Contenu du sommaire
Revue | Revue d'études comparatives Est-Ouest |
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Numéro | Vol. 15, 4, 1984 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Articles
- La politique soviétique de développement en Asie centrale : réflexions sur les possibilités de l'appliquer aux pays voisins du Moyen-Orient - Alastair McAuley p. 5-30 Pour analyser l'impact de la politique soviétique de développement en Asie centrale, l'auteur décrit l'économie de cette région en 1926 et la compare à celle de la R.S.F.S.R. II montre que les écarts étaient modérés en ce qui concerne la structure professionnelle et le niveau de vie mais que, culturellement, l'Asie centrale différait fortement de la Russie. On peut alors en déduire que les facteurs culturels jouent un rôle significatif dans le concept d'arriération tel que les Soviétiques le conçoivent. On montre qu'après 1920 l'industrialisation a eu pour conséquence un accroissement de la différenciation des structures industrielles en Asie centrale et en R.S.F.S.R. La première s'est progressivement spécialisée dans la culture du coton et son « exportation » vers le reste de 1'U.R.S.S. en échange de denrées alimentaires et de biens d'investissement. Les écarts de revenu évoluent peu mais l'Asie centrale se modernise énormément du point de vue culturel. On en déduit que l'interdépendance économique n'est pas incompatible avec les conceptions soviétiques du développement, l'importance attachée aux facteurs culturels en étant encore renforcée. A partir de là, on peut affirmer que la stratégie soviétique de développement est applicable dans d'autres pays ; mais elle serait d'autant plus efficace si elle s'accompagnait d'une incorporation du territoire concerné dans une unité politique plus vaste - par exemple, 1'U.R.S.S.Soviet development policy in Central Asia : reflections on transfe- rability to the Middle Eastern periphery In order to identify the impact of Soviet development policy on Central Asia, its economy in 1926 is described and contrasted with that of the R.S.F.S.R. It is shown that differences in occupational structure and in living standards were moderate but that, culturally, Central Asia differed markedly from Russia. This is taken to suggest that cultural factors play a significant role in Soviet concepts of backwardness. It is shown that, after 1928 industrialisation results in the growing differentiation of industrial structures in the RSFSR and Central Asia. This latter region comes to specialise on the growing of cotton and its "export" to the rest of the USSR in exchange for foodstuffs and capital goods. There is little change in income disparities but Central Asia experiences significant cultural modernisation. This suggests that economic interdependence is not inconsistent with Soviet notions of development and it reinforces the importance previously attached to cultural factors. On the basis of this material it is argued that the Soviet strategy of development is applicable in other countries ; but it is suggested that it would be much more effective if it is accompanied by the incorporation of the territory where it is to be applied into a larger political unit - for example to USSR.
- Les femmes et l'emploi en Union Soviétique - Hélène Yvert-Jalu p. 31-51 Dans quelle mesure, l'égalité de droit des femmes soviétiques, proclamée dès le lendemain de la révolution bolchevique, se trouve aujourd'hui réalisée dans la pratique par leur participation à la production ? Telle est la question à laquelle l'auteur essaie de répondre. Une première partie montre l'évolution de la main-d'œuvre féminine, distribuée par grandes catégories socio-professionnelles et par groupe d'âges. Le chapitre suivant explique cette progression par des raisons à la fois idéologiques, économiques, démographiques et psychologiques. L'étude traite ensuite de la situation des femmes dans le monde du travail. Plusieurs aspects négatifs sont soulignés : féminisation de certains secteurs économiques dévalorisés, emplois occupés par les femmes peu qualifiés et mal rétribués, minorité de femmes dans les postes de commande. Cette inégalité est le résultat de toute une série de facteurs : carences au niveau de la formation initiale, possibilités réduites d'améliorer sa qualification, poids des tâches familiales, pesanteurs sociologiques... Les progrès de l'émancipation féminine seraient-ils donc bloqués ? Le chapitre final est consacré aux raisons d'espérer : progrès de l'instruction et évolution des techniques, revendications et révoltes des femmes, changements d'attitude chez les hommes, nouvelles