Contenu du sommaire : Varia

Revue Revue d'économie politique Mir@bel
Numéro volume 122, janvier-février 2012
Titre du numéro Varia
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Une entreprise peut-elle rattraper son retard technologique ? Quelques éléments de réponse en économie de l'innovation - Christine Halmenschlager p. 1-35 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Le leadership apparent d'une entreprise masque souvent le fait qu'une position dominante n'est pas nécessairement acquise de manière définitive. Dans quelle mesure les challengers, comme les entrants potentiels, peuvent-ils rattraper leur retard technologique ? Les exemples illustrant le déclin de certains leaders technologiques ne sauraient constituer une preuve de la non-persistance d'un leadership et la réalité industrielle laisse percevoir une grande variété de situations. Nous apportons dans ce papier les intuitions principales sur les mécanismes du rattrapage technologique. Nous nous appuyons sur des contributions en économie industrielle, tant théoriques – avec le recours à la théorie des jeux non coopératifs – qu'empiriques, et nous y juxtaposons des faits qui nous paraissent illustrer la pertinence des conclusions théoriques. Deux angles d'approche sont privilégiés. Dans le premier, nous rassemblons les travaux focalisés sur les asymétries de position au sein d'une course à l'innovation. Nous étudions si les diverses modélisations dont nous disposons permettent d'établir les conditions sous lesquelles un concurrent distancé dans la course garde ou non la capacité de rattraper son retard. Dans un second angle d'approche, nous nous intéressons à la diffusion des connaissances, qu'elle soit exogène, par le biais des spillovers, ou bien, volontaire, par la coopération en R&D. Nous cherchons à savoir si cette diffusion permet aux retardataires de combler leur lacune sur les leaders technologiques.
    Can a firm catch-up with the technological leader ? Some elements of response in the economics of innovation The apparent technological leadership of a firm at a given moment in time often hides the fact that a market dominant position is not necessarily secured forever. To what extent can challengers or potential entrants catch up with technological leaders ? Examples illustrating the decline of some technological leaders can not constitute evidence of non-persistent leadership. The industrial reality, which is complex and diverse, suggests a wide variety of situations. In this paper, we explore both theoretical and empirical studies about the issue of technological catching up, according to two approaches. We first analyse the various dynamic models of patent races in which we can establish the conditions under which a lagging competitor maintains or not the possibility of catching up. We then explore using an alternative approach whether cooperation in R&D allows the laggards to catch up.
  • Efficience des Clubs Français de Football des Ligues 1 et 2 - Élisé Wendlassida Miningou, Valérie Vierstraete p. 37-66 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Le football est un sport très populaire en France. Pourtant, à l'instar des autres clubs européens, les clubs français connaissent actuellement quelques difficultés. Ainsi, certains niveaux de dépenses des clubs sont jugés élevés. Pourtant, malgré cela, les résultats sportifs ne sont pas toujours au rendez-vous, notamment au niveau européen. On peut alors se poser la question de l'utilisation efficiente des ressources qui sont consacrées au football français. C'est ce thème que nous abordons dans ce papier en étudiant l'efficience des clubs de football français de première et de deuxième ligues entre la saison 2002/03 et la saison 2007/08. Pour cela, nous appliquons un modèle DEA (Data Envelopment Analysis) et mesurons l'efficience technique et l'efficience d'échelle des clubs professionnels français. Les résultats de notre étude montrent que dans l'ensemble, les clubs français sont inefficients et utilisent donc plus de ressources qu'il n'en faudrait pour atteindre leurs objectifs. De plus, les clubs de la ligue 1 sont moins efficients que ceux de la ligue 2 et l'efficience semble avoir diminué dans le temps dans les deux ligues. Finalement, nous constatons que l'inefficience semble plus attribuable à des problèmes managériaux qu'à des problèmes liés à la taille des clubs.
    Efficiency of French Football Clubs in Ligue 1 and Ligue 2 Football / soccer is a very popular sport in France. However, like clubs elsewhere in Europe, French clubs are currently facing some hurdles. The expenditure levels of some of these clubs are considered excessive. What is more, results on the field are not always forthcoming, especially at the pan-European level. We may thus wonder whether resources devoted to football in France are used efficiently. This is the issue we address in this paper, where we study the efficiency of French football clubs in Ligue 1 and Ligue 2 over a period spanning the 2002-03 and 2007-08 seasons. To accomplish this, we use a DEA (Data Envelopment Analysis) model and measure the technical efficiency and scale efficiency of French professional clubs. Our results reveal that, overall, French clubs are inefficient, using more resources than necessary to attain their objectives. Moreover, clubs in Ligue 1 are less efficient than those in Ligue 2, and efficiency has declined over time in both leagues. Finally, we observe that inefficiency seems to be more associated with managerial problems than with the size of the clubs.
