Contenu du sommaire : Politiques de l'eau
Revue | Pôle Sud |
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Numéro | no 35, 2011/2 |
Titre du numéro | Politiques de l'eau |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Thema
- Des transferts de politiques publiques en eaux troubles méditerranéennes. Les arrangements territorialisés de la gestion de l'eau - Gilles Massardier p. 7-20 La question que nous posons sur l'eau est simple : qui gouverne l'eau ? Mais la réponse est difficile : elle interroge la gouvernance : « qui gouverne quand personne ne gouverne ? ». Cependant, si la gestion de l'eau est un des domaines les plus concernés par le mouvement d'internationalisation et de transnationalisation de normes, les niveaux nationaux et infra-nationaux restent pertinents. Nous abordons ici ces enjeux à propos des eaux douces des régions méditerranéennes en comparaison avec d'autres régions européennes : un Sud souvent cité comme exemple (ou contre exemple) d'un enjeu mondial dans un contexte de pénurie et de gestion de « crise » qui serait permanente. Après avoir replacé le débat sur les eaux méditerranéennes dans le contexte du « régime global » de l'eau, cet article plaidera dans un deuxième temps pour une lecture territorialisée des usages des normes « globales » de gestion de l'eau. Dans un troisième temps, il se penchera sur ses « innovations ».
- La directive cadre sur l'eau (DCE) et les pays méditerranéens de l'union européenne : Une simple question de ressources en eau ? - Stéphane Ghiotti p. 21-42 La mise en oeuvre des directives pose des problèmes pour les pays européens (transposition des directives européennes en droit national et infractions au droit communautaire de l'environnement). La dichotomie Nord-Sud ne saurait résumer à elle seule la difficile mise en oeuvre des directives de l'UE, y compris la DCE. Cependant, la question quantitative (« rareté ») et le respect des objectifs environnementaux de la DCE accroissent la vulnérabilité des pays méditerranéens. Un nouveau cadre de gouvernance apparaît pour la gestion des ressources en eau mais il ne semble pas propice à faire émerger les conditions nécessaires pour répondre aux défis de la gestion de l'eau dans l'Union.
- La directive-cadre sur l'eau et ses traductions : que nous apprennent les sites « innovants » ? - Sylvain Barone, Gabrielle Bouleau p. 43-58 La directive-cadre sur l'eau (DCE) de 2000 est susceptible de tant de déclinaisons possibles qu'elle ne prend véritablement forme qu'à travers ses traductions nationales et infra-nationales. Nous nous attachons, dans cet article, à montrer l'ampleur et le double sens de ces traductions à travers, d'une part, les appropriations domestiques de l'opportunité européenne ouverte par la DCE et, d'autre part, l'appropriation européenne de pratiques domestiques permettant à la Commission européenne de donner un sens concret à un texte essentiellement procédural et de trouver des alliés pour son application. Pour cela, nous nous appuyons sur les résultats d'un projet de recherche européen dans le cadre duquel nous avons étudié trois « innovations » de gestion dans le bassin de la Weser (Allemagne), le bassin de Thau (France) et le delta du Brabant (Pays-Bas). Nous nous intéressons tout d'abord à la manière dont la DCE est traduite localement sous la forme d' « innovations » en prêtant une attention particulière aux enjeux liés à ces dispositifs et à leur qualification comme innovations. Puis nous analysons les processus d'enrôlement croisés qui impliquent, autour de ces expériences, les sites « innovants », la Commission européenne, mais aussi les chercheurs.
- Quel est le bon débit de l'eau ? Les régulations territoriales sur les usages de l'eau à l'épreuve de la DCE - Alice Mazeaud p. 59-75 À partir d'une étude comparée entre Poitou-Charentes et les régions méditerranéennes françaises, cet article analyse comment l'objectif du bon état quantitatif fixé par la DCE met à l'épreuve les régulations territoriales sur l'usage des ressources en eau. Comme l'état quantitatif ne peut se mesurer avec des indicateurs standardisés, la DCE engage les acteurs à débattre du bon débit de l'eau et des mesures à prendre pour ajuster les prélèvements à la ressource disponible. Par ailleurs, en dépit de la promotion de l'approche intégrée et de la reconnaissance des besoins du milieu, la gestion quantitative de l'eau reste prise dans les sentiers de dépendance et les jeux politiques du territoire ; notamment, et ce n'est pas un moindre paradoxe, on assiste à une montée en puissance des régions sur la thématique.
- Projets d'aménagement et développement territorial : le cas du périmètre irrigué du Moyen Sebou au Maroc - Zakaria Kadiri, Marcel Kuper, Mostafa Errahj p. 77-96 L'action des pouvoirs publics dans les territoires ruraux du sud est la plus remarquée à travers des projets d'aménagement, masquant des processus de développement territorial plus lents et moins visibles par des acteurs et réseaux sociaux. Nous analysons la rencontre entre un projet étatique d'irrigation, mis en oeuvre dans le cadre du paradigme international de la Gestion Participative de l'Irrigation, et un territoire rural au Maroc, à travers les configurations des acteurs et les enjeux locaux de ses composantes sociales. Nos résultats montrent que le projet d'irrigation porté par les pouvoirs publics s'est progressivement ouvert à d'autres acteurs. Les associations d'irrigants façonnent des règles de gestion, et adaptent le projet technique à leur situation. L'émergence de nouveaux leaders qui se sont distingués par la suite dans le développement local et dans la politique communale, ont occasionné une multiplication de pôles de développement territorial. Cela implique un changement de référentiel dans l'analyse de l'action publique dans les territoires ruraux au Maroc où l'État n'a plus le monopole du savoir technique et où la notabilité cherche à se repositionner, en acquérant de nouvelles compétences techniques.