mesures sociales. Cet article qui constate en U.R.S.S. une situation à maints égards semblable à celle des femmes occidentales a le mérite de replacer le problème dans le contexte soviétique, en l'illustrant par de nombreux exemples récents, tirés d'enquêtes sociologiques et de statistiques soviétiques.The position of working women in the Soviet Union How far can it be said that the principle of equality for women, which was proclaimed from the outset of the bolshevik revolution, is being carried out in practice at the present day, from the standpoint of their role in production ? This is the question which the author of this study tries to answer. In her first section, she examines the evolution of the female work-force, by main socio-professional categories and age-groupings. The next chapter sets forth the reasons underlying this development, which are ideological, economic, demographic and psychological. Her study goes on to examine the position of women in the labour market, and here she calls attention to a number of negative aspects, for example the preponderance of women in certain undervalued economic sectors, the jobs held by insufficiently qualified and poorly-paid women, the small number of women in managerial posts... This inequality is due to a whole series of factors, for example shortcomings in the level of initial training, insufficient opportunities for improving qualifications, the burden of domestic duties, sociological obstacles. Must it then be said that progress towards women's liberation is blocked ? The author's final chapter offers some grounds for hope : progress in training facilities and technical developments, the transformation of women's own attitudes and demands, changing male attitudes, new social measures. This article describes a state of affairs which in many respects is not dissimilar to that existing in the West, and has merit of placing it in the Soviet context, and illustrating it with numerous recent examples drawn from sociological surveys and Soviet statistics.
- Les mécanismes de l'endettement des pays de l'Europe de l'Est envers les économies de marché - Pawel H. Dembinski p. 53-68 Cet article pose la question de la signification du terme « endettement » dans le cadre des relations économiques Est-Ouest. En effet, le contenu de ce concept n'est pas le même pour le juriste que pour l'économiste. La première section met en évidence ce qui unit et ce qui différencie les deux approches qui, selon les circonstances, peuvent être complémentaires ou mutuellement exclusives. Dans la deuxième section, ces précisions d'ordre conceptuel contribuent à relever les aspects de l'endettement des pays à économie planifiée qui échappent aux notions de « balance des paiements » et de « dette » prises dans leur sens courant : il s'agit des arrangements non-monétaires et de la distinction entre débiteur privé et débiteur public. Afin de pallier ces lacunes, l'article propose, dans sa troisième section, une typologie des mécanismes de l'endettement des économies planifiées. La conclusion attire l'attention sur le fait qu'en périodes de difficultés de paiements, et compte tenu des caractéristiques systémiques des économies planifiées, le risque de défaut associé aux arrangements non-monétaires est plus faible que celui inhérent aux transactions qui ont recours à une monnaie de paiement.Aspects of « indebtedness » of Eastern European countries within the market economies This article raises the question of what is meant by "indebtedness" in the context of East-West economic relations. Indeed, the concept does not carry the same meaning for the lawyer and the economist. The first part of this article seeks to define what unites, as well as what divides, these two views-points, which, according to circumstances, may be complementary or mutually exclusive. In the second section, these distinctions help to throw light on such aspects of indebtedness, in countries with a planned economy, as do not come within the definition of "balance of payments" and "debt" in the current meaning of these terms, in other words, non-monetary arrangements, and the distinction between private debtor and public debtor. In an attempt to fill these gaps, the third section of the article suggests a classification of the various forms of indebtedness in planned economies. In conclusion, the author draws attention to the fact that, during periods of payments difficulties and allowing for features of the system characteristic of planned economies, the risk of default on arrangements of non-monetary kind is smaller than that inherent in currency transactions.
