Contenu du sommaire : Quelle place pour la France dans le monde ?
Revue | La revue internationale et stratégique |
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Numéro | no 63, automne 2006 |
Titre du numéro | Quelle place pour la France dans le monde ? |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Eclairages
- La guerre globale contre le terrorisme et ses conséquences pour les relations euro-américaines - J. Eichler p. 7 Le terrorisme représente au XXIe siècle la plus grande menace pour la stabilité mondiale. Si la communauté euro-atlantique s'accorde sur la nécessité d'éradiquer ce terrorisme global, elle ne parvient pas à défendre une stratégie commune. Depuis la guerre en Irak, l'administration américaine a défini la doctrine de la guerre globale soutenant une réponse essentiellement militaire. S'oppose à cette stratégie, une stratégie européenne orientée sur une approche plus politique et diplomatique, remettant alors en cause l'unité du monde occidental. L'intervention américaine en Irak a montré ses limites. Loin de son objectif initial, elle a donné une impulsion nouvelle à ce terrorisme. Les attentats de Madrid et de Londres ont en effet montré toute la détermination des terroristes à venger tout soutien à cette stratégie américaine.The Global War against Terrorism and its Consequences for the Euro-American RelationsIn the 21st century, terrorism has become the biggest threat towards international stability. While the Euro Atlantic community considers that it is of the utmost importance to eradicate it, it is not able to set up a common strategy. Since the war in Iraq, the administration has developed the Global War on terrorism doctrine, which support military action to fight terrorism. The European countries on the other hand, have developed a strategy to fight terrorism based on political and diplomatic means. The divergence in strategy to fight terrorism puts into question the unity in the Western world. The American military campaign in Iraq has shown its limits. Far from its initial goal, it has given a fresh impetus to terrorism. The terrorist attacks in Madrid and London has revealed the determination of those terrorist groups to punish the countries that supported the military action in Iraq.
- Réorganisations régionales en Asie orientale : le facteur chinois - S. Boisseau du Rocher p. 19 Utilisant l'affaiblissement de l'ASEAN en Asie orientale, après la crise économique de 1997, et son isolement international après l'admission de Myanmar, la Chine se place de plus en plus comme le leader régional incontesté, au détriment du Japon. Véritable « locomotive économique » et puissance politique du Conseil de sécurité, la Chine a su se servir des enceintes régionales pour créer un rapprochement pacifique avec ses voisins, tout en réussissant à évincer des discussions les sujets épineux tels que Taiwan ou la question des îles Spratleys. La montée en puissance de la Chine ne semble pas alerter les États-Unis alors qu'elle s'affirme comme une puissance responsable et essentielle dans les négociations avec la Corée du Nord et qu'il est possible que la région s'autonomise à terme, vis-à-vis de Washington.Regional Reorganization in Eastern Asia : The Chinese DeterminantASEAN was weakened by the economic crisis in Far East Asia, in 1997, and internationally isolated when it admitted Myanmar. As a result, China has established itself as the indisputable regional leader, at the expense of Japan. As it is not only a permanent member of the Security Council, but also a major economic power, China has used different regional forums to create a rapprochement with its neighbours. On the other hand, China has been able to avoid discussion with its neighbours on sensitive issues like Taiwan or the Spratleys islands. China's rise to power does not seem to worry the United States, while China positions itself as a responsible power and an essential player in the negotiations with North Korea. It is possible that in the long term, East Asia will become more independent from Washington.
- Vers la stabilité stratégique en Asie du Sud - S. Gregory p. 31 L'analyse de la stabilité stratégique en Asie du Sud (Inde et Pakistan) a été menée à travers le prisme des relations bipolaires entre les États-Unis et l'URSS. L'introduction de facteurs non strictement politico-militaires (géopolitique, politique intérieure, religion...) et le changement de contexte remettent en cause l'application de l'analyse et des solutions utilisées lors de la guerre froide concernant la stabilité ente les États-Unis et de l'Union soviétique. En effet, l'Inde et le Pakistan ne sont pas des superpuissances et ne maîtrisent pas leurs zones de sécurité. Leurs relations sont de plus caractérisées par des asymétries. Dès lors, les alternatives passeraient par la manipulation de la menace (dissuasion nucléaire), la gestion du commandement nucléaire, le contrôle des armes et des mesures pour établir la confiance.Towards Strategic Stability in South AsiaAnalysis of strategic stability in South Asia has been predominantly viewed through the bipolar Cold War prism of US-Soviet relations and has thus been insufficiently cognisant of the specificities of nuclear dynamics in South Asia. This paper argues that security analysis in South Asia needs to give attention to the economic, political and social factors which condition the core politico-military relationship as well as to that relationship itself. It argues further that nuclear dynamics in South Asia, characterised by asymmetries, may not play out as Cold War models would predict and consequently that there is a need for an agenda for the promotion of strategic stability which reflects the distinct dynamics of nuclear rivalry in South Asia (deterrence, command and control and arms control and confidence-building measures).
