Contenu du sommaire : Les Républicains et le Parlement en Italie
Revue | Parlement[s] |
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Numéro | Hors-série no 13, 2018/3 |
Titre du numéro | Les Républicains et le Parlement en Italie |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Les républicains italiens : une famille politique pauvre électoralement mais riche en personnalités - Jean-Yves Frétigné p. 11-18
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- Pourquoi Mazzini ne pouvait accepter de devenir député du Royaume d'Italie - Jean-Yves Frétigné p. 19-43 Symbole de l'unité spirituelle du Risorgimento contre une unification prenant des allures de piémontisation, Mazzini, bien que proscrit, fut plusieurs fois élu député, en particulier à Messine. Mais il ne pouvait accepter d'assumer cette fonction. Si même la monarchie constitutionnelle anglaise présentait des défauts, la Maison de Savoie ne pouvait se targuer d'aucune qualité car elle n'avait joué aucun rôle décisif dans le processus de formation de la nation italienne et, faute encore plus grave, elle avait préféré la voie des plébiscites puis l'élection d'une Chambre des députés au suffrage censitaire, à celle de l'élection d'une Constituante au suffrage universel. Mais plus fondamentalement encore, si Mazzini estime que le Parlement est un élément important de l'architecture constitutionnelle d'une démocratie, on ne trouvera jamais sous sa plume l'éloge théorique et sentimental que le régime parlementaire a pu avoir pour les républicains français car, à la différence de ces derniers, la souveraineté ne repose pas, pour Mazzini, dans le peuple mais en Dieu.A symbol of the spiritual unity of the Risorgimento against a unification that took on the appearance of piemontization, Mazzini, although banned, was elected several times as a deputy, particularly in Messina. But he could not accept to take on this function. If even the English constitutional monarchy had shortcomings, the House of Savoy could not boast of any quality because it had not played any decisive role in the process of forming the Italian nation and, even more seriously, it had preferred the path of plebiscites and then the election of a Chamber of Deputies by census vote, to that of the election of a Constituent by universal suffrage. But even more fundamentally, if Mazzini believes that Parliament is an important element of the constitutional architecture of a democracy, he never praises, theoretically or sentimentally, the parliamentary system as French republicans do, because according to Mazzini, unlike the latter, sovereignty does not lie in the people but in God.
- Carlo Cattaneo : un républicain fédéraliste contre le Parlement de la monarchie centralisée italienne - Carlo Moos p. 45-56 Cattaneo a été élu une première fois au parlement subalpin de Turin en 1860 et une seconde fois dans celui italien en 1866. Il refusa de siéger pour ne pas avoir à prêter serment au nom du roi. Refusant la construction administrative centralisée, il défendit un programme fédéraliste fondé sur la démocratie directe et le suffrage universel. Dans cette optique, le parlement national était d'une importance secondaire alors qu'il jugeait essentiel le modèle suisse des assemblées de citoyens, telles qu'il les avait vues dans le Tessin durant les deux décennies de son exil à la fois volontaire et imposé.Cattaneo was elected for the first time in the sub-Alpine parliament of Turin in 1860 and a second time in the Italian Parliament in Florence in 1866. He refused this place because he did not want to pledge allegiance to the King. Refusing the centralised system of administration, he defended a Federal system based on direct democracy and universal suffrage. By this system, the national parliament would be of secondary importance, overshadowed by the citizen assemblies of the Swiss model such as those he had seen in Ticino during the last two decades of his life, which he spent in exile, at the same time voluntary and imposed.
