Contenu du sommaire : Des élites dans l'Espagne des autonomies

L'objectif de ce travail vise à la connaissance des effets de la décentralisation en ce qui concerne les carrières politiques des élites régionales. On y analysera les trajectoires des présidents des Communautés Autonomes en Espagne en prêtant attention aux parcours empruntés initialement. On se demandera quels sont les schémas de carrière (nationaux ou locaux) prédominants et s'il y a des différences selon le niveau de décentralisation et les partis politiques. L'analyse des données met en évidence l'existence de schémas de carrière différents, dans lesquels l'expérience locale et nationale ont une nette tendance à la dissociation et à la création de cursus honorum différents. Dans ce contexte, la consolidation des institutions régionales semble contribuer à l'apparition de carrières politiques différenciées pour les leaders régionaux.

Les caractéristiques de l'élite parlementaire régionale espagnole sont analysées dans cet article selon huit variables démographiques et politiques : âge, sexe, niveau éducatif, continuité (réélection), ancienneté en tant que parlementaire, profession, expérience antérieure dans leur parti politique et expérience antérieure dans des postes supérieurs à l'Administration Publique. Le but de cet article est de montrer comment l'élite parlementaire régional espagnole est devenue professionnelle très rapidement. Les particularités de cette élite ne semblent pas être liées à l'existence de différents niveaux de gouvernement, à la présence de partis régionalistes, à l'existence de systèmes de partis différents du national, à différents types de gouvernements, au niveau économique régional ou à la population.

L'objectif de cet article est de montrer le degré de stabilité des leaders des partis politiques espagnols, et de tenter de déterminer le rôle joué par divers facteurs tels que l'accès du parti au gouvernement (national ou régional), la présence du leader du parti dans le gouvernement, la cohésion interne ou la culture du parti. Pour ce faire, nous avons centré notre analyse sur les leaders des partis politiques espagnols ayant fait preuve, tout au long de leur existence, d'une présence constante au Congrès des députés entre 1977 et 2010. Les résultats ont permis de mettre en évidence l'étroite relation entre la présence du leader au gouvernement (national ou régional) et la durée de son mandat, mais ils montrent aussi, entre autres, que la présence du parti au gouvernement n'est pas associée à une plus longue durée du leader que dans le cas où il fait partie de l'opposition.

Cette étude présente, à partir d'un échantillon représentatif des partis politiques espagnols, les résultats d'une enquête conduite auprès de leurs délégués lors de congrès. On y analyse les profils sociaux de ces derniers de même que leurs profils idéologiques, ainsi que les caractéristiques propres au militantisme.

Dans le cadre du « Nouveau régionalisme » cet article expose un modèle d'« incentive potentiels » en direction des entreprises ayant vocation à soutenir le processus de régionalisation. Nous présentons ici un nouveau modèle analytique qui développe quatre « incentives » essentiels au niveau régional à deux niveaux. Au niveau politique d'abord, les entreprises cherchent à intervenir dans l'agenda politique et les alliances régionales. Au niveau structurel ensuite, elles essayent d'accéder aux services publics décentralisés, aux financements publics, voire même d'obtenir un certain niveau de représentation institutionnelle. On applique ce modèle à quatre organisations catalanes : trois entreprises (Foment del Treball Nacional, la Chambre de Commerce de Barcelone et PIMEC) et un think tank (Cercle d'Economie) et nous essayons de démontrer comment ces « incentives » constituent un déclic pour leur ancrage dans ce processus de régionalisation. Le cas observé concerne les réclamations en faveur d'un aéroport de Barcelone décentralisé et en partie privatisé. La méthodologie mise en œuvre se veut qualitative.

L'article revient sur les élections législatives de 2007 et sur la défaite du candidat socialiste dans une circonscription du nord de Marseille traditionnellement ancrée à gauche. A partir de l'étude d'un quartier d'habitat social, l'auteur s'interroge sur la réalité du divorce qui existerait entre la gauche et ses cités. Les liens entre élus socialistes et électeurs des quartiers populaires semblent se distendre. La participation électorale fluctue et les motivations des habitants à se rendre aux urnes apparaissent relatives. Pourtant, les habitants de la cité étudiée restent attachés au vote socialiste et lorsqu'ils se détournent de la gauche, c'est pour bouder les urnes. Leurs voix ne profitent pas aux autres candidats, contrairement à ce qui peut être observé dans d'autres zones résidentielles de la circonscription.