- Inde-Pakistan : les vertus de la dissuasion nucléaire - P. Drouhaud p. 43 Dès lors qu'un État, poussé par le sentiment national, ou par la volonté de s'affirmer comme une puissance régionale, développe un arsenal nucléaire, une réaction en chaîne est à craindre. Les États voisins se sentent menacés, soit, tout simplement, par l'éventualité d'un conflit militaire, soit par une perte de vitesse sur l'échiquier régional. L'Inde et le Pakistan, qui sont deux « nouvelles » puissances nucléaires, en quête de reconnaissance sur la scène internationale, ne sont pas signataires du Traité de non-prolifération de l'armement nucléaire. S'il est évidemment dans l'intérêt de la communauté internationale de limiter la prolifération, les partisans de la « dissuasion » considèrent que l'arme nucléaire permet de stabiliser les relations entre ces deux États, qui se tiennent ainsi mutuellement en respect.India-Pakistan : Virtues of Nuclear DissuasionWhenever a state, pushed by nationalism, eager to become a “regional power” status, develops nuclear weapons, a chain reaction is feared. Neighbouring states feel threatened by a possible military aggression, or simply by a loss at influence as a player in the region. Neither India and Pakistan, both “new” nuclear powers and seeking for recognition from the international community, have not signed the nuclear Non-Proliferation Treaty. If it is the interest of the international community to limit the proliferation of the nuclear weapons, the ones for nuclear deterrent consider that the nuclear weapons allow both states to maintain stable relations and respect each other.
- La guerre globale contre le terrorisme et ses conséquences pour les relations euro-américaines - J. Eichler p. 7
Dossier : quelle place pour la France dans le monde ?
- La place de la France dans le monde : un défi permanent - Ph. Faure p. 57
- Les défis de la diplomatie française - H. Védrine p. 65
Une puissance militaire et stratégique essentielle
- Un force stratégique repensée et une puissance économique essentielles face à un ordre mondial menacé - F. Géré p. 71
- Contribution de l'industrie de défense au rôle de la France dans le monde - Amiral (c.r.) J. Betermier p. 75
- Le redéploiement de la puissance militaire et stratégique dans un monde en mutation - A. Ould-Abdallah p. 81
- La France, puissance stratégique et militaire dans et grâce à l'Europe - J. de Ponton d'Amécourt p. 87
- Les atouts de la puissance militaire française - G. Teissier p. 91
Le patriotisme économique : illusions et réalités
- Le retard de la France en matière d'intelligence économique - B. Carayon p. 97
- Le protectionnisme financier n'est pas le bon patriotisme économique - Ph. Manière p. 101
- Patriotisme économique ou plutôt intelligence économique ? - P. Méhaignerie p. 105
- Maîtriser l'avenir en rétablissant de véritables politiques économiques - A. Montebourg p. 107
- L'illusion du patriotisme économique dans une économie globalisée - D. Plihon p. 109
L'enjeu majeur de l'innovation technologique
- La place de la France dans la recherche et l'innovation technologique - M. Ferrier p. 113
- Le pouvoir politique face à la crise de la recherche scientifique - M. Lejeune p. 117
- Le soutien à l'innovation technologique implique un renforcement de la recherche - B. Monthubert p. 123
- Les apports de la normalisation à l'innovation - O. Peyrat p. 127
Le défi de l'attractivité territoriale
- Optimiser nos atouts et développer les pôles de compétitivité - S. Bellanger p. 133
- L'attractivité du réseau ferré français - L. Gallois p. 137
- Attirer et retenir l'activité économique - J.-Y. Hugon p. 143
Ombres et lumières de l'image de la France
- L'Etat et la mise en valeur de l'image de la France - J. Chartier p. 149
- L'image de la France aux Etats-Unis - P. Gallis p. 155
- L'alliance française : un facteur de rayonnement de la culture française - J.-P. de Launoit p. 161
- L'image de la France dans le monde arabe - M. Souag p. 165
- L'image de la France dans la presse étrangère - Ph. Thureau-Dangin p. 169
La capacité d'influence : un axe structurant
- Réduire le fossé entre la société française et ses institutions : une nécessité pour restaurer l'influence de la France - M.-H. Aubert p. 173
- Réanimer les grands réseaux de l'influence française - R. Bachelot-Narquin p. 177
- La capacité d'influence de la France, miroir de son déclin présent et de sa future modernisation - N. Baverez p. 179
- Rattraper le retard français en matière d'information internationale - U. Gosset p. 185
- Des organisations non gouvernementales influentes dans le débat public et la négociation internationale - H. Rouillé d'Orfeuil p. 191
- La place de la France à Bruxelles, reflet de son influence dans le monde - P. Sellat p. 195