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Titre In the Interstices of the City: Albanian Women in Athens
Auteur Dina Vaiou
Mir@bel Revue Espace Populations Sociétés
Numéro no 3, 2002 Questions de genre
Rubrique / Thématique
Articles
Page 373-385
Résumé Dans les interstices de la ville : les Albanaises à Athènes. Au lendemain de 1989, les pays sud-européens, Grèce incluse, auparavant lieux d'émigration, sont devenus la destination privilégiée d'importants flux migratoires. Actuellement de nombreux rapports et études soulignent la présence nombreuse des femmes dans ces mouvements migratoires - ce qui remet en question le stéréotype du migrant homme, jeune et célibataire. La prise de conscience de la présence de femmes migrantes, différemment représentées dans les diverses communautés, a ouvert de nouvelles pistes de recherche féministe - avec l'apparition de nouvelles tensions dans les débats féministes, particulièrement au sud de l'Europe où l'expérience des sociétés multiculturelles est très récente. C'est également le cas dans les études de géographie urbaine auxquelles cet article cherche à contribuer, à partir d'une recherche en cours à Athènes. Athènes, comme toutes les villes de Grèce, a connu un développement dans lequel ce que l'on appelle "secteur informel" joue un rôle clé : tant en ce qui concerne la production de l'espace que le marché du travail et le fonctionnement des institutions. Ceci a légitimé, entre autres, l'engagement limité et parfois controversé de l'Etat dans un certain nombre de domaines d'intervention, incluant la qualité de vie, le logement et l'aménagement - ce qui limite le contrôle direct de l'État dans la vie quotidienne. Le fonctionnement du "secteur informel" a entraîné des problèmes urbains pour lesquels Athènes est réputée, mais a laissé des failles ayant permis l'apparition et le développement de mécanismes d'intégration sociale. De telles failles ont permis aux migrantes (et aux migrants) de trouver travail et logement et de s'établir dans leur lieu de destination. Cet article se base sur le posulat que les migrantes ne sont pas des agents passifs, qu'au contraire elles développent des stratégies de survie et cherchent activement à déterminer les conditions de leur installation dans leur nouvel environnement. Cet article soutient que leur présence dans les quartiers centraux d'Athènes a contribué à la revitalisation du centre-ville, en introduisant de nouveaux usages des services, infrastructures et espaces publics. À travers les interviews des Albanaises à Athènes, l'article examine trois niveaux spatiaux : le voisinage, la ville et la trajectoire, et cherche à établir des liens entre genre et expériences de/dans l'espace.
Source : Éditeur (via Persée)
Résumé anglais In the aftermath of 1989, Southern European countries including Greece, former places of out-migration, have become the destination of massive waves of migrants. By now numerous estimates, reports and studies point to the high presence of women in these migratory movements - which challenges established stereotyped images of the migrant as a young male single person. The "discovery" of women migrants, with different presence in various migrant communities, has opened new areas of feminist research - and new tensions in feminist debates, particularly in Southern Europe where the experience of multicultural societies is very new. This is the case in urban geography/studies, to which this paper seeks to contribute, based on on-going research in Athens. Athens, like all Greek cities, has a development history in which what has been called "the informal" plays a key role: in the production of space, in the labour market, in the functioning of institutions. This has legitimated, among other things, the limited and sometimes controversial involvement of the state in several potential fields of intervention, including welfare, housing and planning, thus reducing direct state control on everyday life. The workings of the informal have contributed to urban problems for which Athens is notorious, but have left "gaps" where mechanisms of social integration could and have developed. Such gaps have made it possible, until recently, for women (and men) migrants to find a job and home, to establish themselves in their place of destination. Based on the premise that women migrants are not passive agents, but that they develop strategies of survival and actively seek to determine the terms of their settlement in the new environment, the paper argues that their numerous presence in many central neighbourhoods of Athens has contributed to the revitalisation of the inner city, by introducing new uses of its facilities, services, infrastructures and public spaces. Through interviews with Albanian women in Athens, the paper looks into three spatial levels, neighbourhood, city, trajectory, and seeks to understand the links between gender and experiences of/in space.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne http://www.persee.fr/doc/espos_0755-7809_2002_num_20_3_2046