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Cette étude traite de trois questions d'économie monétaire normative. 1° Si l'on ne peut pas effectuer de déflation des prix, la pleine liquidité est atteinte en versant un intérêt sur la monnaie ; mais c'est pratiquement impossible sur les espèces ; quel est, en conséquence, le taux optimal à verser sur les dépôts ? 2° L'encaisse d'une personne rend des services de liquidité à ses vendeurs potentiels ; c'est, montre-t-on, une économie externe « Pareto-relevante » que l'on appelle la liquidité externe ; on analyse ce phénomène et quelques concepts liés, et on étudie l'internalisation de cette externalité. 3° Le seigneuriage, profit de monopole de l'émission de monnaie, présente, avec nos monnaies de crédit et largement privées, des traits particuliers ; et ce profit est un flux ; on en déduit l'offre de monnaie et l'inflation correspondante.

L'article analyse l'inflation observée en France et dans d'autres pays de l'OCDE au cours des années 1974-1975. La discussion prend pour base un modèle sec­toriel de l'économie française, privilégiant, dans la formation des prix, le rôle des facteurs tenant à l'offre. Les simulations font apparaître l'importance d'un ralentissement de l'ajustement de l'emploi dans la poursuite de l'inflation, sans qu'il soit nécessaire de postuler un relèvement exceptionnel dans la détermination des salaires. De plus, l'insen­sibilité du profit à la sous-utilisation des capacités de production joue un rôle crucial : une rapide comparaison internationale fait ressortir le rôle discriminant de ce facteur dans l'explication de la hiérarchie des taux d'inflation observés dans les divers pays de l'OCDE. Selon cette analyse, le taux de salaire nominal est plus une conséquence qu'une cause des pressions inflationnistes, ce qui apparaît avoir quelques implications intéressantes de politique économique, point qui est brièvement analysé. D'un point de vue théorique, cette étude invite à reconsidérer l'hypothèse cou­ramment acceptée selon laquelle les quantités s'ajustent plus rapidement que les prix : le fonctionnement effectif du marché du travail apparaît constituer un contre-exemple important.

II est couramment avancé qu'une réduction des inégalités de revenus aurait pour conséquence une baisse du taux d'épargne des ménages. Pour chiffrer cet effet, un modèle de simulation a été construit. Dans un premier temps, on retrace l'évolution des revenus et des composantes de l'épargne pour dix classes de revenu, à niveau constant d'inégalité. Le modèle couvre une période de cinq ans. L'évolution est ensuite simulée en envisageant différents schémas réducteurs d'inégalité, c'est-à-dire des croissances différenciées des revenus selon les groupes. On mesure le taux d'épargne à l'aide d'un concept de taux élargi : l'ensemble des emplois non consommés (épargne financière, investissements sur fonds propres, remboursements d'emprunts) est rapporté aux ressources (revenus plus emprunts ne finançant pas la FBCF des ménages). On constate qu'une réduction sensible de l'inégalité n'a que peu d'effet sur la baisse du taux d'épargne. Seul le taux d'épargne financière baisse vraiment, sans qu'on observe urie quelconque « liquéfaction » de celle-ci. En revanche, une légère réduction de la croissance de la FBCF des ménages aurait sur l'épargne un effet au moins aussi dépressif que celui qui peut être lié à la réduction de l'inégalité.

Les définitions du travail productif proposées par F. Quesnay, A. Smith et K. Marx sont étudiées de trois points de vue : 1° Combien un auteur a-t-il donné de définitions ? Que signifient-elles ? Les exemples choisis sont-ils probants ? 2° Au cas où plusieurs définitions coexistent, sont-elles compatibles ? 3° Les définitions proposées sont-elles, plus généralement, en accord avec le reste de l'œuvre de l'auteur ? L'article montre qu'aucun des auteurs concernés ne passe avec succès l'ensemble de ces tests de cohérence interne. En conclusion est suggérée une explication des raisons pour lesquelles chaque auteur a dit ce qu'il a dit.