Contenu du sommaire : Les périurbains de Paris
Revue | Villes en parallèle |
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Numéro | no 19, juin 1992 |
Titre du numéro | Les périurbains de Paris |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Avant-propos - Francis Beaucire p. 5 A la lumière des analyses produites dans ce numéro de Villes en Parallèle, on peut s'interroger sur trois questions posées par la diffusion de l'urbanisation dans les espaces périphériques de Paris. La périurbanisation est-elle désormais dépassée ? Parce qu'il y a ralentissement des dynamismes démographiques et de la consommation des sols urbanisés à la périphérie et reprise des zones centrales, on aurait tort d'ignorer la présence actuelle et simultanée de deux fronts d'urbanisation : la poursuite du desserrement externe, la reconquête de la banlieue proche. La périurbanisation a-t-elle contribué à l'embourgeoisement des périphéries ? Dans une région-capitale qui accentuait la translation d'ensemble de la société française, la périurbanisation a tout juste maintenu des équilibres et des moyennes, en éliminant les plus pauvres et les plus riches. Enfin, la périurbanisation a-t-elle créé une nouvelle urbanité ? Socialement et économiquement, ces néo-urbains sont plus proches de la province que de Paris, qui pourtant les légitime.In the light of the analyses produced in this issue of Villes en Parallèle , one might reflect on three questions brought up by the diffusion of urbanization in the peripheral areas of Paris. Is diffused sub-urbanization henceforth a thing of the past ? Because there has been a slow-down in demographic dynamism and in that of urbanized land consumption in the outskirts as well as renewal of city centres, it would be a mistake to ignore the present and simultaneous existence of two urbanization fronts : the continuation of outward movement and the reconquest of the inner suburbs. Has diffused sub-urbanization contributed to giving the peripheral areas a middle class outlook ? In an area both district and Capital, which accentuated the shifting of French social classes diffused sub-urbanization has just barely maintained a middle-class equilibrium, eliminating the richest and the poorest. Finally, has sub-urbanization created a new urbanity ? Socially and economically these neo-city dwellers are closer to the Provinces than to Paris, which, however gives them their legitimacy.
- Des espaces périurbains en évolution - Jean Claude Boyer p. 11 La périurbanisation en Ile-de-France touche entre 1975 et 1982 à peu près toutes les communes de la région. Les flux de nouveaux résidents modifient nettement la structure des populations de la couronne périurbaine : on assiste au rajeunissement de la population et à un relatif «embourgeoisement». Si la distance au centre de l'agglomération intervient pour sélectionner les catégories socioprofessionnelles -la couronne périurbaine proche accueillant proportionnellement plus de cadres que d'ouvriers -, c'est bien le découpage en secteurs qui apparaît le plus nettement. L'Ouest et le Sud-Ouest périurbains sont plus «bourgeois» comme le sont, dans l'agglomération, les Hauts-de-Seine et l'Ouest de la ville de Paris.Urban development in peripheral areas in the Ile-de-France between 1975 and 1982 touched almost all of the communities in the region. The influx of new residents definitely changed the population structure in the outlying suburbs. One could see a rejuvenation of the population and a relative trend towards a «middle-class outlock». If the distance to the center of the Paris area is to be taken into account in the selection of the socio-professional categories -the outlying areas accomodating proportionally more executives than workers -the division into sectors is what shows up most clearly. The outlying western and southwestern areas are more «middle-class», as are, in the Greater Paris area, the Hauts-de-Seine and the western part of the city of Paris itself.
- Migrations résidentielles et périurbanisation en Ile-de-France - Daniel Demangeat, Catherine Lefort p. 29 Entre 1975 et 1982, les migrations de population à destination de la couronne périurbaine occupent une place modeste, si on les compare aux migrations enregistrées au sein de l'agglomération parisienne : 80% des migrants de l'agglomération ayant quitté leur commune se sont déplacés vers une autre commune de l'agglomération, et seulement 10% se sont dirigés vers la couronne périurbaine. Les catégories socioprofessionnelles des cadres et des professions intermédiaires sont surreprésentées parmi les immigrants en couronne périurbaine, même si les soldes d'ouvriers et d'employés sont également très positifs. Ainsi, contrairement au centre de l'agglomération, l'augmentation de la part des catégories aisées n'est pas amplifiée par 1'«expulsion» des catégories plus modestes.Between 1975 and 1982 population migration into the outer suburbs occupied a modest place, if one compares it to the migration recorded within the Greater Paris area : 80 % of the area's migrants who left their communities moved to another community in the area, and only 10 % moved to outlying areas. The socio-professional categories of executives and members of the intermediate professions are over-represented among the immigrants into the outer suburbs, even if the total numbers of workers and employees are also quite positive. Thus, unlike what occurs in the center of the metropolitan area, there is no increase in the proportion of well-to-do classes brought about by the «expulsion» of the more modest classes.
