Contenu du sommaire : Les élections européennes de juin 2009
Revue | Revue internationale de politique comparée |
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Numéro | vol. 16, no 4, 2009 |
Titre du numéro | Les élections européennes de juin 2009 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Dossier : Les élections européennes de juin 2009
- L'européanisation des élections européennes ? Ce que nous apprennent les élections de juin 2009 - Dupoirier Élisabeth p. 531-544 Que nous apprennent les élections de juin 2009 sur l'européanisation des élections européennes ? Incitent-elles à remettre en cause au moins partiellement la bonne fortune du modèle des élections de second ordre qui minore la dimension supranationale de ces élections et entretient le doute quant aux représentations politiques que ce font les citoyens de l'arène parlementaire européenne ?What can we learn about the Europeanisation of European elections from the elections held in June 2009? Do they lead us to question, at least partially, the standing of the model of second-order elections that minimises the supranational dimension of these elections and hold doubts as to the political representation that do the citizens of the European parliamentary arena.
- L'européanisation des élections européennes ? Ce que nous apprennent les élections de juin 2009 - Dupoirier Élisabeth p. 531-544
1. Questions européennes
- Le Parlement européen : l'irrésistible mouvement de conquête des pouvoirs - Massart-Piérard Françoise p. 545-557 La construction de l'Europe est habitée par la permanence de paradoxes. S'agissant de son développement parlementaire, il en est un qui ne manque pas d'interpeller l'observateur : le Parlement européen ne cesse d'obtenir plus de pouvoir pour répondre au déficit démocratique de l'Union alors que les citoyens affichent une grande indifférence pour son élection. Le décalage entre le renforcement incessant du processus de légitimation formelle ou de droit conférée par les Traités au Parlement européen et la manière dont cette progression est saisie – au double sens de prendre et de comprendre – conduit à poser deux questions. Comment, pourquoi et grâce à qui cette montée en puissance ininterrompue du Parlement à l'intérieur du dispositif institutionnel de l'Union a-t-elle lieu ? À l'heure de la constitutionnalisation du processus de construction de l'Europe, qui ne s'opère pas sans heurt, jusqu'où le Parlement européen va-t-il dans son soutien ?The construction of Europe is permeated by enduring paradoxes. In relation to Europe's parliamentary development, there is one such paradox that cannot fail to attract the observer's attention: the European Parliament continues to acquire increasing power as a response to the Union's democratic deficit at the same time as the Union's citizens display increasing indifference to the European Parliament elections. This gap between the constant strengthening of the process of formal legitimation or of law granted by treaties to the European Parliament and the way in which this progression is understood leads us to ask two questions. First: how, why and by virtue of whose power does this continual increase in power of the European Parliament within the institutional setting of the European Union take place? Second: at this time when the process of European construction is becoming a constitutional one, a process that is not itself without conflict, just how far does the European Parliament support go?
- L'Europe, un nouvel espace de citoyenneté ? Le vote des non-nationaux - Strudel Sylvie p. 559-568
- La participation électorale : un déficit inégalé - Muxel Anne p. 569-581 Seuls quatre Européens sur dix ont participé aux élections européennes de 2009. Par rapport à 2004, l'abstention a encore progressé d'un peu plus de deux points. Une nouvelle fois, les abstentionnistes forment le premier parti européen. L'abstention ne peut être analysée ni comme un phénomène linéaire ni comme un comportement homogène. Des facteurs à la fois sociologiques, institutionnels, et politiques entrent en ligne de compte. Par ailleurs elle s'inscrit dans un mouvement de transformation du rapport au vote. Mais son ampleur signe avant toute autre chose l'européanisation d'un enjeu crucial pour la réalisation de l'Europe politique : l'information et l'éducation à la citoyenneté européenne.Only 40% of Europeans voted in the 2009 European elections. Abstention increased yet again, by two percentage points compared to 2004. Yet again, abstainers constitute the largest European party. Abstention cannot be analysed as either a linear phenomenon or as homogeneous behaviour. Factors that are at one and the same time sociological, institutional and political all play a part. In addition, abstention is part of a transformational movement in relation to voting. But its extent reveals above all the Europeanisation of a critical challenge for the creation of a political Europe: information and education for European citizenship.
