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Revue Annales de géographie Mir@bel
Numéro no 680, 2011/4
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Introduction : le sport attracteur d'organisation sociale et intermédiaire de la mondialisation : Sport as an attractor of social organization and intermediary of globalization - Jean-Pierre Augustin p. 353-360 accès libre
  • Qu'est-ce que le sport ? Cultures sportives et géographie : What is sport ? Sports cultures and geography - Jean-Pierre Augustin p. 361-382 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Le terme « sport » est polysémique et la diversification des pratiques à caractère sportif rend plus complexe encore l'appréhension de la réalité qu'il recouvre. Le mot utilisé sans distinction par le sens commun, ne peut se réduire aux pratiquants, au spectacle, aux équipements, ou au marché sportif. Il est, comme le tourisme, un ensemble mis en système. Ce système complexe rassemble ces divers éléments en se prêtant au jeu des institutions sociales, mais si, dans le tourisme, ce sont les déplacements hors quotidiens qui font liens, dans le sport ce sont les pratiques organisées à partir de situations motrices par des sujets agissants dans des lieux spécifiques qui lui confèrent sa spécificité. Ce texte vise d'abord à préciser l'utilisation du concept en marquant la différence radicale qu'il convient d'instaurer entre les sports de compétition et les pratiques ludo-sportives. Ces deux pratiques peuvent être regroupées dans l'expression « cultures sportives » parce qu'elles mettent en œuvre, selon des modalités diverses, des situations motrices. Il montre ensuite que la géographie, science de l'espace des sociétés, permet d'appréhender ces cultures sportives en utilisant les méthodes renouvelées de la discipline, notamment celles relevant de l'observation, de la cognition et de l'action.
    The term “sport” is polysemous and the diversification of sporting activities makes it even more difficult to gain a proper grasp of the true range of practices it covers. This word, as used without distinction in the common parlance, cannot be reduced down to the practitioners, to the public show event, the equipment, or to the sports market. Like tourism, it is a complete set of fields operating as a system. This complex system brings together these diverse elements, lending itself to the interplay of social institutions. However, whereas in tourism it is the non-everyday journeys which create the links, sport derives its specificity from practices organized from motivational situations by individuals acting in specific places. This article aims first to clarify the use of the concept by showing the radical difference that should be established between the competitive sports and purely recreational sporting activities. These two types of activity can be brought together under the expression “sporting cultures” because in their various different ways they set motivating situations to work. The paper goes on to show that geography, the science of space and societies, provides keys to understanding these sporting cultures by using revised methods of the discipline, particularly those based on observation, cognition and action.
  • Une approche géomarketing du sport : A geomarketing approach to sport - Loïc Ravenel p. 383-404 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Cet article présente d'un point de vue conceptuel et fonctionnel l'apport d'une démarche géomarketing pour l'analyse du sport. Au-delà d'une collusion entre la géographie et le marketing, elle implique prioritairement une phase décisionnelle, opératoire pour la progression de l'activité sportive. Si ses méthodes empruntent beaucoup à l'analyse spatiale et à la géomatique, et s'inscrivent dans une perspective structuraliste, l'intérêt du géomarketing ne doit pas se limiter à l'étude de marché, ni à la cartographie des clients ou des prospects au sein des zones de chalandise : il s'agit de dépasser l'idée de la seule représentation spatiale de données pour l'intégration de la dimension géographique dans la stratégie marketing. Cette intégration nous pousse vers une vision plus systémique utilisant le marketing comme un modèle d'analyse des services sportifs, services pour lesquels les choix des pratiquants ou consommateurs sont devenus prépondérants. Après avoir replacé les recherches en géographie des sports dans leur contexte scientifique, une définition du géomarketing est proposée, insistant sur la spécificité des services sportifs. Trois grands domaines d'interventions sont ensuite identifiés comme des pistes de travail qui combinent les attentes des acteurs avec de nouvelles perspectives géographiques.
    This article presents a conceptual and functional point of view the potential contribution of a geomarketing approach for research on sports services. This involves not just a straightforward collusion between geography and marketing, but primarily a decision-making phase, a key element for allowing expansion of sports activities. Although its methods borrow much from spatial analysis and geomatics, and are in keeping with a structuralist perspective, the interest of geomarketing is in no way restricted to market research, nor to the mapping of clients or prospects within catchment areas. It means going beyond the idea of using only spatial representation of the data for integrating the geographical dimension into the marketing strategy. This integration pushes towards a more systematic perspective using marketing as a model for analysing sports services for which practitioners' or consumers' choices have become predominant. After putting research into the geography of sport back into its scientific context, a definition of geomarketing is proposed, with stress made on the specificity of sports services. Three broad fields of operation are then defined as avenues of study which combine the expectations of the actors with new geographical perspectives.
