Contenu du sommaire : Varia
Revue | Travail et emploi |
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Numéro | no 117, janvier-mars 2009 |
Titre du numéro | Varia |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- À la recherche des institutions optimales du marché du travail - Peter Auer p. 7-23 Cet article se penche sur les débats qui entourent la recherche d'institutions optimales de régulation du marché du travail, renforcée par le contexte actuel de crise financière et économique. Différentes théories et courants s'opposent sur l'impact positif ou négatif des institutions qui le régissent sur le fonctionnement du marché du travail. L'article analyse ces profondes divergence d'opinions sur les effets de la législation de la protection de l'emploi, du système des prestations d'assurance-chômage, des programmes de politique active de l'emploi, souvent incriminés de fausser le libre jeu du marché du travail. Il discute ensuite de l'option que représente la flexicurité et de ses conditions de mise en oeuvre, et pose la question de savoir si elle survivra au test de la crise actuelle.The presumed effects of globalisation on the economies and the labour markets of the world have triggered a new interest in the working of institutions in general and in labour market institutions in particular. The stylised facts in this debate seem to be: globalisation introduces more volatility in labour markets, “Rigid” labour market institutions thus become a binding constraint, However, this view, which blames an important part of worker's security for exacerbating labour market and economic problems, is not shared by everyone and the debate on labour market institutions continues unabated. This paper adds to the debate in analysing the relationship between three of the important labour market institutions: 1) employment protection, 2) social protection, in particular unemployment benefits and active labour market policies and 3) the social dialogue. The relationships between these areas of worker's protection are at the core of the labour market institutions debate centred often on the flexibility/security nexus.
- Le rôle des comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail en France : Une analyse empirique - Thomas Coutrot p. 25-38 L'article examine empiriquement, sur données françaises, deux questions : quels sont les déterminants de la présence de représentants des salariés en matière de santé-sécurité (CHSCT, comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail), et quel est l'impact de cette présence sur la santé des salariés. La présence d'un CHSCT dépend notamment de la présence syndicale et du rapport de forces obtenu par les salariés dans l'établissement, ainsi que du niveau des risques liés au travail. La présence d'un CHSCT apparaît associée à une meilleure qualité des politiques de prévention de l'établissement, toutes choses égales par ailleurs, pour les risques chimiques et biologiques mais pas les risques physiques et organisationnels. On n'observe pas de lien entre la présence de CHSCT et la santé des salariés.The contribution of health and safety representatives in reducing occupational hazards has long been a scientific issue, and many empirical studies have documented the influence of workers' representation on prevention policies and occupational health, most but not all of them finding positive and significant effects. This paper relies on a “politics of production” approach, according to which the mechanisms that underlie the effectiveness of employee health and safety representatives are of two kinds : cognitive (“worker knowledge”) and political (“worker power”). The issue formulates 3 sets of hypotheses, namely that 1. workers power at the establishment level is one of the determinant of the presence and activity of Health and Safety Committees in French establishments, 2. occupational hazards are another important determinant, and 3. when they are present, Health, Safety and Work Conditions Committees do have a positive influence on workers health, both by reinforcing firms prevention policies and workers awareness of risks (workers knowledge).
- Restructurations. Mode de gouvernance et régimes de restructuration : Une étude de cas - Florence Lefresne, Catherine Sauviat p. 39-51 À partir d'une approche comparative des restructurations en Europe, menées au sein d'un groupe industriel multinational d'origine française et déclinées dans trois de ses filiales européennes (France, Allemagne et Pologne), cet article interroge la façon dont les choix stratégiques opérés par la direction du groupe au niveau central ont pu être modulés par des formes plus locales de gouvernance au sein des sites considérés et aboutir in fine à des régimes de restructuration spécifiques, tant dans le mode d'anticipation que dans les formes, le rythme et l'ampleur pris par ces opérations. Ces régimes de restructuration portent notamment la marque encore prégnante des contextes institutionnels et du rôle qu'y jouent les représentants des salariés, reproduisant la capacité inégale des acteurs à infléchir les décisions managériales au sein de systèmes de relations professionnelles donnés.On the basis of a case study of a French multinational corporation, we examine the way strategic decisions regarding restructuring made by top managers, have been modulated, on account of local forms of governance, among affiliates located in three countries (France, Germany and Poland). As a result, we identify three restructuring regimes with respect to the anticipation, forms, speed and scale of restructuring. These are still the consequence of specific institutional contexts and of the part played by employee representatives. They bear the mark of the unequal possibility for the latter to modify managerial decisions on account of differences between systems of industrial relations
- Types de fusions-acquisitions et évolution de l'emploi des entreprises restructurées : Illustration à partir de données françaises d'entreprises (2000-2004) - Matthieu Bunel, Richard Duhautois, Lucie Gonzalez p. 53-65 La littérature économique théorique et empirique sur les conséquences des fusions-acquisitions sur l'emploi fait ressortir une très forte hétérogénéité des fusions-acquisitions. La contribution de cet article est essentiellement descriptive et s'appuie sur l'exploitation d'une base de données récemment constituée par l'Insee, Citrus, répertoriant une large part des opérations de fusions-acquisitions ayant eu lieu sur le territoire français entre 2000 et 2004. Cette base, qui mobilise des informations légales et statistiques, identifie près de 3 000 opérations par an. Ces données permettent de décrire la répartition des fusions-acquisitions en fonction de quatre dimensions, déterminantes en termes de conséquences sur l'emploi : le type d'opération ; la taille relative des entreprises bénéficiaires et cédantes ; le caractère intra ou intersectoriel de l'opération ; l'appartenance à un groupe de sociétés des entreprises participant à la fusion-acquisition. Une mesure approchée de l'existence et de l'ordre de grandeur des transferts d'effectifs associés aux transferts d'actifs lors des fusions-acquisitions est également proposée.High heterogeneity of the consequences of Mergers and Acquisitions on employment emerges from theoretical and empirical economic literature. The aim of this paper is mainly descriptive. It is based that occurred on French territory is gathered between 2000 and 2004. In Citrus database, legal and statistical information is available for almost 3,000 Mergers and Acquisitions each year. Using these data, we describe the distribution of Mergers and Acquisitions according to 4 dimensions identified as deciding for employment: type of transaction (absorption, partial divestiture, breaking up of an enterprise, simple sales); relative size of acquiring and acquired companies; industry overlap; being or not a subsidiary company financially controlled by another firm. Moreover we propose an estimate of the magnitude of personnel transfer accompanying the as set transfer.
