Contenu du sommaire : Cultures populaires

Revue Mouvements Mir@bel
Numéro no 57, janvier-mars 2009
Titre du numéro Cultures populaires
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Éditorial

  • Généalogie d'un concept

    • Divertissement et art populaire - Shusterman Richard p. 12-20 accès libre avec résumé
      Richard Shusterman est d'abord connu pour ses importants travaux sur l'esthétique « populaire » et sur le rôle du corps dans la formation artistique et l'évaluation esthétique. L'art à l'état vif et La pensée pragmatiste et l'esthétique populaire (Minuit, 1992) qui prenaient la danse, et en particulier le hip-hop, comme domaine privilégié avaient suscité de vifs débats en France et à l'étranger. Mouvements n? 11 en avait rendu compte. Depuis La fin de l'expérience esthétique (1999) et surtout Vivre la philosophie. Pragmatisme et art de vivre (2001), Shusterman met en place une philosophie incarnée, focalisée plus explicitement sur le corps comme « site » permettant de mieux vivre et de mieux agir. Son dernier ouvrage, Conscience du corps. Pour une soma-esthétique (L'Éclat, 2007) articule d'une manière systématique cette « soma-esthétique ». Il ne s'agit pas d'une « philosophie du corps » supplémentaire mais d'une discipline (ou attitude) nouvelle à la fois théorique et pratique visant à améliorer l'expérience et l'existence. L'article suivant, qui porte sur le divertissement « populaire » et le plaisir esthétique, montre bien l'articulation entre les différents axes qui organisent son travail.
  • Mobilité et nouvelles formes de circulation

    • La culture populaire aux prises avec ses circuits : le cas de la télévision - Aïm Olivier p. 22-29 accès libre avec résumé
      Dans ce texte, Olivier Aïm interroge la succession des catégories qui depuis l'École de Francfort, puis avec le postmodernisme et les Cultural Studies, ont présidé aux assignations comme aux dénonciations des cultures populaires. Définies trop souvent par leurs insuffisances plutôt que par leur valeur spécifique : culture de masse, culture profane, sous-culture, culture industrielle, culture médiatique, culture dégradée, celles-ci continuent néanmoins de poser la question de ce par quoi elles résistent et persistent. Aussi, à côté du débat sur la valorisation et la dévalorisation de leurs objets, qui ne quitte guère le champ normatif des cultures autorisées, n'est-il pas vain d'en explorer la réception. De la télé-réalité à la série télévisée, l'exhibition et l'auto-mise en scène qui accompagnent les injonctions modernes à la visibilité, à la transparence, à la libre parole, en sont la véritable marque de fabrication, constituant le socle technico-économique d'une entreprise « esthétisée » d'expropriation du symbolique. Face aux formes actuelles de la domination culturelle, le désir de contestation et d'émancipation ne se réaliserait-il pas alors davantage dans le détournement et la ré-appropriation collective des circuits d'édition et de diffusion, nouveau cœur de cible des pratiques populaires ?
    • La ménagère a moins de cinquante ans. Ou : être populaire selon Médiamétrie - Courtois Thomas p. 30-36 accès libre avec résumé
      Lorsque l'on conteste la qualité ou la pertinence d'une émission de télévision ou d'une chronique radiophonique, on préfère oublier que, généralement, celles-ci se veulent des succès populaires ou, du moins, sont mesurées et (éventuellement) qualifiées comme tels : explication du système Médiamétrie et de ses conséquences.
    • Le cinéma du milieu ou le peuple introuvable - Alexandre Olivier p. 37-43 accès libre avec résumé
      Le cinéma, à la fois art et industrie. André Malraux semblait avoir gravé la formule dans le marbre. Elle est pourtant aujourd'hui remise en cause, du fait de l'incapacité du cinéma français à concilier réussite artistique et succès commercial. Tel est le constat du Club des 13. Si ce dernier est avéré, c'est la conception même du cinéma en tant qu'« art populaire » qui est engagée. L'importance de l'enjeu mérite que l'on s'attarde sur les tenants et les aboutissant de cette problématique du « milieu » cinématographique.
