Contenu du sommaire
Revue | Revue de l'histoire des religions |
---|---|
Numéro | tome 212, n°1, 1995 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Une théologie du signe en pays grec. L'hymne homérique à Hermès (I) [Commentaire des vers 1-181 (J. Humbert (1976), Homère, Hymnes, texte et traduction, 6e tirage revu et corrigé, Paris, Les Belles Lettres)] - Claudine Leduc p. 5-49 Deux questions se croisent dans ce commentaire. Les dieux grecs sont-ils des puissances dépourvues d'unité ontologique ? Est-il saugrenu d'envisager que des divinités dont la présence est attestée très tôt sur les bords de l'Egée, puissent, à l'époque de la cité, se présenter comme des puissances, mais dissimuler un être substantiel venu du fond des âges ? Les mythes divins sont-ils uniquement de l'ordre du discours ? Ne pourrait-on admettre qu'un récit puisse mêler, à l'insu ou au su de ses locuteurs, l'exprimable et l'indicible, le pouvoir représentatif des mots adressés à tous et le pouvoir révélateur des choses données à voir à chacun, un discours sur le divin et une théologie du signe ?Symbol theology in Greece : the Homeric hymn to Hermes (I) : commentary on I. 1-181 Two interrelated questions constantly crop up throughout this commentary. Must we consider the Greek gods as powers existing only within the network of relations uniting them to the divine system as a whole ? It is absurd to imagine that the divinities whose presence was attested on the Aegean shore very early on, could in the Greece of city-states manifest themselves as powers and yet conceal a substantial being coming from the depths of time ? Do divine myths belong exclusively to the order of discourse ? It is not possible to imagine that a mythical story could intermingle unbeknown or known to its narrators, the expressible and the inexpressible, the representative power of words addressed to everyone and the revealing power of things given to be seen by all, a discourse on the divine and a symbol theology ?
- La lutte antiphilosophique à Liège au XVIIIe siècle [Charles-Louis Richard ou la propagande involontaire] - Nadine Vanwelkenhuyzen p. 51-83 L'œuvre du dominicain Charles-Louis Richard illustre de manière significative les effets de la réception des Lumières sur la littérature d'apologétique chrétienne : modification du répertoire traditionnel des défenseurs de l'autel en fonction de l'horizon d'attente du siècle ; hésitation entre l'aggiornamento et la radicalisation doctrinale qui trahit un « blocage théologique ». Entraîné sous la pression de la controverse dans un processus de rationalisation de la foi, Richard organise une riposte fondée sur l'appropriation de la rhétorique moderniste et la théâtralisation de la violence. Cette stratégie débouche sur la propagande involontaire d'un discours dont l'antiphilosophe subit lui-même la fascination.The antiphilosophical battle in eighteenth-century Liège. Charles-Louis Richard or the involuntary propaganda The works of the Dominican Charles-Louis Richard show in a significant way the effects of the reception of the Enlightenment on Christian literature : modification of the traditional repertory of apologetics ; hesitation between aggiornamento and doctrinal radicalization indicative of a « theological deadlock ». Involved in a process of rationalization of faith under the pressure of controversy, Richard organized a counter-attack based on the appropriation of modernist rhetoric and the theatrical use of violence. This strategy runs into the involuntary use of propaganda techniques for a discourse that fascinated the antiphilosopher himself.
- Exclusion monothéiste et inclusion hindouiste. (Notes critiques) [à propos de Sahrastani, Livre des religions et des sectes, t. II, traduction avec introduction et notes par Jean Jolivet et Guy Monnot, avant-propos par M. A. Sinaceur, Leuven, Peeters/Unesco, 1993, 24,5 cm, XIV-578 p., 4 300 FB.] - Guy Bugault p. 85-97 L'ouvrage de Sahrastānī, Iranien musulman du ХIIe siècle, est important parce qu'il est le premier Traité (incomplet) d'histoire des religions. Son intérêt, qui apparaît clairement dans le tome II, tient aussi à sa méthode d'exposition : classifïcatoire et axiologique. S'éloignant graduellement de la Révélation muhammadienne prise comme centre, voici les Sabéens, puis les sages et les philosophes, enfin les Arabes au temps de l'ignorance et les Indiens. On a jugé pertinent de comparer ici la logique d'exclusion, généralement à l'œuvre dans les traditions monothéistes, avec la logique d'inclusion qui est typiquement celle des hindous : avant de situer la position originale de Sahrastānī par rapport à ces deux logiques.Monotheist exclusion et hindouist inclusion The book by Sahrastānī, an Iranian muslim (12th c), is significant because it is in fact the first (incomplete) Treatise on the history of religions. It is also interesting, mainly in Part Two, on account of its expository method, i.e. a value-orientated classification. Moving away gradually from the Muhammadian Revelation taken as a centre, it covers the Sabeans, the Sages and the philosophers and, lastly, the Arabs during the age of ignorance as well as the Indian people. The author considered it judicious here to compare two styles of reasoning : one leading to exclusion, the other to inclusion. The former usually works in monotheistic traditions, the latter is a typically hindu cast of mind. What is exactly Sahrastānī's situation with respect to these two logical methods ?
- D. Meeks, C. Favard-Meeks. La vie quotidienne des Dieux égyptiens - Youri Volokhine p. 99-103
- F. Briquet-Chatonnet. Les relations entre les cités de la côte phénicienne et les royaumes d'Israël et de Juda - Sergio Ribichini p. 103-106
- M. Corsano. Glaukos miti greci di personaggi omonimi - Colette Annequin p. 107-109
- J. D. Mikalson. Honor thy Gods. Popular Religion in Greek Tragedy - Louise Bruit-Zaidman p. 109-113
- J. Rudhardt. Notions fondamentales de la pensée religieuse et actes constitutifs du culte dans la Grèce classique - Pierre Ellinger p. 113
- Les Apophtegmes des Pères. Collection systématique (chap. I-IX), introduction, traduction et notes par J.-C. Guy - Alain Le Boulluec p. 114-116
- R. Herzog (Ed.). Restauration et renouveau. La littérature latine de 284 à 174 - Irénée-Henri Dalmais p. 116-117
- P. J. Geary. Le vol des reliques au Moyen Age. Furta Sacra - Michel Zimmermann p. 117-119
- C. Sirat. Du scribe au livre. Les manuscrits hébreux au Moyen Age - Jean-Christophe Attias p. 119-120
- W. C. Jordan. The French Monarchy and the Jews from Philip Augustus to the Last Capetians - Simon Schwarzfuchs p. 121-122
- M. Idel. Messianisme et mystique - Jean-Christophe Attias p. 122-125