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Revue Revue d'économie financière Mir@bel
Numéro no 5-6, juin-septembre 1988
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet

Sélection d'articles

  • La globalisation des marchés de capitaux - Haberer J.Y. p. 14-21 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Apparu dans les années soixante-dix, épanoui dans les années quatre-vingt, le marché global des capitaux fait se rencontrer, sur l'ensemble des marchés, toutes les formes de capacité et de besoin de financements. Il n'est pas né de décisions gouvernementales, mais de la pression des besoins et de l'optimisation de la concurrence, grâce à l'accélération technologique de l'information, aux innovations financières, à la déréglementation, etc. Ses acteurs permanents : environ cent banques internationales, deux cents grands investisseurs internationaux, trois cents multinationales industrielles et commerciales, et les grandes signatures de quelques dizaines d'États et d'organisations internationales. Les ordres de grandeurs des transactions s'expriment en centaines de milliards de dollars. L'opinion des quelques dizaines de milliers d'opérateurs peut faire la crise globale de ce marché global, à l'égard duquel le rôle des banques centrales est devenu marginal. Hors FMI, les pays industriels se sont dotés d'un système financier dépourvu de toute autorité centrale.
    The global financial market Sprung up in the seventies, blossoming in the eighties, the global financial market acts so that all forms of financing capacities and needs meet together, on all markets. It is not the outcome of governmental decisions, but of the pressures of the needs and the competition optimisation, through the technological speeding up of information and communication, financial innovations, deregulation, market intermediation. Its permanent participants : about one hundred international banks, two hundred great international investors, three hundred industrial and commercial multinationals, and some dozens of States and international organizations labels. The orders of magnitude of the transactions are of several hundred billions dollars. The views of several ten thousands operators may plunge this market into a global crisis, and the role of the central banks is becoming marginal. Thus, with the exception of IMF, the industrial countries have built up a financial system deprived of any central authority. This new fact is worth thinking about.
  • Turbulence financière et crise des politiques monétaires - Pollin J.P. p. 22-31 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Cet article tente de décrire et d'interpréter les déconvenues subies par les politiques de normes monétaires. On montre tout d'abord que bon nombre de banques centrales ont été incapables, dans un passé récent, de fixer et de faire respecter leurs objectifs de croissance de la masse monétaire. Ceci s'explique sans doute par la rupture des relations empiriques entre les agrégats monétaires et les objectifs de politique économique, dans un contexte d'innovations financières et de déréglementation. Mais on tente aussi de démontrer que ces difficultés sont le résultat d'une analyse insuffisante de l'intégration : dans la théorie monétaire post-keynésienne, l'incidence des contraintes financières sur la dynamique du système est mal étudiée ou ignorée. On conclut que les politiques de normes monétaires comportent aujourd'hui plus d'inconvénients que d'avantages.
    On the crisis of monetary policies The purpose of this article is to point out and to explain the difficulties encountered by many central banks with their targeting strategies. In a recent past, monetary authorities of the main industrial countries were unable to define manageable targets for their monetary agregates. This is due obviously to the instability of the empirical relationships between the monetary agregate and the ultimate objectives of monetary policy, within a context of financial innovations and deregulation. But one can argue that this is due also to some misunderstanding of the interaction between the real and financial actors of the economy : post-keynesian monetary theory didn't analyse with sufficient attention the impact of financial constraint on the dynamics of the economic system. We conclude that monetary targeting seems to be now of doubtful relevance for economic policy.
  • Prix des actifs financiers et équilibre des portefeuilles mondiaux - Artus P. p. 33-43 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Après avoir résumé les évolutions financières des années quatre-vingt et en avoir présenté quelques explications théoriques, on essaie de comprendre les modifications successives de l'équilibre de portefeuille mondial en se basant sur la comparaison des taux de rendement des actifs disponibles dans les différentes devises. Ceci permet d'évaluer l'ampleur des déséquilibres financiers, de mesurer la taille de la bulle qui est apparue sur le marché des actions, d'analyser le degré de substituabilité entre devises et de mobilité des capitaux. On tente ensuite d'imaginer les évolutions futures.