- Les échanges inter-allemands : un espace protégé dans le commerce Est-Ouest - Ivan Samson p. 69-99 Pour la RFA, qui seule publie des statistiques détaillées des échanges inter-allemands, ce commerce n'est pas commerce extérieur ; il est donc absent des statistiques de commerce extérieur de l'OCDE. Il était donc nécessaire de transposer ces échanges dans la nomenclature de l'OCDE (CTCI), pour les resituer dans le commerce Est-Ouest, dont ils ne représentent pas moins de 5 % à 6 %. Peu important quantitativement pour la RFA, le commerce inter-allemand représente à lui seul la moitié des échanges de la RDA avec l'Ouest. Il se distingue par un statut spécifique, qui date de l'après-guerre : règlement bilatéral, crédit « swing » gratuit et préférence accordée par la RFA aux ventes de la RDA. Ce statut sera entériné par la CEE : dans le commerce inter-allemand, la RDA ne sera donc pas touchée par les mesures de protection communautaires. Stable et équilibré, ce commerce permet à la RDA de limiter son repli sur le Comecon quand les échanges Est-Ouest se contractent ; elle reçoit par ailleurs de RFA, sous diverses formes, suffisamment de devises pour payer les intérêts de sa dette avec l'ensemble de l'OCDE. La structure de ces échanges se caractérise par une faible part d'équipements, une place importante des produits de base et intermédiaires, et cela dans les deux sens ; de fortes ventes de carburants ont permis à la RDA de redresser son solde commercial avec la RFA dès 1980. Pour comprendre cette structure d'échange surprenante entre deux pays industrialisés, il faudra regarder la stratégie globale d'échange de la RDA, et en particulier avec l'U.R.S.S. A l'analyse, les controverses sur les effets du régime préférentiel accordé par la RFA, ou sur le statut de la RDA vis-à-vis de la CEE, se révèlent en grande partie alimentées par des considérations politiques. Mais l'on ne peut s'empêcher de relever le paradoxe du début des années 1980, où le climat économique et politique des relations Est-Ouest s'est fortement détérioré, alors que les relations inter-allemandes connaissent une embellie inattendue...Trade between East and West Germany : a protected enclave in East-West trade Only West Germany publishes detailed figures for inter-German trade, and since this is not regarded as external trade, it does not figure in OECD statistics. It has therefore been necessary to transpose the figures in terms of OECD classification, in order to present them as a part of East- West trade, of which they make up no less than 5 - 6 %. While not sizeable in terms of the West German total, intra-German trade alone accounts for half of the GDR's total trade with the West. It enjoys a special status, which dates from after the war, and provides for bilateral clearing, interest-free "swing" credit and preferential treatment by West Germany to sales by the GDR. This ordinance was ratified by the EEC : in trade between East and West Germany, the GDR was therefore unaffected by the community's protective measures. This stable and balanced trade enables the GDR to limit its reliance on Comecon when East- West trade declines ; in addition the GDR receives, in various forms, from West-Germany sufficient currency to pay the interest on its debt with the OECD as a whole. The trade is made up of a relatively small amount of machinery and equipment and a sizeable quantity of basic materials and semi-manufactures, in both directions ; significant sales of fuels have enabled the GDR to improve its trade balance with West Germany since 1980. To understand this surprising pattern of trade between two industrial countries, one must consider the GDR's overall strategy of foreign trade, particularly with regard to the USSR. Upon examination, the controversies over the preferential treatment accorded to the GDR by West Germany, or the GDR's status vis à vis EEC, turn out to be largely based on political considerations. But one can hardly avoid noting the paradox that, since the beginning of the 1980's, when the economic and political climate of East- West relations has noticeably worsened, relations between East and West Germany have taken an unexpected turn for the better.
