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Titre Politiques de santé et mortalité dans les pays industrialisés
Auteur J. Vallin
Mir@bel Revue Espace Populations Sociétés
Numéro vol. 2, no 3, 1984 La mortalité adulte dans les pays industrialisés.
Rubrique / Thématique
Articles
Page 13-31
Résumé L'évolution récente de la mortalité dans les pays industriels est à bien des égards inattendue. La convergence vers un certain plafond d'espérance de vie qui semblait prévaloir jusqu'au milieu des années 60 a fait place depuis à une nouvelle phase de progrès de la vie moyenne dans les pays de l'Ouest, contrastant cruellement avec une stagnation ou même une recrudescence de mortalité dans les pays d'Est. Dans les pays les plus avancés, la mortalité infantile que l'on croyait proche d'un minimum infranchissable a continué et continue toujours de diminuer rapidement. Alors que l'on attendait un remède miracle contre le cancer, c'est surtout grâce au recul des maladies cardio-vasculaires que progresse désormais l'espérance de vie. La surmortalité masculine qui avec l'homogénéisation des comportements était destinée à s'effacer, s'est brutalement accrue. L'inégalité sociale devant la mort, que la prise en charge collective des dépenses de santé devait réduire, s'est maintenue sinon même aggravée... Bonnes ou mauvaises, ces surprises sont autant de défis aux politiques de la santé. Elles n'en rendent que plus difficiles les prévisions pour l'avenir. Celles-ci sont d'autant plus incertaines que d'ici quelques décennies une mutation sans précédant pourrait bien se produire, celle qui permettrait non plus seulement de rapprocher la vie moyenne du maximum de longévité qui caractérise aujourd'hui l'espèce humaine, mais encore de reculer cette limite biologique grâce à la maîtrise du vieillissement cellulaire.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Health Policy and Mortality in the More Developed Countries Recent trends in mortality in the more developed countries have been surprising in several respects. The convergence towards a "maximum" life expectancy which seemed prevalent until the mid-1960s has since given way to a new phase of progress in the West, in cruel contrast with the stagnation, or even recrudescence of mortality, observed in the East. In the most developed countries, the infant mortality rate, which was thought to be close to an absolute low which could not be improved upon, has continued on a rapid downward trend and is still doing so. Hopes for a reduction in mortality were pinned on a miraculous cure for cancer, whereas in reality it is the fall in cardiovascular diseases which has caused headway to be made. Excess male mortality, which was expected to decrease as behaviour patterns became less differentiated between the sexes, has on the contrary shot up. Social inequality in the face of death, which the national health systems were expected to reduce, has remained stable or even worsened. These surprises, whether good or bad, all represent challenges where health policies are concerned, in that uncertain forecasts mean difficult decision-making. This uncertainly may be aggravated in the future: within the next few decades, a revolutionary mutation may well occur. Instead of aiming to raise the mean lifespan towards the maximum human longevity as it stands today, there may then be a new goal: to raise the latter, pushing back its biological limit by controlling the ageing of our cells.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/espos_0755-7809_1984_num_2_3_976