  • Les organisations sans but lucratif répondent- elles à une demande de biens de confiance ? Le cas des services de prise en charge - Erwan Quéinnec p. 67-87 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La théorie de l'échec du contrat (CFT) pare le statut sans but lucratif d'une fonction discriminante de garantie apportée aux agents privés demandeurs de « biens de confiance », ces derniers donnant prise à d'insurmontables asymétries informationnelles. Quoique stimulante, la CFT peine cependant à expliquer la coexistence des firmes et des organisations sans but lucratif sur leurs secteurs d'offre communs : services de prise en charge, soins et éducation. Elle appelle donc une discussion théorique visant à délimiter son périmètre d'application. En se limitant au cas des services de prise en charge, l'examen des travaux théoriques et empiriques arrimés à la CFT conduit à conclure (a) que les biens de confiance posent effectivement un problème radical d'asymétrie d'information (sous certaines conditions), (b) que la théorie surestime (sous estime) la capacité du statut sans but lucratif à y répondre (la capacité des firmes à susciter de la confiance) et (c) qu'en conséquence, la CFT n'est réellement prescriptive qu'à propos des « consommateurs vulnérables non monitorés » et à condition de doter les organisations sans but lucratif d'une signalétique complémentaire à celle de leur statut juridique.
    Do non profit organizations meet a demand for trust goods ? The case of care services. Contract Failure Theory argues that the Non Distribution Constraint prototypical of Non Profit Organizations (NPOs) plays the role of a safeguard given to buyers of “trust goods”, the latter of which involving dramatic asymmetrical information. Though stimulating, such a paradigm stumbles over the coexistence of firms and commercial NPOs on markets for care, medical services and education. Therefore, it calls for further discussion in order to study its premises and prescriptions more closely. Focusing on care services, this theoretical examination leads on stressing that (a) trust goods actually give rise to specific problems of asymmetrical information (under conditions), (b) CFT overestimates (underestimates) the ability of Non Distribution Constraint to deal efficiently with such setbacks (the ability of firms to arouse trustworthiness) and (c) CFT is less concerned with “trust goods” than with “vulnerable unless monitored consumers” and should strengthen the Non Distribution Constraint with additional signaling devices such as “disclosure of values”.
  • Insiders, Outsiders et le recrutement syndical - Michel Paul p. 89-112 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La question des objectifs syndicaux est analysée dans la littérature au moyen de deux grandes approches, regardées comme antinomiques, selon que la démocratie au sein de l'organisation est parfaite (théorème de l'électeur médian) ou imparfaite (maximisation de l'effectif syndical). L'objet du présent article est de montrer alors qu'une telle opposition ne tient plus dans un modèle insiders-outsiders. Pour établir ce point, on reprend, tout en l'amendant, le modèle de Booth & Chatterji [1995] dans lequel la syndicalisation n'est pas obligatoire en distinguant les offreurs de travail selon qu'ils bénéficient ou non d'un emploi au moment des négociations et l'on étudie un jeu d'offres de salaire dans lequel deux organisations recrutent chez les salariés en se livrant à une concurrence par la qualité. Le principal résultat du modèle est que l'objectif de salaire des insiders, à moins que le bassin ne connaisse un chômage massif, est mis en œuvre à l'équilibre.
    Insiders, Outsiders and the Membership Maximization Hypothesis Trade union objectives are analysed in the literature by means of two canonical approaches, the median voter theorem and the membership maximization hypothesis, that are thought to be contradictories. The paper aims to show this assertion is misleading in the insider-outsider framework. To state this point, we propose a modified version of the Booth & Chatterji [1995] model in which membership is not compulsory by differentiating labour suppliers depending on whether they are employed or unemployed at the time of the bargain and we study a wage-offers game in which two organizations recruit with the workers by competing with the quality of the union goods. The main result is that the insiders' claim, unless the pool experiences some massive unemployment, is implemented at the equilibrium.
  • Anomalies et paradoxes des choix alimentaires : et si les carottes n'étaient pas orange ? - Serge Blondel, Christophe Daniel, Mahsa Javaheri p. 113-133 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    De nouvelles variétés de couleurs de carottes ont été utilisées lors de tests expérimentaux. Les anomalies de la théorie de la décision (disparité entre prix de réserve à la vente et à l'achat, phénomène d'inversion des préférences) se retrouvent bien dans le cas de décisions alimentaires. Le prix de réserve à l'achat s'avère une mesure fiable du comportement d'achat du consommateur. Enfin, nous concluons que les carottes blanches et jaunes pourraient être introduites sur le marché, contrairement à celles roses ou violettes.
    Anomalies and paradoxes of food choices : The case of non-orange carrots New colours of carrots were used in an experimental design. Main anomalies of decision theory (disparity between selling and buying prices, preference reversal phenomenon) are obtained in the case of food decisions. The willingness to pay is a consistent measure of the buying behaviour of the consumer. Finally, we conclude that the white and yellow carrots could be introduced on the market, contrary to the pink or purple ones.