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Revue Etudes anglaises Mir@bel
Numéro Tome 55, avril-juin 2002
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Introduction générale - Jean-Loup Bourget, François Laroque p. 131-135 accès libre
  • Articles

    • Women Filming Rape in Shakespeare's Titus Andronicus: Jane Howell and Julie Taymor - Pascale Aebischer p. 136-147 accès libre avec résumé
      La version vidéo de Titus Andronicus tournée en 1985 par Jane Howell pour la BBC et le Titus de Julie Taymor (1999) ont tous deux été réalisés par des femmes à des moments historiques où l'on prenait fortement conscience de l'importance sociale, politique et culturelle du problème du viol. La représentation qui est donnée du personnage de Lavinia dans ces deux films m'amène à suggérer que les deux réalisatrices, à des degrés divers, accordent plus d'importance à la souffrance de Titus qu'aux terribles blessures de sa fille et qu'elles se rangent finalement aux côtés de Titus dans la mesure où elles représentent le meurtre de Lavinia comme un acte dicté par la compassion.
    • William Shakespeare vu par Kenneth Branagh : enjeux et critiques d'une appropriation - Pierre Berthomieu, Sarah Hatchuel p. 148-156 accès libre avec résumé
      Dans cet article, il s'agit d'étudier comment le réalisateur Kenneth Branagh s'approprie les pièces de Shakespeare et les intègre au sein d'un univers cinématographique personnel dominé par l'élan visuel et musical. Par des images antérieures et intérieures, Branagh présente des personnages dotés d'un passé et de pensées. Ses adaptations oscillent entre l'exhibition forte d'interpolations et la création d'une diégèse réaliste, s'inscrivant dans une esthétique hollywoodienne qui privilégie les liens logiques et les rappels nostalgiques. Le caractère méta-dramatique du théâtre shakespearien tend alors à se dissiper au sein d'une fiction où la construction narrative prévaut sur la révélation de l'énonciation.
    • Pictorialité et pictorialisme dans Prospero's Books de Peter Greenaway - Anne-Marie Costantini-Cornède p. 157-166 accès libre avec résumé
      Le film de Peter Greenaway, Prospero's Books (1991), donne une lecture audacieuse de La Tempête. Cet article analyse la technique pictorialiste et le parti pris du réalisateur en faveur d'une esthétique de type maniériste. Les références picturales ainsi que le jeu sur différents modes (théâtral, pictural et cinématique) servent à recréer le contexte de la Renaissance mais aussi à proposer une réflexion sur la nature de la représentation artistique. Le maniérisme moderne de Peter Greenaway consiste donc à illustrer avec les moyens spécifiques du cinéma la dimension méta-théâtrale présente dans le texte dramatique en superposant ses propres motifs méta-artistiques, sans jamais perdre de vue l'?uvre de Shakespeare.
    • Shakespeare and Méliès: Magic, Dream and the Supernatural - Neil Forsyth p. 167-180 accès libre avec résumé
      Cet article propose une lecture de plusieurs films inspirés du Songe d'une Nuit d'été et de La Tempête. Nous nous intéressons à la manière dont ils tirent parti de la dualité fondatrice du cinéma : réalisme/magie. En particulier, nous allons voir comment ces films s'inspirent de l'héritage de Méliès, illusionniste devenu cinéaste, pour représenter le monde surnaturel de Shakespeare. Cette caractéristique, surtout le trucage, témoigne du plaisir à célébrer le septième art comme lieu de rêve, d'illusion et d'artifice.
    • Mankiewicz adaptateur de Shakespeare - Karine Hildenbrand-Girard p. 181-189 accès libre avec résumé
      En 1953, Mankiewicz adapte Jules César. Dix ans plus tard, il emprunte à Shakespeare (Antoine et Cléopâtre) pour réaliser Cléopâtre. Les deux films semblent radicalement différents : noir et blanc, austérité, style théâtral pour l'un ; couleur, faste et mouvement pour l'autre. Pourtant, Jules César et Cléopâtre ont en commun la réécriture de l'histoire, validée par la vision personnelle du cinéaste. L'adaptation se décline sur trois modes : l'hommage déférent, où le verbe shakespearien est conçu comme matrice des films de Mankiewicz ; l'interprétation, où la vision du cinéaste se conjugue à celle du dramaturge et propose de nouvelles lectures ; l'échange, où règne finalement l'ordre de l'image.
    • Shakespeare in Love ou la didactique du plaisir - François Laroque p. 190-200 accès libre avec résumé
      Shakespeare in Love, film réalisé par John Madden en 1999 sur un texte écrit par Marc Norm et Tom Stoppard, enterre joyeusement les thèses structuralistes sur la mort de l'auteur, que non seulement il ressuscite, mais dont il fait paradoxalement le principal personnage de son ?uvre. Cette brillante reconstitution de la vie des théâtres à Londres à la fin du xvie siècle avec ses m?urs financières sans pitié et ses rivalités féroces où l'argent, le sexe et la jalousie entrent principalement en ligne de compte est aussi la métaphore transparente de l'Hollywood d'aujourd'hui. C'est également une histoire d'amour et de mort, à mi-chemin du western et de la comédie américaine, parfaitement servie par un scénario à la fois désopilant et intelligent. Comment dès lors ne pas voir dans ce film divertissant et décapant l'esquisse de ce qu'on pourrait appeler une « didactique du plaisir » ?
    • Shakespeare, cinéaste par anticipation - Henri Suhamy p. 201-214 accès libre avec résumé
      Que les ?uvres de Shakespeare aient donné lieu à des adaptations à l'écran ne prouve pas que par nature elles préfigurent l'art cinématographique, puisque la plupart des romanciers ainsi que de nombreux auteurs dramatiques ont subi le même sort. Plus étonnant est le fait que certaines ont pu devenir de véritables films. Cela est peut-être dû à certains aspects techniques et esthétiques. Ces pièces constituent en effet des enchaînements de séquences, régis par des procédés qui s'apparentent au montage. L'espace et le temps y sont traités selon un mode qui annonce le cinéma. Le mouvement est essentiel à la dramaturgie de Shakespeare. La présence d'animaux et de toutes sortes d'objets, l'importance de l'environnement, de la matérialité, de la violence, semblent appeler des moyens cinématographiques. La comédie semble pour l'instant moins bien s'y prêter que les tragédies ou les drames historiques, mais la carrière cinématographique de Shakespeare n'est pas terminée.
  • Bibliographie

    • Bibliographie - José Ramón Díaz Fernández, Jean-Loup Bourget, François Laroque, Gérard Pécorari p. 215-235 accès libre
  • Comptes rendus

  • Notes de lecture

  • Revue des revues