Contenu du sommaire : La Colombie
Revue | Problèmes d'Amérique Latine |
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Numéro | No 83, hiver 2011-2012 |
Titre du numéro | La Colombie |
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Dossier
La Colombie
- Alberto Valencia Gutiérrez- Introduction - Alberto Valencia Gutiérrez p. 7
- Brouillage de l'opposition "ami-ennemi" et "banalisation" des pratiques d'atrocité - Daniel Pécaut p. 9 Cet article entend montrer la façon dont les pratiques atroces présentes dans les phénomènes récents de violence en Colombie se sont banalisées, et offre une explication devant ce fait. L'idée est que les faits de violence ne peuvent pas être mis en relation avec une ligne de partage « ami-ennemi », et ne constituent pas plus une forme d'affirmation identitaire d'un secteur de la population contre un autre. Les pratiques atroces sont une façon d'imposer une domination sur la population et d'établir une différence au sein des ressemblances. La réalisation de pratiques atroces comme s'il s'agissait d'actes ordinaires est rendue possible grâce au fait que ces pratiques s'appuient sur un imaginaire de la violence comme destin inévitable dans lequel tant victimes que bourreaux se trouvent inscrits.This article intends to show how the terrible practices present in the recent phenomenon of violence in Colombia have became commonplace and offer an explanation to this fact. The idea is that the facts of violence cannot be related to a dividing line «friend-enemy», and does not constitute a form of identity assertion from a part of the population to another. The atrocious practices are a way of imposing a rule on the population and of establishing a difference within the similarities. The execution of such horrible practices as if there were common acts is made possible because these practices are based on the image of violence as being the inevitable fate in which so much victims and executioners are registered.
- Conflit et contre-révolution en Colombie : une hypothèse - Boris Salazar Trujillo p. 33 Cet article entend défendre l'hypothèse suivante : au lieu d'un conflit armé entre un groupe rebelle et l'État, la guerre irrégulière colombienne a été un long processus de contre-révolution sans révolution. Une fois que s'est terminée la Violencia, l'inertie et la contingence historiques ont élevé la violence organisée à une technologie suprême de domination politique. Dans son développement, la contre-révolution a annihilé les mouvements sociaux et la protestation politique, cela a produit de nouvelles manières d'exercer le pouvoir et de s'approprier des ressources publiques, et a privilégié l'usage de la guerre pour éliminer les ennemis politiques.This article contends that the Colombian irregular war has been a long counterrevolutionary process without a revolution, instead of an armed conflict between a rebel group and the state. Once the Violence was over, both inertia and historical contingency promoted organized violence as the most effective technology of political domination. In its unfolding, counter-revolution annihilated social movements and political protest, generated new power arrangements and ways of predating public resources, and consolidated the use of war as a means of disposing of political enemies.
- Homicide, politique et criminalité en Colombie : 1958-2010 - Alvaro Guzmán Barney p. 49 L'article essaie de démontrer que les caractéristiques du conflit violent ont considérablement changé en Colombie durant les dernières années, en grande partie à cause d'une urbanisation importante de la société. On présentera des graphiques d'homicides et de délits, et on montrera que le conflit politique armé est de moins en moins important, alors que la criminalité qui a un lien très significatif avec l'économie illégale continue, elle, à augmenter. L'État colombien se doit d'affronter les défis de cette criminalité et ses manifestations dans les grandes villes.The article is trying to show that the characteristics of violent conflict in Colombia has considerably changed in the last few years, largely due to a significant urbanization of the society. We will present graphs of homicide and crimes and will show that the armed political conflict is less and less important, while the crime which is highly linked to the illegal economy keeps on increasing. The Colombian state has to face the challenges of crime and its manifestations in major cities.
- Narcotrafic : mutations en politique - Alvaro Camacho Guizado p. 65 Cet article présente un cadre global du développement du narcotrafic depuis ses débuts à la fin des années soixante, avec le commerce de la marijuana dans la Sierra Nevada de Santa Marta dans le nord du pays, jusqu'au moment actuel. L'idée est que le narcotrafic a démontré une immense capacité de mutation pour adapter ses formes d'organisation au changement des conditions de son fonctionnement, comme conséquence des transformations dans les politiques de l'État et la pression des États-Unis. Dans ce contexte, on offre une description détaillée de ce que furent les grands cartels initiaux dirigés par les grands capos, le passage aux « cartelitos », l'alliance entre narcotrafiquants et groupes d'autodéfense qui s'étaient formés pour combattre les guérillas, le lien avec des secteurs politiques régionaux dans ce qu'on appellerait la « parapolitique » pour organiser des alliances électorales et finalement lesdites « bandes criminelles » (BACRIM), comme ultime modalité de leurs formes d'organisation.This article is presenting a comprehensive framework for the development of drug trafficking since its begenning in the late 1960s, with the marijuana trade in the Sierra Nevada de Santa Marta in the north of the country, until today. The idea is that drug trafficking has demonstrated a tremendous capacity to adapt to its forms of organization to change the conditions of its operation, as a consequence of changes in state policies and pressure from the United States. In this context, it provides a detailed description of what the initial big cartels were, led by the great original capos, the move to «cartelitos,» the alliance between drug traffickers and vigilante groups that had been trained to fight the guerrillas, links with regional policy sectors in what was called the «para-politics» to organize electoral alliances, and finally said «criminal gangs» (BACRIM), as the ultimate method of their forms of organization.
