Titre | Entre vulnérabilités résidentielles et hospitalités locales : trajectoires et expériences d'exilé·es dans trois villes petites et moyennes | |
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Auteur | Camille Gardesse, Christine Lelévrier | |
Revue | Espace Populations Sociétés | |
Numéro | no 2-3, 2021 De la « ville revanchiste » à la « ville solidaire » | |
Rubrique / Thématique | Des politiques inclusives aux effets ambivalents |
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Résumé |
Depuis 2015, les villes petites et moyennes sont devenues des lieux d'installation des personnes en demande d'asile et réfugiées dans le cadre d'une politique nationale de dispersion dont l'objectif est d'éviter leur concentration dans les métropoles. L'article interroge les effets de ces déplacements contraints sur les vulnérabilités résidentielles des exilé-e-s. Il apporte des éclairages à cette question à travers l'analyse des expériences et trajectoires résidentielles à partir de vingt-neuf entretiens avec des exilé-e-s dans trois villes petites et moyennes françaises. Il montre comment, plus que les lieux d'arrivée, les politiques nationales d'accueil et de dispersion vers des villes imposées, où les bénéficiaires ne disposent pas de relations sociales, marquent négativement les expériences. Elles tendent à renforcer l'isolement et l'anxiété de ces personnes, déjà fragilisées par le parcours migratoire et l'incertitude des procédures administratives. L'article met par ailleurs en exergue des effets mitigés des lieux d'accueil sur l'expérience des exilé·es, un effet positif du fait des opportunités offertes par les marchés du logement plus détendus, mais un effet plus négatif lié aux difficultés de mobilité et d'accessibilité aux services. L'investissement d'habitant-e-s – qui pallient certaines de ces difficultés en prenant en charge les exilé-e-s plus vulnérables – rend plus hospitaliers ces espaces sociaux locaux, même si des processus de racialisation peuvent aussi rendre l'expérience plus difficile. Caractérisées par des formes d'interconnaissance lâche (Bozon, 1984), ces villes deviennent plus familières avec le temps, en particulier pour les familles socialisées à ce type d'espaces au cours de leurs trajectoires résidentielles. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
Since 2015, small and medium-sized towns have become places where asylum seekers and refugees settle as a consequence of a national policy of dispersion which aims to prevent their concentration in metropolises. This paper investigates the effects of this forced displacement on the residential vulnerabilities of exiles. It sheds some light on this issue by analyzing residential experiences and trajectories of twenty-nine exiles interviewed in three small and medium-sized French towns. It shows how national dispersion policies, while displacing those migrants in imposed cities where they do not have social networks, have more negative impacts on their experiences than the arrival places themselves. These policies tend to strengthen the isolation and anxiety of people who are already weakened by their migration and the uncertainty of the administrative procedures. The paper also highlights mitigate effects of small and medium-sized cities as arrival places, some positive impact due to residential opportunities provided by less tensed housing markets contrasted with more negative one due to the lack of services and transportation. The investment of local residents -who alleviate some of the difficulties by taking care of the most vulnerable-makes these social spaces more hospitable even if racialization processes can make them less hospitable. Characterized by loose forms of interaction, these cities become more familiar over time, particularly for families socialized to these types of spaces during their residential trajectories. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | http://journals.openedition.org/eps/11637 |