- La nouvelle carte électorale du conservatisme européen - Alexandre-Collier Agnès, Jardin Xavier p. 583-594 Les élections européennes de juin 2009 ont vu la très nette victoire des partis de la droite modérée. Cette nouvelle « vague bleue » si elle affirme l'hégémonie des droites sur les gauches, redessine aussi la carte du conservatisme européen. Dans un contexte de crise sociale et économique, ces résultats posent question : pourquoi les défenseurs du libéralisme économique réussissent si bien partout en Europe au détriment des forces progressistes ? Quelle est la « formule gagnante » qui peut-être explique leurs succès ?The June 2009 European elections saw a clear victory for the parties of the moderate right. While this new ‘blue wave' confirms the hegemony of the right over the left, it also redesigns the map of European conservatism. In a context of social and economic crisis, these results pose the question: why are the supporters of economic liberalism doing so well everywhere in Europe at the expense of progressive forces? What is the ‘winning formula' that might explain their success?
- Socialisme européen : vers le déclin ? - Grunberg Gérard p. 595-605 Les élections européennes de 2009 ont marqué un net recul des partis socialistes. Si ceux au gouvernement ont subi les pertes les plus lourdes, les reculs, parfois très élevés enregistrés par ceux étant dans l'opposition soulèvent la question d'un déclin général du socialisme européen. Le rapport des forces au Parlement européen s'est nettement déséquilibré au bénéfice de la droite et, dans la plupart des pays, les partis appartenant au PPE l'emportent sur ceux du PSE. Cependant, les partis socialistes résistent mieux qu'ailleurs, voir progressent dans les pays de l'Est et du Sud de l'Europe, ce qui ne permet pas de confirmer pour l'instant la thèse d'un déclin général.There was a marked decline in the vote of the socialist parties in the 2009 European elections. While governing parties suffered the heaviest losses the sometimes very heavy losses suffered by those parties in opposition raises the question of a general decline of European socialism. The balance of power in the European Parliament has clearly tilted in favour of the Right and, in most countries, parties belonging to the EPP Group won out over those belonging to the PES. However, in the countries of Eastern and Southern Europe the socialist parties did better than elsewhere, thus making it impossible for the time being to confirm a general decline.
- Un vote-sanction asymétrique - Franck Christian, Isnard Lisa p. 607-621 Contrairement aux européennes de 2004 qui avaient confirmé le vote-sanction des partis de gouvernement tant de droite que de gauche, le scrutin européen de juin 2009 fait apparaitre une différence de traitement réservée par l'électeur aux partis affiliés au groupe parlementaire PPE et à ceux dont les élus vont siéger au groupe S&D (l'Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates). Dans la majorité des cas nationaux, les formations affiliées au PPE l'emportent sur les formations de tendance socialiste. En revanche, les partis socialistes au pouvoir sont le plus souvent sanctionnés. Là où l'on observe une redistribution des voix au sein d'une coalition gouvernementale, la préférence de l'électeur pour le centre-droit est également confirmée.Unlike the 2004 European elections, which displayed the second-order electoral characteristic of the ‘punishment vote' against parties in power, of both Left and Right, the 2009 European elections produced three categories of result that showed that voters dealt in a different way with parties affiliated to the EPP Group and to those within the Progressive Alliance of Socialists and Democrats (S&D): in most countries, groups affiliated to the EPP beat groups of socialist tendency both by maintaining ‘pole position' as leading national party and in the voting figures, which saw the main opposition party take the lead. The voters' preference for the Centre-Right was also confirmed where there was a redistribution of votes within a governing coalition.
- Une vague Verte ? - Boy Daniel, Chiche Jean p. 623-635 Depuis leur première entrée au Parlement Européen il y a aujourd'hui 25 ans, les Verts ont connu en Europe à la fois aux élections nationales et aux élections européennes des succès fort variables. On a souvent remarqué que les partis Verts obtenaient leurs meilleurs résultats dans les pays aisés du nord tandis qu'au sud et à l'est ils avaient plus de difficultés à s'implanter. Les résultats des Verts dans l'Union Européenne obtenus lors du scrutin de juin 2009 permettent ils de confirmer ces tendances ? Peut-on dessiner, d'autre part, un profil socio démographique type de l'électeur Vert d'aujourd'hui au niveau Européen ?Since they first entered the European Parliament 25 years ago, the Greens have had a widely varying degree of success in both national and European elections. It has often been noted that the Greens obtained their best results in the wealthy countries of the North while they have had greater difficulty in establishing themselves in the South and the East. Do the Greens' results in the June 2009 European elections confirm this tendency? And is it possible to outline a socio-demographic profile of the typical Green voter at the European level?
