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Titre Régimes thérapeutiques et dispositifs de preuve en oncologie : l'organisation des essais cliniques, des groupes coopérateurs aux consortiums de recherche
Auteur Alberto Cambrosio, Peter Keating, Nicole Nelson
Mir@bel Revue Sciences Sociales et Santé
Numéro vol. 32, no 3, septembre 2014 Essais cliniques, production de la preuve et mutations de la biomédecine
Page 13-42
Résumé À partir d'une analyse empirique du développement de l'oncologie médicale et, en particulier, des essais cliniques au cœur de ces pratiques, cet article examine la question du lien entre innovation organisationnelle et innovation épistémique. Il explore comment les régimes thérapeutiques déployés par les cancérologues comptent parmi les actants principaux du style de pratique centré sur la performance d'essais cliniques, sans que l'on puisse dire si ces régimes relèvent du domaine de la connaissance ou de celui de l'organisation. L'article introduit la notion de regimen pour dépasser la distinction organisation-cognition. À près de 50 ans de distance, des solutions différentes, bien que reliées par une dépendance du sentier, ont été mises en place en réponse à un même problème — l'accélération des échanges entre clinique et laboratoire. Nous sommes confrontés dans les deux cas à des réseaux sociotechniques très différents pour lesquels il faut prendre en compte la composition, ce que permet la notion de regimen. Notre étude est centrée sur l'oncologie, mais la notion de regimen pourrait offrir, dans d'autres domaines, une alternative à des notions comme celle de communautés épistémiques, et contribuer ainsi au dépassement de la distinction entre objets et pratiques.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Therapeutic regimens and proofs in oncology : the organization of clinical trials from cooperative groups to research consortia. Grounded in an empirical analysis of the development of medical oncology from the 1960s-present, this paper explores the mutually constitutive relation between epistemic and organizational innovation. In particular, it examines how, confronted with a ‘similar' issue —the promotion of stronger interactions between pre-clinical and clinical work —1960 oncologists and their turn-of-the-century colleagues developed different solutions, in spite of powerful path-dependency effects. These different outcomes cannot be reduced to the actors' strategies or to a political sociology of science that neglects the content of bio-clinical practices. They correspond to two distinctive socio-technical networks that can be better understood by focusing on oncology's regimens, and the sequence of framings and overflows they engender. Social scientists continue to debate whether organizational innovation leads to cognitive innovation or vice versa, and are still caught in the opposition between configurational (static) and dynamic analysis. Regimens provide a heuristic alternative to these dichotomies. It remains to be seen whether this approach can be applied to domains other than oncology, thus bypassing the opposition between objects (entities) and practices.
Source : Éditeur (via Cairn.info)