Contenu du sommaire

Revue Négociations Mir@bel
Numéro no 11, janvier 2009
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Introduction - p. 7-9 accès libre
  • Le risque du secret et de la paix

    • Les communications de coulisse dans les négociations inter-groupes : avantages et risques - p. 11-29 accès libre avec résumé
      Les communications de coulisse secrètes sont souvent employées dans les conflits inter-groupes comme outil de négociation préalable afin d'explorer la faisabilité d'une négociation formelle. Celles-ci peuvent être aussi utilisées comme un ajout ou une substitution aux négociations formelles. Dans tous ces usages, cela apporte de la flexibilité et des orientations futures pour les discussions. Dans les négociations préalables, une telle approche offre aussi une couverture politique. Elle est efficace en terme de coût et risque, ne nécessite pas de reconnaissance formelle de l'adversaire, et permet la communication avec des adversaires qui ne satisfont pas les préalables tel que le cessez-le-feu. Les intermédiaires et la chaine intermédiaire sont parfois utilisés pour les négociations de coulisse. L'excès de confiance dans les communications de coulisse fait courir le risque de produire des accords fragiles, qui sont trop étroits ou ne traitent pas des enjeux centraux. Mais le risque peut être limité si suffisamment de temps est consacré à constituer une large coalition centrale. L'excès de confiance dans les communications de coulisse et la solution à ce problème sont illustrés par une comparaison entre les discussions d'Oslo qui ont instauré l'Autorité Palestinienne et le processus de paix en Irlande du Nord.
    • La négociation diplomatique au risque de la transparence : rôles et figures du secret envers des tiers - p. 31-41 accès libre avec résumé
      Cet article analyse le mouvement historique et politique qui, dans la négociation diplomatique, a modifié le statut du secret vis-à-vis de tiers. Institution incontestée depuis la Renaissance, le secret de la négociation ? de son processus comme de son résultat ? fut ébranlé à partir des Lumières par le principe de publicité, puis par l'ambition wilsonienne d'une diplomatie nouvelle. A l'époque contemporaine, une injonction de transparence expose de façon croissante les processus de négociation eux-mêmes. Prenant acte de cette évolution qui modifie l'insertion de la négociation dans son contexte au sens de Strauss, l'article étudie ensuite les justifications et les risques respectifs du secret et de la transparence envers des tiers. Un dilemme apparaît, ni le secret ni la transparence ne pouvant totalement exclure l'autre terme de la stratégie du négociateur : autant le secret vis-à-vis de tiers favorise l'efficacité du processus de négociation, autant la transparence renforce la légitimité du résultat négocié, et inversement.
    • Economic Provisions in Peace Agreements and Sustainable Peacebuilding - p. 43-61 accès libre avec résumé
      Cet article explore les liens entre les dispositions économiques des accords de paix et la construction de la paix. Le raisonnement de cet article est que la gestion de la construction de paix doit bouger en amont dans un processus de paix plutôt que de faire une construction de paix plus supportable. Basée sur l'analyse de six études de cas ? Soudan (Nord-Sud), Guatemala, Népal, Liberia, RDC et Angola, cet article montre que si des parties sont prêtes à parler à propos des dispositions économiques, il y a plus de valeur ajoutée de les inclure dans les accords de paix. Ils encouragent, de manière prévisible, les opportunités économiques et la vision d'une nouvelle société après les conflits armés. Cependant, l'inclusion des dispositions économiques doit être posée dans un contexte de processus de paix entier. Si parler de dispositions économiques compromet un processus de paix entier, il semble malavisé d'insister sur leur inclusion. Dans ces circonstances, les dispositions économiques peuvent être incluses dans une étape plus ancienne en suivant une négociation par étape.
  • Le risque culturel et identitaire

    • Négociation à l'international : présentation des difficultés et risques de négociation et de communication au travail entre managers russes et français - p. 63-75 accès libre avec résumé
      Cet article présente plusieurs résultats d'une étude qualitative des risques liés à la négociation au quotidien entre managers russes et managers français. Quand des managers français négocient avec des managers russes, la négociation présente des caractéristiques liées à la langue, à la culture, à la complexité des enjeux et des situations, aux relations dans l'entreprise, aux compétences économiques des négociateurs, à la mobilité sociale et intellectuelle, aux phases et tactiques de négociation.
    • Risk and Prevention in Identity Negotiations - p. 77-92 accès libre avec résumé
      Après avoir défini les termes risque, négociation, identité, l'auteur fait un inventaire des obstacles à la communication comme modalité préventive. La montée de l'incertitude et les limites de la régulation depuis la fin de la guerre froide sont ensuite examinées. Apparaissent deux formes de « piégage », positif et négatif, dont les mécanismes et conséquences sont analysés. Cela conduit à réfléchir au management du danger ainsi créé en négociation. L'auteur conclut sur la manière dont le risque colore la négociation1.
  • La négociation des risques majeurs

