Contenu du sommaire : Le Golfe et ses émirats
Revue | Hérodote |
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Numéro | no 133, 2ème trimestre 2009 |
Titre du numéro | Le Golfe et ses émirats |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Éditorial : le Golfe et ses Émirats - Lacoste Yves p. 3-31 Pourquoi ce titre: «Le Golfe et ses Émirats»? Parce que dans ces petits Émirats arabes unis dont les quelques villes, il y a cinquante ans, n'étaient encore que des bourgades, le récent essor pétrolier s'accompagne d'un phénomène géographique, urbanistique, financier et géopolitique très original et en vérité tout à fait extraordinaire, qui n'a pas d'équivalent dans le monde. Les énormes revenus du pétrole ou du gaz ne sont pas les seules causes des changements surprenants qui se produisent dans ce très jeune État (1971) que constituent les Émirats arabes unis et dans cet autre émirat qu'est le Qatar. Les autres pays pétroliers du Golfe, lors de leur essor, n'ont absolument pas connu les prouesses architecturales qui se développent dans les Émirats, ni les audaces culturelles qui s'y amorcent, ni cette volonté de relations avec le monde occidental. Serait-ce l'émergence de formes modernes, sinon même postmodernes, de l'arabité? Mais l'aggravation de la crise financière mondiale ou une nouvelle guerre du Golfe ne risquent-elles pas de mettre un terme à cet essor?Editorial Why this title: The Gulf and its Emirates? Because the recent oil boom comes along with unique – and in fact truly extraordinary – geographic, urbanistic, financial and geopolitical developments in these small Emirates, where the few cities were just small towns some 50 years ago. The gigantic oil and gaz revenues are only one of the many causes that brought about surprising change in the very young State (1971) of the United Arab Emirates and in Qatar, another Emirate. The other oil countries of the Gulf, despite the boom, did not give into the architectural prowess nor the cultural audacity and rapprochement with the occidental world that developed in the Emirates. Could it be due to the emergence of a modern or even post-modern form of arabity? Yet couldn't the worsening of the world financial crisis or a new Gulf war put an end to this rise?
- Dubaï, utile ou futile ? Portrait d'une ville rêvée à l'heure de la crise - Lavergne Marc p. 32-57 Dubaï, qui s'est érigée au rang de symbole de la mondialisation triomphante, est aujourd'hui confrontée à la plus grave crise de sa courte histoire. L'effondrement des marchés financiers et des cours du brut depuis l'automne 2008 est une épreuve de vérité pour son modèle de développement fondé sur les services destinés à une clientèle mondiale avide de profits rapides et de loisirs. Cet article examine les recettes du modèle, et sa capacité à surmonter les difficultés présentes, ainsi qu'à évoluer pour donner à Dubaï l'assise humaine et sociale plus stable qui lui fait encore défaut.Dubai, glitz or glitch: a portrait of a dreamed city in recessionary times Dubai, which set itself as a symbol of the triumphant globalization, is today facing the worst crisis of its short history. The collapse of financial markets and of the crude's prices since the autumn of 2008 is a crucial test for its development's model, based on services geared toward a worldwide range of customers, in search of rapid profits and of leisure. This article examines the recipes of the model and its ability to overcome present difficulties, as well as to change so as to grant Dubai the human and social stability which it is still lacking.
- Les défis géopolitiques d'une nouvelle puissance régionale : les Émirats arabes unis - Boulanger Philippe p. 58-91 Les nouveaux défis géopolitiques pour les Émirats arabes unis sont nombreux et complexes en raison de la position stratégique du pays dans le Golfe. Sa richesse économique lui permet de financer un effort de sécurité important. Face à la menace iranienne et aux convoitises saoudiennes, le pays pratique une politique large de prévention par la diplomatie, de contrôle des populations et des frontières, de renforcement de ses alliances et de ses capacités militaires. Cette dynamique de croissance sur tous les plans (économique, financier, démographique notamment) nécessite une politique de sécurité interne comme régionale dans une zone d'instabilité permanente.The geopolitical challenges of a new regional power: The United Arab Emirates The new geopolitical challenges for the United Arab Emirates are numerous and complex because of its strategic position in the Gulf. Its economic wealth allows the country to finance major security efforts. In front of the Iranian threat and of the Saudi greeds, the country practices a wide range of politics of prevention through diplomacy, control of populations and borders, strengthening of its alliances and military capacity building. These dynamics of growth at all levels (economic, financial, demographic notably) require security politics both on the domestic and regional front in this area of permanent instability.
