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Titre Les infirmières hospitalières françaises : l'ambiguïté et la prégnance des représentations professionnelles
Auteur Anne Véga
Mir@bel Revue Sciences Sociales et Santé
Numéro vol. 15, no 3, septembre 1997
Page 103-132
Résumé Résumé. De récentes monographies, d'inspiration anthropologique, intéressées tant par les « coulisses » des microcosmes hospitaliers, que par les pratiques et discours quotidiens des blouses blanches, révèlent chez les infirmières la prégnance d'imageries de la femme soignante et de représentations profanes du corps malade. Dans les unités de soins des services de soins généraux, la perpétuation des commérages condamnant les « techniciennes », les « relationnelles » ou les cadres « bureaucratiques », des traditions de la distinction, de la stigmatisation des « bons » et des « mauvais » malades, enfin, de pratiques rigoureuses de séparation des locaux, des eaux « propres » et « sales » témoignent d'une périlleuse et nécessaire gestion de l'émotion, suscitée par le corps à corps contraint des infirmières avec l'altérité et la contagion. Sous le regard de l'ethnologue, les défenses professionnelles des blouses blanches visent alors à remettre en ordre la pathologie, à délimiter des territoires coutumiers, des frontières réelles et symboliques, qui se dessinent dans les corps et les décors hospitaliers, et ainsi prévenir des risques de mimétisme et de confusion soignants/soignés... risques que les infirmières partageraient peut-être avec d'autres métiers de la santé.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Nurses in french hospitals. Ambiguity and loaded professional representations Recent monographs, inspired by anthropology, interested as much by the «secrets» of hospital microcosmes as by nurses' daily practice and discourse, reveal a multiplicity of images of women who heal and popular representations of the human body. In general care units, the perpetuation of language condemning «technical» or «relational» nurses or «bureaucratie» contexts; tradition and distinction, stigmatization of «good» and «bad» patients; ail of the rigorous practices designed to separate space or water into «dirty» and «clean», provide evidence of the dangerous and necessary management of emotion, which is evoked by the nurses' forced bodily contact with différence and contagion. Viewed by the ethnographer, the nurses' professional defenses represent an attempt to restore order from pathology and delimit familiar territory. They serve to draw real and symbolic boundaries — marking bodies and hospital decor — so as to minimize the risks of mimetism and confusion between healers and healed... Nurses may share these risks with people in other medical professions.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/doc/sosan_0294-0337_1997_num_15_3_1405