Contenu du sommaire : Gouvernance des systèmes financiers

Revue Revue d'économie politique Mir@bel
Numéro volume 116, juillet-août 2006
Titre du numéro Gouvernance des systèmes financiers
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Gouvernance des systèmes financiers

    • Introduction - Jean-Bernard Chatelain, Anne Lavigne p. 429-430 accès libre
    • The transformation of the German financial system - Andreas Hackethal, Reinhard H. Schmidt, Marcel Tyrell p. 431-456 accès libre avec résumé
      Cet article introduit tout d'abord le concept d'un système façonné par la complémentarité et la cohérence interne. Il caractérise le système financier allemand avec un accent particulier sur le rôle des banques et la gouvernance d'entreprise telles qu'elles existaient auparavant et il met en avant la cohérence interne et l'équilibre atteint par ce système. L'article décrit et évalue les changements récents, en arrivant à la conclusion que le système n'a pas encore été fondamentalement modifié. Cependant, sa cohérence interne est sous pression, et cette perte de cohérence peut conduire à une transformation radicale et brutale, sans garantie que le système financier qui émergerait alors soit plus efficace.
    • Reaction of European bank stock prices to events of the Asian and Russian financial crises - Céline Crouzille, Lætitia Lepetit, Amine Tarazi p. 457-469 accès libre avec résumé
      L'objectif de cet article est d'étudier, pour un échantillon de banques européennes, l'impact exercé par les crises financières asiatique et russe sur leur cours boursier. Cette question est importante du point de vue de la fragilité financière et des éventuels effets de contagion au sein de l'industrie bancaire. Nous mobilisons une approche en terme d'économétrie événementielle qui intègre un grand nombre d'événements macroéconomiques et des annonces publiques des banques sur leur exposition pendant les épisodes les plus marqués de 1997 et de 1998. Nos résultats montrent que les valeurs bancaires n'ont pas réagi brutalement à la crise asiatique. Cependant, s'agissant de la crise russe, nous obtenons des rendements anormaux significatifs pour un grand nombre de banques suggérant la présence d'effets de contagion.
    • Pour une approche holiste du filet de sécurité financière dans l'Union Européenne : quelques arguments - Laurence Scialom p. 471-486 accès libre avec résumé
      Partant d'une analyse critique de la capacité des dispositifs prudentiels européens actuels à faire face aux nouveaux profils de risques liés aux transformations de la finance en Europe - notamment à l'accroissement de l'intégration financière transsecteur et trans-frontière -, nous plaidons dans ce texte pour une conception holiste du filet de sécurité financière. Cette réflexion sur la cohérence de l'architecture globale du cadre prudentiel européen, nous amène à mettre l'accent sur deux éléments essentiels et interdépendants: la nécessaire complémentarité entre régulation publique et discipline de marché et l'institutionnalisation des procédures de faillite de groupes financiers pan-européens.
    • Réseau interbancaire et crise de liquidité - Sebastien Vivier Lirimont p. 487-500 accès libre avec résumé
      Dans un cadre à la Diamond et Dybvig [1983] où la distribution des chocs de liquidité est aléatoire, les banques s'intègrent dans un réseau de partenaires de manière à décentraliser l'allocation Pareto optimale. Ce faisant, elles augmentent le bien être social en accroissant le montant des investissements dans les actifs de long terme. La structure de réseau qui résulte de ces choix permet de faire disparaître le risque de liquidité. La crise de liquidité devient donc un événement de probabilité nulle et le taux d'intérêt s'ajuste au niveau du taux sans risque. Cependant, en raison d'une compétition pour les fonds, la structure choisie par les banques ne maximise pas la liquidité disponible dans le réseau. Face à un choc de liquidité non prévu le réseau peut transformer une crise de liquidité limitée et localisée en une crise généralisée.
    • Le rôle des garanties dans les prêts des banques françaises - Régis Blazy, Laurent Weill p. 501-522 accès libre avec résumé
      L'objectif de cet article est d'apporter de nouveaux éléments d'analyse sur les motifs de l'utilisation des garanties par les banques françaises. Nous testons ainsi la pertinence des motifs de réduction de perte sur prêt en cas de défaut de l'emprunteur et de résolution des problèmes d'antisélection. Nous utilisons une base de données de 564 prêts bancaires, qui contient l'information complète sur le type et la valeur des garanties. Nous montrons alors que la présence d'une garantie diminue la perte sur prêt en cas de défaut avec des différences notables entre les garanties en termes de réduction de cette perte. Par ailleurs, nos résultats ne confortent pas le rôle de la garantie pour résoudre les problèmes d'antisélection.
    • Nantissement des brevets et croissance des innovations - Bruno Amable, Jean-Bernard Chatelain, Kirsten Ralf p. 523-540 accès libre avec résumé
      Les conséquences de l'imperfection du nantissement des brevets sur l'épargne des entreprises innovantes, le taux d'intérêt d'équilibre, l'investissement en recherche et développement (R?D) et la croissance des innovations sont étudiés dans cet article. Les résultats sont les suivants: le levier du nantissement des brevets conduit à une effet positif non linéaire des rentes d'innovations sur l'investissement en R?D et la réduction de l'imperfection du nantissement des brevets a un effet important sur la croissance des innovations seulement lorsque celle-ci est à un niveau élevé et en présence d'un écart important entre le taux d'intérêt d'équilibre et la rente marginale des innovations. Les effets induits d'un accroissement du nantissement des brevets sont également discutés.
    • Price-setting in the French manufacturing sector : New evidence from survey data - Claire Loupias, Roland Ricart p. 541-554 accès libre avec résumé
      Cet article examine les résultats d'une enquête conduite par la Banque de France durant l'hiver 2003-2004 afin d'étudier le comportement de fixation des prix par les entreprises industrielles. Les prix s'ajustent peu fréquemment; la firme médiane modifie le prix de son produit principal seulement une fois par an. Les examens de prix sont plus fréquents que les changements; puisque la firme médiane examine son prix tous les trimestres. Les firmes adoptent des règles soit time-dependent, soit state-dependent ou une combinaison des deux. Les défauts de coordination et les contrats nominaux (formels ou implicites) sont les sources les plus importantes de rigidité des prix, tandis que les seuils de prix psycho-logique et les coûts de catalogue sont considérés comme peu importants.
  • Articles

