Contenu du sommaire : Commerce extérieurs et compétitivité

Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) Mir@bel
Numéro no 98, juillet 2006
Titre du numéro Commerce extérieurs et compétitivité
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Dossier : Commerces extérieurs et compétitivité

    • La nouvelle désinflation compétitive européenne - Jérôme Creel et Jacques Le Cacheux p. 9 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La stratégie économique actuelle de l'Allemagne n'est qu'une variante de la « désinflation compétitive » qu'en d'autres temps la France a mise en œuvre, avatar des stratégies non coopératives qui, depuis les premiers pas du processus d'unification monétaire européen, ont pesé, faute d'institutions communes ou de mécanismes de coordination adéquats, sur les performances économiques de l'UE. L'élargissement, qui a considérablement accru le nombre de membres et affaibli les instances de coordination risque de conforter ces tentations opportunistes des États membres. Elles prennent, au sein de l'Union monétaire, des formes nouvelles, parce que les instruments dont disposent les gouvernements nationaux ne sont plus les mêmes : aux « dévaluations compétitives », désormais impossibles dans le cadre de l'Union monétaire, les gouvernements nationaux ont substitué d'autres moyens ; la concurrence fiscale, le dumping social, les politiques de modération salariale, etc., apparaissent comme des outils de « désinflation compétitive », améliorant les coûts relatifs de production. Ainsi, la baisse des coûts relatifs allemands est désormais substantielle, en particulier par rapport à certaines économies du Sud de l'Europe. Mais notre analyse suggère que la stratégie allemande risque d'être moins efficace que les expériences similaires menées dans de « petites économies ouvertes ».Deux hypothèses permettent d'éclairer l'adoption, par l'Allemagne, d'une stratégie de désinflation compétitive. La première met l'accent sur les implications macroéconomiques et distributives d'un éventuel changement des modes de financement privé en Allemagne, notamment en matière d'évolution du rapport de forces entre salariés et détenteurs du capital, sous l'influence grandissante des marchés financiers. La seconde hypothèse concerne le régime de croissance de l'Allemagne et son mode d'insertion dans l'économie mondiale : l'Allemagne et les autres économies européennes peuvent-elles compter, grâce à leurs spécificités ou à des politiques bien conçues d'encouragement à l'innovation, sur des aspects « hors prix » de la compétitivité ?
      Germany's current economic strategy is a variant of the so-called ‘competitive disinflation' that France pursued in the late 1980s'. It is but one in a large array of non-cooperative strategies that EU countries have individually chosen to implement since the beginning of the monetary unification process, for lack of adequate common institutions that could foster coordination. Because competitive devaluations are no longer possible within the Euro zone, member states resort to various modes of competitive disinflation (wage moderation, tax competition, social dumping, etc.). The question raised by Germany's strategy, that mimics that of smaller countries, is its effectiveness: we show that the composition of German economic growth is very different from that of smaller European countries. We conclude by discussing to hypotheses that may motivate Germany's current policy choices.JEL Codes: E01, F43, O52.
    • Les industries de haute technologie de la zone euro et des Etats-Unis - Une étude comparée de la compétitivité et des parts de marché - Sarah Guillou p. 37 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'évolution des productions des industries de haute technologie montre un écart croissant, à partir de la seconde moitié des années 1990, entre la zone euro et les États-Unis, en faveur de ces derniers. En revanche, le niveau des exportations est quasiment identique actuellement. Le dynamisme des exportations de la zone euro est conforté par l'augmentation des parts de marché ; aux États-Unis, celles-ci déclinent, mais restent en niveau supérieures. Ceci est cohérent avec deux autres faits stylisés issus de la comparaison de la compétitivité-coût. D'une part, le niveau moyen du coût du travail unitaire relatif est plus élevé dans la zone euro qu'aux États-Unis ; d'autre part, ce coût dans la zone euro augmente moins ou diminue plus, en moyenne sur la période 1988-2002. La zone euro améliore donc sa compétitivité-coût par rapport aux États-Unis.La dernière section de l'article permet de vérifier que cette amélioration explique en partie la dynamique des parts de marché. D'une part, nous trouvons une relation positive contemporaine entre les parts de marché et le coût du travail unitaire relatif qui signifie, paradoxalement, que des gains de parts de marché ont été réalisés là où la compétitivité-coût s'était dégradée. En fait, le coût salarial est à l'origine de cette relation. Les gains de parts de marché se sont produits dans des industries « hautement haute technologie », où les compétences sont associées à un coût salarial élevé. D'autre part, il existe une relation négative entre le coût du travail unitaire relatif retardé et les parts de marché. L'évolution de la compétitivité-coût est pertinente pour comprendre l'évolution des parts de marché des industries de haute technologie, au moins dans un certain nombre d'industries. La sensibilité négative des parts de marché au coût du travail unitaire relatif est causée par le taux de change et la productivité. En d'autres termes, dans le cadre de la compétition avec les États-Unis sur les marchés mondiaux des industries de haute technologie, c'est moins le coût salarial qui affecte les parts de marché que l'évolution du taux de change et de la productivité.
