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Titre Le contrôle de gestion dans l'université française.
Auteur Bernard Guilhot
Mir@bel Revue Politiques et management public
Numéro vol. 18, no 3, septembre 2000
Annexes Bibliographie, Schémas
Mots-clés (matière)décentralisation enseignement supérieur financement réforme service public système éducatif université
Mots-clés (géographie)France
Résumé Traditionnellement présentée comme un modèle de « bureaucratie professionnelle », l'Université française est au cœur du débat sur la modernisation du service public. Le but de cet article est de s'interroger sur la pertinence des modes de gestion existants et leur possibilité d'évolution. L'UNIVERSITE, UN ENSEMBLE COMPLEXE : Ce qui frappe d'emblée, c'est la complexité de l'institution tant sur un plan structurel que procédural. En tant que système, l'Université est un « producteur de service » de plus en plus soumis à la pression consumériste. Son système de pilotage subit la double contrainte de l'environnement et du pouvoir central, tout en étant à la recherche permanente de sa propre légitimité. Elle remplit les missions qui sont celles du service public de l'enseignement supérieur et obéit à ce titre aux règles classiques du droit budgétaire. Globalement, le système est fortement marqué par le poids des contraintes réglementaires et la faible culture de gestion de l'ensemble de ses membres. Tout cela conduit à s'interroger sur la qualité des processus budgétaires dans un milieu aussi fragmenté, longtemps soumis à une logique de « tiers payant ». MANAGEMENT ET CONTROLE DE GESTION DANS L'UNIVERSITE : Engagée au début des années 90 dans le cadre de la réforme de l'Etat, la politique de modernisation s'est traduite par une globalisation croissante des moyens, le développement de la politique contractuelle et la mise en place de grandes applications informatiques nationales visant à améliorer la gestion quotidienne des établissements dans les domaines de la scolarité, du personnel et des finances. Actuellement développé par l'Agence de Modernisation, NABUCO (nouvelle approche budgétaire et comptable) se présente comme un processus visant à modifier en profondeur la politique budgétaire des établissements. Dans son principe le système NABUCO est construit sur une conception hiérarchique et fonctionnelle : la vision hiérarchique qui repose sur les notions d'arborescence et de centre de responsabilité consiste à affirmer le rôle de l'établissement tandis que la vision fonctionnelle permet d'analyser les enjeux de gestion. Une première évaluation de la démarche, courant 1997, a donné des résultats contrastés. Si, techniquement, les pratiques comptables et budgétaires se sont améliorées , l'introduction de l'outil n'a pas, pour l'instant, donné lieu à la mise en place de véritables instruments de pilotage budgétaire et de contrôle de gestion ; la création d'un processus de contrôle de gestion passe par une meilleure prise en compte des spécificités de l'institution universitaire, des besoins des différentes catégories d'utilisateurs et la définition d'une démarche associant plus étroitement les personnels impliqués (enseignants chercheurs et personnel administratif). D'une certaine façon NABUCO a reproduit le schéma d'évolution traditionnel du service public français : la conduite du changement a été imposée par l'échelon supérieur aux entités de base. CONCLUSION : L'instauration d'une véritable démarche contrôle de gestion est tributaire d'une triple contrainte. Les objectifs et finalités du système doivent être clairement définis, les différents niveaux du management plus étroitement associés, malgré une certaine tendance à la centralisation. Enfin l'Université doit s'adapter plus rapidement mais la modification des comportements individuels ne peut être obtenue que par le biais d'actions s'inscrivant dans la durée. Techniquement ,le succès de la démarche passe par une amélioration des instruments mis en œuvre et ,sur le plan humain, par une plus grande attention aux besoins des utilisateurs.
Source : Éditeur (via Persée)
Article en ligne https://www.persee.fr/doc/pomap_0758-1726_2000_num_18_3_2635