    Financial assets prices of the Industrial business After a survey of the financial trends observed in the eighties and a discussion of some theoretical explanations about these, the paper tries to understand the successive changes of the global portfolio changes, with the help of a comparison of the rates of return of available assets, libelled in different currencies. This approach permits to assess the depth of financial desequelibria, to measure the greatness of the bubble which appears on the stock market, and to analyse the extent of the substituability between currencies and of the capital volatility. Finally, the future trends are conjonctured.
  • Evolution comparée des systèmes de financement: R.F.A., Royaume-Uni et Japon - Straus A. p. 44-66 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Les commentaires concernant la récente explosion des marchés financiers comportent souvent des jugements favorables, notamment sur l'impact économique de cette transformation des modes de financement. On considère la plupart du temps que le développement des marchés permet une meilleure efficience de l'allocation des ressources financières. Mais l'étude de l'évolution comparée des modes de financement des entreprises au Royaume-Uni, en Allemagne et au Japon depuis la Seconde Guerre mondiale conduit à nuancer fortement cette opinion. Dans la période de forte croissance, les remarquables performances de l'économie japonaise — et dans une moindre mesure allemande — se sont largement appuyées sur le crédit bancaire, tandis qu'à l'inverse, l'économie britannique — où la finance externe est traditionnellement dominée par les marchés — n'a pu sortir de la stagnation et d'un déclin déjà amorcé avant la guerre. À partir des années soixante-dix, la rapide expansion des marchés financiers ne semble pas avoir profondément bouleversé la hiérarchie des performances économiques des trois pays.
    Financing systems comparative trend : RFA, UK and Japan Comments on the recent burst of capital markets often include some favourable judgements, in particular on the economic effect of the transformation of the funding methods. Most of the time, the market development is viewed as propitious for a greater efficiency in the financial resources allocation. But a comparative study of the trends in the funding methods of businesses in UK, RFA and Japan since World war II induces to modify a bit this opinion. In the postwar strong growth era, the noteworthy performance of the Japanese economy, and in a lower degree of the German one, rested mainly on bank credit. Conversely, the British economy — where external funding is traditionally supplied by the markets — was not able to break out of stagnation and of prewar demise. Since the seventies, the ranking of the economic performance of the three countries does not seem to have been seriously overturned by the fast development of capital markets.
  • La signification industrielle de la mutation financière - Gonenc R. p. 67-84 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Les transformations financières des années quatre-vingt ont affecté de manière importante le secteur des entreprises et en particulier leurs comportements d'investissement. Leur coût du capital se détermine désormais dans des marchés financiers déréglementés et plus concurrentiels, et l'utilisation de nouveaux instruments de financement rend leur structure de capital plus flexible — mais aussi plus instable. La substitution des titres de crédit émis sur un grand marché aux crédits bancaires bilatéraux engendre des relations plus distantes et une information plus standardisée entre entreprises et créditeurs. Cela facilite les comportements de désengagement (de « sortie ») et une plus grande rotation des investisseurs dans les entreprises. En même temps, le développement de nouvelles compétences, de nouveaux métiers, et de nouvelles capacités d'investissement dans le secteur d'intermédiation financière favorise des mécanismes d'information plus approfondie et des relations de partenariat actif (de « voix ») entre les entreprises et certains de leurs investisseurs/créditeurs.
    Industrial meaning of the financial revolution The financial changes of the eighties have significally affected the business sector and, in particular, its investment behaviour. Their cost of capital is now computed on deregulated and more competitive financial markets, and the use of new financing instruments give more flexibility, but also more versatility, to their financing structure. The substitution of bilateral loans for debt claims issued on a big market generates more distant relationship and more standardised information between business and creditors. This facilitates some behaviour of disinvolvement ("exit") and a greater turnover of investors in business. In the same time, the development of new skill, jobs and investment capacities in the financial intermediation industry contributes to a more deepening information mechanisms and the rise of active partnerships ("voice") between enterprises and some of their investors/creditors. .