- L'histoire des Émirats arabes du Golfe - Bourgey André p. 92-99 Partant de la situation actuelle des Émirats du Golfe, ce bref article se pro -pose d'analyser l'histoire de ces principautés. Avant le pétrole, la présence des Britanniques allait favoriser les activités liées à la mer, la pêche, les perles, le commerce maritime et les constructions navales. Le pétrole des émirats représente 18% des réserves mondiales en 2007 et le même pourcentage pour le gaz naturel. La population des cinq Émirats est de 11,5 millions dont 7,5 millions d'étrangers, venus surtout d'Asie. Les villes «tours de Babel» sont présentes, mais il apparaît que les petites villes sont sans doute le meilleur conservatoire de l'identité nationale.The History of the Arab Emirates This paper analyzes the history of the Gulf Emirates. Before the oil era, the British encouraged sea-related industries such as fishing, pearls, naval commerce and naval construction. The Emirates'oil accounts for 18% of all world reserves in 2007, the exact same share as natural gaz. The total population of the five Emirates is 11,5 million, among whom 7,5 million foreigners coming mainly from Asia. «Babel Tower» cities dominate but small cities probably best preserved the national identity.
- Les Émirats arabes unis se tournent vers la culture française - Pitte Jean-Robert p. 100-107 L'université Paris-Sorbonne a implanté une antenne à Abu Dhabi en 2006 où l'on enseigne les humanités en langue française, sur un campus mixte. L'enseignement est rigoureusement conforme aux programmes français, dispensés par des professeurs venus de Paris qui délivrent des diplômes européens. La laïcité est inscrite dans le contrat qui lie l'université au gouvernement émirien. Cet article analyse les circonstances de cette implantation et les facteurs politiques et culturels qui l'expliquent.The United Arab Emirates turn to French Culture Paris-Sorbonne university opened an annex in Abu Dhabi en 2006, devoted to humanities teached in French language on a co-educational campus. Teachning is absolutely similar to French cursus, given by Sorbonne professors delivering European diplomas. Secularity is guaranteed by contract signed with Emirian government. This paper analyses reasons and methods of this establishment, as well as political and cultural aspects of it.
- Les chiites de la province saoudienne du Hasa : une minorité « nationale » stratégique au cœur des enjeux ethno-confessionnels régionaux - Rigoulet-Roze David p. 108-135 Les dirigeants de plusieurs pays arabes sunnites expriment régulièrement, dans le prolongement du renversement de Saddam Hussein en 2003, suivi de l'accession au pouvoir d'une majorité arabe chiite en Irak, leurs craintes que cela ne galvanise les ambitions des autres chiites du monde arabe. Ces craintes sont particulièrement vives dans les pétromonarchies du Golfe où vivent d'importantes minorités chiites, quand ces dernières ne sont pas tout simplement majoritaires comme à Bahreïn (la population du petit royaume est environ à 70% d'obédience chiite). Plus que tout autre, le royaume d'Arabie saoudite, par ailleurs champion du rigorisme sunnite dans sa variante wahhabite – laquelle se caractérise entre autres par une forme virulente d'hostilité envers le chiisme dont se réclament pour tant une minorité de ses «nationaux» –, a donc la hantise d'une forme de «syndrome chiite» potentiellement déstabilisateur pour la pérennité du régime. Les chiites représentent environ 10% de la population saoudienne et plus du tiers des habitants de la province orientale et ô combien stratégique du Hasa qui recèle la quasi-totalité des ressources pétrolières du royaume. Ils sont généralement d'origine irakienne et gardent en mémoire le lourd passif des persécutions causées par l'islam wahhabite des Al-Saoud dont la dynastie s'est unilatéralement octroyé la garde du Haram al-Charif («Lieux saints») constitué par les mosquées de La Mecque et de Médine, un privilège jugé indu par certains pays