- Les partis autonomistes : vers la disparition de l'avantage des élections européennes - De Winter Lieven, Gómez-Reino Margarita p. 637-652 Les résultats des élections européennes de 2009 pour la famille des partis autonomistes confirment une tendance générale à la baisse. Cet article décrit les performances électorales européennes de la famille autonomiste et explique cette évolution négative par la disparition progressive de l'avantage que les élections européennes offraient traditionnellement aux partis autonomistes par rapport aux élections régionales et nationales. Les opportunités d'amélioration au niveau européen, tant en terme de votes que de sièges, semblent s'être éloignées avec l'impact négatif de l'élargissement de l'Union Européenne et un scénario de parlementaires autonomistes divisés entre l'ALE et les autres groupes parlementaires.The performance of autonomist parties at the 2009 European elections confirmed the downward electoral cycle of the party family at the European level. Some autonomist parties managed to recover from the generalised defeat in 2004, but they did not approximate their scores in 1999, when they managed to elect 22 MEPs (or 3.6% of all 626 MEPs). Thus, a general trend can be discerned—as for other party families in these European elections, as the decline of the social-democrats and the success of the centre right, far right and eurosceptiscs (see other articles in this issue). However, there are also some exceptions to this downward trend, such as the SNP and the Lega Nord. This article describes first the electoral performance of the autonomist party family at the aggregate and regional level. First, we will start with a descriptive analysis of the electoral results of autonomist parties at the 2009 European elections region by region. Then, we test some hypotheses and explaining this quasi-general downturn in the second part of this article. Last, we examine the strategies of representation of autonomist parties in the European Parliament in different parliamentary groups, and how they affect the functioning of the autonomist « Europarty », the European Free Alliance.
- Le Parlement européen : l'irrésistible mouvement de conquête des pouvoirs - Massart-Piérard Françoise p. 545-557
2. Les élections européennes dans les pays membres
- Les élections européennes de juin 2009 en France : des élections de second ordre ou de reclassement ? - Perrineau Pascal p. 653-670 Les élections européennes qui se sont tenues le 7 juin 2009 en France s'inscrivent dans une forte tension entre « nationalisation » et « européanisation ». En dépit d'une campagne atone et de faible intensité qui a débouché sur une participation faible, elles ont réservé quelques surprises par rapport à la classique logique des « élections intermédiaires ». Le parti majoritaire, l'UMP, et ses alliés se sont plutôt bien comportés. Le PS, principal parti d'opposition, s'est effondré au profit d'une force écologiste de poids presque équivalent. Enfin, les protestations extrémistes ne sont pas sorties renforcées du vote européen.In France, the European elections held on 7 June 2009 took place in the context of great tension between ‘nationalisation' and ‘Europeanisation'. Despite a lacklustre and low-key campaign that ended with low voter turnout, the elections in fact contained a few surprises compared to the classic logic of ‘mid-term elections'. The majority party, the UMP, and its allies performed fairly well. The vote of the main opposition party, the PS, collapsed, benefiting the ecological forces, which won an almost equal number of votes. Finally, extremist discontent was not strengthened by the European election vote.
- Les élections européennes de juin 2009 au Royaume-Uni : des élections pas tout à fait de second ordre ? - Hanley David p. 671-683 Un maigre tiers des électeurs britanniques s'est présenté aux urnes dans un contexte de difficultés politiques pour les travaillistes et de scandale financier pour le gouvernement. Le vote semble confirmer le déclin du Labour, sans toutefois entièrement rassurer les conservateurs. Les nationalistes écossais, l'UKIP et, plus modestement, le BNP sont les vrais vainqueurs du scrutin. L'adhésion britannique à l'UE continue à poser problème pour un noyau d'électeurs, quoique l'on puisse constater l'émergence d'un bloc pro-européen, fait d'électeurs du Labour, des libéraux et des verts.A bare third of UK voters turned out in the context of a struggling Labour government and financial scandal. If the result confirmed Labour's decline, the Conservatives might have expected to do better. Other parties remained static, with the exception of the Scottish nationalists, UKIP and, more marginally, the BNP. UKIP's success confirms that EU membership remains a real issue for a hard core of voters. Voters show considerable uncertainty on European questions in general, though there seems to be a firm pro-European base emerging among Labour, Libdem and green voters.
