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Titre Vivre là-bas, exister ici : absence et présence des migrants des Hautes Terres de Madagascar
Auteur Andonirina Rakotonarivo
Mir@bel Revue Espace Populations Sociétés
Numéro no 2, 2011
Rubrique / Thématique
Varia
Page 249-263
Résumé Depuis plusieurs décennies, le milieu rural malgache connaît une augmentation régulière de l'émigration. Dans des zones à vocation agricole, soumises à de fortes contraintes foncières et n'offrant pas de source alternative de revenus, les migrations figurent parmi les réponses adoptées par les ruraux pour faire face à des difficultés économiques croissantes. À Sandrandahy, une commune rurale pauvre et isolée des Hautes Terres, on observe une forte migration des jeunes et des adultes. Pourtant, l'organisation sociale locale, ainsi que les modes de production et de répartition de la richesse sont marqués par des règles et pratiques qui ne sont pas favorables à une absence durable du village. Le fihavanana, précepte social de base, créateur d'obligations vis-à-vis de la famille et de la communauté, décourage les migrations, qui entravent l'accomplissement de ces devoirs et bouleversent les rapports sociaux traditionnels. Des stratégies sont alors mises en œuvre par les migrants pour faire accepter leur départ et pour continuer à prendre part à la vie sociale locale, assumer leurs obligations et maintenir leurs droits locaux, malgré leur éloignement. L'objectif de l'article, à partir des données de l'enquête « Migrations à Sandrandahy » (2007), ainsi que d'entretiens qualitatifs, est de montrer le rapport des migrants à leur communauté d'origine ou comment, malgré leur éloignement, ils maintiennent le lien avec ceux qui sont restés au village. L'élargissement du projet migratoire aux non migrants, la division du travail entre présents et absents, pour l'entretien du patrimoine matériel et social ainsi que le partage des gains de la migration permettent aux migrants de se libérer de certaines contraintes matérielles et sociales et de partir pour mener à bien leur projet, tout en continuant à « exister » sur leur territoire et dans leur communauté d'origine.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais For several decades, rural areas in Madagascar have been experiencing a continuous increase in emigration. In agricultural zones facing strong land constraints and without alternative source of income, migration is a mean to cope with growing economic difficulties. A high level of emigration of young people and adults is observed in Sandrandahy, an isolated and very poor village of the Highlands. However, the local social organization, way of production and wealth distribution are steered by rules and practices that are not favorable to a long-standing absence out of the village. The fihavanana, the basic social precept, which is source of different duties for everyone towards family and community members, discourages migration for it hinders the performance of these duties and causes traditional social relations disruption. Different strategies are thus used by migrants, to make their absence acceptable and maintain their local rights. The aim of the paper, using « Migrations à Sandrandahy » survey and qualitative interviews, is to describe migrants' relationship with their origin community, or how they continue to take part in local social life and meet their duties despite remoteness. By making non-migrants participating to the migration project, and sharing migration earnings with them, migrants can face the material and social constraints linked to absence. They can live out of the village and continue to “exist” in their origin community.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://eps.revues.org/4481