    • Économies emergentes : l'incompatibilité entre changes flexibles et dettes en devises - Damien Besancenot, Radu Vranceanu p. 555-574 accès libre avec résumé
      A la fin des années 90, de nombreuses économies en voie de développement présentaient un important endettement en dollars. Dans ce contexte, l'adoption d'un régime de flottement pur constitue-t-il un choix économiquement raisonnable? Nous proposons un modèle dans lequel des générations successives de prêteurs internationaux doivent décider s'ils souscrivent ou non aux émissions en dollars d'une firme du secteur privé. En régime de changes flexibles, les fluctuations du cours de la monnaie nationale influencent la valeur des dettes en dollars et induisent un risque d'insolvabilité. Nous montrons alors que ce risque d'insolvabilité, d'ordre de grandeur négligeable a priori, induit en revanche un très fort risque d'illiquidité. Pour éviter ce risque, une firme produisant un bien destiné au seul marché domestique devrait renoncer à quasiment tout financement en monnaie internationale.
    • Banking board et currency board - Laurent Le Maux p. 575-599 accès libre avec résumé
      Le currency board est souvent présenté comme la seule organisation monétaire permettant une convertibilité au pair d'une monnaie nationale en une monnaie de réserve. Ce système cumule deux défauts, le maintien du risque de change et l'absence de prêteur en dernier ressort, même si le premier inconvénient est censé disparaître avec le second. Cet article évoque une alternative au currency board, ainsi qu'à la dollarisation officielle parfois proposée pour supprimer définitivement le risque de change. Cette alternative issue de la théorie de la Banking School et que nous appelons banking board permet de doter le système d'un prêteur en dernier ressort tout en supprimant le risque de change.