- Migrations résidentielles et ségrégation sociale dans la couronne périurbaine d'Ile-de-France entre 1968 et 1982 - Francis Beaucire p. 47 Cet article dresse un bilan général de la périurbanisation en Ile-de-France entre 1968 et 1982, abordant les aspects démographiques et socioprofessionnels des mouvements migratoires. Pour la couronne périurbaine, le desserrement de l'agglomération parisienne représente entre 1975 et 1982 les 3/4 des migrations aux entrées et moins de la moitié aux sorties ; la couronne est en outre fort minoritaire dans l'émigration de l'agglomération. Les catégories sociales aisées sont nettement surreprésentées dans les vagues d'immigrants en couronne périurbaine (cadres supérieurs et professions libérales, professions intermédiaires). Mais le solde des entrées et des sorties de chaque catégorie sociale entre 1968 et 1982 montre que le desserrement urbain n'a pas été suffisant pour rapprocher la couronne de la structure socioprofessionnelle de l'agglomération : la couronne demeure plus ouvrière, les employés y restent sous-représentés, la sous-représentation des cadres supérieurs s'accroît.This article gives a general appraisal of peripheral urban development in the Ile-de-France between 1968 and 1982, taking up the demographic and socio-professional aspects of migratory movements. In the outer suburbs, the outward movement from the Greater Paris area represented, between 1975 and 1982, three-fourths of the migration into Paris and less than half of the migration out of it. The outer suburbs, furthermore, are very much in the minority where emigration out of the Paris area is concerned. The well-to-do social classes are clearly over-represented in the waves of immigrants moving into the peripheral areas (executives and professional people -in both the liberal and intermediate professions). But the balance of arrivals and departures in each social category between 1968 and 1982 shows that the urban outward movement was not sufficient to bring the outer suburbs into line with the socioprofessional structure of Greater Paris. These suburbs remain more working-class, with employees underrepresented and a growing under-representation of executives.
- Les villes nouvelles d'Ile-de-France et les flux migratoires - Jean François Deneux p. 75
- Le rôle du logement dans les stratégies de localisation : l'exemple du périurbain d'Ile-de-France, questions à Martine Berger - Francis Beaucire p. 105
- La mobilité résidentielle et ses incertitudes : choisir une ville nouvelle ou choisir sa périphérie - Didier Desponds p. 115
- Croissance urbaine et disponibilités foncières en Ile-de-France - Pierre Vérot p. 139
- La plaine de Montesson : une enclave rurale menacée - Jean Pierre Lechevin et Jean Claude Boyer p. 159 Aux limites de la banlieue dense de l'agglomération parisienne, il existe encore quelques fragments de l'ancienne ceinture maraîchère, protégés par des ZAD («zones d'aménagement différé»). La plaine de Montesson (Yvelines) constitue l'un de ces espaces agricoles enclavés par la croissance de la deuxième couronne. Au cours des dernières décennies, elle a fait l'objet de nombreux projets d'aménagement, mais aucun n'a vu le jour. Actuellement, à proximité de La Défense, la plaine de Montesson est très convoitée par les promoteurs, tandis que s'affrontent les projets de l'Etat et des collectivités locales.At the outer edges of the heavily populated Greater Paris area, there are still a few bits of the old market garden belt, protected by ZADs (Zones d'Aménagement Différé = deferred development zones). The Montesson plain (Yvelines) is one of these agricultural areas, hemmed in by the grouth of the outlying suburbs. Over the past decades, it has been the object of numerous development projects, but none of them have been carried out. At the present time, the Montesson plain, which is very close to the La Défense business district, is greatly coveted by developers, while at the same time, State projects and those of local groups are in conflicts with each other.
- La périurbanisation dans les pays développés d'économie libérale : repères bibliographiques - Martine Berger p. 167
- Atlas social de la couronne périurbaine - Francis Beaucire p. 183
- Postface, Périurbanisartion : faut-il revenir à la ville ? - Guy Burgel p. 207