Titre | Femmes antillaises outre-mer | |
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Auteur | Claude-Valentin Marie | |
Revue | Espace Populations Sociétés | |
Numéro | no 2-3, 1996 Immigrés et enfants d'immigrés | |
Rubrique / Thématique | 5. Les immigrés dans l'espace transnational |
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Page | 521-528 | |
Résumé |
Essentielle dans l'organisation des sociétés antillaises, la contribution des femmes ne l'est pas moins dans l'immigration, où elles sont aujourd'hui majoritaires. Les Antillaises ont, plus encore que les métropolitaines, intégré les mutations du monde moderne et investi massivement le marché du travail. Cela est encore plus vrai pour celles installées dans l'hexagone. En mars 1990, on comptait presque autant d'Antillaises actives en France (76 116) que de femmes actives en Guadeloupe (78 493) ou en Martinique (78 324). La crise explique certainement le besoin d'activité accru de ces femmes, principalement de celles durablement installées en métropole et qui étaient jusqu'alors inactives ou qui s'étaient retirées du marché du travail. Chez les jeunes encore aux Antilles, en revanche, les difficultés économiques ont découragé d'éventuels départs : en Guadeloupe comme en Martinique, les 15-29 ans se mettent en position d'attente, avec pour conséquence, dans les deux îles, le maintien à un niveau très élevé (57-58 %) du taux de chômage de cette tranche d'âge. A 98 %, les Antillaises ayant un emploi en métropole sont salariées ; à 93 % elles le sont dans les services, en majorité comme agents du service public. Cette spécificité explique en partie que les Antillaises en France soient un peu moins touchées par le chômage que les métropolitaines (13 contre 14,6 %). Dans le domaine familial, avec des familles souvent de type monoparental, elles ont également anticipé les mutations du monde moderne. En 1990, 28 % des familles antillaises installées en métropole étaient composées d'une femme assurant seule la charge des enfants, soit trois fois plus que la moyenne nationale. Par ailleurs, la probabilité à terme de fonder une union durable est nettement plus faible que pour les métropolitaines. On retrouve là une situation proche de celle vécue aux Antilles, où la solitude des femmes face au poids de l'éducation des enfants est une réalité à la fois plus répandue et plus durable. Les schémas de socialisation selon lesquels s'organise la vie de ces femmes sont donc ceux des Antilles et non de métropole. Source : Éditeur (via Persée) |
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Résumé anglais |
West Indian Women Overseas. Women have always played a major role in West Indian societies, in their native areas as well as in France for those who had to migrate. Among West Indian people settled in France nowadays, there are more women than men. Even more than French women, West Indians have adapted themselves to the modern way of life : in France, most of them have entered work. In march 90, there were almost as many West Indian women working in France (76,116) than women working in Guadeloupe (78,493) or in Martinique (78,324). In the present economic slump, more and more women have to work, even if they have been unemployed till then. But the crisis also prevents new migrations among the youngsters : women from 15 to 29 prefer to wait in their native area, which increases unemployment among young adults. 98 % of the West Indian women employed in France are wage earners (93 %), work in services, most of them are civil servants. That explains that West Indian women are less unemployed than their French counterpart (13 % against 14,6 %). Yet, if they do not fear to be on the dole, they do not have either a real career : hired for low skill jobs, they will keep the same level till the end of their working life. In their family life, West Indian women already know a new pattern : in 90, among West Indian families settled in France, 28 % are women living alone with their children, that is three times more than French women, and their chance to have a lasting couple life is weaker. That situation is quite the same in West Indies, where many women have to bring up their children alone. For both West Indians settled in France or in their native island, social patterns are the same. Source : Éditeur (via Persée) |
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Article en ligne | http://www.persee.fr/doc/espos_0755-7809_1996_num_14_2_1779 |