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Revue Revue d'études comparatives Est-Ouest Mir@bel
Numéro Vol. 12, 4, 1981
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Articles

    • Redéploiement ou renouveau de l'économie hongroise ? Point de vue d'un « outsider » - Wladimir Andreff p. 5-30 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les changements décidés en Hongrie, en 1979 et 1980, constituent-ils une modification de la politique économique visant à adapter l'économie hongroise à la conjoncture internationale, ou bien sont-ils une véritable réforme du Mécanisme Economique mis en place en 1968 ? Il apparaît que, malgré la stratégie de promotion des exportations (depuis 1976) doublée de la récente politique d'austérité (depuis 1979), une économie «quasi développée» telle que la Hongrie éprouve des difficultés à ajuster ses structures industrielles aux tendances du marché mondial, tout en maintenant l'équilibre extérieur et en contenant la hausse des prix. Les réformes institutionnelles de 1980 (création d'un ministère de l'Industrie unique, location privée de quelques magasins d'Etat, etc.) ne semblent pas capables de redistribuer les pouvoirs de décision économique, ni de faire cesser les marchandages entre les différents échelons de l'économie (ministères, entreprises), ni de réintégrer complètement la « seconde économie » dans les mécanismes officiels. Le cycle d'investissement dépend de plus en plus de l'évolution des contraintes extérieures, si bien que la politique de redéploiement industriel, tout en étant modeste, devient quelque peu « extravertie » ; elle est dépendante à la fois des échanges avec l'Ouest et, surtout, des relations privilégiées avec l'U.RS.S.. et le CAEM .On peut mettre en évidence un « effet Comecon » influençant la structure de l'appareil productif ainsi que la gestion des entreprises hongroises. Cette politique de redéploiement engendre des tensions sur l'emploi : un emploi demeure garanti pour tout citoyen hongrois, mais des déplacements d'un poste de travail (d'une entreprise) à un autre devront être acceptés par les travailleurs. En dernier lieu, on montre les nombreuses analogies existant entre la politique industrielle de la Hongrie et celle qu'a connue la France ,et entre le VIe Plan hongrois et le VIIIe Plan français.
      The Hungarian Economy: Redeployment or Renewal? An "Outsider's" View. Can it be said that the changes initiated in Hungary in 1979 and 1980 represent a modification in economic policy designed to adapt it to the international market, or do they amount to a radical reform of the economic apparatus set up in 1968? It would appear that despite the strategy of export promotion (since 1976) reinforced by the recent austerity policy (since 1979), a "quasi-developed" economy such as Hungary's has problems in adapting its industrial structures to world market trends, while at the same time maintaining external equilibrium and containing the rise in prices. The 1980 institutional reforms (e.g. the creation of a single Ministry of Industry, renting of certain state shops to private individuals, etc.) seem unable to bring about any shift in the powers of economic decision-making, or to put a stop to bargaining among the different echelons of the economy (ministries, enterprises) or to reintegrate the "second economy" within its official counterpart. The investment cycle is increasingly dependent on the development of external constraints, so that the policy of industrial redeployment, however modest, is becoming rather "extraverted"; it is dependent both on exchanges with the West and, above all, on the privileged relationship with the U.S.S.R. and Comecon. There is what might be described as a "Comecon effect" influencing both the structure of production and the management of enterprises in Hungary. This redeployment policy creates certain stresses in the employment sector; employment is still guaranted for every Hungarian citizen, but workers must be prepared to accept movement from one place of work (or one enterprise) to another. Finally, attention is drawn to many similarities between the industrial policy of Hungary and the French experience, and between the Vlth Hungarian plan, and the VHIth French plan.
    • Réforme dans la réforme ? La nouvelle politique économique hongroise au seuil des années 1980 - Xavier Richet p. 31-60 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      En 1979 et 1980, le gouvernement hongrois a introduit une série de mesures visant deux objectifs. Le premier, conjoncturel, a pour but de stabiliser le cycle économique en introduisant des mesures déflationnistes. Le second, structurel, entend modifier la structure productive de l'économie et l'orienter vers les secteurs les plus compétitifs, notamment ceux qui sont tournés vers les marchés à devises convertibles. La politique déflationniste se traduit par les mesures suivantes : réduction du volume de l'investissement et du taux d'inflation, notamment par la réduction du pouvoir d'achat de la population. La politique structurelle s'articule autour de deux séries de mesures. Une première concerne la mise en œuvre d'une nouvelle politique de prix qui s'appuie directement, pour la fixation de près de 70 % des prix domestiques, sur le niveau des prix mondiaux. Une seconde concerne plus particulièrement les réformes institutionnelles entreprises aux différents niveaux du système de décision : Parti, Gouvernement, Ministères de Branches, Trusts, entreprises. La réforme repose sur l'idée du renforcement du guidage macro-économique et de l'efficacité micro-économique. Cependant, de nombreuses contraintes, tant internes qu'externes demeurent.
