Contenu du sommaire : Pour une économie politique de la richesse
Revue | L'Homme et la société |
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Numéro | no 156-157, 2e et 3e trimestre 2005 |
Titre du numéro | Pour une économie politique de la richesse |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Quel régime critique ? - Michel Kail p. 6
- Hommage à Roland Lew - Michel Kail p. 11
- Les figures de l'auto-émancipation sociale : attentes et énigmes des temps modernes - Roland Lew p. 13-21
- Pour une économie politique de la richesse - Michel Kail, Pierre Lantz, Richard Sobel p. 21-25
- Richesse et valeur : un couple qui ne fait pas bon ménage - Jean-Marie Harribey p. 27-46 La critique de la marchandisation va de pair avec une remise en cause de ce que le capitalisme considère comme étant de la richesse légitime. L'article propose un examen des tentatives de redéfinition de la richesse qui, pour la plupart, confondent les concepts de richesse et de valeur et ceux de valeur d'usage et de valeur d'échange. Pour dépasser ces tentatives, l'article propose ensuite de renouer avec la critique de l'économie politique, d'une part pour réhabiliter la production non marchande, d'autre part pour intégrer la dimension écologiste dans une conception renouvelée de la valeur et de la richesse. Ainsi, la théorie de la valeur fondée sur le travail est une théorie des rapports sociaux dans lesquels la production est organisée, et la « valeur » de la nature ressortit à un autre registre que l'économique.Wealth and Value : An Incompatible Couple. The critique of commodity fetichism is part of the critique of what capitalism considers legitimate wealth. Certain attempts to redefine wealth confuse wealth and value as well as use value and exchange value. To go beyond these attempts, it is necessary, on the one hand, to reestablish non commercial production and, on the other hand, to integrate the ecological dimension into a renewed conception of value and wealth. In this way, a value theory based on work is a theory of social relations in which production is organized, and the « value » of nature is seen as more than economic.
- La richesse en proie à la valeur - Jacques Bidet p. 45-59
- Le prix du temps - Arnaud Berthoud p. 59-75 Pour l'époque moderne et à la différence des époques antérieures, le taux d'intérêt est légitime parce qu'il est le prix naturel d'un temps considéré lui-même comme un bien rare. Cela constitue le cœur du capitalisme. Quelles sont les conditions théoriques principales de l'avènement d'une pareille conception économique du temps ? On examine successivement la conception du temps dans la pensée néoclassique ; la conception plus ancienne correspondant à l'interdit scolastique du taux d'intérêt ; le bouleversement apporté par la Réforme et la doctrine calviniste de la prédestination sous la perspective de Max Weber. On en vient alors à l'idée suivante : pour que le temps soit saisi par un agent économique comme un bien extérieur à lui-même et analogue à une marchandise, il faut qu'il puisse considérer son choix ou son arbitrage entre des biens à périodes de temps différentes comme un acte situé lui-même hors du temps et pour que cela soit à son tour possible, il faut qu'il puisse croire que cet acte s'inscrit dans l'horizon du choix atemporel de Dieu.The Price of Time. Contrary to previous periods, during the modern era interest rates are legitimate because they represent the natural price of time considered itself as a rare commodity. This is at the very heart of capitalism. So that time is appropriated by an economic agent as a resource exterior to himself and as a commodity, it is necessary that he considers his choice or his negotiation between resources in different periods of time as an act situated itself outside of time. To do so, he must believe that this act figures into the intemporal choices of God.
- Normes trop humaines de l'échange et forces productives incommensurables - Pierre Lantz p. 75-86 En présupposant un modèle où la rationalité humaine s'appliquerait aussi nécessairement que les lois de la nature, l'économie néoclassique s'est présentée comme science rigoureuse. À l'interrogation ricardienne sur les causes de la richesse (choses nécessaires à la vie) se substitue alors sa formulation comme maximum d'utilité dans un régime de concurrence absolue. Pourtant, on ne peut s'en tenir au marché pour saisir ce qui accroît la richesse effective (forces productives), ni négliger l'ambiguïté de cette notion parfois confondue avec la valeur d'usage. La définition de la richesse dépend des situations sociales et des critères de son calcul (comment produire le maximum de choses désirées ?). Ces critères sont, par définition, incalculables.Incommensurable Productive Forces and All-Too-Human Norms of Exchang. Neoclassical economics can be presented as a rigorous science by presupposing a model where human rationality is as important as natural law. Ricardo's ideas about the origins of wealth (human necessities) can be replaced by the notion of utility in conditions of absolute competition. However, the market cannot explain what increases wealth (productive forces) and one cannot neglect the ambiguity of the notion of « utility », which is sometimes confused with use value. The definition of wealth depends on social situations and the criteria of its calculation (how can the maximum of desired things be produced ?). These criteria are, by definition, impossible to calculate.
- Actualité de la richesse, oubli de l'économie politique ? - Thierry Pouch p. 87-99
- Peut-on mettre un vin nouveau dans de vieilles outres ? : Décroissance, « disvaleur » et mesure du bien-être - Serge Latouche p. 99
- Reconsidérer la richesse ? : Avec quels acteurs et quelles forces sociales ? - Jean Gadrey p. 115-131
- Richesse, valeur, puissance : « Aujourd'hui, nous croyons à l'économie comme nos parents croyaient à la science et nos grands-parents à la religion. » (Michel Butor, « Histoire de la poésie », France-Culture, 15 juillet 2006, citation approximative dans sa forme) - Michel Kail p. 131-148
- Les « nouveaux enseignants » de lycée professionnel : un rapport « contrarié » au métier ? - Aziz Jellab p. 147-165
- Frivolité de la valeur ou valeur de la frivolité ? : À propos de l'ouvrage de Jean-Joseph Goux, Frivolité de la valeur. Essai sur l'imaginaire du capitalisme, Blusson, 2004, 318 p. - Richard Sobel p. 161-168
- Dé-penser l'économique sans Mauss et avec Polanyi - Richard Sobel p. 169-183
- L'énigmatique retour de Keynes : Note critique à propos des ouvrages de Gilles Dostaler, Keynes et ses combats, Albin Michel, coll. « Bibliothèque Histoire », 2005 et Franck van de Velde, Monnaie, chômage et capitalisme, Presses Universitaire du Septentrion, coll. « L'économie - Thierry Pouch p. 183-192
- À propos des métamorphoses de la parenté : Note critique à propos de l'ouvrage de Maurice Godelier, Métamorphoses de la parenté, Fayard, coll. « Essais », 2004, 679 p. - André-Marcel d'Ans p. 193-199
- Comptes rendus - p. 199-216