Contenu du sommaire : Les néo-conservateurs américains
Revue | Politique Américaine |
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Numéro | No 5, Eté - Automne 2006 |
Titre du numéro | Les néo-conservateurs américains |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Les Etats-Unis et l'Inde : le poids du passé, les promesses de l'avenir - Jaswant SINGH p. 13 Les premières cinquante années ou presque des relations indo-américaines ont tristement été des décennies de discorde. L'alignement de l'Inde sur l'URSS enfermait la relation indo-américaine dans l'adversité, tandis que les États-Unis se sont appropriés le droit à une politique sélective dans le traitement de certains grands problèmes comme la prolifération nucléaire. Paradoxalement, les tensions qui ont suivi les essais de mai 1998 ont joué comme un puissant catalyseur qui a ensuite permis une complète transformation des relations indo-américaines, avec les bases d'un partenariat stratégique efficace sous l'impulsion du gouvernement Vajpayee. Le récent accord de juillet 2005 a montré entre l'Inde et les États-Unis une convergence de vue telle que leur rapprochement ne peut que se poursuivre.Indo-U.S. Relations: The Past, Present and Future
The first fifty years or so of India-US relations sadly became the decades of discord. While India's aligning with the USSR locked Indo-US relations into adversarial roles, the US appropriated to itself the right of selective policy formulation and application, especially regarding proliferation of nuclear technology. Paradoxically, the great contentions following the nuclear tests of May 1998 played out as the great catalysts that later totally transformed Indo-US relations. The foundations of a strategic and functioning partnership between these “natural allies” that are India and the United States was laid by the Vajpayee government. Following the recent agreement of July 2005, India and the US now display so much more accord that there is enough to keep moving. - Des alliés naturels ou la transformation des relations indo-américaines - Robert BLACKWILL p. 25 L'accord nucléaire de juillet 2005 proposé à l'Inde représente une rupture historique dans la politique étrangère américaine. L'Inde n'est plus perçue comme un problème de prolifération mais comme une opportunité de corriger un régime devenu inopérant du fait de ses capacités nucléaires. Cette approche radicalement nouvelle embrassée par M. Bush marque la prise en compte d'un environnement international changeant et de l'émergence de l'Inde comme puissance mondiale, et vise à établir les bases d'une relation stratégique de long terme.Natural Allies: The Transformation of U.S.-India Relations
The July 2005 nuclear agreement proposed to India by President Bush represents a striking departure in American foreign policy. India is no longer seen in Washington as a persistent non-proliferation problem but as an opportunity. The United States now seeks to intensify collaboration with India on the whole range of issues that currently confront the international community writ large and has a global approach to U.S.-Indian relations, consistent with the rise of India as a world power. President Bush's radical propositions take into account that India's indigenous nuclear capacity and a changing global environment have progressively altered the relevance of the restrictions on international nuclear commerce as far as India is concerned and initiated a new departure to long term strategic relationships between the U.S. and India. - Les décisions de guerre de Georges W. Bush : l'Afghanistan et l'Irak - James PFIFFNER p. 35 Le président Bush a adopté une approche délibérative dans sa décision de riposte militaire aux attaques du 11/9, consultant son « cabinet de guerre », impliquant ses alliés dans la préparation des opérations et attendant le moment propice pour frapper en Afghanistan. Le processus de décision s'agissant de l'Irak fut en revanche beaucoup moins ouvert et organisé, amenant à un désastre pour la politique étrangère américaine. D'une position de soutien presque universel, les États-Unis sont passés à celle d'une réprobation massive de l'ensemble de la communauté internationale.George W. Bush's Decisions to go to War: Afghanistan and Iraq
President Bush took a deliberative approach to the U.S. military response to the attacks of 9/11, consulting with his “war cabinet” in formulating the U.S. response, involving allies in his planning for war and waiting until the conditions were favorable for a large-scale troop entry into Afghanistan. In contrast, decision making on Iraq was much less systematic and deliberative, and that it resulted in a disaster for U.S. foreign policy. From a position of almost universal international support for U.S. policies, the war in Iraq led to a position of almost universal condemnation from the international community. - Pouvoirs présidentiels et du Congrès : de la lettre de la Constitution à la pratique institutionnelle - Louis FISHER p. 53 La Cour suprême donne souvent une image immuable et peu réaliste de la constitution américaine, suggérant que le gouvernement fédéral est un gouvernement aux « pouvoirs énumérés », partagés de manière nette et précise entre les trois types de pouvoir. En réalité, le gouvernement fédéral est un gouvernement aux pouvoirs explicites et implicites. Il est constitué de pouvoirs formels et stipulés, combinés avec des accommodements informels, des compromis politiques fréquents qui sont parfois même en concurrence avec ce que dit le texte de la Constitution.President and Congress : Practical Accommodations