- Des transferts de politiques publiques en eaux troubles méditerranéennes. Les arrangements territorialisés de la gestion de l'eau - Gilles Massardier p. 7-20
Arena
- « High Risk Activism » : Essai sur le processus de radicalisation violente : (seconde partie) - Xavier Crettiez p. 97-112 Dans le précédent numéro de cette revue, nous avons évoqué les facteurs incitatifs de l'engagement, même si la pertinence de critères objectifs (genrés, éducationnels, économiques) pour penser les raisons de l'engagement radical ne convainc pas toujours l'observateur. On leur a associé les incitations prévisibles à l'engagement militant - incitations matérielles de gains escomptés ou symboliques de reconnaissance sociale possible qui, dans une perspective rationnelle, constituent souvent des ressorts déterminant les investissements même les plus radicaux. Nous avons ensuite posé une réflexion sur les mécanismes cognitifs de la radicalisation qui font intervenir aussi bien les représentations idéologiques et culturelles du conflit, fruit de l'expérience vécue des acteurs, que la co-production d'une socialisation propre, primaire lorsque le milieu familial intervient, secondaire lorsque, plus tard, l'organisation modèle fortement les représentations des militants en son sein.
- Les deux Sénats : mode de scrutin et profil des sénateurs français - Éric Kerrouche, Sylvain Brouard, Elisa Deiss-Helbig, Tinette Schnatterer p. 113-128 Dans le cadre de cet article, nous appliquons la notion d'éligibilité au cas des sénateurs français, en développant deux instruments d'analyse : la composante personnelle qui renvoie aux profils biographiques et socio-économiques des candidats et des élus ; les facteurs institutionnels - comme le mode de scrutin, l'impact des partis politiques. S'agissant du premier aspect, notre point de départ est de déterminer dans quelle mesure les sénateurs méritent l'image qui leur est affublée en étudiant leurs caractéristiques socio-politiques. Dans un second temps, nous nous attacherons à mettre en exergue dans quelle mesure la présence concomitante de deux modes de scrutin - majoritaire à deux tours et proportionnel - a des effets perceptibles sur les profils des sénateurs.
- « High Risk Activism » : Essai sur le processus de radicalisation violente : (seconde partie) - Xavier Crettiez p. 97-112
Chroniques Électorales
- Les élections municipales et autonomiques du 22 mai 2011 en Espagne et en Catalogne - Joan Marcet, Oriol Bartomeus, Emmanuel Négrier p. 130-143 Les élections municipales et autonomiques qui se sont déroulées le 22 mai 2011 en Espagne représentent le plus important succès électoral du Parti Populaire à l'échelle territoriale. Ce papier analyse les données du scrutin, en observant la participation électorale, la répartition territoriale des votes obtenus par chacune des formations politiques, de même que la position de ces élections municipales et autonomiques dans le cycle électoral des vingt dernières années. Après avoir traité des explications globales de ce renversement, il se focalise sur la Catalogne, où seules avaient lieu les élections municipales.
- Les élections locales partielles de mai 2011 en Italie et l'affaiblissement du leadership berlusconien - Hervé Rayner p. 145-155 Cet article se propose de revenir sur les élections locales partielles de mai 2011 en Italie en les envisageant comme une séquence d'un processus d'affaiblissement du leadership berlusconien. Si la victoire du centre gauche s'avère modeste, elle n'en marque pas moins une inversion de tendance et participe d'une refonte des évaluations des acteurs sociaux quant aux rapports de force politiques en général et à la puissance du président du Conseil en particulier.
- Portugal 2011 : une victoire de la droite néolibérale et une défaite de la gauche - André Freire, José Santana-Pereira, Christophe Roux p. 157-166 The present paper analyses the June 5th, 2011, parliamentary elections in Portugal, and begins by introducing the reader to the background of the 2011 national elections: the exercise of power in the XI Legislature, the economic crisis, the Bailout Agreement for Portugal, and the electoral campaign. Then, the 2011 electoral results are described and compared with previous national elections. Overall, the picture displays a strong defeat of the left that paved the way for the most neoliberal government in the Portuguese history. Voters also voted for stability: the right-wing parties declared that they were willing to cooperate (and in fact they formed a coalition government very quickly), whereas the left-wing parties have shown in several occasions that they are unable and unwilling to cooperate.
- Les élections municipales et autonomiques du 22 mai 2011 en Espagne et en Catalogne - Joan Marcet, Oriol Bartomeus, Emmanuel Négrier p. 130-143
Lectures
- Lectures - p. 167-189