  • Espaces publics et pratiques ludo-sportives : l'expression d'une urbanité sportive : Public spaces and sport-related recreational practices :the expression of a sport-based urban culture - Fabrice Escaffre p. 405-424 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Les pratiques ludo-sportives constituent un ensemble d'usages des espaces publics urbains qui se sont fortement développés ces vingt dernières années. Les skaters, les rollers, les joggeurs ou les pratiquants des sports de rue sont ainsi devenus des figures incontournables du quotidien des villes et de leurs périphéries. Cet article s'attache à analyser les relations que ces sportifs urbains entretiennent avec leurs lieux de pratique, entre eux ainsi qu'avec les autres usagers de la ville. Se faisant, il propose une réflexion sur le rôle des espaces publics dans les espaces urbains contemporains. Entre impression de convivialité et conflits, que nous apprennent ces usages ludo-sportifs de la ville des relations sociales en ville ? Atténuent-ils ou participent-ils des tendances à la fragmentation qui parcourent les villes ? En apportant des éléments de réponses à ces questions, le présent article développe la thèse de l'existence d'une urbanité sportive porteuse de formes de réinvestissement des espaces publics urbains.
    With the development of new sport-related recreational practices over the past two decades, the social uses of public spaces and utilities have evolved. Skaters, rollers, joggers and all sort of street sports became new figures of the urban landscape that cannot be ignored. This article analyses the relations between the sports practitioners and their activity spaces - but also the relationship between them and others urbanites. This gives food for thought on the role of public spaces in contemporary cities. Beyond the conflicts or the conviviality observed, what do we learn about urban social relations ? Do these sporting activities contribute to in the social fragmentation of the city ? In an attempt to answer those questions, our analysis shows the specificity of new sport-related recreational practices as urban habits and how they produce their own social bounds while renewing the role of public spaces.
  • Une lecture géopolitique du système olympique : Olympic system : toward a geopolitical approach - Pascal Gillon p. 425-448 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Le sport est entré dans l'arène des relations internationales dès le début du XXe et n'en est jamais ressorti depuis. Une approche géopolitique du sport est donc possible dans le cadre de la définition de Lacoste qui insiste sur la place des représentations utilisées dans les conflits. Le sport, qui est un affrontement symbolique, se prête ainsi bien à la manipulation de la part de certains acteurs. À partir d'une déconstruction du système olympique, qui a développé les Jeux, manifestation planétaire la plus médiatisée, on peut analyser le rôle de chaque acteur et voir comment ils utilisent le sport à des fins de relations internationales. Le Comité international olympique (CIO) joue sa partition en tentant de devenir un acteur des relations internationales notamment au travers de la construction de sa propre géographie grâce à son droit de reconnaissance et en affirmant sa primauté face à des rivaux potentiels dont l'ONU. Les États utilisent le sport afin de distiller des messages vis-à-vis de leur population et de la communauté internationale au travers d'une « diplomatie sportive ». Enfin récemment, un nouvel acteur est apparu avec les ONG qui tentent aussi de se servir du sport pour communiquer.
    Sport has been a tool of international relations since the dawn of the XXth Centuryand still continues to be part of the international scene. A geopolitical approach of sport is therefore useful and is in line with the definition of Lacoste about geopolitics which stresses the role of imagery used in conflicts. In fact, sport is a symbolic confrontation and this image can be used for manipulation by certain actors. First, we describe relations between the various actors of the Olympic movement because the Olympic Games are now the most popular show broadcast in the world and the Olympic movement controls the family of sport at the international scale. We then analyse the way the International Olympic Committee (IOC) is playing its own international relations game. Its power is inherent to its authority to recognize countries as does the United Nations Organization. Taking part in the Olympic ceremony is a proof of international recognition and many new nations need it. This recognition has created a “sports geography” which is different from the traditional geography of States and sometimes interferes with this. Moreover, IOC tries to be an actor of international relations in order to strengthen its own position and to eliminate possible rivals which could run sports at the world scale. The other key actors are States which use or manipulate sport in order to deliver messages to their own population or to the international community. Some create a sports diplomacy which is an element of soft power. More recently, a new actor has begun to use sport. NGOs such as Greenpeace or Amnesty International take advantage of sporting events to deliver their own messages.
  • Les sports de nature comme médiateurs du « pas de deux » ville-montagne. Une habitabilité en devenir ? - Philippe Bourdeau, Pascal Mao, Jean Corneloup p. 449-460 accès libre
  • Comptes rendus - p. 461-462 accès libre