Titre | « A good sign of climate change » : quand le rapport aux dynamiques environnementales conditionne la perception des effets du changement climatique. Le cas de Ma'uke et Manihiki (îles Cook) | |
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Auteur | David Glory | |
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Revue | Espace Populations Sociétés |
Numéro | no 2024/2-3 Populations insulaires | |
Rubrique / Thématique | III - Le rapport aux autres et aux lieux des populations insulaires |
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Résumé |
À Ma'uke et Manihiki, (îles Cook – Pacifique sud), il est une représentation du changement climatique qui soulève de nombreuses interrogations : celle qui consiste à voir des effets positifs du changement climatique là où le discours général tend à ne mettre en avant que des effets particulièrement néfastes. Le traitement de la question de la positivité des effets du changement climatique souffre d'un certain paradoxe : celui d'être peu audible dans les discours officiels alors même qu'il semble avoir une place réelle dans des réalités de terrain observées. Dans cet article, nous allons aborder cette question en formulant l'hypothèse suivante : l'existence de ce discours mélioratif sur le changement climatique trouve son origine dans le rapport que les insulaires entretiennent avec leur environnement, et ce, bien avant l'émergence du changement climatique. Pour cela, les représentations insulaires seront mises en perspective avec celles des acteurs environnementaux. Nous verrons alors que deux définitions distinctes du concept d'environnement se dessinent, à travers les notions de nature-environnante et d'environnement originel. À partir de ces deux conceptions, deux rapports à l'environnement seront décrits, correspondant à deux manières d'interpréter la dynamique environnementale. Le premier rapport, dit conservationniste, associé à la conception des acteurs environnementaux, envisage tout changement comme une altération d'un équilibre préexistant à la présence humaine. Le second rapport, dit pragmatique, associé à la conception des insulaires, considère le changement comme une nécessité qui permet d'améliorer la condition héritée des générations précédentes. Nous conclurons que le discours positivant certains effets du changement climatique s'intègre à une conception locale envisageant chaque changement observé non pas comme devant être rejeté par principe, mais au contraire, comme étant un indice potentiel d'amélioration de son environnement. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Résumé anglais |
In Ma'uke and Manihiki (Cook Islands – South Pacific), there is one representation of climate change that raises many questions: that of seeing positive effects of climate change where the general discourse tends to highlight only particularly harmful effects. Dealing with the question of the positive effects of climate change suffers from a certain paradox: that of being little heard in official discourse, even though it seems to have a real place in the realities observed in the field. In this article, we approach this question by formulating the following hypothesis: the existence of this meliorative discourse on climate change has its origins in the relationship that islanders have with their environment, long before the emergence of climate change. To do this, we will put islanders' representations into perspective with those of environmental players. We will then see that two distinct definitions of the concept of environment emerge, through the notions of nature-environment and original environment. Based on these two conceptions, two relationships to the environment will be described, corresponding to two ways of interpreting environmental dynamics. The first relationship, known as conservationist, associated with the conception of environmental actors, sees any change as an alteration of a balance pre-existing human presence. The second, pragmatic view, associated with islanders, sees change as a necessity to improve the condition inherited from previous generations. We conclude that the discourse positivizing certain effects of climate change is part of a local conception that sees each observed change not as something to be rejected on principle, but on the contrary, as a potential indication of improvement in one's environment. Source : Éditeur (via OpenEdition Journals) |
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Article en ligne | https://journals.openedition.org/eps/15937 |