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Titre Ces patients « particuliers ». Comment les jeunes médecins (dé)médicalisent les symptômes médicalement inexpliqués ?
Auteur Aline Sarradon-Eck, Maïté Dias, Renaud Pouchain
Mir@bel Revue Sciences Sociales et Santé
Numéro vol. 38, no 1, mars 2020 Sciences Sociales et Santé
Page 5-30
Résumé À partir d'entretiens de groupe et individuels avec de jeunes médecins généralistes (internes ou récemment diplômés), l'article examine la catégorisation des personnes présentant des symptômes médicalement inexpliqués en patients « particuliers » ou « difficiles ». Il analyse les ressorts de ce processus de catégorisation par les médecins qui se produit lorsqu'ils ont des difficultés à atteindre les idéaux médicaux incorporés lors de leur socialisation professionnelle. La mise en échec de ces idéaux les amène à reconfigurer leur savoir et leur expertise, et les conduit à re-conceptualiser les situations cliniques pour les inclure dans un cadre de pensée qui démédicalise une partie des demandes de soins afin de renforcer leur identité professionnelle. Cette démédicalisation de facto suit plusieurs voies. La première consiste à refuser ou à minimiser la gravité des troubles ressentis, et/ou les situer en dehors d'une prise en charge ordinaire en médecine générale. La seconde requalifie les troubles et le comportement de la personne dans le registre de la déviance morale et/ou médicale.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Résumé anglais Using group and individual interviews conducted with young, newly qualified physicians and interns, this article examines the reasons why patients with medically unexplained symptoms tend to be labelled “heartsink” or “difficult” patients. The authors examine the reasons why these labels are used by physicians who are struggling to meet the medical ideals that they incorporated during their professional socialization. Failure to achieve these ideals makes them take stock of their knowledge and expertise and view these clinical cases from a different perspective, which involves demedicalizing some demands for care in order to bolster their own sense of professional identity. This de facto process of demedicalization takes two main forms, the first of which involves refusing to recognize the severity of these patients' symptoms, minimizing them and/or considering them outside of the usual framework of general medical treatment. The second form involves redefining these patients' symptoms and behavior by attributing them to the category of moral or medical deviance.
Source : Éditeur (via Cairn.info)
Article en ligne http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SSS_381_0005