      Reform in the Reform? The New Hungarian Economie Policy on the Threshold of the 80s. During the years 1979 and 1980, the Hungarian government introduced a set of measures which had two aims. The first one, in the short run is to stabilize the economic cycle by introducing a deflationary policy. The second one intends to modify the productive structure of the Hungarian economy and to orientate towards the more competitive sectors especially the ones which are linked with hard currency markets. The deflationary policy consists of the following measures: to reduce the volume of investment, the rate of inflation and to stabilize the level of personal incomes. The structural policy consists of two sets of decisions: the first one is concerned by the introduction of a new price policy and an important change in the price structure. Particularly more than 70% of domestic prices are now set according to the world price level in view to make the Hungarian economy more sensitive to the external competition. The second one deals with a wide institutional reform which has been undertaken at different levels of the decision- making system: Party, Government, Ministries of Branch, Trusts, Enterprises. The main idea on which the reform is lying is that a macro-economic guidance and micro-economic efficiency must be substituted to the remaining administrative guidance. But, both important internal and external contrainsts still remain.
    • La Roumanie et les multinationales - Jeanne Kirk Laux p. 61-89 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Ayant choisi d'accroître leur participation à la division internationale du travail, les Etats socialistes, avec leurs économies planifiées et leur contrôle formel du commerce extérieur, peuvent-ils orienter les activités des firmes et des banques multinationales vers les priorités du développement national avec plus de succès que les gouvernements du tiers-monde? L'expérience d'une économie socialiste moins développée, celle de la Roumanie, est examinée dans cet article. Après une brève analyse du rôle des capitaux étrangers dans le développement de la Roumanie, on résume la stratégie de développement en cours en s'interrogeant particulièrement sur les mobiles de la coopération avec les entreprises capitalistes. L'analyse de diverses opérations en association permet d'évaluer l'efficacité de la collaboration entre la Roumanie et les firmes et banques multinationales, en se demandant si les objectifs proclamés du parti ? acquisition de technologie, promotion des exportations et auto-financement ? ont été réalisés ou non.
      Romania and the Multinationals. Having chosen to increase their participation in the international division of labour, can the socialist states, with their planned economies and formal control over foreign trade, direct the activities of multinational corporations and banks toward national development priorities with more success than Third World governments? The experience of one less developed socialist economy, Romania, is examined in this article. After a brief review of the role of foreign capital in Romania's development, current development strategy is summarized, giving special attention to the motives for cooperation with capitalist enterprises. Analysis of different joint ventures permits an evaluation of the effectiveness of Romania's collaboration with multinational corporations and multinational banks, judged in terms of whether or not the party's proclaimed objectives of technology acquisition, export promotion and self-financing have been satisfied.
    • Les échanges de la Roumanie avec l'OCDE (1970-1980) - Madeleine Balussou p. 91-114 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La spécificité du modèle roumain est exemplaire sur le plan politique. L'interaction du politique sur l'économique et inversement, a fourni le prétexte ? lorsque le prétexte n'en était la cause ? d'une politique originale aussi bien avec ses partenaires de l'Est (CAEM) que de l'Ouest (OCDE). Le niveau des échanges de la Roumanie avec les pays de l'OCDE peut être analysé sous deux angles, selon que l'on considère les résultats de ces échanges et leurs perspectives de développement ou l'appartenance de la Roumanie au « groupe des 77 ». En première analyse, on observe que le recours à la technologie occidentale a modifié la structure du commerce extérieur roumain à l'avantage du quantitatif sur le qualitatif et dont l'impact concurrentiel est dû essentiellement aux faibles coûts de production rendant la perspective des échanges, dans un sens plus favorable à la Roumanie, incertaine ; situation que vient corriger l'appartenance de la Roumanie au «groupe des 77», qui est perçue par les autorités roumaines moins comme l'état effectif d'un pays en voie de développement que comme l'instrument lui conférant une position politique originale et l'assurance de flux commerciaux plus bénéfiques.
      Relations Between Romania and OECD (1970-1980). The specific features of the Romanian model show up clearly in the realm of politics. The mutual interaction of politics and economics have furnished the pretext ? when indeed the pretext was not itself the reason ? for Romania's particular commercial relationships both with its Eastern partners (Comecon) and its partners of the West (OECD). The level of Romania's trade with the countries of OECD may be considered from two angles, either according to the results of these exchanges and their prospects for future development, or from the standpoint of Romania's membership of the "77 Group". At first sight, it is evident that recourse to Western technology has changed the pattern of Romania's external trade in favour of quantitative as opposed to qualitative factors, their competitive impact being the result, essentially, of low costs of production, a situation which would make the prospects for improvement of Romanian terms of trade uncertain. This state of affairs may, however, be compensated for by Romania's participation in the "77 Group", which is regarded by the authorities not so much as its appropriate position as a developing country, as a means of acquiring an individual political stance and ensuring more advantageous trade flows for itself.