      The aim of this paper is first, to analyze the nature of the gap in high tech industries (HT), between the United States and the EMU, and second, to investigate the link between cost competitiveness and market shares in these industries.We show that there is a growing production gap between US and EMU, in favour of US, since the beginning of 1990s. But surprisingly, EMU exports caught up the US exports in HT while the EMU increased its world market shares.Our investigation of the relationship between export market shares and cost competitiveness leads to two results. We conclude first, that the cost-competitiveness, through the exchange rate and the labour productivity, affects the changes in market shares of HT; second, that a non-cost competitiveness is also acting. The latter is conveyed by higher labour cost associated to high skilled qualification.JEL Codes: F14, L63, L60, F31, O30.
    • La valeur du Yuan - Les paradoxes du taux de change d'équilibre - Antoine Bouveret, Sana Mestiri et Henri Sterdyniak p. 77 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La sous-évaluation de la monnaie chinoise vis-à-vis du dollar est souvent dénoncée comme l'une des causes des déséquilibres mondiaux. Les autorités américaines soutiennent que la Chine manipule son taux de change tandis que la majorité des travaux empiriques estiment que le yuan est sous-évalué de 15 à 30 %. Cet article montre que les modèles de taux de change d'équilibre généralement utilisés ne sont pas pertinents pour une économie en développement telle que l'économie chinoise. La Chine souffre d'un sous-emploi massif ; un taux de change sous-évalué au regard des critères traditionnels lui permet d'impulser la croissance vigoureuse nécessaire pour résorber son chômage. Plus généralement, le taux de change optimal d'un pays émergent ne peut être défini que relativement à une stratégie de croissance : plus le pays désire une croissance vigoureuse, plus il est prêt à faire un effort d'épargne, plus il doit pratiquer un taux de change faible.La première partie de l'article décrit les points saillants de la croissance chinoise depuis 1994, où la Chine est passée en change fixe avec le dollar : croissance élevée mais sous-emploi massif, faible inflation, accumulation massive de réserves, forts taux d'épargne et d'investissement. La deuxième partie présente et critique les évaluations du taux de change d'équilibre du yuan selon différentes méthodes. La troisième développe une maquette où le taux de change d'un pays en développement est volontairement fixé à un bas niveau pour permettre une croissance vigoureuse, de sorte que sous-évalué du point de vue des critères usuels, il est optimal du point de vue de la stratégie de croissance ; enfin, la quatrième partie montre la difficulté du choix d'un régime de change pour la Chine.
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      Using equilibrium exchange rate models (PPP, BEER and FEER), many authors have concluded that the renminbi is undervalued by 15 to 30% against the dollar, but they implicitly assume that the economy is at full-employment, a debatable hypothesis for developing economies such as China, whose unemployed amount to 150 millions people. On the contrary, we consider that China is facing massive unemployment; if investment depends on expected potential demand (from domestic consumption and foreign demand), then an undervalued exchange rate (by traditional standards) is required for its policy objectives. Therefore the exchange rate can be analyzed as a policy tool used by the Chinese authorities to pursue their growth strategy. Equilibrium exchange rate theories are not suited for developing countries. For growth and stability, a managed exchange rate regime seems better that a floating one.JEL Codes: F31, F42, O24.
    • Le commerce extérieur en valeur ajoutée - Guillaume Daudin, Paola Monperrus-Veroni, Christine Riffart et Danielle Schweisguth p. 129 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'internationalisation croissante de la production et la montée des pays émergents dans le commerce international obligent à adapter les outils d'analyse pour mieux appréhender l'impact des transformations en cours sur le commerce extérieur, les performances sectorielles des pays et, in fine, l'emploi. Depuis près de deux décennies, la croissance du commerce international s'appuie sur le développement des échanges croisés de biens intermédiaires organisés au sein d'une nouvelle division internationale du travail. Le contenu des exportations en consommations intermédiaires importées, ici appelé commerce vertical, tend donc à augmenter.Dès lors, la mesure traditionnelle des flux de marchandises s'appuyant sur la valeur des produits ne permet pas de connaître la contribution réelle de chaque pays et chaque branche au commerce extérieur. Aussi, cette étude propose une mesure du commerce international basée sur les flux de valeur ajoutée. En utilisant une base de données qui fournit les matrices input-output de plus de 80 pays, on reconstruit une maquette mondiale des échanges internationaux en valeur ajoutée, en prenant en compte les effets directs et indirects induits par la variation de la production d'une unité de bien final. Le cas de la France est étudié plus spécifiquement.En 2001, 28 % du commerce international et 29 % du commerce français n'étaient « que » du commerce vertical. La « géographie » du commerce n'est pas énormément modifiée par notre méthode, mais ce n'est pas le cas de la répartition par produits. Les échanges de biens industrialisés incorporent beaucoup de services aux entreprises et de services commerciaux, de communication et de transport. Les travailleurs de ces branches contribuent donc beaucoup plus aux exportations françaises que ne le suggèrent les statistiques de commerce.
