Contenu du sommaire : L'intégration des pays d'Europe centrale dans l'Union européenne

Revue Revue économique Mir@bel
Numéro vol. 50, no. 6, 1999
Titre du numéro L'intégration des pays d'Europe centrale dans l'Union européenne
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • L'élargissement de l'Union européenne en Europe centrale : les enjeux - Patrick Artus, André Cartapanis, Lionel Fontagné p. 1095-1099 accès libre
  • Convergence et intégration des pays d'Eurpoe centrale dans l'Union européenne

    • Vers un élargissement sélectif de l'Union européenne. Dix pays - deux cercles - Nathalie Ricoeur-Nicolaï, Fadhel Lakhoua, Béatrice Auzouy, Nicolas Meunier, Luis Miotti p. 1101-1122 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Parmi les dix pays de l'Est candidats à l'adhésion à l'Union européenne, seuls cinq ont été retenus : Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovénie et Estonie. L'analyse des données, à partir de critères quantitatifs approchant les décisions qualitatives exprimées, permet d'« objectiver » le choix de la Commission. Une première série d'ACM (analyse factorielle des composantes multiples) conclut à la pertinence objective du choix de la Commission. Une seconde série d'analyses montre, en revanche, que la sélection s'est opérée essentiellement non sur la capacité actuelle d'intégration viable des différentes économies mais sur leur potentiel. Cet a priori peut devenir auto-réalisateur pour les pays retenus (dynamique de financement favorable), comme pour les pays exclus - Bulgarie, Roumanie, Slovaquie, Lettonie et Lituanie (limitation des sources de financement et accroissement de l'écart avec les premiers).
      Of the ten applicants for European Union membership from central/eastern Europe, only five have been accepted: the Czech Republic, Estonia, Hungary, Poland, and Slovenia. We use data analysis methods on quantitative criteria reflecting the qualitative decisions to "objectivate" the Commission's choices. Beginning with a multivariate analysis, we conclude that the choice was appropriate in objective terms. Our second series of analyses, however, shows that the main decision-making criterion was not the countries present capacity to achieve viable integration into the EU, but rather their potential ability to do so. This ex ante criterion can become self-fulfilling for both the accepted and the rejected countries: the accepted countries may find it easier to obtain financing, while the rejected countries - Bulgaria, Latvia, Lithuania, Romania, and Slovakia - may face a re­striction in their access to finance and a widening gap with the accepted countries.
    • L'ancrage de l'Europe centrale et orientale à l'Union européenne - Mathilde Maurel, Laurence Boone p. 1123-1137 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La question de l'ancrage des monnaies des PECO à l'euro peut être envisagée sous l'angle de leur participation à une phase ultérieure de l'Union économique et monétaire (UEM). L'avantage de cette approche est de tenir compte de manière explicite du processus d'élargissement qui s'est traduit, lors du sommet de Copen­hague, en juin 1993, par la désignation des pays susceptibles d'entrer dans l'UE. La discipline, imposée dans certains cas par la référence implicite à l'UEM, a ac­compagné favorablement le processus de transition. Mais c'est seulement lorsque la croissance redevient positive, et que l'inflation ne résulte plus essentiellement de l'ajustement des prix relatifs, que l'on peut se demander si l'ancrage des monnaies peut contribuer à la stabiliser encore davantage. L'analyse de la corrélation des cycles, qui s'inspire de la théorie des zones monétaires optimales (ZMO), fournit le cadre théorique pour répondre à cette question. Mesurée à partir de taux de chô­mage ou d'indices de production industrielle, elle souligne une proximité des PECO avec l'Allemagne, plus importante qu'avec l'Union européenne, et conclut que l'an­crage des monnaies est une option souhaitable pour les pays d'Europe centrale.
      Pegging the CEECs exchange rates to the euro can be assessed by using the criteria for entering the EMU (European Monetary Union). This approach is explicitly taking into account the process of enlargement started in June 1993 in Copenhagen, where a subset of CEECs was selected for admission into the EU. Fiscal discipline, implied by the Maastricht criteria, enhanced the transition process. But the question of whether pegging the currency contributes to further stabilise inflation can be asked only when the economic recovery resumes, and when inflation does not result mainly from the relative prices adjustment. The analysis of business cycles correlations helps to answer that question. The correlations of industrial production and unemployment cycles in the CEECs and the EU, point towards a deeper integration of the CEECs with Germany than with the EU. They also em­phasise that pegging the currencies is a good policy option for Central European Countries.