  • Les outils modernes de gestion et le Krach boursier d'octobre 1987 - Jacquillat B. p. 85-95 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Beaucoup d'explications ont été données sur l'ampleur et la brutalité de la crise boursière d'octobre 1987. À partir de données boursières exclusivement françaises, nous centrons ici notre analyse sur la théorie du risque. Plusieurs facteurs permettent d'expliquer le krach boursier : dès août 1987, les analystes financiers avaient révisé à la baisse les prévisions de croissance à court et moyen terme des bénéfices des sociétés françaises de manière significative. Au niveau qu'il avait atteint, le marché était devenu très risqué ; la prime de risque et l'écart entre les taux de rentabilité actuarielle des actions et des obligations étaient à leurs niveaux historiquement les plus bas. Les simulations actuarielles montrent le potentiel important de baisse que pouvait entraîner toute modification, même faible, des exigences de rendement et la reconstitution de la prime de risque. Ces différents paramètres sont enfin intégrés dans un modèle d'asset mix optimal actions/obligations.
    Modem portfolio management tools and the October 1987 stock market crash Numerous explanations to the october stock market crash have been proposed. The analysis, essentially based on French data, is centered on the theory of risk. As soon as august 1987, financial analysts had revised significantly downwards their expectations as far as short and medium term earnings growth of French companies were concerned. The market had become very risky : the risk premium and the spread between the stocks and bonds expected return were at their lowest levels since ten years. Actuarial simulations show that the downside potential of the market due to a slight reconstitution of the market risk premium or the spread was enormous. Finally these parameters are integrated in an optimal asset mix model between stocks and cash.
  • La politique de placements financiers des entreprises industrielles - Fried M., Gaudry O. p. 96-111 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    La montée depuis 1979 des placements financiers des entreprises industrielles, significative depuis 1982, s'est amplifiée depuis. Mais contrairement aux idées reçues, ce comportement nouveau ne concerne qu'une minorité d'entreprises de toutes tailles : une sur quatre environ. La conjonction de l'amélioration des situations financières et des possibilités nouvelles offertes par l'environnement financier semble avoir joué un rôle important en donnant la possibilité aux gestionnaires de trésorerie de trouver des emplois rémunérateurs, peu risqués et liquides, aux encaisses des entreprises. Cependant ce constat ne suffit pas à expliquer la tendance observée : pour la minorité des entreprises qui portent cette évolution, la montée des placements financiers a été de pair avec celle des encaisses (y compris ces placements), alors que l'encaisse des entreprises qui n'ont pas — ou peu — de placements financiers est restée stable. Ainsi, il faut dépasser une analyse trop globale des politiques de placements financiers pour montrer comment elles renvoient à des situations particulières.
    The financial Investments policy of Industrial businesses The rise of the financial investments of industrial businesses since 1979, and mainly since 1982, has risen faster. But against common views, this new behaviour concerned only few enterprises (one out of four), of all sizes. The combination of improved financial situations and new opportunities supplied by the financial environment seems to have played an important role, offering a possibility to cash managers to give some lucrative, riskless and liquid outlets for the cash balances of the enterprises. This fact, however, does not suffice to explain the historical trends : for the few corporations leading the evolution, the rise of the financial investments was parallel to the growth of the cash balances (including these financial investments), while the cash balances of the enterprises which have not made, even few, financial investments were stagnant. Thus, one must go beyond a too general approach to financial investments policies to show how they applied to particular conditions.
