du centre de gravité géopolitique de l'Union européenne fut souligné par le différend à propos de l'échelle de gestion de la crise : la zone euro privilégiée par les Français, où l'Europe à 27 par les Allemands. La crise de l'euro est aussi un test du degré de solidarité vis-à-vis de la mondialisation entre les Allemands et les Français dont les visions relatives aux finalités européennes, un carrefour des réseaux mondialisés ou une Europe protection, entrent en divergence.The Franco-German couple and the geopolitical dimension of the euro crisis The Franco-German deals aimed at preserving the euro currency to avoid a European fragmentation position the Franco-German couple as a point of articulation in the European Union. Differentiated German and French national representations regarding the market social economy and the posture towards globalization structure the strategies and the compromised deals to manage the euro crisis since 2010. At stake is the geopolitical center of gravity of the European Union revealed by the Franco-German rivalry on the level to focus the crisis management : the eurozone 17 favoured by the French or the Europe 27 by the Germans. The euro crisis is also a solidarity test towards globalization between Germans and French whose respective visions regarding European finality, a hub of globalized networks or a protective Europe, diverge.
- La France, l'Europe et le modèle allemand - Christophe Strassel p. 60-82 L'idée d'un « miracle économique allemand » est l'une des représentations les plus agissantes du débat économique européen. Pourtant, l'économie allemande tant vantée aujourd'hui ne justifie que partiellement les louanges qui lui sont adressées : ses résultats ne sont pas uniformément favorables et les politiques qui y conduisent, difficilement reproductibles à l'échelle de l'Europe. Connu sous le nom d'« économie sociale de marché » , le « modèle allemand » est apparu après la Seconde Guerre mondiale. Issu d'une école de pensée néolibérale, l'ordolibéralisme, il fait de l'État le garant du bon fonctionnement du marché. Assez radicale dans ses prescriptions, cette doctrine n'a jamais été pleinement appliquée en Allemagne. En revanche, elle l'a été de manière bien plus fidèle dans le cadre des institutions économiques européennes, tant pour ce qui est de la politique de la concurrence que de celles relatives à la monnaie ou aux finances publiques. Ce modèle apparaît aujourd'hui inadapté à la situation d'un nombre croissant de pays européens et fait courir un risque à la cohésion de la zone euro. En définitive, le retour de la croissance dépend plus de la capacité des dirigeants européens à lever le blocage que le « modèle allemand » fait peser sur les politiques économiques que de facteurs relatifs à la structure des économies européennes.France, Europe and the German model The idea of a “German economic miracle” is one of the most powerful of the European economic debate. However, German economy as praised as it is only partially deserve it : not only its results are not totally positive but the policies that lead to it are hardly replicable across Europe. Known as a “social market economy”, the German model appeared after the Second World War. It comes out of ordoliberalism, a neoliberal school, and makes the state responsible for a well-operating market. Quiet radical in its recommendations, this theory has never been implemented in Germany. However, it was implemented in a more genuine way in certain European economic institutions, as much in competition policies as in public finance or money policies. Nowadays, this model appears inadequate in more and more European countries and becomes a risk to the euro zone cohesion. In the end, the return of growth depends more on the capacity of European leaders to remove the blockage on economic policies resulting from the “German model” than it is linked to the structure of European economies.
- L'économie mafieuse : entre principe de territorialité et extraterritorialité - Clotilde Champeyrache p. 83-101 Une mafia se caractérise par le contrôle du territoire. Elle apparaît également comme un acteur économique exerçant des activités illégales (trafic de drogues, racket...) et légales (BTP, agriculture...). Cet article pose la question de l'importance du territoire pour le volet économique des activités mafieuses. Il montre qu'un principe de territorialité oriente effectivement l'économie mafieuse et se décline à travers la structure organisationnelle mafieuse, la forte territorialisation des activités et une segmentation identitaire et territoriale des agents. Cela conduit à une forme viciée de développement local qui abstrait l'économie sicilienne du reste de l'économie. Cependant, la mafia peut intervenir hors de son territoire. Dans ce cas, il faut distinguer deux configurations : une extraterritorialité dérivant de la nature internationale de certaines activités mais sans contrôle du territoire ; une extraterritorialité liée à une volonté de colonisation de nouveaux territoires.The Mafia economy. Between territoriality principle And extraterritoriality A mafia is characterized by the control of its territory. It also appears as an economic agent carrying on illegal (drug-trafficking, extortion...) and legal (construction activity, agriculture...) activities. This contribution raises the question of the importance of territory for the economic part of Mafia activities. It shows that a principle of territoriality effectively guides the Mafia-ruled economy and applies to the organizational structure of the Mafia, to the highly-territorialized activities, and to an identity and territorial segmentation of agents. It leads to a flawed form of local development which abstracts the Sicilian economy from the rest of the economy. However, the Mafia may operate outside its territory. In such cases, two situations need to be considered : an extraterritoriality deriving from the international nature of some activities but without any control of territory ; an extraterritoriality linked to an attempt to colonize new territories.