- Les élections européennes de juin 2009 en Espagne : première apparition d'un vote sanction - Marcet Joan p. 685-696 Le contexte des élections européennes de juin 2009 en Espagne a été marqué par l'installation progressive et profonde de la crise économique et une crise politique ouverte dès le début du second mandat du gouvernement socialiste de J. L. Rodríguez Zapatero en 2008. La campagne électorale de juin 2009 fut très polarisée sur l'affrontement entre les deux grands partis : PSOE et PP. Les résultats montrent un léger recul socialiste par rapport aux élections européennes de 2004, plus important dans les zones urbaines, profitant inégalement au PP selon les Communautés. Enfin pour la première fois s'est exprimé de façon claire dans des élections européennes un « vote sanction » contre le gouvernement, peu utilisé en Espagne jusqu'à présent.The political context of the June 2009 European elections in Spain was one of steady and deepening economic crisis together with a political crisis that had begun at the start of the second term of the socialist government of J.L. Rodriguez Zapatero in 2008. The June 2009 electoral campaign was tightly focussed on the confrontation between the two major parties: the PSOE and the PP. Compared to the 2004 European elections, the results showed a slight decline in the socialist vote, more so in urban areas, with the PP benefiting in varying degrees depending on the particular Community. And for the first time in the European elections there was a clear ‘punishment vote' against the government, something hitherto little used in Spain.
- Les élections européennes de juin 2009 en Bulgarie : la confirmation de l'éclatement du système partisan - Todorov Antony p. 697-708 Le contexte des deuxièmes élections européennes de 2009 en Bulgarie est marqué par les développements politiques intervenus depuis 2001, date des élections législatives qui changèrent le paysage politique bulgare et mirent fin à la transition postcommuniste dans le pays. Ces élections entraînèrent un réalignement partisan significatif au sens de Stein Rokkan : l'engagement dans un processus de changement des alignements partisans des électeurs qui a conduit à l'éclatement du système antérieur de bipartisme`renvoi id="re1no1" idref="no1" typeref="note"b1`/renvoib.The context of ‘Bulgaria's second European elections, held in 2009'was marked by the political developments that had taken place since 2001, the date of the legislative elections that changed the Bulgarian political landscape and brought to an end the country's post-communist transition period. These elections led to a significant partisan realignment, in Stein Rokkan's sense of the term: a stabilisation in the process of changing alignments that had substantially disturbed the partisan system.
- Les élections européennes de juin 2009 dans les pays de l'Europe centrale et orientale : des résultats moins spécifiques qu'il n'y parait - De Waele Jean-Michel, Todorov Antony p. 709-720 Cette étude compare les grandes tendances des élections européennes dans les pays de l'Europe centrale et orientale depuis leur adhésion à l'Union européenne. Au delà des différentes nationales, il est montré comment la thèse de la spécificité des comportements électoraux dans la région doit être nuancée à la suite du dernier scrutin européen dont le déroulement et les résultats portent, comme à l'ouest mais sans doute encore plus vigoureusement, la marque d'un désenchantement démocratique accentué par la crise financière.This study compares the major trends in European elections in the countries of Central and Eastern Europe since their accession to the European Union. Beyond the different nationalities, the study shows how the thesis of specific types of voting behaviour in the region must be adjusted in the light of the latest European elections. As in the West, the course and the results of these elections show, but even more forcefully, the signs of a disenchantment with democracy, accentuated by the financial crisis.
- L'intégration des partis politiques français dans le système partisan européen - de Boissieu Laurent p. 721-735 Un embryon de système de partis se développe à l'échelon européen au fur et à mesure du renforcement des pouvoirs du Parlement européen, seule assemblée supranationale au monde à être élue au suffrage universel direct. Se pose donc pour les partis nationaux la question de leur intégration au sein de ce système partisan transnational. D'autant plus qu'en l'absence de véritable campagne électorale européenne, les élections européennes se présentent toujours, depuis 1979, comme une somme d'élections nationales. Cette intégration, qui se traduit par une affiliation aux partis politiques européens et aux groupes correspondants du Parlement a été historiquement beaucoup plus complexe pour la droite que pour la gauche française.An embryonic party system is developing at the European level at the same time as there is a steady increase in the powers of the European Parliament, the only supranational assembly in the world to be elected by direct universal suffrage. For national parties this raises the question of their integration within this transnational party system. In addition, in the absence of any real European electoral campaign, European elections since 1979 have always appeared to be simply the sum total of a number of national elections. This integration, seen in affiliations to European political parties and to the corresponding groups within the European Parliament, has historically been much more complex in France for the Right than for the Left.
- Les élections européennes de juin 2009 en France : des élections de second ordre ou de reclassement ? - Perrineau Pascal p. 653-670
3. Dossier documentaire
- 3. Dossier documentaire - Chiche Jean, de Boissieu Laurent p. 737-776