  • Arbitrage entre croissance interne et externe en France - Pene D. p. 112-122 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Selon certains, la France aurait pris un retard important vis-à-vis de ses concurrents en matière d'investissements productifs au profit d'investissements financiers excessifs. En fait, l'évolution a été plus complexe. On a assisté depuis quinze ans à une diminution sensible de l'investissement sous l'égide de l'État, à une baisse de celui à forte intensité capitalistique, ainsi qu'à une réduction de celui du bâtiment et de la construction. Mais l'investissement en biens d'équipement durable s'est maintenu à un niveau élevé, surtout en comparaison avec nos principaux concurrents. L'explosion de l'investissement financier aurait correspondu à une situation exceptionnelle et temporaire. Quant à la croissance externe, loin d'handicaper l'investissement direct, elle en serait une condition indispensable en permettant le nécessaire redéploiement des entreprises françaises et le rattrapage du retard pris au début des années quatre-vingt. On aurait donc beaucoup plus assisté à une « révolution » de l'investissement et à un assainissement accompagnés d'inévitables secousses qu'à une réduction, surtout de l'investissement de compétitivité.
    Trade-off between Internal and external growth In France Some people say, that over the next fifteen years, France didn't make enough productive investments and made too many financial ones. We want to show that things weren't so simple. In fact, investments under State's control decreased, as well as capital intensive investments and investments in buildings and contracts. But investments in durable productive goods kept up. The sharp increase in financial investments was due to an exceptional combination of factors and seems to have been temporary. About mergers and acquisitions, they don't weaken trench economy, but seem, on the contrary, to be a necessary condition to an efficient revival of direct investment as well as to make up for lost time in the beginning of the eighties. In fact, there was more a kind of sound "revolution" in investment practices, causing quite normally disturbances, than a reduction in investments, especially in productive ones.
  • Fenêtre sur les O.P.A. - Moussa P., Merle C., Stoclin H., Walrafen T., Jonchère F. p. 130-150 avec résumé avec indexation
    L'expérience américaine: l'essor des O.P.A. et L.B.O. finances par la dette. L'expérience allemande: les raisons de l'absence d'O.P.A.. (Graphique, Statistiques).
  • Analyse du Krach: le rétroviseur embué - Cicurel M. p. 154-159 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Six mois après le krach d'octobre, le consensus sur le mécanisme de la crise boursière, et donc sur les pronostics, est loin d'être établi. Aucun des paramètres de la crise, qu'il soit économique (les déficits jumeaux américains), monétaire (le comportement du dollar et la rupture des accords du Louvre), financier (la remontée des taux longs), ou instrumental (les nouveaux instruments financiers) ne devait fatalement la provoquer. Aujourd'hui, tous ces paramètres reproduisent à l'identique l'équation de la crise, tandis que les marchés se portent bien. La preuve est à nouveau faite que les critères habituels du diagnostic et du pronostic boursiers ne sont pas suffisamment pertinents. Un domaine d'étude sur les mécanismes endogènes de la « sphère financière » reste à défricher presque complètement.
    An analysis ot the crash : the misted rear-view mirror Six months after the crash of october, no consensus has emerged on the mechanics of the crash of the stock market and thus on predictions. Amongst the determinants of the crash, economic (the twin U.S. deficits), monetary (the dollar behavior and the break down of the Louvre Agreement), financial (the recovery of long term rates of interest), or instrumental (the new financial instruments), none must be considered to have provoked the crisis. All these determinants reproduces today exactly the pattern they showed at the time of the crisis, but the market are well-behaved. We have again the proof that the relevance of the usual criteria of stock market diagnosis and forecasting remains inadequate. The endogeneous mechanics of the "financial sphera" stand as a field who remains almost completely to explore.