musulmans, notamment par la République islamique de l'Iran chiite. Depuis l'avènement d'une majorité chiite en Irak, les dirigeants saoudiens craignent par-dessus tout un effet de contagion des revendications de leur minorité chiite avide de reconnaissance, et stigmatisent l'émergence d'un «Croissant chiite» qui serait instrumentalisé par Téhéran pour développer son influence, voire établir une forme d'hégémonie régionaleThe Shiites of Saudi province of Hasa: a few “national” strategic issues at the heart of regional ethno-confessional The leaders of several Sunni Arab countries regularly expressed fears that the aftermath of the overthrow of Saddam Hussein in 2003, followed by the accession to power of a Shiite Arab majority in Iraq, would galvanize the ambitions of other Shiites in the Arabic world. These fears are particularly acute among the oil monarchies of the Gulf where there are substantial Shia minorities, or even majorites in Bahrain (the population of the small kingdom is about 70% Shiite adherents). More than any other, Saudi Arabia worries about a form of «Shiite syndrome» likely to challenge the regime, which champions Sunni rigorism in its Wahhabi variant – characterized by a virulent hostility to Shi'ism to which belong, nonetheless, a minority of the nation. Shiites represent about 10% of the Saudi population and over a third of the Eastern Province, a highly strategic place for the Hasa hold almost all the oil resources of the kingdom. They usually come from Iraq and bear the heavy burden of persecution caused by the Wahhabi Islam of Al-Saud dynasty. The dynasty was unilaterally granted custody of the Haram al-Sharif («Holy Places»), consisting in mosques of Mecca and Medina, a privilege deemed unfair by some Muslim countries, especially by the Islamic Republic of Iran Shia. Since the advent of a Shia majority in Iraq, the Saudi leaders fear above all a contagion effect of the claims of their Shiite minorities, eager to get recognition. They are concerned about the emergence of a «Shia Crescent» manipulated by Tehran to expand its influence, or even establish a form of regional hegemony.
- Les émirats et royaumes arabes : les travailleurs migrants au pays des free zones - Piolet Vincent p. 136-151 La croissance insolente des pays de la région du Golfe suscite l'étonnement en Occident. Un aspect de cette prospérité est souvent occulté: ce sont les ressources humaines. Entourages des émirs, population de souche, anciennes familles immigrantes, les différents acteurs économiques ne représentent qu'une infime minorité face à l'écrasante majorité de la population, à savoir les travailleurs immigrés. Le nombre élevé des travailleurs immigrés et leurs conditions de travail déplorables sont un facteur de risque pour les sociétés du Golfe avec des revendications légitimes parfois exprimées violemment. Enfin, si les pays du Golfe constituent un ensemble régional cohérent, il ne faut pas oublier que ces États sont rivaux. Les free zones cristallisent la compétition entre ces États et deviennent également de vrais trous noirs pour toute forme de criminalité.The Emirates and the Arab Kingdoms: Immigrant Workers in the Land of Free Zones The burgeoning growth of the Gulfbased countries arouses wonderment in the West. The human resources are an aspect of this prosperity often set aside. The many interested parties – people closed to emirs, the domestic populations, the former immigrant families – account for a very limited minority in comparison with the predominant majority of the population formed by migrant workers. The high proportion of migrant workers with pitiful working conditions are a destabilizing factor for the Gulf societies because of their legitimate claims that can lead to violence. Finally, if the Gulf-based countries make up a consistent regional group of States, we should bear in mind that they are rival. Free zones foster strong competition between them and are powerful black holes used by any type of crime.
