Contenu de l'article

Titre Cartographier les populations ou les sociétés ? Problèmes de représentations dans deux atlas en Afrique de l'Ouest
Auteur Éric Leclerc
Mir@bel Revue Espace Populations Sociétés
Numéro no 1-2, 2002 Géographie et population
Rubrique / Thématique
Articles
 III. Évolution des technologies et géographie de la population
Page 133-139
Résumé A travers deux exemples d'atlas de population, l'un en Mauritanie et l'autre au Mali, nous avons été confronté à des choix de représentation des informations qui, loin de se limiter aux problèmes du langage graphique, induisaient la production d'une image plus ou moins pertinente des territoires. Or la fabrication d'une carte scientifique est très spécifique de notre culture et de notre manière de nous représenter le monde. Construites à partir de bases de données géoréférencées, des cartes respectant les maillages administratifs risquaient de produire une représentation des populations selon les stocks observés lors du recensement. Mais cet instantané ne pouvait pas rendre compte de la dynamique et de la mobilité des sociétés. Par le respect de la géométrie euclidienne, la carte favorise la métrique topographique dans sa représentation de la société au détriment de la métrique topologique. Ces deux atlas ont été l'occasion de tester d'autres formes de cartographie et de mesurer aussi les limites de certains modes de représentation. La carte offre un support d'information qui permet d'élargir l'expérience individuelle de l'espace, mais l'utilisation d'un code sémiologique et le traitement de l'information qui conditionnent la production de la carte, contraignent la représentation de la réalité sociale. Le cartographe et le destinataire de la carte doivent garder une distance critique avec cette représentation de la réalité, en se rappelant que la carte relève plus du sujet que de l'objet.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais Mapping Populations or Societies , Perception Problems in two Atlases of West Africa. Through two examples of demographic atlases, the first one in Mauritania, the second in Mali, we had to select different types of information visualisation. Far from being only a problem of graphic language, these choices inferred also on the accuracy of the produced images. But making a scientific map is a specificity of our culture and our way of representing the world. The maps built from geographical data bases, within administrative limits may be only a visualisation of the population stocks at a census date without an approach of the social mobility and dynamics. By using the Euclidian geometry, the map expresses more a topographical metrics to visualise a society than a topological one. These two atlases gave rise to try different methods of cartography and assess the limits of others. The map is a collection of information which enlarges our individual perception but the use of a sémiologie code and the information processing for mapping have an impact on this image of the social reality. The cartographer and the user of the map, must keep a critical distance from this image of the reality. They must remember that the map is more the matter of the subject than of the object.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/doc/espos_0755-7809_2002_num_20_1_2026