  • Les conséquences macro-économiques et financières du Krach - Cheval J. p. 160-171 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Le krach boursier est intervenu en plein boom de l'activité mondiale, qui n'a exclu presque aucun pays. Ce mouvement de croissance a été particulièrement élevé au Japon, au Royaume-Uni et aux USA. À l'origine de ce dynamisme, deux facteurs essentiels : les effets positifs de l'effondrement du prix du pétrole et les conséquences de l'accord du Louvre. Cette dynamique ne peut être brisée à court terme car l'inertie de l'économie réelle est une donnée fondamentale. Ce fait est conforté par la faiblesse de « l'effet patrimoine » et par le caractère accommodant des politiques monétaires menées depuis le krach. Le sentier est très étroit entre la « sortie idéale » (évolution présente) et le scénario repoussoir (récession américaine). Si les effets du krach sur la sphère réelle ne sont paradoxalement pas significatifs, ses conséquences sur la sphère financière illustrent en tout cas une « surcapacité d'intermédiation financière ».
    The macro-economlc and financial consequences of the crash The stock market's crash occured in the boom of global activity, boom which was obvious in almost all countries. This growth's movement was specially strong in Japan, UK and USA. Two main factors generated this dynamism : the positive effects of the slump of oil prices and the outcome of the Louvre Agreement. This dynamics cannot be broken in the short term, because, unlike the financial events, the inertia of the real economy is a basic fact. This fact is strengthened by the weakness of the "wealth effect", even in the USA, and by the accomodating character of the monetary policies since the crash. The way is very narrow between the "ideal exit" (current trend) ans the set-off scenario (US recession). While the effects of the crash on real sphera are paradoxically not significant, the consequences for the financial sphera show, in any case, a "financial intermediation overcapacity" and prompt the professionnals to make some rationalization efforts.
  • Variables patrimoniales dans les décisions d'investissement et de consommation - Artus P. p. 172-189 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    On rappelle le contenu des différentes théories qui font apparaître un lien entre variables patrimoniales et décisions réelles : cycle de vie, modèle de substitution intertemporelle, neutralité ricardienne en ce qui concerne la consommation ; lien entre structure de bilan, endettement et accumulation de capital, effets de profitabilité et q de Tobin, en ce qui concerne l'investissement. On fait ensuite le bilan des travaux économétriques français et étrangers qui permettent de valider ou non les modèles théoriques et d'apprécier l'intensité des liens entre variations de richesse et décisions réelles.
    Investment and consumption choices and wealth variables The content of the different theories which shows a link between wealth variables and actual choices is recalled : life cycle, intertemporal substitution, ricardian neutrality, for consumption ; debt-equity ratio, new equity issues and indebtness, profitability effects and Tobin's q, for investment. Then, we assess the trench and foreign econometric works which may be used to confirm the theorical models and to evaluate the intensity of the links between wealth variables and actual choices.
  • Investissement et contrainte financière - Maarek G. p. 190-199 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    L'économétrie classique échoue en général à révéler un lien de causabilité entre taux d'endettement et dépenses d'investissement, contredisant en cela l'intuition des praticiens de la banque et de l'entreprise. Une approche différente est proposée, qui fait s'exprimer la « contrainte financière » non dans le taux d'endettement, mais dans une condition portant sur la dynamique de la dette : en régime permanent, le taux d'intérêt doit être supérieur au taux de croissance de la dette ou encore le « solde financier » des agents endettés, différence entre les emprunts nouveaux et le service de la dette, doit être négatif. Or cette règle de l'orthodoxie financière a pu être constamment déjouée pendant les années soixante et soixante-dix, grâce à l'administration des marchés et à la dérive inflationniste. À nouveau en vigueur au début de la décennie quatre-vingt, elle a obligé les débiteurs à un effet d'austérité qui a porté prioritairement sur leurs dépenses d'investissement.
    Investment and financial restraint Typically, conventional econometrics fails to highlight a causal link between debt ratios and investment expenditures, against the intuition of banks and firms practicians. A different approach is proposed here. The "financial restraint" is not incorporated in the debt ratios, but in an hypothesis about the indebtness dynamics : in permanent regulation, the rate of interest must be larger than the debt growth rate. In other terms, the "financial balance" of indebted agents, i.e. the difference between the new borrowing and the debt service, must be negative. This rule of financial orthodoxy has been constantly frustrated in the sixties and the seventies, through the markets management and the inflation drift. In force again in the early eighties, this role forced the debtors to a restrictive effort, mainly on their investment expenditures. The study of the trench industry accounts and the recent trends of the developing countries gives some plausibility to that thesis.