- La politique de sécurité démocratique d'Uribe Vélez : éléments pour une analyse critique - Adolfo León Atehortúa Cruz, Diana Marcela Rojas Rivera p. 81 Cet article dresse un bilan de ladite politique de Sécurité démocratique impulsée par le gouvernement du président Alvaro Uribe Vélez pendant ses deux mandats présidentiels (2002-2010). Si l'on reconnaît bien qu'il y a eu des avancées significatives dans des aspects comme la réduction des homicides, les séquestrations, les massacres, les assauts contre les populations et les conditions de sécurité en général, on peut aussi mettre en avant le fait que dans d'autres domaines le bilan n'est pas nécessairement positif. C'est le cas du viol des droits de l'homme de la part des agents de l'État, la situation dans les villes, le démontage relatif des groupes paramilitaires et le déplacement de la population qui continue d'augmenter, entre autres choses. Les guérillas des FARC, malgré les coups très durs portés par le gouvernement, qui les ont obligées à se replier aux fins fonds du pays, elles restent actives et ont changé leurs formes d'action.This article is reporting the aforementioned democratic safety policy encouraged by President Alvaro Uribe Vélez's government during its two terms (2002-2010). Even if we have to admit that there were significant advances in several aspects as the reduction of manslaughters, illegal detentions, massacres, assaults against the population and the safety policy in general, we can also point out the fact that in some other fields, the result is not necessarily positive. That is the case of human rights violation committed by some officials, the situation in the cities, the limited dismantling of the paramilitary groups and the moving of population that keeps on increasing, among other things. The FARC guerrilla warfares remain active, despite the very hard blows striken by the government, which led them to withdraw at the very end of the country.
- Colombie : évolution du conflit armé à partir de l'analyse de la territorialité et des stratégies des FARC (1990-2011) - Camilo Echandía Castilla p. 101 L'article présente la situation des FARC en quatre périodes de leur évolution récente entre 1990 et 2011, mais en mettant en relief la position actuelle où elles se trouvent dans le conflit armé en Colombie, après que se soit terminée la période de la politique de Sécurité démocratique, qui a représenté un changement en faveur de l'état de corrélation des forces existantes dans la dernière décennie du XXe siècle. Tout cela se fait sur la base de documents officiels ou des organisations les plus connues qui font un suivi du conflit armé et sur la base de la propre recherche de l'auteur. Actuellement, les FARC se trouvent dans une situation de repli face à l'offensive de l'État et se sont vues obligées de changer leurs formes d'action, dans une tentative de se maintenir actives dans un scénario qui leur est hostile et marqué par l'incertitude.The article is recounting the situation of the FARC through four periods of their recent evolution from 1990 to 2011, emphasizing their current position in the armed conflict in Colombia, after ends the period of the democratic safety policy, which represented a change in favour of the state of correlation of the existing forces in the last decade of the XXth century. All this is based on official documents or the most famous organizations which realize a follow-up of the armed conflict and on the own research for the author. At the moment, FARC are in a situation of withdrawal facing the offensive of the State and had to change their forms of action, attempting to remain active in a scenario which is hostile to them and uncertain.
Varia
- Démocratie et inégalités : enjeux actuels et perspectives historiques au Pérou - Cécile Lavrard-Meyer p. 119 La forte croissance qu'a connu le Pérou dans les années deux mille a permis de réduire substantiellement la pauvreté, mais pas les inégalités. Ce mal persistant fragilise la démocratie péruvienne et constitue l'enjeu majeur des élections présidentielles de 2011. Le président Humala, fraîchement élu, incarne l'espoir des zones rurales délaissées de profiter elles aussi du dynamisme économique du pays.The strong growth experienced by Peru in the 2000s has allowed substantial reduction of poverty but not inequality. This chronic disease weakens Peruvian democracy and is the major challenge of the 2011 presidential elections. Newly elected President Humala embodies the hope of the neglected rural areas to take advantage of the country's economic dynamism.
- Lecture - p. 135
- Résumés - p. 137
- Resúmenes - p. 139
- Abstracts - p. 141
- Démocratie et inégalités : enjeux actuels et perspectives historiques au Pérou - Cécile Lavrard-Meyer p. 119