    • Les avocats et le droit à la défense en Union Soviétique - Nadine Marie-Schwartzenberg p. 115-132 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La loi fédérale de l'U.R.S.S. sur le barreau soviétique qui en réglemente l'organisation et les modalités de fonctionnement a été publiée le 30 novembre 1979. L'article retrace brièvement l'histoire du barreau soviétique de sa création, en 1922, à nos jours. Puis il fait le point sur la législation en matière de droit à la défense et analyse l'application de ce droit fondamental proclamé à l'article 158 de la Constitution de l'U.R.S.S. de 1977 dans les affaires de droit commun et dans les affaires politiques.
      Lawyers and the Right to Defence in the Soviet Union. The U.S.S.R. federal law governing the organization and operation of the Soviet bar was published on the 30th November 1979. This article briefly summarises the history of the Soviet bar from its creation in 1922 to the present day. It goes on to consider the legislation pertaining to the right to defence, and examines the application of this fundamental right, laid down in article 158 of the Constitution of the U.S.S.R. of 1977, in ordinary legal cases and in political cases.
    • Les ouvriers polonais : une classe qui s'éveille - Alexander Matejko p. 133-161 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les ouvriers polonais ont vu leur nombre se multiplier depuis l'avant-guerre jusqu'à former aujourd'hui la moitié de la population et prendre la place de la paysannerie. Au cours des années cinquante et soixante, ils étaient encore en majorité d'origine paysanne mais les générations ultérieures ont de plus en plus souvent été issues de la classe ouvrière même ainsi que de celle des employés. Quatre facteurs fondamentaux : la modification de mobilité sociale, l'échec de la modernisation industrielle fondée sur un commerce croissant avec l'Occident, la pénurie de denrées alimentaires et la sophistication croissante des ouvriers (notamment de la jeune génération), ont contribué à l'instauration d'un mouvement de syndicats libres et à une réforme profonde de tout le modèle socio-économique polonais. « Solidarité » est devenue une force majeure d'innovation mais elle n'a ni l'ambition, ni la faculté de prendre le pouvoir au parti dirigeant. Elle ne veut même pas occuper la place laissée vide par les syndicats pro-gouvernementaux antérieurement existants et devenir co-responsable de la gestion des entreprises socialisées. La direction authentiquement ouvrière de «Solidarité» défend avant tout les droits des travailleurs et évite toute action qui détournerait l'ensemble du mouvement de son objectif initial. La direction de «Solidarité» est consciente des dangers et des responsabilités liés à la promotion de la cause des ouvriers en régime de socialisme étatique, ce qui montre la maturité de ce mouvement, qui a son fondement dans le niveau relativement élevé d'éducation des jeunes ouvriers. Celle-ci a diverses sources : l'école, l'expérience acquise au cours des démonstrations de force antérieures (1956, 1970-71, 1976), les contacts croissants entre les différentes couches sociales, la concentration des ouvriers dans de grandes entreprises, les voyages à l'étranger, etc. Le retour à l'autoritarisme est toujours possible en Pologne en raison des pressions exercées par 1'U.R.S.S. et les autres pays du bloc soviétique. Cependant, les résultats obtenus par les organisations ouvrières sont suffisamment grands pour garder leur caractère de phénomène historique d'une importance durable.
      Polish Workers: an Awakening Class. Blue collar workers in Poland have grown since the interwar period to a half of the total population and took over the numerical place of peasantry but with much more strategic location and at a definitively higher level of sophistication. During the 1950s and the 1960s still the peasant origin prevailed among blue collar workers but later on this has changed in favour of their own category plus the growing number of arrivals from the white collar stratum. Four basic factors: transformation of social mobility, failure of the industrial modernization based on the growing trade with the West, the food shortage and the developing sophistication of blue collar workers (especially the young generation) have contributed to the establishment of a free trade union movement and a considerable reform of the whole socio-economic model of the country. "Solidarity" has become a major innovative force in Poland but it does not have the ambition or power to seize full power from the ruling party. It does not want even to occupy the position emptied by the previous progovernmental trade unions and to take co-responsibility for running the socialized enterprises. The genuinely blue collar leadership of "Solidarity" defends primarily the workers' rights and avoids any such commitments which would redirect the whole movement from its original goal. The awareness of "Solidarity" leadership of the dangers and responsibilities related to the promotion of blue collar workers' cause under state socialism shows the maturity of the movement represented by them, that has its foundation in the relatively good learning gained by the young generation of workers. This learning comes from the formal schooling, the experience gained in the previous demonstrations of workers' strength (1956, 1970-71, 1976), growing mutual contact between various social strata, concentration of workers in big enterprises, travelling abroad, etc. The return in Poland to the previous authoritarian set-up is always possible due to the external pressure exercised by the U.S.S.R. and the other Soviet bloc members. However the results achieved by organized blue collar workers are big enough to remain as a historical phenomenon of a permanent importance.
  • Revue des livres

  • Résumés des articles - p. 171-177 accès libre
  • Sommaire général pour l'année 1981 - p. 179-180 accès libre