    • Le potentiel d'échanges entre l'Union européenne et les PECO. Un réexamen - Lionel Fontagné, Michaël Pajot, Michael Freudenberg p. 1139-1168 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La réorientation des échanges des pays en transition vers l'Union européenne pose deux questions. Les niveaux d'échanges déjà atteints seront-ils dépassés ? Comment le degré de spécialisation va-t-il évoluer ? Les modèles de gravitation en panel apportent des réponses. Le potentiel de commerce de court terme est déjà rempli pour plusieurs pays. À moyen terme, l'accession devrait avoir un effet limité et asymétrique sur les échanges, au détriment des pays en transition. L'accession aura surtout pour effet de modifier la nature du commerce, au bénéfice des échan­ges intra-branche de produits différenciés verticalement. À plus long terme, une fois les ajustements structurels effectués, le commerce pourrait augmenter dans des proportions importantes.
      The changing patterns of CEECs' external trade flows raise two questions. First, has the trade potential with Europe already been exhausted? Second, how will the degree of specialisation change in the future? Gravity models estimated using panel data provide answers to both questions. The short-term trade potential is largely exhausted for numerous countries. The perspective of enlargement of the EU will be associated with only a slight additional asymmetric increase in trade flows, detrimental to the CEECs. However, trade types will change in depth as a result of the future enlargement. The share of intra-industry trade in vertically differentiated products will be boosted, while inter-industry trade will shrink. In the long run however, all structural adjustments being completed, trade flows could increase in larger proportions.
    • L'Union européenne et sa périphérie. Conséquences de l'intégration commerciale de l'Europe centrale - Agnès Chevallier, Françoise Lemoine, Laurence Nayman p. 1169-1184 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les pays de la périphérie est et sud de l'Union européenne réalisent avec celle-ci l'essentiel de leurs échanges commerciaux. La réémergence des pays d'Europe centrale et orientale dans le commerce de l'Union européenne depuis dix ans s'est traduite par une forte progression de leurs exportations, mais celle-ci ne s'est pas faite au détriment des pays du Sud de la Méditerranée. La structure de leurs exportations est suffisamment différente pour limiter la concurrence entre les deux zones à certains secteurs précis comme le textile. Par ailleurs, l'Allemagne et la France ont conservé l'orientation privilégiée de leurs relations, la première vers les pays d'Europe centrale, la seconde vers les pays méditerranéens, et ce partage des rôles concourt à maintenir l'équilibre des relations de l'Union avec ses voisins. Cependant, l'élargissement de l'Union européenne à l'Est tel qu'il est désormais engagé va sans doute accentuer l'hétérogénéité des pays périphériques.
      Central and eastern European countries and Mediterranean ones are heavily dependant on their trade with the European Union. Central and eastern Europe has been rapidly expanding in EU foreign trade for ten years but its strong export performance has not been achieved at the expense of Mediterranean countries. This can be explained by their relatively different specialisation patterns which limit the competition between southern and eastern neighbours to specific sectors, such as clothing. Furthermore, while German trade and investment have favoured the neighbour countries of Central Europe, French trade provides evidence of the resilience of traditional links with Mediterranean countries. The two countries thus play a central role in maintaining a balance in the EU relations with its neighbours. However, the Eastern enlargement may contribute to deepen differences among peripherical countries.
  • Zone euro et régimes de change en Europe centrale

    • L'euro comme monnaie de référence à l'est et au sud de l'Union européenne - Agnès Bénassy-Quéré, Amina Lahrèche-Révil p. 1185-1201 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'euro comme monnaie de référence à l'est et au sud de l'Union européenne Nous montrons que, s'ils souhaitent un ancrage nominal souple de leur monnaie sur une devise étrangère, les pays à l'est et au sud de l'Union européenne devraient, à peu d'exceptions près, définir cet ancrage par rapport à l'euro plutôt qu'au dollar pour respecter au mieux les critères relatifs aux zones monétaires optimales. À partir d'un modèle où les autorités monétaires gèrent le taux de change de manière à stabiliser leur besoin de financement extérieur, nous mon­trons ensuite que ces pays gagneraient à stabiliser leurs monnaies en termes réels par rapport à l'euro ou par rapport à un panier où l'euro serait important, voire majoritaire.