- La nouvelle politique agricole polonaise, 1980-1984 - Roza Elisabeth Najder p. 101-130 La situation du blocage de l'agriculture polonaise, de sa crise structurelle et chronique, découle de l'échec de la politique suivie par les dirigeants polonais. Le présent article est centré autour de la nouvelle politique agricole en Pologne, adoptée au cours des années 1980-84. Cette politique se base sur des principes fondamentaux tels que la garantie du droit de propriété et de succession des exploitations privées et le statut durable de l'agriculture privée, l'égalité de tous les secteurs agricoles, la concession politique s'exprimant par l'existence de l'autogestion agricole et la création et la garantie d'un climat de confiance. L'auteur s'intéresse d'abord aux prises de positions officielles en faveur de l'agriculture et notamment du secteur privé, à la mise en œuvre et à l'application d'une série de réformes, de nouvelles lois votées au fur et à mesure par la Diète. La seconde partie de l'article est consacrée à l'analyse des revenus dans l'agriculture. L'auteur y développe les questions suivantes : la rentabilité du secteur étatique, les revenus des agriculteurs privés, notamment les revenus nominaux, la « parité » des revenus des travailleurs du secteur socialisé et non socialisé, et enfin, le problème de la politique des prix d'achat des produits agricoles auprès des agriculteurs privés. La politique en matière de revenus agricoles est loin de rencontrer l'unanimité même au sein des organismes gouvernementaux (le Conseil Économique Consultatif et le Conseil d'Économie Alimentaire). Deux questions sont au centre ^es discussions : les prix d'achat payés par l'État aux agriculteurs et la « parité » des revenus agricoles et non agricoles. La thèse du Conseil Economique Consultatif insiste sur l'effet perturbateur de la hausse des prix d'achat et des revenus agricoles en période de graye'déséquilibre sur le' marché et sur le risque de déclencher la spirale inflationniste, ainsi que sur le danger de la création d'un écart inflationniste dans l'agriculture. Ce point de vue est défendu par d'autres partisans d'une limitation des revenus des agriculteurs privés, qui préconisent l'introduction d'un impôt agricole progressif. Cette position suscite les protestations des autres économistes qui considèrent que la priorité des priorités devrait être accordée à l'accroissement de la production agricole. Presque toute la discussion sur la nouvelle politique agricole polonaise se déroule en tenant compte de l'hypothèse d'un système polonais modifié où les directives administratives sont remplacées par les instruments économiques. En conclusion, l'auteur estime que la chance unique de développer l'agriculture polonaise consiste dans les concessions politiques envers l'agriculture privée, au nom de la priorité absolue à accorder à la production.The new Polish agricultural policy The stagnation in Polish agriculture, and the chronic structural crisis in its organization, are the result of a failure in the policy followed by the Polish authorities. The present article is concerned with the new agricultural policy, which the Polish government embarked upon during the period 1980-1984. This policy is based on certain fundamental principles such as the guaranteed right of ownership and succession of private farms, and the durability of the status of private agriculture, this political concession being expressed in terms of agricultural self-management, and the creation and guarantee of a climate of confidence. The author first looks at official statements favourable to agriculture, notably the private sector, and at the initiation and implementation of a series of reforms, new laws passed as and when necessary by the Diet. The second part of the article is concerned with an analysis of agricultural incomes, and the author examines the following questions : profitability of the state sector, incomes of private farmers, particularly money incomes, the question of parity of income between workers in the socialized and non-socialized sectors, and, finally, the problem of price-policy in respect of purchases of agricultural produce from private producers. Even within the government departments concerned (the Consultative Economic Council, and the Council for Food Supplies) there is far from unanimity of views in the policy on agricultural incomes. Two fundamental questions are involved : purchase prices paid to farmers by the State and "parity" as between agricultural and non- agricultural incomes. The Consultative Economic Council's view is that, in a period of serious disequilibrium, a rise in agricultural prices and incomes must have an unsetting effect on the market, and is likely to set an inflationary spiral in motion ; they likewise fear the creation of an inflationary disequilibrium in agriculture. This view is upheld by other supporters of a policy of limiting the incomes of private farmers, who suggest the introduction of a progressive agricultural tax. This view is opposed by other economists, who hold that the most urgent of all priorities must be an increase in agricultural production. Almost all the discussion on the new agricultural policy centres on proposals for a revised Polish system which would replace administrative directives by economic instruments. The author concludes by expressing the view that the only hope for development in Polish agriculture lies in political concessions to the producers.
- Après Solidarité ? - Alexander J. Matejko p. 131-138 La Pologne est entrée dans une nouvelle phase sous l'impact des tensions croissantes qui se manifestent au sein de l'élite au pouvoir. Sa position vulnérable entre l'Union Soviétique et l'Allemagne lui'offrait certaines chances historiques mais elle impose en même temps aux Polonais un véritable défi. Le principal problème vient de ce que l'économie polonaise est absolument inadaptée aux besoins de la nation et à ses aspirations croissantes. Solidarité a constitué une tentative ambitieuse de mobiliser l'ensemble de la nation en faveur d'une réforme économique. Tant que FU.R.S.S restera une force conservatrice en Europe de l'Est, les Polonais n'ont aucune chance d'acquérir une marge de manœuvre, mais l'exemple positif de la réforme économique hongroise est tentant. Les confrontations entre la nation et le gouvernement ne suffisent pas, à elles seules, à améliorer la situation intérieure et extérieure de la Pologne. Les deux parties devraient faire preuve de beaucoup de bonne volonté pour que de réels progrès soient possibles.After Solidarity ? Poland enters the new stage under the impact of growing tensions inside of the ruling elite. Her vulnerable position between Russia and Germany offers some great historical changes but at the same time imposes upon Poles a formidable challenge. The main weakness is in the Polish economy definitely inadequate to the needs of the nation and its growing aspirations. Solidarity was an ambitious attempt to mobilize the whole nation to a major reform. As long as the USSR remains a major conservative force in Eastern Europe there is not much chance for Poles to acquire a margin for manœuvre, but the positive example of the Hungarian economic reform is much tempting. The confrontations between the nation and the government only by themselves are not enough to improve the internal and external situation of Poland. A good will is much needed on both sides in order to make a real progress.