  • Le secteur du logement et son financement: après le Krach boursier - Lefebvre B., Mouillart M. p. 200-211 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Quels seront les effets du krach boursier d'octobre 1987 sur le secteur de la construction du logement ? Pendant plus de dix ans, son niveau n'avait cessé de se réduire, pour se redresser en 1987. L'analyse des causes de son expansion entre 1954 et 1975 souligne l'importance du rôle joué par l'État tant du point de vue de l'organisation des circuits de financement que des moyens budgétaires mis à sa disposition. La réforme du financement du logement de 1977 marque la volonté de l'État de se désengager et de laisser le marché fonctionner librement. De ce fait, le secteur est de plus en plus exposé au jeu des fluctuations économiques et monétaires. Les perturbations financières et monétaires de ces derniers mois risquent donc d'enrayer la reprise de la construction.
    The housing sector and Its financing after the crash What about the results of the financial crash in last october on the housing building sector ? For over ten years, the level of housing building never has stopped decreasing. Nevertheless in 1987, it has straighten up. First, we have analysed the reasons of its growth between 1954 and 1975, to emphasize the part played by the State to organize the financial channels and to ensure the sector of adequate financial resources. The reform of the housing financing in 1977 is a turning point. The government tries to free itself from the sector and wishes that the market operates freely. So this sector is more and more exposed to the monetary and economic fluctuations. In this case, financial disturbances of the last months risk to stop the renewal of activity observed during 1987.
  • Développement du crédit à la consommation et économie réelle - Pecha J., Sicsic P. p. 212-223 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    L'ampleur du développement récent des crédits à la consommation rend cruciale l'évaluation de leur impact sur la consommation des ménages. Des accélérations de l'encours de crédits ont déjà été observées dans le passé. Mais jamais leurs variations, qui constituent les ressources nettes supplémentaires des ménages, n'ont atteint un tel niveau. La chronologie des mesures d'encadrement spécifiques tend à montrer que les ménages ont jusqu'à présent été contraints sur leur demande de crédits, et qu'ils se sont donc endettés à hauteur de ce que les banques étaient disposées à leur prêter. Voyant leurs ressources accrues par rapport à leur seul revenu les ménages ont ainsi augmenté leur consommation, ce qui s'est traduit par une baisse du taux d'épargne. Le ralentissement observé en 1987 sur l'encours de crédits a provoqué un rétrécissement de l'écart entre la croissance du revenu et la croissance de l'ensemble des ressources (revenu et variations des crédits à la consommation).
    Consumer credit development and real economy The amplitude of the recent rise in consumption loans renders the evaluation of their impact on household crucial. Accelerations of credit outstanding had already been observed. But a rise of such a magnitude in the variations, which are the net additionnal household resources, has never occured. The chronology of specific credit ceiling tends to show that, up until now, households have been constrained in their demand for loans. Therefore they have borrowed as much as banks have been disposed, to lend. Thus, households which have seen their resources grow more rapidly than their income, have increased their consumption. This fact has resulted in a lowering in the saving ratio. The slow down in the credit outstanding, observed in 1987, provoked a narro-
  • Les marchés à terme sont-ils déstabilisateurs? - Levasseur M., Chrissos J., Sick Choe H. p. 224-237 avec résumé avec indexation
    Les marchés à terme permettent aux agents économiques de transférer leurs risques et de communiquer partiellement leurs informations. Leur contribution, à un cout inférieur à celui des autres marchés, permet à l'ensemble du système financier d'etre plus liquide.
  • Réflexion sur les nouveaux instruments financiers et les marchés à terme - Deguen D. p. 238-243 avec résumé avec indexation
    Interview de Daniel Deguen sur les conséquences des innovations financières.