      The euro as a reference currency for Eastern and southern neighbours of the European Union We show that, if they want an external nominal anchor for their currencies, Eastern and Southern neighbours of the European Union should use the euro rather than the dollar in order to meet the usual criteria for optimal currency areas. From a model where monetary authorities manage the exchange rate so as to stabilise the external account, we then show that these countries would be better off through stabilising their currencies in real terms against the euro or against a basket where the euro would be prominent.
    • Quel système de change entre les pays d'Europe centrale et la zone d'union monétaire ? - Patrick Artus, Nathalie Ricoeur-Nicolaï p. 1203-1220 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les pays d'Europe centrale devront choisir un système de change vis-à-vis des pays de l'Union monétaire : flexibilité ou plus probablement fixité du change nominal ou fixité du change réel. Nous construisons tout d'abord un modèle théorique à générations imbriquées et à deux secteurs (traditionnel et avancé) représentant un pays d'Europe centrale. Nous supposons que l'intégration financière va entraîner une réduction de la prise de risque payée par ce pays et incluse dans le taux d'intérêt de sa dette extérieure. Nous analysons les effets sur le besoin d'avoir recours à l'inflation pour stabiliser la dette publique de cette évolution avec ou sans distorsions fiscales. Nous examinons aussi les effets de l'intégration sur la structure de l'économie, les prix relatifs et la parité nominale du change vis-à-vis de l'euro. Ces analyses nous permettent de nous demander si la fixité nominale du change est tenable pour les pays d'Europe centrale. Nous pensons aussi que l'intégration sans l'Union européenne va entraîner la disparition des subventions qu'avaient mises en place les pays d'Europe centrale, et nous regardons l'effet de cette disparition sur l'intégration dans l'Union européenne, donc sur la possibilité de maintenir des changes nominaux fixes.
      Central European Countries will have to choose an exchange rate system vis à vis the European Monetary Union: flexibility or more likely fixity of the nominal or real exchange rate. We first build a theoretical model with overlapping generations and two sectors (traditionnal and advanced) representing a Central European country. We assume that financial integration into Europe will reduce the interest rate risk premium paid by country on its external debt. We analyse the effects of this evolution on the optimal use of this inflation in order to stabilise public debt, with or without tax distorsions. We also examine the effects of integration on the of the economy, on relative prices and on the normal parity vis a vis Euro. Those analyses allow us to adress the issue of the sustainability of fixed nominal exchange rates for Central European countries. We also think that the integration in the Monetary Union will lead to a suppression to the subsidies those countries had previously put in place, and we try to assess the effect of this suppression on optimal inflation, then on the possibility to maintain fixed nominal exchange rates.
    • Compétitivité et régime de change en Europe centrale - Michel Aglietta, Virginie Coudert, Camille Baulant p. 1221-1236 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les pays d'Europe centrale connaissent une ouverture rapide au commerce international et le plus souvent une appréciation de leur taux de change réel. En construisant un modèle dont les équations sont estimées pour trois pays, la Hongrie, la Pologne et la République tchèque, on montre que la conjonction de ces deux facteurs structurels met en péril la modernisation dans le respect de l'équilibre extérieur. L'inflation est sous contrôle mais doit rester à un niveau assez élevé pour que les entreprises financent l'investissement productif sans recours excessif aux entrées de capitaux. Ces contraintes conduisent à des politiques de taux de change réel guidées par la profitabilité des entreprises.
      Central Europe countries have experimented a rapid opening of their international trade, and their real exchange rate has had a tendency to appreciate on the long run. We built a model in order to link the GDP growth and the trade balance to the opening ratio and the real exchange rate. We show that the simultaneous rise in the opening ratio and the appreciation of the exchange rate jeopardise the trade balance, taking into account the necessary high demand growth. Inflation is declining but should remain at a sufficient level for the firms to finance their investment without excessively borrowing from abroad. The choice of exchange rate regimes should therefore take into account these constraints.