- Enjeux géopolitiques de la première place financière mondiale : la City de Londres - Vincent Piolet p. 102-119 Une approche géopolitique des conflits entre institutions financières amène à se poser la question du contrôle de la finance mondiale mais aussi de ses lieux de pouvoir. La première place financière, la City de Londres, est dirigée par la City of London Corporation (CLC) qui fait face à des rivalités de pouvoir et de territoire à différentes échelles. Au niveau local, la CLC cherche à étendre son territoire londonien pour faire bénéficier toujours plus d'entreprises et de banques de sa réglementation d'exception. Au niveau municipal, les responsables de la CLC doivent faire face aux demandes incessantes des autres districts de Londres de se réformer afin de répartir les revenus exceptionnellement élevés que la présence de la City lui a procurés depuis plus de dix siècles. Au niveau national, la CLC intervient directement dans la politique économique du gouvernement britannique. Au niveau des territoires de la Couronne britannique, la CLC utilise la « toile » de paradis fiscaux qui se trouvent à sa disposition. Au niveau des deux rives de l'Atlantique, la City se livre à une concurrence farouche avec la deuxième place financière mondiale, Wall Street. Enfin, au niveau mondial, la City doit faire face à l'émergence de nouvelles puissantes institutions financières comme Hong Kong, Singapour ou Shanghai. Très vite on se rend compte que le Royaume-Uni n'est pas la seule puissance à utiliser des paradis fiscaux à son avantage, chaque puissance dispose de territoires prêts à lui vendre une souveraineté de complaisance. Lister les paradis fiscaux devient alors un acte géopolitique où chaque puissance défend son pré carré.Geopolitical issues of the world's leading financial centre : the City of London A geopolitical approach of conflicts between financial institutions ends up in the question of the control of the global finance but also of the related governing territories. The first financial place – the City of London – is run by the City of London Corporation (CLC) which faces power and territory rivalries at various scales. Locally, the CLC tries to extend its territory so as to get benefit from its exceptional regulation to always more companies. At the level of the city, CLC managers have to face constant requests from other London districts to reform and share exceptional high income the financial place has provided over the past ten centuries. At the national level, the CLC directly takes action in the process of enacting the economic policy of the British government. As regard as British Overseas Territories and British Crown Dependencies, the CLC uses this tax haven network to get more financial flows even if the latters have suspicious origins. At the level of both shores of the Atlantic Ocean, the CLC is struggling with Wall Street – the second financial place. At last, at the global level, the CLC must face with new emerging financial places such as Hong Kong, Singapore or Shanghai. Very quickly, we can deduct that the United Kingdom is not the only powerful country to benefit from a tax haven network. Each world's superpower has its own tax haven network. Therefore, listing tax haven is a geopolitical act as each superpower defends its turf.
