Titre | Le déclin du mélodrame : les cinéastes contemporaines et la transformation du genre | |
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Auteur | Juana Suárez | |
Revue | Cinémas d'Amérique latine | |
Numéro | no 22, 2014 Femmes de cinéma | |
Page | 114-127 | |
Résumé |
Quoiqu'il réponde à des caractéristiques particulières dans chaque pays, le mélodrame est un genre fortement enraciné dans les cinémas d'Amérique latine et il a été récurrent en particulier dans l'industrie du feuilleton télévisé. Malgré des spécificités nationales, les sujets dominants ont été les drames domestiques et l'épopée nationale dont les problèmes trouvent un écho dans le microcosme familial. Dans son développement historique, le mélodrame a servi à représenter le caractère patriarcal marqué de la société latino-américaine, situant la femme dans des positions qui oscillent entre la sainteté, le martyre et le sacrifice de soi. Sur cette toile de fond, l'argument majeur proposé par cet essai est que la production récente du cinéma fait par des femmes en Amérique latine va contre les conventions du mélodrame, sans afficher ouvertement de posture sur ce point, pariant plutôt sur son érosion ou sur sa disparition. Sont analysés La ciénaga (2001), La niña santa (2004) et La mujer sin cabeza (2008) de l'argentine Lucrecia Martel ; XXY (2007) et El niño pez (2009) de Lucía Puenzo, argentine elle aussi et Madeinusa (2006) et La teta asustada (2009) de la Péruvienne Claudia Llosa. Ces longs-métrages visitent le patriarcat et la famille institutionnelle représentés par la tradition mélodramatique pour déranger ses préceptes, en proposant des remises en question de la sexualité, de la religion et de la notion de maison, en situant ses personnages dans un ordre néolibéral de consommation, caractérisé par le détachement affectif. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/cinelatino/860 |