Contenu du sommaire : Varia
Revue | Revue d'économie politique |
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Numéro | volume 115, janvier-février 2005 |
Titre du numéro | Varia |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Débats/Opinions
- La contribution française à l'économie du développement - Christian Morrisson, Harris Selod p. 1-16
Bilan/Essai
- Externalités fiscales horizontales et verticales : Où en est la théorie du fédéralisme financier ? - Thierry Madiès, Sonia Paty, Yvon Rocaboy p. 17-63 L'objet de cet article est de présenter une revue de littérature sur les développements récents de la théorie du fédéralisme financier, et plus particulièrement sur les externalités «horizontales » (entre collectivités publiques appartenant à un même échelon administratif) et «verticales » (entre collectivités publiques appartenant à un échelon administratif différent) qui sont à l'?uvre dès lors qu'il existe une hiérarchie de collectivités dotées à chaque échelon d'un pouvoir fiscal, dépensier et réglementaire propre. Ces externalités sont multiples et sont généralement le fruit d'interactions stratégiques entre collectivités publiques. Elles peuvent, soit résulter de la volonté des élus d'attirer des bases imposables potentiellement mobiles en manipulant leurs taux d'imposition (concurrence fiscale), soit résulter du comportement des électeurs qui contrôlent leurs élus en comparant leurs performances (y compris sur le plan fiscal) avec celle des élus voisins, la sanction passant par les urnes (concurrence par comparaison). A ces externalités «horizontales » viennent se greffer des externalités verticales provenant de ce que dans la plupart des fédérations, la fiscalité est superposée dans le sens où plusieurs échelons de gouvernement taxent une même base imposable. Sont présentés d'une part les principaux résultats théoriques de cette littérature en plein développement et d'autre part les travaux empiriques visant à les valider.
- Externalités fiscales horizontales et verticales : Où en est la théorie du fédéralisme financier ? - Thierry Madiès, Sonia Paty, Yvon Rocaboy p. 17-63
Prix Nobel d'Économie 2004
- F. Kydland et E. Prescott : Prix Nobel d'Économie 2004 - Jean Olivier Hairault, François Langot p. 65-83
Articles
- Psychologie de marché et anomalies financières : Le rôle des prophéties auto-réalisatrices - Édouard Challe p. 85-101 Cet article développe un modèle d'évaluation schématique dans lequel la dynamique des prix d'actifs est influencée par les «prophéties auto-réalisatrices» des investisseurs. On dégage une famille de solutions susceptible d'engendrer simultanément deux anomalies financières largement documentées par les études économétriques, à savoir la volatilité excessive des prix d'actifs et la prévisibilité des rendements liés à leur détention. Comme ces phénomènes apparaissent compatibles avec la rationalité des anticipations, le modèle théorique remet en question l'opposition traditionnelle entre l'hypothèse d'efficience informationnelle des marchés d'une part, et l'idée selon laquelle les croyances arbitraires des investisseurs peuvent influencer les prix d'actifs, d'autre part.
- Marché public avec reconduction - Lionel Thomas p. 103-127 Cet article étudie les marchés publics avec reconduction. Ces procédures permettent, à l'issue d'une mise en concurrence, de fixer les modalités d'acquisition d'un même bien pour plusieurs périodes. Les règles optimales d'approvisionnement sur deux périodes sont déterminées en présence de dépendance temporelle des coûts. On montre que la firme annonçant le coût le plus bas dans la mise en compétition fournit le bien et reçoit une rente à chaque période. Mais elle doit céder un droit en première période afin de conserver le marché dans la seconde. De plus, nous proposons deux procédures de concrétisation qui étendent le théorème d'équivalence du prix établi pour les appels d'offres au premier et au deuxième prix portant sur une période
- Paradoxe de Deaton et habitudes de consommation : Une analyse en termes de mémoire longue - Sandrine Lardic, Valérie Mignon p. 129-160 Dans le cadre du modèle de revenu permanent avec anticipations rationnelles, les variations de la consommation sont plus importantes que celles du revenu. Cette implication du modèle théorique semble cependant difficilement s'accorder avec l'observation empirique mettant en évidence un excès de lissage de la consommation par rapport au revenu. Un tel phénomène est connu sous le nom de paradoxe de Deaton. L'objet de notre article est d'appréhender de manière détaillée ce paradoxe en retenant une approche en termes de mémoire longue (voir aussi Diebold et Rudebusch [1991]). Une telle démarche présente un double intérêt. Elle nous permet en premier lieu de spécifier de manière plus fine la dynamique sous-jacente au revenu des ménages. Cet aspect est fondamental dans la mesure où la mise en évidence empirique du paradoxe de Deaton dépend de façon cruciale du processus générant le revenu. En second lieu, l'approche en termes de mémoire longue nous permet d'établir un lien entre le paradoxe de Deaton et la formation d'habitudes de consommation. Les résultats que nous obtenons suggèrent que le paradoxe de Deaton découle uniquement d'une mauvaise spécification du processus de revenu en Allemagne et au Canada alors qu'il semble être présent en France, au Royaume-Uni et aux États-Unis. En outre, cet excès de lissage de la consommation par rapport au revenu semble résulter de la formation d'habitudes de consommation en France et aux États-Unis.
- Psychologie de marché et anomalies financières : Le rôle des prophéties auto-réalisatrices - Édouard Challe p. 85-101