  • Nouveaux risques, nouveaux enjeux pour les autorités - Meunier F. p. 244-255 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Si la secousse boursière d'octobre 1987 explique l'effort actuel des autorités en matière de réglementation financière, comment et dans quels domaines doit-il être appliqué ? Pour y répondre, nous examinons d'abord la nature des mutations financières des dernières années : Une large part du mouvement de déréglementation correspond à des innovations techniques de fond, qu'il serait futile de vouloir empêcher. Mais ces évolutions font en retour apparaître des risques de nouvelle nature, qui résultent, comme pour l'industrie des assurances, de cas bien connus où des marchés concurrentiels ne sont pas capables de répartir au mieux le risque entre les agents. L'intervention publique est alors investie de nouvelles responsabilités. La définition de contraintes prudentielles est souvent l'outil le plus adapté. Mais elle n'est qu'un moyen parmi d'autres.
    New risks, new adds for the official authorities As soon as the dust of the October 1987 crash settled down, a new emphasis has been given by authorities on financial re-regulation. But where and how should it be applied ? To adress these issues, the nature of the financial mutations of the past years is examined. As far as they correspond to deeply rooted technical changes, the article stresses the futility of any attempts to repel them by regulation. But these mutations are revealing new aspects of risk, which stem, as it is currently observed in the insurance industry, from the inability of free competitive markets to give a proper answer in every case to the allocation of risk amongst participants. Prudential measures could then be the most relevant instrument for public intervention. But in other cases, a more direct intervention or, on the contrary, the promotion of new financial markets are required.
  • Marché de capitaux: dé-ou re-réglementation - Bruneel D. p. 256-273 avec résumé avec indexation
    La phase d'unification des capitaux au niveau national est caractérisée par un conflit entre la dérèglementation et l'élaboration d'un cadre réglementaire assurant la stabilité du système financier. L'internationalisation des marchés conduit à l'alignement des réglementations nationales sur la moins contraignante d'entre elles.
  • Assurance-dépot et réglementation bancaire - Derme J. p. 274-283 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    L'intensification de la concurrence avec les non-banques, l'élargissement de la gamme des activités bancaires, le marché unique européen et la crise boursière d'octobre 1987 mettent en question l'étendue et le contenu de la réglementation bancaire. Les pouvoirs publics doivent-ils assurer la stabilité financière et, dans l'affirmative, à quel niveau ? Comment structurer la réglementation bancaire et doit-on l'étendre à d'autres secteurs ? L'intégration européenne en matière financière pose-t-elle des problèmes particuliers et, finalement, quels sont les effets de la crise boursière sur le secteur bancaire ? Tendent-ils à renforcer le rôle des pouvoirs publics ? Telles sont les questions que l'auteur examine en développant, au préalable, une analyse des imperfections de marché qui justifient l'intervention des pouvoirs publics. Les principales conclusions de l'analyse sont que les systèmes d'assurance-dépôt mis en place dans plusieurs pays contribuent fort peu à la stabilité financière qui repose essentiellement sur la fonction de prêteur en dernier ressort des banques centrales. Cette fonction est pleinement justifiée mais elle doit s'accompagner de mécanismes de contrôle privé ou public sur les crises pris par les institutions financières.
    Deposit Insurance and banking regulation The increasing competition with non-banks, the entry of banks into new markets, the single European market and the october 1987 stock market crisis raise important issues concerning the scope and content of banking regulation. Are governments responsible for the stability of financial markets and, if yes, at what level ? How to structure banking regulation and should it cover non-banking institutions ? Does European financial integration raise specific issues and, finally, what are the effects of the stock market crisis on the banking sector ? Does it reinforce the need for public intervention ? These are the questions examined by the author who starts by developing an analysis of the market imperfections calling for public support. The major conclusions of the paper are that the deposit insurance systems recently developed by several countries are unlikely to promote stability which is mainly assured by the lender of last resort function of central banks. This function is justified, provided that appropriate private or public mechanisms are put in place to control risk taken by financial institutions.