- Les Républicains dans l'Italie libérale : de l'abstentionnisme à l'action parlementaire (1861-1922) - Maurizio Ridolfi, Marina Tesoro, Laura Fournier-Finocchiaro p. 57-79 Après que Rome a été déclarée capitale du Royaume d'Italie, la famille des démocrates et des républicains commence à envisager de renoncer à un abstentionnisme préjudiciable. À partir de 1877 se constitue un groupe de députés de l'Extrême Gauche. Le choix de la participation à la vie parlementaire détermine l'organisation nationale du PRI (1895) et la défense du Parlement comme siège de la souveraineté populaire. Les républicains continuent toutefois à se diviser sur le rôle de ce groupe parlementaire, prisonniers qu'ils sont d'une dialectique non résolue entre intégration dans les institutions monarchiques et vocation révolutionnaire.After Rome was declared the capital of the kingdom of Italy, Democrats and Republicans began to abandon their prejudicial abstentionist attitude to elections and Parliament. Beginning in 1877, a group of extreme left-wing MPs formed in the Chamber of Representatives. The break from abstentionism and decision to participate in Parliament led to the national organisation of the PRI (1895), as well as the strengthening of Parliament as the seat of popular sovereignty. The Republicans however, remained divided regarding the role of this Parliament: an unresolved dialectic between integration into the monarchic institutions and revolutionary vocation.
- Salvatore Morelli : le premier républicain féministe - Anna Maria Isastia p. 81-94 Salvatore Morelli a été député de 1867 à 1880. Il a représenté au parlement les positions mazziniennes et celles de la Libre Pensée. Il soutenait qu'il fallait être particulièrement attentif à trois questions : l'émancipation de la femme, l'éducation des jeunes aux nouvelles valeurs et la délimitation du rôle de l'Église. Son long combat pour donner de la dignité aux femmes fut fondamental car, selon lui, le changement de condition de la femme dans la société italienne était le point de départ nécessaire à toute rénovation profonde.Salvatore Morelli was a MP in the Chamber of Representatives from 1867 to 1880. In Parliament, he represented the Mazzinian ideas and those of free thought. He held that they had to pay attention to three issues: the emancipation of women, the introduction of new values into the younger generation's education and the reduction of the power of the church in politics. His fight for the dignity of women was fundamental, as, according to him, the change in the role of women in Italian society was the starting point of all radical reforms.
- Les deux âmes du Républicanisme (1911-1919) : de l'usage du Parlement pour un parti d'action - Stéfanie Prezioso p. 95-114 Les deux âmes du républicanisme se confondent au début du xxe siècle avec ce que l'historien italien Santi Fedele nommait une crise d'identité entre une « âme révolutionnaire » et une « âme patriotique », bien résumée par les deux formules : « d'abord Italiens, puis républicains » versus « d'abord républicain, puis Italiens ». C'est en particulier au cours des conflits armés menés par la monarchie (en Libye d'abord puis au cours de la Première Guerre mondiale) que la déchirure entre un républicanisme par en haut porté principalement par le groupe parlementaire du Parti républicain et le républicanisme de la base atteint une acuité particulière. La montée du fascisme se charge de clarifier les lignes.The two souls of Italian republicanism merged at the beginning of the 20th century into what the Italian historian Santi Fedele called a crisis of identity between a “revolutionary soul” and a “patriotic soul”. This is well summed up by the two formulas of that time: “First Italians, then Republicans” versus “First Republicans, then Italians”. Especially during the armed conflicts led by the Italian monarchy (in Libya first and then during the First World War), the rift between republicanism from above, carried mainly by the Parliamentary Group of the Republican Party and the republicanism of the grassroots became particularly sharp. The rise of fascism later clarified the differences between these rival political currents.
- « Avec parlement ou sans parlement » : le PRI dans l'entre-deux-guerres, entre démocratie parlementaire et antiparlementarisme - Éric Vial p. 115-130 Entre les deux guerres, le PRI oscille entre critique et défense du système parlementaire, d'abord face aux premiers gouvernements Mussolini, puis en exil. Il n'est pas épargné par les facilités de l'antiparlementarisme ou de la critique de la démocratie « bourgeoise », mais celle-ci apparaît, même pour l'aile gauche qui fait scission en 1935, comme un horizon évident, et finit par s'imposer clairement dans La Giovine Italia à veille de la Seconde Guerre mondiale.Between the two wars, the PRI oscillated between criticizing and defending the parliamentary system, against the first Mussolini governments and then in exile. He was not spared the facilities of anti-parliamentarism or criticism of “bourgeois” democracy, but this appeared, even for the left wing, which split in 1935, as an obvious horizon, and ended up clearly imposing itself in La Giovine Italia on the eve of the Second World War.
