Titre | Pour une écologie temporelle de l'heure de pointe : enquête sur les choix d'horaires de travail en Île-de-France | |
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Auteur | Emmanuel Munch | |
Revue | Espace Populations Sociétés | |
Numéro | no 2, 2019 Synchronisations, désynchronisations : nouvelles temporalités des territoires | |
Résumé |
Une part de plus en plus importante de la population active française accède à des horaires de travail qui ne sont plus soumis au contrôle explicite de l'employeur. Pourtant, en Île-de-France, la concentration des déplacements à l'heure de pointe du matin ne cessent de s'intensifier. Ainsi, avant de chercher à diluer la congestion des transports à l'heure de pointe, il devient nécessaire de comprendre les logiques d'action individuelles qui fondent un choix d'horaire de travail. Pour quelles raisons un salarié aux horaires flexibles arrive-t-il au travail en heure de pointe ? Guidées par une approche compréhensive et centrées sur les temporalités du quotidien, nos investigations s'appuient sur les résultats d'un questionnaire (3202 répondants) et d'entretiens (29) réalisés auprès de cadres du pôle d'activité de la Plaine Saint-Denis. Afin de décrire les stratégies temporelles qui expliquent une arrivée au bureau en heure de pointe, nous formulons trois hypothèses de recherche liées à trois dimensions : (I) Il subsiste toujours des contraintes de couplage (horaires d'école, de réunion) qui poussent les salariés flexibles à se rendre au travail durant la période de pointe. (II) Les salariés flexibles qui n'ont pas de contraintes de couplage préfèrent (loisir en fin d'après-midi, synchronisation avec les proches) arriver avant ou pendant l'heure de pointe. (III) Il existe des normes sociales d'horaires de travail (normes des salariés disciplinés et du cadre dévoué) qui canalisent les pratiques horaires en sanctionnant les arrivées trop tardives au bureau. Et finalement, c'est en dévoilant les entrelacs organiques de la synchronisation au travail que l'article ouvre des pistes opérationnelles pour désaturer les transports à l'heure de pointe du matin. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
Today an ever-increasing proportion of the French working population is able to access working hours that are no longer subject to the explicit diktat of the employer. However, in Île-de-France (Paris region), the problems of congestion at the morning rush hour continue to intensify. Thus, before trying to solve peak congestions problems, we need to understand the underlying reasons on which an individual's work schedule choices are based. Why does a worker with flexible work hours commute during rush hour? Our research adopts a comprehensive approach and focuses on daily scheduling demands. It relies on the results of a survey (3202 respondents) and interviews (29). Respondents and interviewees are executives from the Plaine Saint-Denis area. To describe temporal strategies that explain voluntary commuting during peak hours, we organize our hypotheses along three dimensions:(I) There remain coupling constraints (school hours, meeting hours) which force workers with flexible hours to go to work during peak hours. (II) Workers with flexible hours and fewer coupling constraints prefer (late afternoon leisure, activities with family and friends) to arrive before or during the rush hour. (III) There are social norms regarding work hours (ideal of the disciplined worker or the dedicated executive) that limit flexibility by frowning on those who arrive overly late at the office. In conclusion, it is by revealing the organic intricacy of work synchronisation that our article generates operational recommendations for reducing congestion at peak hours. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/eps/8469 |