- Formation continue, salaires et transformations des marchés internes - Pierre Béret p. 67-80 En un quart de siècle, la formation professionnelle continue à l'initiative des employeurs (FPCE) s'est considérablement transformée, aussi bien du point de vue de ses caractéristiques que de ses conséquences salariales. En ne considérant que les 5 années précédant les enquêtes FQP pour 1977, 1985, 1993 et 2003, le taux de formés a explosé, la certification s'est effondrée et les durées ont fondues. De même, les conséquences liées à la conception de la formation comme investissement n'ont plus lieu d'être puisque diplôme et durée des FPCE n'ont plus d'effets allant dans ce sens. L'ancienneté dans la firme, dont l'effet n'était plus significatif en 1993, le redevient en 2003 mais seulement pour les salariés à qui l'entreprise a octroyé une formation continue, bien que cette dernière soit de faible durée (moins de 41 heures pour les trois quarts d'entre eux). Ceci s'explique par les transformations du marché du travail dans les années 1990 et les nouvelles formes organisationnelles qui émergent. Il en découle aussi, en 2003, un statut nouveau des FPCE et des mobilités au sein des marchés internes dont la traduction salariale se renforce.In less than 25 years the employer lead vocational training has faced huge evolutions. This implies not only the characteristics of the trainees but also rate of return of the training. Examining the 4 waves of the French national survey « training, qualification, professions » from 1997 to 2003, one can notice a decreasing number of those gaining a degree, a shortening of the training duration. The training does not seems to follow the classical human capital investment rules. Seniority, which was not significant in 1997 becomes, in the last wave, a key variable, however only for those who gain access to firm based vocational training, even if this training is a short duration spell (less than 40 hours for ¾ of the trainees). This could be explained by the changes on the labour market in the 90's as well as by the changes in work organization. One of the consequence is the evolving role of the training and of the mobility in the internal labour markets in the last period.
- À quelles conditions les salariés adhèrent-ils à un projet de crèche ? - Yvan Barel, Sandrine Frémeaux p. 81-89 L'entrée massive des femmes sur le marché du travail et le développement des couples à deux carrières ont relancé l'intérêt porté aux actions menées par l'entreprise en faveur de la conciliation vie professionnelle – vie personnelle. Parce que l'incidence économique et sociale des mesures d'aide à la conciliation est incertaine, l'objet de la présente étude est de mieux comprendre les perceptions des salariés portant sur un projet d'aide à la conciliation. Une enquête qualitative et quantitative a été menée au sein d'un centre commercial français comprenant près de 650 salariés afin d'évaluer l'adhésion de ces derniers à un projet de cofinancement d'une crèche associative et d'analyser les conditions de réussite d'un service d'aide à la conciliation. Les résultats montrent qu'avant la mise en place d'un tel service, il est pertinent de favoriser le développement de pratiques managériales respectueuses des contraintes personnelles.The wide-scale entrance of women onto the job market and the increasing number of dual-career couples have revived interest in actions that companies can take in favour of reconciling aspects of professional and personal life. Given that the economic and social impact of measures undertaken for conciliation is not certain, the aim of the present study is to understand better the perceptions of employees on projects to aid this conciliation. A qualitative and quantitative survey was done in a French shopping centre having nearly 650 employees in order to evaluate their level of adherence to a project of joint financing of a associative day-care service and to analyse the conditions underlying the success of a service favouring conciliation. The results show that prior to setting up such a project, it is pertinent to encourage the development of management practices that respect personal constraints.
- Danièle Fraboulet, Quand les patrons s'organisent. Stratégies et pratiques de l'Union des industries métallurgiques et minières, 1900-1950 - Odile Join-Lambert p. 91-93
- Régis Boulat, Jean Fourastié, un expert en productivité. La modernisation de la France (années 1930?années 1950) - François Denord p. 93-94