      This paper examines the statistical consequences of the rise of vertical trade. It makes usual trade statistics misleading as a measure of the contribution of each industry and each country to the international division of labour. This paper uses input-output tables and trade tables from the GTAP database to compute trade statistics in value-added. It does that by excluding vertical trade and dispatching the value-added incorporated in other trade flows to their proper industry and country. In 2001, 28% of world trade and 29% of French trade were vertical trade. The method does not change the geography of trade much. It changes the relative involvement of different industries, as industrial trade flows incorporate important service inputs. Business services, trade, communication and transport have a more important positive contribution to the French trade balance than the usual data suggest.JEL Code: F19.
    • L'impact du taux de change sur le tourisme en France - Guillaume Chevillon et Xavier Timbeau p. 167 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La dégradation de la balance commerciale française de plus de 20 milliards d'euros observée entre 2001 et 2004 est liée à hauteur de 4 milliards d'euros à la réduction de l'excédent du tourisme. Parmi les explications possibles de ce repli se trouvent l'appréciation de la devise européenne, le traumatisme du 11 septembre 2001 et une perte d'attractivité du territoire français.Nous montrons à l'aide d'une analyse économétrique portant sur le nombre de touristes entrant et sortant de France, ainsi que leurs dépenses, que les variations du taux de change expliquent plus de 60 % de la dégradation de la balance du tourisme, relativisant ainsi le poids des autres facteurs. Le manque à gagner que l'appréciation de l'euro induit pour l'industrie française du tourisme est de 4,2 milliards d'euros entre 2001 et 2005.
      The reduction in the French trade balance observed since late 2001 has partly been caused by the weakness of the domestic tourism sector. Among potential explications thereof are the appreciation of euro; the post 9/11 trauma, and a possible decrease in the appeal of the French territory. We develop equilibrium correction models for the number of travelers in and out of the territory and their expenses. This helps us show that exchange rate variations are the main culprit as they account for over 60% of the reduction in the for tourism section of the balance of payments.JEL Codes: F14, F31.
    • Caractéristiques et performances des firmes exportatrices françaises - Flora Bellone, Patrick Musso, Lionel Nesta et Michel Quéré p. 183 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cette étude analyse le lien entre l'efficacité productive et les performances à l'exportation de 23 000 entreprises manufacturières françaises entre 1990 et 2002. Nous montrons que les firmes exportatrices françaises sont en moyenne plus grandes, plus intensives en capital et plus productives que leurs homologues non exportatrices. Ce résultat est conforme aux études existantes concernant nos voisins européens, i.e. l'Allemagne, la Grande-Bretagne, l'Espagne et l'Italie.Nous obtenons toutefois deux résultats propres à la France. Tout d'abord, contrairement aux idées reçues, la participation des PME françaises (20-250 employés) aux exportations est relativement élevée. En revanche, leur intensité d'exportation (ratio exportations/chiffre d'affaires) est, en moyenne, relativement faible. Ensuite, la décision d'exporter ne semble pas liée à une efficacité productive préalablement supérieure. Les bonnes performances des firmes exportatrices résultent de gains de productivité postérieurs aux premières exportations. Ces gains suggèrent l'existence d'effets d'apprentissage et sont d'autant plus élevés que la part des exportations dans le chiffre d'affaires est forte. La faiblesse relative des PME françaises en matière d'intensité d'exportation devrait donc constituer une préoccupation importante de la politique économique française.
      This paper investigates the relationship between export and productivity on a panel of 23000 French manufacturing firms over the period 1990-2002. Exporting firms are found to be larger, more capital intensive and more productive than non-exporting firms. This export premium echoes those recently found for other OECD countries. However, French manufacturing firms reveal two peculiar features. First, their average export intensity is low, especially within the group of the Small and Medium Size Firms, whereas their participation to export markets is relatively large as compared to other European countries. Second, the productivity advantage of exporting firms does not predate entry into export markets. Rather, French exporting firms displays above average productivity levels because of post-entry gains linked to learning effect. Those productivity gains become larger as the firm devotes a larger share of its sales to export.JEL Codes: F10, L60, D24.