The Supreme Court often presents a very static and unrealistic picture of the U.S. Constitution, suggesting that the federal government is one of “enumerated powers” that are cleanly and crisply allocated among the three branches. An emphasis on enumerated powers would prohibit the kinds of implied powers that are commonplace in American government. In fact, under the Constitution the Federal Government is one of enumerated and implied powers. It consists of formal and express powers combined with informal and practical accommodations, in other words various types of political compromises that are regularly fashioned even when these arrangements are at odds with express constitutional language. - Les Etats-Unis et la diversité culturelle : histoire d'un rendez-vous manqué - Jean MUSITELLI p. 73 Première puissance culturelle du monde, les États-Unis s'affichent comme des défenseurs naturels et des pratiquants assidus de la diversité. Ils ont pourtant combattu avec virulence un accord multilatéral dépourvu de toute coloration antiaméricaine, qui vise à affirmer les droits de la culture face à la loi du commerce et à créer le cadre juridique propice à des échanges culturels plus équilibrés dans le contexte de la mondialisation. Cette opposition est probablement le fruit d'un double malentendu, le premier issu de visions radicalement opposées qui sous-tendent le débat sur les produits culturels, le second sur les politiques culturelles et le rôle de l'État. S'ajoutent enfin aux querelles conceptuelles des intérêts financiers et de puissance de premier ordre.The U.S. and the Convention on the Diversity of Cultural Expressions: A Missed Opportunity
The world's leading cultural power, the United States easily portrays itself as a promoter and a natural home of cultural diversity. However its opposition to the Convention on the diversity of cultural expressions, an international treaty that had no hidden anti-American intention, was as fierce as resolute. Such adamant hostility may be the result of a fundamental misunderstanding stemming from radically contrasting views on cultural goods and policies. Beyond these conceptual differences, power and financial calculations of tremendous importance also were at stake. - Requiem pour le néoconservatisme ? - Carnes LORD p. 89 L'idée reçue sur le néoconservatisme commet généralement une double erreur, celle d'en surestimer considérablement le rôle dans l'administration Bush et d'en sous-estimer tout aussi grandement la portée dans la vie américaine. Versés au départ dans les sciences sociales, l'affiliation naturelle des néoconservateurs était le parti démocrate. L'expérience des années Reagan a eu pour effet de les déplacer vers la droite. À leur tour, ils ont ensuite contribué à refondre le mouvement conservateur dans son ensemble. La théorie du « changement de régime » est désormais le visage dominant de la pensée néoconservatrice, mais cette théorie ne retient pas l'adhésion de tous ceux qui se reconnaissent dans cette mouvance intellectuelle. Il est faux de prétendre que la guerre d'Irak est la guerre des néoconservateurs ou qu'ils sont insensibles au soft power.Requiem for Neoconservatism?
The conventional wisdom on neoconservatism vastly overestimates the role of neoconservatives within the Bush administration and greatly underestimates the reach of neoconservatism. Originally interested in social sciences, the neoconservatives' natural home was the Democratic Party. As the Reagan experience moved them to the right, they in turn helped reshape the larger conservative movement. “Regime change” has now become the public face of neoconservatism, a theory not shared by everyone of neoconservative persuasion. In fact, it is wrong to say that Iraq is the neoconservatives' war or that they have been less careful than others to “soft power”. - La révolution conservatrice de l'administration Bush II - Barthélémy COURMONT et Catherine CROISIER p. 103 Les États-Unis sont-ils une puissance conservatrice ? Si le parti républicain est traditionnellement la force politique qui incarne le mieux les valeurs du mouvement conservateur, celles-ci dépassent les lignes de fractures partisanes, et mobilisent également les démocrates. Dans un contexte post-Guerre froide, ce mouvement est parvenu à imposer une certaine idée de l'Amérique, avec des applications très diverses, mais qu'aucun élu politique ne semble en mesure d'ignorer. Dans cet environnement, le président George W. Bush impose, depuis sa réélection, une façon de redéfinir le conservatisme, en prenant appui sur un Congrès souvent plus conservateur que la Maison-Blanche, et manifestant dans le même temps un pragmatisme qui caractérise son second mandat.The Conservative Revolution under Bush IIIs the United States a Conservative power? While the GOP remains the chosen party of Conservative America, conservative values also spread across the aisle into the Democratic camp. In the post Cold-war environment, the conservative movement has successfully come to embody the spirit of America. This phenomenon has taken various forms so that no elected official can easily ignore it. Since his re-election President George W. Bush has imposed his own way to redefine Conservatism, relying on an often hardline Congress while adopting a pragmatic policy approach that is the hallmark of his second term.
Document
- p. 117Livres signalés
- p. 121- Strobe TALBOTT, "Engaging India" - Frédéric GRARE
- Sunil KHILNANI, "L'idée de l'Inde"
- Pavan VARMA, "Le défi indien" - Yannick MIREUR
- Bernard-Henri LEVY, "American Vertigo" - Stacey VANEK SMITH
- Alexandra ROBBINS, "Skull and Bones. La vérité sur l'élite secrète qui dirige les Etats-Unis"
- Jean-François COLOSIMO, "Dieu est américain"
- Alain LAURENT, "Le libéralisme américain. Histoire d'un détournement" - Georges AYACHE
- David ROCKEFELLER, "Mémoires"
- John MEARSHEIMER et Stephen WALT, The Israel Lobby and U.S. Foreign Policy - Yannick MIREUR
- Anne DEYSINE, "Les Etats-Unis aujourd'hui. Permanence et changements" - Pierre ARNAUD