- La mondialisation de l'économie et la contrefaçon : le cas de l'Union européenne - Jérémy Lachartre p. 120-136 Parmi les trafics illicites existants, celui de la contrefaçon est devenu un véritable fléau à l'échelle du monde. Si, dans les années 1990, la contrefaçon semblait être la préoccupation exclusive des entreprises du luxe, on sait aujourd'hui qu'elle s'est mondialisée, industrialisée et diversifiée, profitant des opportunités offertes par la mondialisation de l'économie. Associée aux activités des organisations criminelles, la « production de faux » menace économiquement les entreprises et les États, mais aussi la santé des consommateurs. Les enjeux de ce trafic sont donc aujourd'hui connus, et l'Union européenne affiche son ambition et sa détermination à combattre un trafic présenté comme celui du XXIe siècle. Seule une coopération internationale semble pouvoir lutter efficacement contre ce trafic supranational. Malgré les outils de coopération disponibles, ceux-ci sont néanmoins insuffisants. L'exemple de l'Union européenne met en exergue la complexité d'un trafic qui profite encore d'une volonté politique anti-contrefaçon variable selon les États.The globalization of the economy encourages counterfeiting. The European Union case Among the existing illicit traffic, counterfeiting has become a real scourge across the world. If in the 90's counterfeiting concern seemed to be the exclusive business of luxury, we now know that counterfeiting has become globalized, industrialized and diversified, taking advantage of the favors of economic globalization. Associated with the activities of criminal organizations, “the production of fake” threats companies and states'economy, but also consumers'health. Today the stakes are known, and the European Union shows its ambition and determination to combat a traffic presented as that of the 21st century. Only international cooperation seems to effectively fight against this supranational traffic. Despite the available cooperation tools, the threat of such trafficking still benefits from an existing yet still insufficient cooperation between member States. The example of the European Union highlights the complexity of a traffic that still enjoys a disparate political will among the States.
- Le diamant : illustration d'un univers économique en mutation - Jordan Biets p. 137-147 L'industrie diamantaire anversoise est sur le déclin, et curieusement ce n'est pas la concurrence avec d'autres villes rivales telles que Tel-Aviv ou Dubaï qui l'a mise à mal, mais bien une rivalité interne, autrement plus discrète. C'est depuis le début des années 2000 que les acteurs du secteur le disent différent, altéré, et certains peinent à assumer sa mutation. Mais le nouveau millénaire n'est qu'une façade, la genèse de cette révolution prend sa source plus tôt. En économie, les années 1980 marquent un tournant idéologique qui a rapidement pris une importance considérable dans la physionomie globale des industries des pays de l'OCDE. La délocalisation est au cœur du sujet. Le secteur actuel du diamant, qui met en scène un petit nombre d'acteurs luttant discrètement pour s'accaparer le marché, est une illustration des conséquences des décisions prises dans les années 1980. Stratégiques pour certains, subies pour d'autres, c'est au cœur de la capitale mondiale du diamant, Anvers, que s'est joué cet épisode.Diamond : Illustration of a declining European industry The Antwerp diamond industry is in decline, and curiously it is not the fact of any competition with other rival cities such as Tel Aviv and Dubai, but an internal rivalry, much more discreet. This is from the early 2000s that the stakeholders can see the difference, and some are struggling to fulfill its mutation. But the new millennium is only a decoy, the genesis of the revolution rises earlier. In economics, the 1980s attest of an ideological shift that quickly gained considerable importance in the overall appearance in the OECD countries industries. Offshoring is the heart of the matter. The current diamond industry has to deal with a few players who quietly struggle to own the market, which illustrates the consequences of decisions snuffed in the 1980s. Between strategy, pain and spoliation, this episode takes place in Antwerp, in the heart of the diamond capital.
- Indonésie et Singapour : destins géoéconomiques parallèles de deux potentielles puissances sud-est asiatiques - Eric Frécon p. 148-163 À l'heure d'une crise économique qui s'éternise en Europe, l'Indonésie et Singapour ont souvent fait office d'eldorado. Les deux pays ont participé aux débats du G20, respectivement comme membre et invité en 2010-2013, tandis que des experts poussaient Jakarta à rejoindre le clan des BRICS. Pourtant, l'Asie du Sud-Est ne semble pas échapper à la déflagration mondiale comme en témoignent la croissance en berne et l'inflation en hausse dans les deux pays. Un point de vue géographique aurait pu alerter les analystes : si ces deux pays profitent d'indéniables atouts, physiques et humains, du fait de leur localisation et de leurs ressources, ils doivent également faire face à des défis nationaux de taille, liés entre autres à l'aménagement de leur territoire. Or les solutions retenues, en termes d'infrastructures ou de migrations, ne semblent pas toujours être les plus pertinentes.Indonesia and Singapore : Parallel geo-economic destinies of two potential Southeast Asian powers
While the economic crisis does not stop in Europe, Indonesia and Singapore are seen like Eldorado. These two countries have taken part to the discussions during the G20, respectively as member and guest in 2010-2013. Additionally, experts have recently pushed Jakarta to join the BRICS group. However, Southeast Asia does not seem to avoid the global deflagration as the decline of the GDP growths and the rise of the inflation rates, in both countries, show.