- La signification de la grève dans le système social yougoslave - Micheline de Felice p. 139-156 Depuis 1958, de 100 à 250 grèves par an sont signalées en Yougoslavie. En théorie ces arrêts de travail sont une hérésie puisque, d'une part, l'abolition du salariat a été proclamée à cette époque et que, d'autre part, de multiples procédures ont été mises en place visant à prévenir et réguler les différends surgissant dans le procès de travail. C'est en invoquant ces raisons que les autorités condamnent la grève comme une action « absurde ». Attribuées en un premier temps ? fort bref il est vrai ? à l'action d'agents hostiles au régime, celles-ci ont ensuite été mises sur le compte d'une incompréhension du système autogestionnaire par les travailleurs grévistes. La quasi totalité des arrêts de travail découle d'un mauvais fonctionnement du système de régulation dont la complexité est telle que des grippages surviennent à moins qu'il ne s'agisse de cas de figure imprévus et imprévisibles. Dans ces conditions, le phénomène apparaît comme un moyen propre à réactiver le système de régulation des rapports dans l'entreprise. De facto il est fort rare qu'une grève ne soit pas suivie d'un règlement rapide du litige qui satisfait les revendications qui l'ont déclenché, partiellement tout au moins. Ainsi l'arrêt de travail constitue un - correctif aux défaillances inévitables du système de régulation institutionnel. A ce titre, au lieu d'être minimisé voire passé sous silence comme une tare honteuse, ne devrait-il pas être considéré comme un élément même de ce système ?Strikes, and their role in the Yugoslav social system Since 1958, some 100-250 strikes have been recorded in Yugoslavia. In theory, these work stoppages are, so to speak, a heresy. On the one hand, during this period the authorities announced the abolition of the wages system, and, on the other, complex procedures had been adopted which were designed either to anticipate, or to settle, disputes which might arise in the course of work. For these reasons, the authorities denounce strikes as "absurd". In the beginning, admittedly over a very short period, strikes were regarded as the work of elements hostile to the regime ; later they were attributed to a lack of understanding of the system of self-management by the strikers. Almost all of these stoppages arise from malfunction of a regulatory system so complex that breakdowns are bound to occur, or else from unforeseen and unforseeable circumstances. In these conditions, the strike can be seen as an instrument for reactivating the regulatory mechanisms which govern relations within the enterprise. Consequently, it is extremely rare for a strike not to be followed by swift settlement of at least some, if not all, of the claims which gave rise to the dispute in the first place. Thus stoppage of work may be regarded as a corrective to the unavoidable imperfections of the system's regulatory mechanism. Viewed from this angle, should the strike not be seen as one of the elements of the system itself, instead of being either played down, or silently ignored as something shameful ?
- La politique soviétique de développement en Asie centrale : réflexions sur les possibilités de l'appliquer aux pays voisins du Moyen-Orient - Alastair McAuley p. 5-30
Revue des livres
- Henri Dunajewski, Roland Granier, Consommation en France et en Pologne - Yves Wagner p. 159-162
- Tadeusz Wyrwa, La résistance polonaise et la politique en Europe - Alexander J. Matejko p. 163-165
- Rita Di Leo, L'economia sovietica tra crisi e riforme (1965-1982) - Paolo A. Brera p. 166-167
- Résumés des articles - p. 169-176
- Sommaire général pour l'année 1984 - p. 177-179