    • Les Inrockuptibles, le purisme rock, la variété culturelle et l'engagement politique. Entretien avec Sylvain Bourmeau et Jade Lindgaard - Simon Patrick p. 44-56 accès libre avec résumé
      Depuis sa création en 1986, le magazine Les Inrockuptibles a entretenu des rapports ambivalents avec les cultures populaires. Perçu comme un journal élitiste centré sur la culture rock dite indé, c'est-à-dire située en périphérie des grands circuits commerciaux, adoptant une approche volontiers recherchée et littéraire pour parler de musique, rapidement qualifiée de dandysme, Les Inrocks ont accompagné la transformation du paysage de la culture dans les années 1990. Parce que le rapport exigeant et curieux à la culture n'est pas forcément synonyme d'élitisme ou de populisme, deux anciens journalistes qui y ont couvert plus particulièrement la politique et le débat d'idées et ont marqué le journal, reviennent sur son rapport au populaire et au politique.
    • Quels espaces populaires pour la culture ? - Bazin Hugues p. 57-66 accès libre avec résumé
      Considérer la culture populaire comme un tout unifié contribue à une vision folkloriste oscillant entre populisme et misérabilisme. La culture tend aujourd'hui vers une multitude de singularités ; il serait donc faux d'en réduire les formes populaires actuelles à un individualisme hédoniste. La sociologie de la culture doit se réinventer au fur et à mesure que cette dernière se transforme. Il existe toujours le même besoin d'émancipation et de création, y compris dans la rencontre entre la dimension individuelle et la dimension sociale. Mais celui-ci passe moins par un ancrage communautaire et une histoire incise dans un territoire que par des zones temporaires d'expérimentations interdisciplinaires. On parlera donc davantage d'espaces populaires d'expérimentation que de cultures populaires. Ces nouveaux horizons ouvrent sur une culture de la mobilité pouvant se situer aussi bien à la marge qu'au centre, dans l'institution que dans la rue, dans les médias que dans l'atelier, se dérobant du même coup au déterminisme social et à l'assignation identitaire. Hugues Bazin tente ici de préciser quels sont ces nouveaux espaces en s'appuyant sur une démarche de recherche-action. Il travaille avec un réseau d'acteurs faisant le lien entre ces « espaces populaires de création culturelle. »
    • Entretien avec Grand corps malade, slameur - Zappi Sylvia p. 67-70 accès libre avec résumé
      Le slam occupe aujourd'hui une place de choix dans le renouvellement des cultures populaires, renouant à la fois avec les racines du rap et les pratiques d'écriture poétique. Dans ce paysage artistique, Grand corps malade constitue une figure emblématique. Ce « chercheur de phrases », né en scène Saint-Denis, anime des ateliers de slam ouverts à tous où « le principe est clair : lâcher des textes là où et quand tu t'y attends pas, claquer des mots un peu partout et que ça pète comme un attentat ».
    • Esthétique pragmatiste et conscience du corps. Entretien avec Richard Shusterman - Garreta Guillaume, Osganian Patricia, Shusterman Richard p. 71-76 accès libre avec résumé
      Dans cet entretien avec Mouvements, Richard Shusterman revient sur les différentes étapes qui ont constitué son itinéraire intellectuel et fait de lui de « l'esthétique pragmatiste » à la « soma esthétique » l'un des penseurs de référence des cultures populaires. Les questionnant à travers le prisme de l'expérience et du corps (et ce jusque dans les formes les plus individuelles de la conscience de soi), mais aussi à travers leur implication sociale, notamment dans le cas du hip-hop et du rap, il souligne combien la reconnaissance de ces cultures a constitué un véritable enjeu politique, au risque d'être rattrapées par le marché et l'institution.