In fact, a geographic point of view could have warned the analysts : although these two countries can take advantage of obvious physical and human assets, because of their location and their resources, they have also to face critical national challenges linked to the spatial planning. In these situations, the governmental answers, e.g. in terms of infrastructures and migration flows, do not seem to be always the most relevant. - « China Inc. » Forces et limites de l'influence économique de la Chine - Jean-François Huchet p. 164-185 Avec la montée en puissance de son économie, la Chine a développé et utilisé des leviers économiques pour augmenter son influence politique. De l'utilisation de son marché intérieur au recyclage de ses surplus financiers en passant par la signature de partenariats commerciaux, les autorités chinoises ont utilisé avec efficacité tous ces leviers économiques pour atteindre des objectifs géopolitiques. Cette efficacité n'a pas été uniquement liée au caractère autoritaire du régime. L'État-Parti s'est réformé depuis le lancement de la politique d'ouverture et de réformes en 1978 et a su encourager les acteurs de la sphère économique à participer à des objectifs géopolitiques nationaux. Malgré cette efficacité, la Chine se heurte aussi à toute une série d'obstacles dans l'utilisation de son influence économique. La plupart tiennent à la nature de son régime politique et à une perception de la Chine comme une nouvelle puissance hégémonique.« China Inc. », Strength and limits of China's economic influence Along with its growing economic power, China has developed and used economic levers to increase its political influence around the world. The use of its internal market as a political tool to bargain with developed countries, the recycling of its financial surplus and the signing of commercial partnerships to pursue national security objectives, all these economic levers have been used effectively by the Chinese authorities for geopolitical purposes. This efficiency was not only due to the authoritarian nature of the regime. The party-state has reformed itself too since the start of the opening and reform policy in 1978, and it was able to encourage players in the economic sphere to participate in national geopolitical objectives. Despite this efficiency, China faces also several obstacles in using its economic influence. Most stem from the nature of its political system and a perception of China as a new hegemonic power.
- Des limites de l'économie dans la compréhension géopolitique des conflits des pays en développement - Marc-Antoine Pérouse de Montclos p. 186-198 Une analyse strictement économique des conflits dans les pays en développement présente deux principaux défauts. D'abord, elle occulte la dimension politique et symbolique de tensions qui ont aussi trait à la qualité des institutions, à l'organisation de l'État, aux cultures de gouvernement et aux relations de pouvoir à l'intérieur d'une société. De plus, elle néglige la force des faibles en ramenant toutes les interdépendances économiques à des rapports hégémoniques de domination du « centre » sur sa « périphérie » et des puissances impérialistes sur leurs vassaux et/ou anciennes colonies. Cet article déconstruit ainsi des paradigmes qui ont beaucoup évolué depuis la fin de la guerre froide. L'objectif n'est certainement pas de nier l'importance du rôle que jouent les ressources économiques pour financer la poursuite des combats ou attiser les convoitises. En revanche, il s'agit bien de contester les théories déterministes de la « malédiction » ou dépendantistes de l'« exploitation » qui tendent à réduire à une simple compétition pour les ressources les tensions géopolitiques que connaissent les pays dits du « tiers monde ».The limits of economics to understand the geopolitics of conflicts in developing countries A strict economic reading of conflicts in developing countries raises two major problems. First, it tends to ignore the political and immaterial dimension of rivalries that also pertain to the quality of institutions, the organisation of the state, cultural patterns, and power structures in a society. Secondly, it neglects interdependences and the strength of the weak : all economic relations are understood as resulting from the hegemonic domination of the “centre” on its “periphery” and imperialist powers on former colonies or clients. Thus this article critically analyses paradigms that changed a lot since the end of the cold war. The objective is not to deny the importance of economic resources to fund a war or to exacerbate the lust for wealth. It is rather to contest the determinism of the “curse” or the “exploitation” theories when they reduce the geopolitical tensions of developing countries to sheer greed and competition for resources.
- La BNF met Hérodote en ligne - p. 207