- De la résistance aux élections de 1948, la métamorphose des républicains italiens - Jean-Claude Lescure p. 131-150 À la reconstruction du PRI œuvrent des hommes dédiés à l'avènement de la République mais qui sont marqués par des engagements parfois opposés face au fascisme. Après le référendum de 1946, les lignes de fractures jouent sur les questions économiques, les relations avec la gauche et avec la démocratie chrétienne. Après les élections de 1948, cadres et militants du Pd'A se substituent progressivement à ceux républicains. Cette mutation profonde pose la question de la place du PRI dans l'espace politique, alors que l'anticléricalisme et la laïcité ne peuvent plus être des ressorts programmatiques dans des alliances renouvelées avec la démocratie chrétienne.At the rebuilding of the PRI are working men dedicated to the advent of the republic but who are scarred with events sometimes opposed to fascism. After the referendum of 1946, these fissures play on the economic questions, the relations with left-wing party and the DC. After the elections of 1948, the supporters of the PDA progressively substitute those of the Republicans. This profound change creates the question of the place of the PRI in the political space, when anticlericalism and secularism on the longer programmatic springs in the renewed alliances with the DC.
- Le Parti républicain italien entre Peppone et Don Camillo - Philippe Foro p. 151-169 Le Parti républicain italien, fondé en 1895, joue un rôle important dans la Résistance, lors de l'occupation allemande d'une partie de la péninsule, et dans les débats institutionnels qui suivent la guerre. Mais si la République est instituée à la suite du référendum du 2 juin 1946, cela ne signifie pas une force électorale du Parti républicain qui obtient 5 députés en 1953 mais jusqu'à 29 députés en 1983. Parti charnière, il fournit une force d'appoint aux gouvernements de centre-gauche dirigés par la Démocratie chrétienne. Son secrétaire, Giovanni Spadolini, devient, en juin 1981, le premier président du Conseil non démocrate chrétien depuis décembre 1945. Comme les autres principaux partis de gouvernement, le Parti républicain est emporté par l'affaire Mani Pulite (Mains propres) en 1992-1994.The Italian Republican Party, founded in 1895, played an important role in the Italian Resistance Movement during the German occupation of the peninsula, as well as the institutional debates which followed the war. However, despite the creation of the Italian Republic, following the referendum of the 2nd of June 1946, the Republican Party was not a strong electoral force, obtaining five MPs in the House of Representatives in 1953 and only reaching 29 MPs in 1983. It was a centrist party, which supported the left-of-center government led by the Christian Democratic Party. In June 1981, its secretary Giovanni Spadolini became the first Prime Minister who was not part of the Christian Democratic Party, since December 1945. Like the other important governing parties, the Republican Party was swept away by the “Mani Pulite” (Clean hands) scandal in 1992-1994.
- Pourquoi Mazzini ne pouvait accepter de devenir député du Royaume d'Italie - Jean-Yves Frétigné p. 19-43
Sources
- Le nouveau Gulliver italien - Sara Trovalusci p. 171-181
- Pour la poésie et pour la liberté. La transition démocratique de Carducci, de la souveraineté parlementaire à la souveraineté populaire - Laura Fournier-Finocchiaro p. 183-195
- Ugo La Malfa, le Parlement, la démocratie républicaine - Paolo Soddu, Laura Fournier-Finocchiaro p. 197-206
Lectures
- Lectures - p. 209-226