Contenu du sommaire : Varia

Revue Revue d'économie politique Mir@bel
Numéro volume 118, mai-juin 2008
Titre du numéro Varia
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Débats/Opinions

    • Loi relative aux libertés et responsabilités des universités (loi LRU), élection du président et conseil d'administration : une analyse en termes de pouvoir - Fabrice Barthélémy, Alain Béraud, Mathieu Martin p. 299-315 accès libre avec résumé
      L'objet de cet article est de mesurer le pouvoir des membres des conseils d'administration des universités françaises tel qu'il est défini par la loi relative aux libertés et responsabilités des universités (loi LRU). A l'aide d'outils issus de la théorie des jeux coopératifs, et en particulier l'indice de pouvoir de Banzhaf, nous montrons que le nombre de représentants d'un groupe, par exemple les professeurs des universités ou les étudiants, et le pouvoir, sont des notions dont les relations sont parfois surprenantes. Nous présentons des exemples où le réel pouvoir de décision n'appartient pas forcément aux groupes auxquels nous pensions intuitivement.
  • Bilan/Essai

    • Le conflit d'agence dans la gestion déléguée de portefeuille : une revue de littérature - Raphaëlle Bellando p. 317-339 accès libre avec résumé
      Nous présentons dans un premier temps les spécificités du problème d'agence appliqué la gestion déléguée de portefeuille, qui ont pour conséquence l'impossibilité d'obtenir un contrat de rémunération permettant simultanément un partage de risque optimal et le contrôle, par l'investisseur, de l'effort effectué par le gérant dans sa collecte d'information. L'ajout de contraintes de gestion permettrait selon des travaux récents d'améliorer le contrôle de l'investisseur. Mais les travaux empiriques sur les incitations implicites font clairement apparaître une convexité des profils de rémunération des gérants qui résulte de l'asymétrie de l'influence des rendements passés sur les entrées nettes de fonds. Nous évoquons ensuite deux conséquences supposées de ce problème d'agence: le mimétisme et la prise de risque. Selon les travaux empiriques, le mimétisme ne paraît pas être la règle, mais il existe cependant sur certains types de titres (à faible capitalisation), et est plus présent pour les fonds spécialisés dans les valeurs de croissance. La prise de risque excessive qui résulte des incitations implicites semble être au contraire avérée empiriquement.
  • Articles

    • Ce que les sportifs ont appris aux économistes - Nicolas Eber p. 341-374 accès libre avec résumé
      Les économistes utilisent de plus en plus des données provenant du monde sportif pour tester leurs théories. En effet, le sport de compétition offre un «laboratoire » particulièrement riche, dans lequel des individus hautement expérimentés et extrêmement motivés font, en permanence, des choix stratégiques dans un cadre invariant et contrôlé. Il n'est donc pas surprenant d'assister à une montée en puissance des études empiriques fondées sur des données «sportives ». Ces travaux s'appuient essentiellement sur quatre grandes catégories de données: les salaires des joueurs professionnels, les performances enregistrées lors des compétitions, les records (notamment d'athlétisme) et les stratégies des sportifs observées pendant les compétitions. L'objet du présent article est de faire le point sur les principaux résultats provenant de ces quatre types d'études.
    • Les très hauts revenus des Superstars du sport. Un état des approches théoriques et empiriques - Jean-François Bourg p. 375-394 accès libre avec résumé
      La littérature économique qualifie de phénomène Superstar la situation où un petit nombre d'individus bénéficient de revenus considérables et captent des parts de marché prépondérantes dans leur activité. Deux entrées théoriques sont privilégiées en raison de leur pouvoir explicatif complémentaire de ce double biais. La théorie des Superstars montre que l'inégalité des rémunérations et la concentration de la demande proviennent certes des écarts de talent, mais plus encore du mode de valorisation de ces écarts qui prévaut à un moment donné. La théorie du tournoi met en lumière le double problème qui caractérise le spectacle sportif : celui de l'aléa moral (comment améliorer les performances?), celui de l'anti-sélection (comment trier les meilleurs talents ?). Aussi, l'incitation financière est-elle utilisée fortement pour réduire ces deux risques et promouvoir la qualité et l'incertitude du résultat. Les études empiriques éclairent ces sources d'hétérogénéité des rémunérations et confirment le lien entre ces effets de grossissement des talents propres au star-system dans le sport et la formation des revenus des Superstars.
    • L'interaction entre les politiques sociales et les choix technologiques des entreprises : le cas de l'impôt négatif - Samir Amine, Pedro Lages Dos Santos p. 395-409 accès libre avec résumé
      Dans cet article, nous mettons l'accent sur l'effet, souvent sous-estimé, que peut avoir une politique sociale sur le comportement des entreprises en matière de choix technologiques. Dans le cadre d'un modèle d'appariement avec différenciation des agents, nous montrons qu'un système de crédit d'impôt peut, en rendant les entreprises et les travailleurs moins sélectifs à l'embauche, conduire à un accroissement de l'emploi et une réduction des inégalités. Cependant, il provoque alors également une réaction en termes de spécialisation des emplois qui, à long terme, peut s'avérer préjudiciable à la productivité.
    • Service provision and loans : Price and risk implications - Emmanuelle Nys p. 411-428 accès libre avec résumé
      La déréglementation du système bancaire a eu pour conséquence une augmentation de la concurrence entre banques. Les banques, face une diminution de leur revenu d'intérêt, ont cherché d'autres sources de revenu, en modifiant notamment l'offre de services à leurs clients. Ce papier a pour objectif de compléter l'analyse du lien entre activités d'intermédiation et production de services bancaires. Nous montrons que les banques, pour attirer des clients à qui elles vendront des services, sont susceptibles de diminuer leur taux débiteur, utilisant les prêts comme produit d'appel, prenant ainsi plus de risque.