    • Negotiations on National Security Risks: The Case of Us-Soviet Relations - p. 93-104 accès libre avec résumé
      L'auteur illustre la question des négociations de contrôle des risques en s'appuyant sur les relations entre les Etats-Unis et l'Union Sovietique. Après avoir situé les enjeux et le contexte de ces négociations, l'analyse de cas permet d'en cerner les particularités et d'enrichir la théorie de la négociation. Les négociations de contrôle des risques présentent notamment des caractéristiques de rythme ou de limitation de l'ordre du jour qui les distinguent des négociations de désarmement1.
    • Predicting Terrorism - p. 105-120 accès libre avec résumé
      En appliquant un concept approfondi de risque à l'analyse des négociations avec les terroristes, on peut faire de la prospective du terrorisme. De même que se pose la question : négocier ou ne pas négocier avec les terroristes, se pose aussi celle de négocier ou pas avec les autorités. Cet article défend le fait que négocier avec les terroristes, malgré les risques, est une occasion d'accéder aux terroristes et à leur manière de penser. Trois études de cas permettent de poser des jalons d'analyse prospective du terrorisme1.
  • Le risque dans les négociations multilatérales

    • Chairing Negotiations in the World Trade Organization - p. 121-141 accès libre avec résumé
      La présidence des négociations de l'organisation mondiale du commerce (OMC) est une fonction clef dans la recherche de consensus parmi plus de 150 Etats. Ces négociations se déroulent par ailleurs à plusieurs niveaux et sont donc particulièrement complexes. Pourtant, la pratique des présidents de séance est mal connue. Or ce rôle s'apparente à celui d'un médiateur qui agit comme facilitateur de communication mais aussi prend un rôle actif d'agent d'influence. Les différentes facettes sont analysées et illustrées1.
    • Réduire l'incertitude sur le résultat des négociations intergouvernementales : les apports d'une lecture organisationnelle. Le cas du Codex Alimentarius - p. 143-158 accès libre avec résumé
      Cette recherche s'intéresse aux négociations multilatérales menées dans le cadre d'organisations intergouvernementales (OIG). Ces négociations sont influencées dans leur forme et leur déroulement par les structures formelles et informelles de l'OIG qui les organise. Une lecture organisationnelle de l'OIG peut ainsi aider à étudier ces négociations. L'apport de cette lecture est évalué à partir du cas de la Commission du Codex Alimentarius, qui produit des normes alimentaires et compte plus de 170 Etats-membres. On montre que le Codex Alimentarius présente certaines caractéristiques du modèle du « garbage can » (Cohen et al., 1991), et que, plus généralement, les OIG sont des organisations « faiblement couplées » (Orton et Weick, 1990). Leur processus de décision est flou et incertain. Cette analyse met en évidence le rôle du hasard, la dualité ordre/désordre des OIG, et montre que le négociateur est appelé à se doubler d'un entrepreneur politique. Elle permet de pointer certains risques structurels de la négociation, et de ce fait, de mieux les contrôler.
  • Le risque du débat public

    • Perception et communication des risques dans le cadre de décisions publiques et environnementales - p. 159-183 accès libre avec résumé
      Les situations qui exigent des décisions publiques ayant des conséquences pour l'environnement doivent souvent prendre en compte les risques que ces conséquences pourraient poser à la santé humaine, à l'intégrité des écosystèmes, ou de certains de leurs composants. Dans plusieurs pays comme ceux de l'Europe Occidentale et les États-Unis, de telles décisions impliquent de plus en plus la participation de parties prenantes différant en intérêts, compétences, expérience, ressources et capacité civique, qui s'engagent en fait dans un processus de négociation autour de ces décisions. Les débats autour des risques que nos décisions posent à l'environnement sont en général fortement chargés de contenu scientifique et technique. Les perceptions des participants sont souvent en contradiction (et parfois étonnement divergentes) avec les évaluations à base scientifique de ces mêmes risques. Trouver des solutions à ces problèmes est donc rendu difficile par la nécessité de négocier non seulement les caractéristiques des solutions, mais aussi la base informationelle sur laquelle elles reposent. Cette dernière devient parfois une source de controverses capable de bloquer la négociation ou d'envoyer les participants devant un tribunal.
    • Pratiques de la négociation dans les projets urbains ou la « fabrique » de décisions concertées en vue de réduire le risque d'inacceptabilité sociale - p. 185-198 accès libre avec résumé
      Cet article, structuré en deux parties, porte sur les pratiques de négociation dans les projets urbains pour mieux comprendre la construction de décisions concertées. La première partie consiste à définir les notions de projet urbain, de risque et de concertation. Quant à la deuxième partie, elle présente une étude de cas dont l'objectif est de mettre en lumière le caractère plus ou moins négocié et concerté du processus décisionnel et son impact sur le risque d'inacceptabilité sociale.
  • Notes de lecture / Relectures