  • Représentations et valeurs de l'émancipation sociale

    • Le skate entre émancipation et enfermement : à partir de Paranoid Park, de Gus Van Sant - Osganian Patricia p. 78-83 accès libre avec résumé
      Il en est des cultures populaires comme des mythes et des grands récits. Quand tous les indicateurs de leur valeur émancipatrice semblent au vert, certains signes trahissent les prémisses d'un effondrement social beaucoup plus profond. Avec Paranoid Park (prix du 60e anniversaire du festival de Cannes 2007), véritable généalogie de la chute physique et morale d'un jeune lycéen skater, Gus Van Sant déconstruit non seulement le mythe de la performance de la star, injonction paradoxale d'une certaine modernité culturelle, mais il s'attaque aux fondements même de nos croyances en celle-ci. Traquant sans merci les moindres indices de sa faillite, il jette l'ombre d'un doute sur l'illusion qu'il pourrait exister une catégorie particulière de la culture (qu'on l'appelle jeune, urbaine ou populaire) capable de résister aux règles de la domination sociale.
    • Entretien avec Teresa de Lauretis - Lépinard Éléonore, Molinier Pascale p. 84-88 accès libre avec résumé
      Teresa de Lauretis a étudié en Italie puis a enseigné dans de nombreuses universités américaines avant de s'établir en 1985 au département d'histoire de la conscience de l'Université de Santa Cruz, fondé par Hayden White, et où elle est professeure. Auteure d'une œuvre prolifique dont les multiples traductions dans plus d'une dizaine de langues étrangères témoignent de l'influence aussi bien dans les études sur le genre et dans les études gay et lesbiennes qu'en sémiotique, en théorie filmique, en théorie psychanalytique et en critique littéraire, Teresa de Lauretis nous invite par ses écrits à sortir des sentiers battus des disciplines, de la sémiotique dans son livre Alice doesn't (1984), à une relecture de la pulsion de mort dans son dernier ouvrage Freud's drive, Psychoanalysis, Literature and Film (2008), en passant par une théorie du désir lesbien dans son livre Practice of Love (1994), et une lecture critique des épistémologies féministes de la différence (Figures of Resistance, Essays in Feminist Theory 2007). Le projet qui parcourt l'œuvre de Teresa de Lauretis est celui d'une refondation du sujet, comme sujet genré, sexué et sexualisé, situé au point de croisement, et de tension, de la subjectivité et du social. A cette intersection, les cultures populaires jouent un rôle crucial que Teresa de Lauretis explore dans son travail car elles offrent au sujet des représentations possibles de lui/elle-même. De son côté, le sujet tente à travers elles de s'auto-représenter.
    • Les cultures immigrées sont-elles solubles dans les cultures populaires ? - Escafré-Dublet Angéline p. 89-96 accès libre avec résumé
      Les populations immigrées, classes ouvrières, classes populaires... l'association d'idées pourrait être vite faite alors que la question des cultures immigrées n'est pas aussi facilement soluble dans celle des cultures populaires. Elle s'y apparente en ce que des formes d'expressions culturelles créées par des immigrés peuvent servir de support à des revendications pour des populations en marge des réseaux de diffusion artistique. Mais elles ont aussi leur spécificité, celle d'être portées par des individus aux racines culturelles variées, avec des revendications propres. En revenant sur le théâtre des travailleurs immigrés des années 1970, il est possible de voir émerger une relation complexe entre cultures immigrées et cultures populaires, encore visible aujourd'hui.