    • Justice distributive - La hiérarchie des principes selon les Européens - Michel Forsé et Maxime Parodi p. 213 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      De nombreuses études sur la justice distributive montrent que les individus jugent que des biens sont répartis de manière juste ou injuste principalement à partir de trois critères : la garantie des besoins de base pour tous, la reconnaissance des mérites de chacun et la réduction des inégalités (notamment de revenus). Un des problèmes importants qui en résulte consiste à savoir si ces critères sont incompatibles ou si, au contraire, ils sont complémentaires et peuvent être combinés. Or, de cela, la théorie ne peut décider seule ; il est au contraire nécessaire de s'enquérir ce qu'en pensent les citoyens eux-mêmes.De ce point de vue, l'Enquête européenne sur les valeurs, effectuée en 1999, fait clairement apparaître les priorités des Européens en matière de justice distributive. La première d'entre elles est sans conteste la garantie des besoins de base pour tous ; ensuite, mais seulement en deuxième position, la reconnaissance des mérites de chacun ; et enfin, en dernier lieu, l'élimination des grandes inégalités de revenus. Qui plus est, le consensus sur cette hiérarchie n'est pas sensible aux clivages nationaux, démographiques, sociaux, économiques, idéologiques ou politiques. Si ces différents clivages influencent incontestablement les opinions en matière de justice distributive, ils ne suffisent pas, à de rares exceptions près, à bouleverser cet ordre des priorités. Les critères usuels de justice distributive ne définissent donc pas des sphères hétérogènes, incompatibles ou concurrentes.
      An important issue for a theory of distributive justice is to know whether the principles, by which the distribution of goods is judged fair or unfair, are incompatible or complementary. The European Values Survey carried out in 1999 shows clearly the priorities of the Europeans on this matter. The first one concerns the guarantee that ‘basic needs are met for all', then comes ‘recognizing people on their merits', and finally ‘eliminating big inequalities in income'. The consensus on this hierarchy is not altered by national, demographical, social, economical, ideological or political divisions. These different divisions do indeed influence opinions on distributive justice, but, with very few exceptions, they are not sufficient to upset this order of priorities. Thus, the usual criteria of distributive justice do not define competing spheres.JEL Codes: D63, D70, I31.
    • Dynamique industrielle, productivité et croissance - Jean-Luc Gaffard p. 245 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article est une revue des contributions rassemblées dans un numéro spécial de la Revue de l'OFCE intitulé « Industrial Dynamics, Productivity and Growth » et publié en juin 2006. Ce numéro doit permettre d'accéder à une meilleure compréhension du processus de croissance tiré par des changements technologiques et organisationnels, en examinant les différents aspects et en confrontant les différentes approches qui sont développés dans ces contributions.Dans la période actuelle dominée par l'introduction de technologies génériques (technologies de l'information et de la communication, et biotechnologies), ce qui est en jeu d'un point de vue analytique c'est de donner une explication de l'écart existant en matière de croissance entre les grandes zones géographiques incluant les pays émergents. Les différences de politique macroéconomique sont certainement importantes, mais elles ne peuvent pas être évaluées sans considérer le rôle des institutions aussi bien que le fonctionnement des marchés, qui déterminent l'évolution des structures industrielles et, par suite, les performances des firmes.En fait, investigations analytiques et constats empiriques conduisent à conclure que la performance économique dépend non seulement des propriétés techniques des processus de production, mais aussi de l'état et de l'évolution des structures industrielles. Celles-ci, loin d'être des structures naturelles qui exprimeraient la nature des technologies et des préférences, résultent de processus complexes de coordination à l'intérieur des firmes et entre les firmes, qui déterminent effectivement les gains de productivité.Clairement, les études de dynamique industrielle montrent que les capacités organisationnelles, les pressions financières ou les contraintes de ressources humaines façonnent l'évolution des structures industrielles. Tandis que les analyses de la productivité montrent que les stratégies d'obsolescence, les politiques de soutien à l'investissement dans les nouvelles technologies, la sélection de marché, la distance à la frontière technologique, ou l'impartition apparaissent comme autant de variables clés qui stimulent la productivité au niveau de l'industrie comme au niveau global. Ainsi, des travaux, censés appartenir à des traditions séparées en analyse économique, convergent et proposent un diagnostic et des recommandations de politique économique semblables.
      This paper is a review article of papers gathered in a special issue of the Revue de l'OFCE entitled ‘Industrial Dynamics, Productivity and Growth' published in June 2006. It aims at presenting these papers and underlining to what extent they contribute together at a better understanding of the growth process driven by technical and organisational changes. As a matter of fact, economic performance depends not only on the technical properties of production processes but also on the state and evolution of industrial structures. This is the reason why it is worth considering the evolutionary dimension of structural changes in relation with the determinants of productivity.JEL Codes: C2,5,8; D2,7; E,1,2; F,1; G1;L,1,2,4,5,6,8,9; O,1,3,4; R,00,1,3.