- Al-Jazeera, phénomène ou leurre ? - Kajja Kamal p. 152-165 Le lancement par l'émir du Qatar, à partir de novembre 1996, de la chaîne d'information en continu Al-Jazeera a été un vrai bouleversement dans l'espace médiatique arabe, caractérisé par la censure exercée par les régimes en place. Al-Jazeera constitue l'une des chaînes de télévision les plus controversées dans le monde arabe, voire ailleurs. Sa ligne éditoriale et la qualité de ses programmes, diffusés sur un ton de liberté, ont révolutionné la scène médiatique et le débat public dans le monde arabe, ce qui a irrité plusieurs gouvernements arabes voire même les États-Unis et l'Europe. Sa capacité à fédérer les masses arabes derrière elle et à régénérer un panarabisme trans -national a poussé les régimes arabes, plus particulièrement l'Arabie saoudite, mais également l'administration américaine et le gouvernement britannique à lancer leurs propres chaînes d'information destinées au monde arabe. Cette initiative rentre dans le cadre d'une stratégie visant à contrer l'influence considérable d'Al-Jazeera, qui est devenue la chaîne la plus regardée dans le monde arabe, plus particulièrement au lendemain des événements du 11 septembre 2001, et qui concurrence dorénavant les grandes chaînes internationales d'infor -mation telles que CNN et la BBC sur leur propre terrain.Al-Jazeera, phenomenon or decoy? The original purpose of Al-Jazeera, which started in November, 1996, is to broadcast dissenting views which created controversies in the Arab States, in the United States and Europe. The network gained worldwide attention following the September 11,2001 attacks, when it broadcast video statements by leader of al-Qaeda Oussama Bin Laden. Al-Jazeera introduced a level of freedom of speech, breaking taboos and states control over political and social issues, wich irritated many Arab regimes particularly Saudi Arabia. The United States and United Kingdom strongly protested Al-Jazeera coverage of the invasion of Afghanistan and Iraq. US officials claimed an anti-American bias to Al-Jazeera news coverage; Washington accused Al-Jazeera of engaging in propaganda on behalf of terrorists. Al-Jazeera managed to federate an Arab public opinion, breaking down barriers in the Arab world. This forced US administration and some Arab states to inaugurate their own satellite TV channels to counter the growing influence of Al-Jazeera in the Arab world.
- Les Émirats arabes unis et les Iraniens - Saboori Mehdi p. 166-179 Si les très riches ressources pétrolières des Émirats sont à l'origine de leur exceptionnel développement économique, la situation géopolitique particulière de l'Iran y a aussi contribué. En effet, après l'avènement de la révolution islamique, l'Iran a très tôt connu l'embargo et les sanctions politiques et économiques des grandes puissances. Situation dont les Émirats arabes unis ont su profiter pour développer leurs relations commerciales avec un Iran sous embargo. Cependant, malgré le développement accru des relations économiques et commerciales, les relations politiques et diplomatiques entre les Émirats et l'Iran restent très tendues. L'objet central de la rivalité géopolitique entre l'Iran et les Émirats est le désaccord sur la souveraineté des îles d'Abu Musa, de la Grande Tomb et de la Petite Tomb dans le détroit d'Ormuz. Pour les Iraniens l'antériorité de la souveraineté perse sur le Golfe est incontestable et ce sont les Britanniques qui portent la responsabilité de la création des États arabes de la rive sud du Golfe.The United Arab Emirates and the Iranians The geostrategic location of Iran has contributed to the outstanding economic development of the Emirates, primarily fostered by the very large oil resources. After the advent of the Islamic revolution, Iran rapidly endured the embargo and other political and economic sanctions from the world powers. The United Arab Emirates took advantage of the situation to develop commercial ties to Iran. Yet, despite the strengthening of the economic and commercial relations, the political and diplomatic relations between Iran and the Emirates remain very tense. The main contentious geopolitical issue is sovereignty over the islands of Abou Moussa, Greater Tunb and Lesser Tunb in the Ormuz Strait. Iranians claim prior Persian sovereignty over the Gulf and believe the British bear responsibility for creating small Arab countries along the south bank of the Gulf.
