Contenu du sommaire : Varia

Revue Revue d'économie du développement Mir@bel
Numéro volume 25, no 1, mars 2011
Titre du numéro Varia
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • La fin de l'aide publique au développement : mort et renaissance d'une politique publique globale - Jean-Michel Severino, Olivier Ray p. 5-44 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Le monde de l'aide internationale au développement fait face à trois révolutions concomitantes, qui concourent à l'émergence d'une politique véritablement mondiale. En premier lieu, cela se caractérise par un élargissement des objectifs qu'on lui demande de mener : aux objectifs traditionnels, qui sont de favoriser la convergence des nations en développement avec les économies industrialisées, se sont progressivement ajoutés ceux de financer l'accès aux services de base pour tous et de protéger les biens publics mondiaux. En second, face à cette nouvelle gamme de défis, le monde de l'aide au développement a montré sa capacité impressionnante à accroître le nombre et la diversité de ses acteurs. Troisièmement, les instruments utilisés se sont eux-mêmes multipliés, dans le sillage des innovations réalisées sur les marchés financiers dominants. Cependant, de façon surprenante, cette triple révolution des objectifs, des acteurs et des instruments n'a pas encore eu d'impact sur les méthodes de mesure des volumes financiers consacrés à cette politique publique mondiale émergente, ni sur les répercussions concrètes qu'elle vise à obtenir. L'article souligne le besoin de passer d'une mesure traditionnelle de l'aide publique au développement à la construction d'indicateurs plus clairs pour ce qui compte finalement : le financement et les résultats du développement mondial du XXIe siècle.Classification JEL : O10
    The End of Official Development Assistance : Death and Rebirth of a Global Public Policy
    The world of international development assistance is undergoing three concomitant revolutions, which concur to the emergence of a truly global policy. First, it is living through a diversification of the goals it is asked to pursue: to its traditional objective of ushering convergence between less and more developed economies have progressively been adjoined those of financing access to essential services and protecting global public goods. Secondly, faced with this new array of challenges, the world of development aid has demonstrated an impressive capacity to increase the number and diversity of its players. Thirdly, the instruments used have themselves mushroomed, in the wake of innovations in mainstream financial markets. Yet surprisingly, this triple revolution in goals, actors and tools has not yet impacted the way we measure both the financial volumes dedicated to this emerging global policy nor the concrete impacts it aims to achieve. This paper argues for the need to move from the conventional measure of Official Development Assistance to the construction of clearer benchmarks for what ultimately matters: resources and results that concur to 21st century international development.
  • Le différentiel de revenus joue-t-il un rôle déterminant dans la migration rurale-urbaine ? Application au cas du Cameroun - Cosmas Bernard Meka'a p. 45-76 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Cet article examine les déterminants de la décision de migration des ménages des zones rurales vers les zones urbaines au Cameroun, en insistant particulièrement sur le rôle du différentiel de gains. L'étude utilise les données micro-économiques de l'ECAM II pour deux années consécutives. Le ménage migrant étant celui qui est installé dans une localité autre que celle dans laquelle il résidait un an auparavant. Étant donné que les migrants ne sont pas définis de manière aléatoire dans la population considérée, la question d'auto-sélection est aussi prise en compte pour l'estimation des gains issus de la migration. Le biais de sélection est alors corrigé à l'aide de l'équation de migration en utilisant la procédure de Heckman (1979). L'estimation du modèle probit confirme le caractère multidimensionnel du phénomène migratoire. Le différentiel de gains influence la décision de migration, ce qui est conforme avec les prédictions du modèle de Todaro, mais n'est pas le facteur dominant. Des facteurs tels que l'accès au crédit, la disponibilité des terres et d'une habitation, l'exercice des activités non agricoles ont un pouvoir explicatif plus élevé. Certains chefs de ménage peuvent par conséquent effectuer une migration, même si leurs gains potentiels sont faibles. En outre, l'impact positif de l'éducation sur les gains est plus évident pour les travailleurs migrants. Ce qui justifie pourquoi les chefs de ménage plus éduqués ont une propension plus élevée à migrer.Classification JEL : E24, J21, J24, J31, O15, R23.
    Does Income Gap Play a Decisive Role in Rural-Urban Migration? Evidence from Cameroon
    This article examines the determinants of households' migration from rural to urban areas in Cameroon, with the special emphasis on the role of income gap. The study uses micro-economic data of ECAM II for two consecutive years. Giving that migrants are not random part of population, the issue of self-selection is also considered to estimate migration incomes. The migration equation is then corrected for selectivity bias using the Heckman procedure (1979). The estimation of probit model confirms the multidimensional aspect of migration phenomenon. The income differential influences the households' decision to participate in migration, which is in conformity with the prediction of the Todaro model, but it is not the dominant factor. Factors as access to loans, lands and houses, and the practice of non-agricultural activities, have a most powerful effect. Therefore, some heads of family can migrate even though their potential earnings are low. Moreover, the positive impact of education on income is more evident for migrant workers. That's why the most educated heads of family have a high propensity to migrate.
  • Croissance pro-pauvres dans des pays du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord - Lamia Mokaddem, Ghazi Boulila p. 77-105 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'article analyse l'impact de la croissance économique sur la pauvreté monétaire de neuf pays de la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord (la Tunisie, l'Algérie, le Maroc, l'Égypte, l'Iran, la Turquie, la Jordanie, la Mauritanie et le Yémen) entre 1990-2004. Pour caractériser la nature de la croissance et formuler les politiques et les stratégies appropriées qui permettraient de réduire la pauvreté, nous avons construit pour ces neufs pays les indicateurs de croissance et de politiques pro-pauvres de Kakwani et Pernia (2000) et de Kakwani (1993, 2001). Les résultats empiriques montrent que les estimations ponctuelles de ces indicateurs sont peu précises. Les intervalles de confiance ne permettent pas de se prononcer clairement sur la nature de la croissance, notamment dans le cas du Yémen, du Maroc et de l'Égypte. En outre, l'incertitude sur l'estimation ponctuelle de l'IGTI est grande dans le cas de la Tunisie, de l'Iran et de la Turquie, puisque l'intervalle de confiance à 95 % de l'IGTI est de [2 ; 4.6]. Ce qui rend difficile de recommander à ces pays la politique économique à adopter pour réduire la pauvreté.Classification JEL : D63, O2, C19, C33
    Pro-Poor Growth in Middle East and North Africa Countries
    The article analyzes the impact of the economic growth on the monetary poverty of nine Middle-East and North Africa countries (Tunisia, Algeria, Morocco, Egypt, Iran, Turkey, Jordan, Mauritania, and Yemen) between 1990-2004. To characterize the nature of the growth of these countries and to formulate the suitable policies and strategies which would make it possible to reduce poverty, we have built the indicators of growth and policies pro-poor of Kakwani and Pernia (2000) and of Kakwani (1993, 2001). The empirical results show that the point estimations of these indicators are not very precise. The confidence intervals do not allow specifying clearly the nature of the growth, in particular in the case of the Yemen, Morocco and Egypt. Furthermore, for Tunisia, Iran and Turkey, 95 % confidence interval for IGIT is [2, 4.6], which is indicative of the difficulty to recommend the appropriate pro-poor strategies.
  • Les trois énigmes de la réforme agraire - Alain de Janvry, Elisabeth Sadoulet p. 107-114 accès libre