Titre | Quand la sortie de la norme médicale interroge les normes intimes : l'exemple du coït interrompu | |
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Auteur | Cécile Thomé | |
Revue | Sciences Sociales et Santé | |
Numéro | vol. 40, no 3, septembre 2022 | |
Page | 75-98 | |
Résumé |
En France, la pratique du coït interrompu a été très peu interrogée par les travaux portant sur la contraception. Or, près de la moitié des individus y ont déjà eu recours au cours de leur vie. Cet article vise à renseigner les modalités de l'utilisation contemporaine du coït interrompu – ou retrait – et à interroger la manière dont cette pratique sortant de la norme médicale s'insère dans des normes intimes (de genre et sexuelles, en particulier) qu'elle peut recomposer. Il s'appuie sur un corpus de 54 entretiens sur la vie contraceptive et sexuelle, ainsi que sur les enquêtes Fecond 2010 et 2013 (Inserm/Ined). L'article montre que le recours au retrait peut résulter soit d'une impossibilité d'avoir recours à une contraception médicale, soit d'un choix visant à éviter une telle contraception, par exemple suite à des effets secondaires imputés aux hormones de synthèse. Il peut également être plébiscité pour permettre une meilleure répartition du travail contraceptif au sein du couple. Lorsque la méthode est utilisée, l'article met en évidence que, lorsque la méthode est utilisée, elle implique une technique sexuelle qui peut être considérée comme constitutive de la masculinité, mais aussi qu'elle s'insère dans un « script sexuel » qu'elle vient perturber. C'est finalement le fait de réussir à obtenir du plaisir avec cette méthode qui explique la persistance ou non de son utilisation. Ainsi, l'article met en lumière la nécessité de dépasser une analyse qui serait seulement médicale de cette pratique, au profit d'une attention aux normes intimes qui l'entourent et qu'elle met en jeu pour les individus. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Résumé anglais |
Withdrawal has been little studied in French social science research on contraception. Yet, nearly half of all individuals have already used it during their lifetime. This article aims to provide information on the modalities of contemporary use of withdrawal and to examine the way in which this practice, which goes beyond the medical norm, is embedded in intimate norms (especially gender and sexual norms), which it can recompose. It is based on a corpus of 54 interviews on contraceptive and sexual life, as well as on the Fecond 2010 and 2013 surveys (Inserm/Ined). The article shows that recourse to withdrawal may result either from the impossibility of using medical contraception, or from a choice to avoid such contraception, for example following side effects attributed to synthetic hormones. It can also be used to allow a better distribution of contraceptive work within the couple. When the method is used, the article highlights that it involves a sexual technique that can be considered as constitutive of masculinity but also that it is part of a “sexual script” that it disrupts. That it is ultimately the fact of succeeding in obtaining pleasure with this method that explains the persistence or not of its use. Thus, the article highlights the need to go beyond a purely medical analysis of this practice, in favor of an attention to the intimate norms that surround it and that it brings into play for people. Source : Éditeur (via Cairn.info) |
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Article en ligne | http://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=SSS_403_0075 |