- L'Iran et les enjeux géostratégiques au XXIe siècle - Rastbeen Ali p. 180-197 L'Iran, du fait de sa situation stratégique, fut jusqu'à la révolution islamique le «gendarme du golfe Persique». Mais son hostilité envers les États-Unis et Israël, son allié inconditionnel, a eu pour conséquence d'affaiblir cette position stratégique. Ce qui a conduit à l'impasse les relations entre l'Iran et les États-Unis est apparemment la question des «activités nucléaires iraniennes». En réalité, le dossier nucléaire est un prétexte pour couvrir les différends entre les deux pays, depuis le début de l'instauration du régime théo -cratique en Iran. Grâce à ses importantes réserves d'hydrocarbures et à sa position stratégique spécifique, l'Iran avait attiré la convoitise américaine dès les premières décennies du XXe siècle. Au cours de la seconde moitié du XXe siècle, les États-Unis, en tant que puissance suprême du monde, ont eu une présence multilatérale en Iran, à laquelle il fut mis fin avec la révolution iranienne. Bien que Washington ait réussi, sans l'Iran, à préserver sa domination sur le bassin du golfe Persique, il n'a jamais pu supporter d'avoir été radicalement chassé de ce pays. Ceci entretient une violente tension politique qui, bien que préjudiciable pour l'Iran, a renforcé la position du régime théocratique. Cet affrontement a rapidement constitué la base de la politique extérieure de l'Iran. Si l'équipe du président Obama réussit à trouver une voie d'entente différente de la méthode poursuivie par les néoconservateurs dans les relations avec l'Iran, on pourrait sortir de cette impasse nucléaire.Ali Rastbeen, Iran and the geostrategic issues of the 21st Century Because of its strategic location, Iran was the police officer of the Persian Gulf up to the Islamic Revolution. Yet its hostility against the United States and its unconditional ally Israel weakened that strategic position. The issue of Iranian nuclear activities aparently led to a deadlock between Iran and the United States. In fact, the nuclear issue is a pretext to cover profound divergences between the two countries since the advent of the theocratic regime in Iran. Thanks to its major oil resources and its unique strategic position, Iran had caught American interest since the early decades of the 20th Century. During the second half of the 20th Century, the first world power, the United States, maintained a multilateral presence in Iran, which ended with the Iranian Revolution. Although the US administration managed to preserve its domination on the Persian Gulf without Iran's help, it never came around being chased out of Iran. This feeds strong political tensions, detrimental to Iran yet which reinforce the theocratic regime. The confrontation has rapidly laid the groundwork for Iran's foreign policy. If the Obama administration finds a way to deal with Iran in a different way from the neoconservatives of the previous administration, it could end the deadlock with Iran.
- L'évolution récente des cours du pétrole vue des pays du golfe Arabo-Persique - Sébille-Lopez Philippe p. 198-222 L'objet de cet article est d'analyser l'impact de l'évolution des cours du pétrole, à la hausse depuis 2004, puis à la baisse à partir du second semestre 2008, sur les pays du golfe Arabo-Persique. Après un rapide retour sur les caractéristiques géologiques de la région et son fabuleux potentiel d'hydrocarbures, on examinera d'abord l'impact des fluctuations des cours du pétrole sur les pays de l'OPEP. On s'intéressera ensuite à l'incidence de la récente chute des cours sur les pays du Golfe, notamment au plan budgétaire. On constatera qu'il est assez différent selon les cas étudiés: Iran, Irak, Qatar, EAU, Koweït, Bahreïn et enfin Arabie saoudite. Ce survol donnera aussi un aperçu de la situation actuelle des hydrocarbures dans ces pays et des relations développées par ces derniers sur cette base. On verra que la chute des cours risque de retarder certains projets et que le pétrole et le gaz continuent de structurer et renforcer les liens entre États, dans et hors de la région. Les hydrocarbures du Golfe peuvent aussi véhiculer des motivations plus politiques.The Recent Evolution of Oil Rates Seen By the Persian Gulf Countries This paper provides an analysis of the impact of the recent trends of the price of the oil barrel on the countries of the Persian Gulf. Prices rose from 2004 to the second semester of 2008, then downward since. After a glance at the geological characteristics of the region and its huge hydrocarbons potential resources, the paper looks into the impact of the variation of the barrel on the OPEC countries. We then analyse the incidence of the recent collapse of the barrel on the Gulf countries and especially on budgetary issues. We argue that it is rather different regarding the cases studied: Iran, Iraq, Qatar, U.A.E, Kuwait, Bahrain and Saudi Arabia. This paper also gives a general idea on their present situation regarding hydrocarbons. We see that the drop of the barrel could delay some projects and that oil and gas keep on structuring, and often strengthening, interstates relations, in and outside the region. The hydrocarbons of the Gulf can also encompass political issues.