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Titre Dynamiques socio-spatiales des actifs lorrains au regard de la métropolisation transfrontalière luxembourgeoise
Auteur Jianyu Chen, Philippe Gerber, Thierry Ramadier
Mir@bel Revue Espace Populations Sociétés
Numéro no 3, 2017
Rubrique / Thématique
Dossier Thématique : Mobilités et marchés du travail des espaces (trans)frontaliers : enjeux et impacts
Résumé La majorité des recherches sur la métropolisation économique s'étant jusqu'alors concentrée sur les actifs « à forte valeur ajoutée » de part et d'autre des frontières, peu de place est laissée à l'analyse des catégories que le processus de métropolisation valorise moins et à la diversité des emplois au sein des marchés régionaux de main-d'œuvre. Or que ce soit par rapport aux cadres ou autres professions libérales, quelle est la place des catégories moins favorisées dans l'évolution de la métropolisation transfrontalière durant les dernières décennies ? Pour y répondre, nous étudions le cas des frontaliers de Lorraine qui participent massivement à la métropolisation de Luxembourg, tout en les comparant aux autres actifs lorrains travaillant en France. L'objectif de cet article est ainsi de rendre compte de l'évolution spatio-temporelle de ces principales classes sociales à partir des recensements français de population, depuis 1968 jusqu'à nos jours, ces bases de données étant à la fois comparables dans le temps et dans l'espace. Les résultats confirment une métropolisation transfrontalière luxembourgeoise, notamment depuis les années 1990, par l'augmentation substantielle de frontaliers qualifiés, tout en laissant également les classes moins qualifiées croître durant cette période : ainsi, la part des ouvriers lorrains travaillant au Luxembourg reste plus forte que celle des ouvriers lorrains non-frontaliers, encore en 2013. Par ailleurs, il existe des liens complexes entre les ségrégations sociales antérieures au phénomène de métropolisation et les ségrégations spécifiquement métropolitaines au niveau de l'organisation socio-spatiale du territoire considéré : par exemple, les centres urbains secondaires de l'aire métropolitaine française, comme Thionville ou Metz, ont un rôle de réservoir résidentiel des frontaliers les plus qualifiés surtout si par le passé ces agglomérations connaissaient déjà la présence de ce type de population active. Ces premiers résultats supposent à la fois de se pencher davantage sur la compréhension des conditions de ces trajectoires résidentielles, de même que sur les conditions sociales de l'activité professionnelle d'un côté comme de l'autre de la frontière.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais Since most of researches on economic metropolization have until then concentrated on "high added value" workers on both sides of the border, little place is left neither for analysis of the less valued categories in the process of metropolization, nor for the diversity of jobs within the regional labour markets. Yet, what is the position of less favoured social categories in the evolution of cross-border metropolis during last decades, when compared with managers or other liberal professions? To answer this question, a case study is carried out on the cross-border commuters in the Lorraine Region (France) who participate in great numbers in the metropolization of Luxembourg, by comparing them to those who work in France. The objective of this article is to give an account of the spatiotemporal evolution of main social classes among the cross-border commuters, based on the French population censuses. These databases are, from 1968 to the present day, comparable both in the time and space. The results confirm that a cross-border metropolis of Luxembourg is formed, notably since 1990s, by a substantial increase of highly qualified cross-border commuters, as well as by an augmentation of less qualified workforce during this period: thus, in the Region of Lorraine, even in 2013, the share of the cross-border working class (to Luxembourg) remains greater than it of the working class within France. Moreover, complex links exist in the phenomenon of metropolization between historical social segregations and the specific metropolitan segregations in terms of socio-spatial organisation of the territory in question: for example, the secondary urban centres of the French metropolitan area, such as Thionville or Metz, play a role of the residential reservoir for the most highly qualified cross-border commuters, especially when this type of workforce has already been observed in these agglomerations in the past. The first results assume to learn more about the conditions of different residential trajectories, meanwhile, the social status of different workforces on each side of the border.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/eps/7263