  • Fragiliéts et transition des systèmes financiers

    • Indicateurs d'alerte et crises de change. Analyse comparée des économies d'Europe centrale et orientale (1990-1997) et d'Amérique latine et d'Asie de l'Est (1971-1997) - André Cartapanis, Vincent Dropsy, Sophie Mametz p. 1237-1254 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Indicateurs d'alerte et crises de change Analyse comparée des économies d'Europe centrale et orientale ( 1990-1997) et d'Amérique latine et d'Asie de l'Est (1971-1997) Cet article a pour objet d'évaluer la fiabilité d'un ensemble d'indicateurs de vulnérabilité à une crise de change en s'appuyant sur l'expérience des pays émergents d'Amérique latine et d'Asie entre 1970 et 1997, et des pays d'Europe centrale et orientale (1990-1998). On s'intéresse plus particulièrement à la Russie et à la République tchèque dont la politique d'ancrage nominal du taux de change a dû être abandonnée, en mai 1997, face à la perte de confiance des investisseurs internationaux.
      Leading indicators and currency crisis in central europe, latin america and East Asia countries The objective of this paper is to estimate the significance of various economic indicators of vulnerability to a currency crisis in a model based on the experience of Latin America and East Asia, and of eastern countries over the last two decades. The leading indicators models are then applied to the Czech Republic and Russia to infer whether their respective currency crises in 1997 and 1998 are related to financial fragility or strong macroeconomic imbalances.
    • Risque et marges d'intérêt optimales des banques commerciales d'Europe centrale et orientale - Daniel Goyeau, Alain Sauviat, Amine Tarazi p. 1255-1274 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article analyse le comportement des banques des PECO en matière de détermination de leur marge d'intérêt. Une modélisation dans un cadre de concur­rence imparfaite en avenir incertain a tout d'abord permis de souligner le rôle que pouvaient jouer les risques de crédit et de transformation mais aussi les autres facteurs tels que les opportunités d'arbitrage offertes par le marché des titres, les coûts administratifs ou les contraintes de capitalisation. Une analyse empirique sur un échantillon représentatif de banques commerciales de neuf PECO met ensuite en évidence, à des degrés divers, dans certains pays (la Pologne, la Tchéquie, la Hongrie, et la Slovaquie) trois principaux facteurs (le risque de crédit, les opportunités d'arbitrage et les contraintes de capitalisation) qui expliquent les conditions offertes sur le marché des crédits.
      The propose of this paper is to analyse bank behaviour in Central and Eastern Europe relative to their interest margin setting. A formalisation through a framework where decisions are taken under imperfect competition and uncertainty underlines the role of credit and maturity risks and other factors as riskless assets arbitrage opportunities, administrative costs or capital constraints. An empirical analysis using a sample from commercial banks of nine countries in Central and Eastern Europe shows that three determinants significantly affect banks margins (arbitrage opportunities related to changes in risk-free market interest rates, credit risk and equity capital level (leverage)) in Poland, Czech Republic, Hungary and Slovakia.
    • Transition des systèmes de retraite et mesure du risque des fonds capitalisés. Une méthode appliquée à l'exemple roumain - Florence Legros, Stéphane Hamayon p. 1275-1292 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Transition des systèmes de retraite et mesure du risque des fonds capitalisés. Une méthode appliquée à l'exemple roumain Les pays d'Europe centrale et orientale ont entrepris des réformes assez profondes de leurs systèmes de retraite. Les modalités et l'étude de l'impact de telles réformes requièrent des modèles de prévision à long terme tout à fait spécifiques. Après avoir brièvement exposé celui qui a été appliqué au cas roumain, nous exposons les résultats attendus de la réforme envisagée. Celle-ci intègre la création d'un système préfinancé pour lequel l'État souhaite apporter sa garantie ; nous présentons ainsi, dans un second temps, une méthode d'estimation des risques encourus par un tel fonds.
      Pension systems transition and fully schemes risk evaluation: a method applied to the romanian case Eastern and central European countries often have begun reforming their social security pension schemes. In order to evaluate the impact of these reforms, we need forecasting models especially built for long term. We first briefly explain how the model used for the Romanian pension system works and then summarise the main trends of the pension system reform and implications. Because Romania decided the adoption of a fully funded scheme together with the reformed pay as you go pension scheme, the problem of the guaranty of the annuities appeared. In a second part of this paper, we consider a method for evaluating the risk linked to the fund and apply it in the Romanian case.
  • Table générale de 1999 - p. 1293-1296 accès libre
  • Table alphabétique des auteurs - p. 1297-1298 accès libre