    • Les Bronzés font du ch'ti. Entretien avec Dias et HK, du MAP (Ministère des Affaires Populaires) - Tévanian Pierre p. 97-109 accès libre avec résumé
      Le Ministère des Affaires Populaires se compose de cinq Lillois, deux « blancs » et trois « arabes », revendiquant fièrement leurs origines pas catholiques autant que leur identité « ch'ti » et « prolo » – mais pas française, n'en déplaise à Nicolas Sarkozy. Deux rappeurs, un DJ, un violon, un accordéon et quelques chœurs féminins en langue arabe. On pense parfois à Zebda : même énergie, même croisement réussi entre rap, rock et musique plus traditionnelle (arabe, orientale, française), même va-et-vient entre humour, réalisme poétique et dénonciation politique – avec juste un peu plus de radicalité dans le propos : au MAP, on appelle un chat un chat, un SDF un SDF et un précaire un précaire, on évoque sans fausse pudeur l'islamophobie et le passé colonial de la France, on « accuse l'école de cultiver l'ignorance » sur ce passé, et on tape sans retenue sur « la gauche-caviar, maffieuse, paternaliste et vicieuse » ou sur des policiers qui « nous prennent pour des cobayes » et « se prennent pour des cow-boys ». On pense aussi aux premiers albums de Renaud, à cause de l'accordéon bien sûr, mais aussi de la verve comique de Fallait pas nous inviter ou de Donnez nous du vrai, pamphlet hilarant sur les « chanteurs en bois et en plastique » qui envahissent les ondes radio. On pense à Renaud, aussi, pour le réjouissant Lillo, qui est l'équivalent « ch'nordique » d'Amoureux de Paname, et le génial Elle est belle la France, qui est l'équivalent « basané » d'Hexagone : un réquisitoire à peu près exhaustif sur la France de 2006 telle que peuvent la percevoir des enfants d'immigrés arabes qui ont eu la bonne idée d'oublier leur obligation de réserve et de gratitude. Cette France, ils ne l'aiment pas beaucoup – mais n'en déplaise encore à Sarkozy, ils ne la quitteront pas. Ailleurs, le registre est plus grave, voire mélancolique (Sherazade, sur Bagdad sous les bombes, et surtout Manich Mena, magnifique hymne à l'immigration). Ajoutez à cela En haut de l'affiche, une réécriture plutôt réussie de la célèbre chanson d'Aznavour, et vous aurez l'un des meilleurs disques en langue française paru ces dernières années. Lorsque nous rencontrons les deux auteurs-chanteurs-rappeurs – Said, dit Dias, et Kaddour, dit HK – ils viennent de « boucler » leur second album, à paraître début 2009, et intitulé Les bronzés font du ch'ti.
    • Politiques du livre. Entretien avec Stéphane Bernard et Jacques Verlhac - Haeringer Nicolas, Lindgaard Jade p. 110-117 accès libre avec résumé
      Un libraire parle avec un lecteur, qui est aussi son associé : le dialogue que nous vous proposons est plus étonnant encore. Car Stéphane Bernard, fondateur de la Réserve, librairie de Mantes-la-Jolie et Jacques Verlhac, ouvrier à Renault-Flins, militant politique et syndical, se connaissent depuis plus de trente ans. Vers le milieu des années 1970, l'un s'établit en usine, très jeune, l'autre appartient au groupe de soutien extérieur qui accompagne les militants embauchés dans l'industrie automobile. Quelques années plus tard, alors que l'horizon révolutionnaire s'éloigne, ils ouvrent une librairie. Contre celles qui ordonnent leurs livres par ordre alphabétique, ils développent une véritable politique de la librairie : magasin ouvert, hétéroclite, proposant des rayons militants mais se voulant ouvert aux goûts du public. C'est aussi la conversion à l'économie de marché. Trente ans plus tard, la Réserve est toujours là, commerce vaillant et figure désormais historique de la culture en banlieue. Mais au même moment, Jacques assiste, triste et impuissant, au déclin du livre dans le monde ouvrier. Aux yeux de ses collègues, le livre est devenu au mieux un objet étranger, au pire, un ennemi. Face aux machines sur lesquelles il continue de travailler, lui poursuit sa résistance : chaque minute de lecture volée à la chaîne, est une manière de briser la cadence.
