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Titre « Ouvrez les frontières ! Ouvrez les villes ! » : L'effet paradoxal des politiques d'hébergement sur la vulnérabilité des femmes migrantes à Athènes
Auteur Alice Latouche
Mir@bel Revue Espace Populations Sociétés
Numéro no 2-3, 2021 De la « ville revanchiste » à la « ville solidaire »
Rubrique / Thématique
Des politiques inclusives aux effets ambivalents
Résumé Cet article entreprend d'analyser, par une étude genrée, l'impact paradoxal du programme d'hébergement pour les migrants « vulnérables » (ESTIA) sur les femmes en exil, dans la ville d'Athènes. Il s'agira d'abord de s'intéresser au processus de sélection des « vulnérables », en montrant qu'il s'appuie sur des représentations genrées de la vulnérabilité : par conséquent, pour pouvoir intégrer le programme d'hébergement, les femmes sont contraintes de performer la vulnérabilité conformément aux attentes implicites des travailleurs sociaux. Pour comprendre toute l'ambivalence de ce programme, pensé à la fois comme une aide humanitaire et une politique d'intégration, nous analyserons ensuite ce qu'il advient aux femmes reconnues vulnérables, une fois qu'elles sont sorties du programme. Devant la difficulté de trouver un emploi légal et de louer un appartement, la plupart se retrouve à la rue. L'étude de leur parcours dans la ville met alors en perspective le paradoxe de politiques publiques d'hébergement pour les « vulnérables », qui, fonctionnant par sélection, exclusion, et à court terme, renforcent les rapports de domination multiples que subissent les femmes et leur exposition à la violence.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Résumé anglais This article aims to analyze, with a gender lens, the paradoxical impact of the accommodation program ESTIA, for “vulnerable migrants” on women in exile, in the city of Athens. We shall examine the assessment procedure to reveal the gendered stereotypes of vulnerability : to enter the accommodation program, women must perform vulnerability according to the implicit expectations of social workers. To understand the ambivalence of this program, presented as a humanitarian aid and a policy for integration and accommodation, we shall then analyse what happens to the women recognized as vulnerable, at the end of the program. As it is quite difficult to find a legal employment and to rent a flat, most of them are forced to live in the streets. The study of their journey into town puts in perspective the paradox of public policies for the accommodation of “vulnerable migrants” which, by functioning through selection, exclusion and by providing only short-term solutions, reinforce the multiple relations of power that women are subjected, and their exposure to violence.
Source : Éditeur (via OpenEdition Journals)
Article en ligne http://journals.openedition.org/eps/11692