  • Itinéraire

    • « Hors-cadre ». Entretien avec Mohamed Bourokba, dit Hamé, du groupe La Rumeur - Tévanian Pierre p. 120-136 accès libre avec résumé
      Résumé« Les rapports du ministère de l'Intérieur ne feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les forces de police sans qu'aucun des assassins n'ait été inquiétés. » C'est pour avoir écrit, dans un magazine promotionnel, cette simple phrase que Mohamed Bourokba, dit Hamé, est poursuivi depuis maintenant six ans par le ministère de l'Intérieur. Relaxé une première fois en décembre 2004 par la 17e chambre du Tribunal correctionnel, à nouveau relaxé deux ans plus tard par la Cour d'Appel de Paris, Hamé a dû comparaître une troisième fois le 3 juin 2008 après la cassation du second jugement. Relaxé une fois de plus le 23 septembre, il apprend trois jours plus tard que le ministère de l'Intérieur se pourvoit à nouveau en cassation... Mais des détails de cet incroyable harcèlement judiciaire, il ne sera pas vraiment question dans cet « itinéraire » qui se concentre, en amont, sur le parcours intellectuel, politique et artistique d'un fils d'ouvrier agricole algérien, de Perpignan à Paris, de l'excellence scolaire à la contre-culture rap et des salles de concert aux tribunaux...
  • Livres

    • « À plusieurs voix » autour de Teresa de Lauretis. Théorie queer et cultures populaires, de Foucault à Cronenberg - Cervulle Maxime, Duroux Françoise, Gaignard Lise p. 138-154 accès libre avec résumé
      Les différentes contributions de cette rubrique portent sur le livre récemment paru, une première en français, de Teresa de Lauretis, Théorie queer et cultures populaires, de Foucault à Cronenberg (Éditions La Dispute). La remarquable traduction de Marie-Hélène Bourcier et la présentation passionnante proposée par Pascale Molinier font de ce livre un « outil » précieux pour le renouvellement de la réflexion en sciences humaines et sociales dans le contexte français. La variété des points de vue des contributions réunies dans cette rubrique, de la théorie queer à la théorie féministe en passant par la psychanalyse, reflètent l'originalité de l'œuvre de de Lauretis. Le livre en rend compte aussi puisqu'il réunit trois articles datant de périodes différentes et abordant les thèmes marquants de sa réflexion : sa relecture de Foucault et Althusser avec le concept de « technologie de genre » ; sa proposition, au début des années 1990 d'un nouveau concept, le queer, pour théoriser les sexualités gaies et lesbiennes et son travail sur les représentations culturelles du genre et de la sexualité en particulier à travers sa lecture des films de David Cronenberg.
    • Richard Shusterman, Conscience du corps. Pour une soma-esthétique - Formis Barbara p. 155-157 accès libre
  • Thèmes

    • « Un goût de sang dans la jungle » : l'Empire américain revisité - Golub Philip p. 160-173 accès libre avec résumé
      Selon une idée aussi tenace qu'erronée, la république impériale américaine constituerait une exception dans l'histoire des États-nations modernes impériaux. Dans cet essai critique, Philip S. Golub déconstruit le méta-récit libéral en soulignant les facteurs de continuité idéelles et matérielles dans le processus d'expansion impériale continental puis global des États-Unis au XIXe, au XXe et au XXIe siècles. Imbriqués dans et composante importante de l'économie politique transatlantique, les États-Unis ont participé au mouvement général d'expansion de l'Occident qui a engendré les structures durables d'inégalité qui régissent encore les rapports mondiaux aujourd'hui. Comme le souligne Fernand Braudel, il n'y a jamais de ruptures ou de discontinuités totales. Si l'impérialisme récent s'explique par la configuration structurelle de l'après guerre froide et le rôle d'agents particuliers, il renvoie à un passé colonial long qui, au niveau des représentations et des volontés, contamine notre présent1.
    • Et Obama conquit l'Amérique. Le triomphe démocrate de 2008 revisité - Pacewicz Josh, Ollion Étienne p. 174-184 accès libre avec résumé
      Pronostiquée par les sondages, l'élection de Barack Obama apparaît rétrospectivement comme une victoire annoncée et acquise facilement. L'idée d'un raz-de-marée est reprise par les médias, comme si les États-Unis se réveillaient subitement démocrates pour tourner la page de l'ère Bush. Josh Pacewicz et Etienne Ollion reviennent sur les conditions du succès en montrant qu'il a été obtenu grâce à des méthodes de campagne innovantes qui feront date. Plus qu'un changement profond de comportements dans le corps électoral, la victoire de 2008 est le fruit d'une organisation efficace d'un réseau de bénévoles sans équivalent du côté des Républicains.