Contenu du sommaire : Mélanges en l'honneur de Pierre-Yves Hénin
Revue | Revue d'économie politique |
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Numéro | volume 122, novembre-décembre 212 |
Titre du numéro | Mélanges en l'honneur de Pierre-Yves Hénin |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Avant-propos - William Marois p. 787-788
- Préface - Frédérique Bec, Mélika Ben Salem p. 789
- La « grande récession » : une mise en perspective - Martial Dupaigne, Franck Portier p. 791-809 Dans cet article, nous analysons la récession actuelle à l'aune de 50 années d'observation dans 34 pays de l'OCDE. Ces données historiques nous permettent d'établir les caractéristiques (longueur, profondeur, etc...) d'une récession médiane, mais aussi la distribution de ces caractéristiques sur l'ensemble des récessions observées. La récession actuelle apparaît exceptionnelle en durée et en profondeur. C'est également celle qui touche simultanément le plus de pays. Nous analysons ensuite les caractéristiques des récessions concernant les évolutions de la consommation, de l'investissement, des dépenses publiques, des exportations et des importations, mais aussi en décomposant le PIB en 7 branches d'activité. La récession actuelle est essentiellement tirée par l'investissement ; la consommation se maintient en France et dans une moindre mesure en Allemagne. Sectoriellement, le secteur manufacturier est fortement touché en France et sa contraction est très rapide. La gravité de la récession dans le secteur de la construction ne devient exceptionnelle que sur la dernière année.The “great recession” in perspective. This article studies the 2008 onwards recession using 50 years of observations in the 34 OECD member countries. We use this dataset to describe the characteristics (depth, duration, etc) of a median recession as well as the distribution of those characteristics over the entire sample of actual recessions, The Great Recession's depth, duration and cross-country synchronicity are outstanding. We extend our analysis to lower levels of aggregation, studying expenditures on one side and seven sectoral GDP on the other side. We find that the Great recession is largely investment-driven, while consumption resists in France and, to a lesser extent, Germany. On the sectoral side, the contraction of French manufacturing is severe. The negative impact on the construction sector only becomes unusually strong in the last year of the sample.
- Le rôle des stocks en sortie de crise : Une étude empirique sur données d'enquête - Frédérique Bec, Mélika Ben Salem, Marie Bessec p. 811-822 Cet article explore empiriquement l'existence d'un effet rebond en sortie de crise dans les variations de stocks. Le modèle auto-régressif à seuil retenu ici autorise une dynamique de reprise en sortie de crise temporairement plus vigoureuse que la dynamique moyenne du régime d'expansion. Ce modèle est appliqué aux données d'enquête de la commission européenne concernant les entreprises du secteur manufacturier sur l'état de leurs stocks de produits finis. Pour l'Allemagne, la France et l'Europe entre 1985q1 et 2011q4, ces données révèlent une phase de reprise prononcée dans les trimestres qui suivent le creux de l'épisode de récession. Cet effet rebond des stocks pourrait à son tour expliquer celui du taux de croissance du PIB réel mis en évidence par des études récentes.The role of inventories at the end of recessions : an empirical study from survey data This paper explores the existence of a bounce-back effect in inventory investment using the European Community opinion survey on stocks of finished products in manufacturing. A threshold autoregression allowing for a transitory strong recovery phasis is estimated for French, German and European aggregate data from 1985q1 to 2011q4. The results support the existence of a high recovery episode for inventory investment during the quarters immediately following the recessions. This could in turn explain the real GDP growth rate bounce-back pointed out in previous empirical studies.
- Extreme Financial cycles - Bertrand Candelon, Guillaume Gaulier, Christophe Hurlin p. 823-831 Cycles financiers extrêmes. Cet article élabore une nouvelle méthodologie de datation des cycles financiers extrêmes. S'appuyant sur la théorie des valeurs extrêmes, il étend la « calculus rule » afin de détecter les pics et les creux exceptionnels. Appliquée sur des séries financières américaines depuis 1871, cette méthode permet de mieux appréhender les mouvements extrêmes et d'y apporter le cas échéant les réponses les plus adéquates.
- Quelques constats sur les prévisions conjoncturelles de la croissance française - Thomas Jobert, Lionel Persyn p. 833-849 Nous étudions la qualité des prévisions de croissance pour la France réalisées durant la première décennie de ce siècle. Un biais d'optimisme des prévisions du Consensus de la croissance trimestrielle apparaît dès l'examen graphique, et son existence est confirmée par le calcul des moyennes des erreurs de prévisions qui sont systématiquement négatives. L'indicateur de Theil montre que les prévisions de l'Insee dominent celles du Consensus qui obtiennent de meilleurs résultats qu'une prévision naïve (donnée par le dernier taux de croissance connu). Les tests semblent confirmer la présence d'un biais d'optimisme dans les prévisions trimestrielles, biais qui peut provenir dans le cas des prévisions du Consensus de l'agrégation des prévisions collectées par le Consensus Economics. L'étude des prévisions de croissance pour l'année à venir faites par chaque organisme interrogé mensuellement par le Consensus Economics nécessite un traitement préalable à cause des données manquantes. Au final nous ne retenons que les prévisions de neuf institutions que nous comparons avec celles du gouvernement, du FMI, de l'OCDE, et de la Commission Européenne. Il apparait d'une part que les prévisions sont très proches de la prévision du Consensus, et d'autre part que le biais d'optimisme reste présent. Enfin, le désaccord entre les institutions s'accroît à l'approche d'une phase de contraction et décroît après.Some evidences about French growth forecasts We study the quality of the French growth forecasts from the first decade of the century. An optimism bias of the quarterly Consensus growth forecasts can be asserted right from a graphic analysis and its existence is confirmed by the calculation of the mean errors which are systematically negative. The Theil index reveals that Insee forecasts are superior to the Consensus ones. In addition, the Consensus forecasts are superior to a naïve forecast. Proper tests seem to confirm that an optimism bias exists ; this bias could arise from the combination of several forecasts. The study of the Consensus Economics fixed event forecasts regarding the next coming year requires a preliminary analysis due to missing data. We thus only retain the forecasts of nine institutions that we compare to those of the Government, the IMF, the OECD, and the European Commission. It appears that the forecasts are fairly close to the Consensus forecast and that the optimism bias is still observable. Finally, the disagreement between the forecasters increases towards a recession and, then, decreases.
- Les fonctions de réponses aux chocs dans les modèles VAR structurels à changements de régimes markovien - Frédéric Karamé p. 851-865 Depuis l'article fondateur de Koop et al. [1996] sur les modèles non linéaires, il existe très peu de travaux portant sur les fonctions de réponses impulsionnelles pour les modèles VAR structurels à changements de régimes markoviens. Cette question est pourtant importante pour qui veut étudier l'existence d'asymétries d'un système économique en réponse à un choc économiquement identifié. Cet article présente l'évolution des différentes fonctions proposées dans la littérature depuis le début des années 2000. Je discute de leurs propriétés et montre, au travers d'une application sur les ?ux bruts d'emplois, que le choix d'une fonction de réponse n'est pas neutre en termes de résultats obtenus.Impulse response functions in Markov-Switching structural VAR models Since the seminal paper by Koop et al. [1996], there has been few papers on Generalized Impulse-Response Function (GIRF) for Markov-Switching structural VARs. This issue is very important for who wants to investigate the presence of asymmetries in the wake of economically-identified shocks. In this paper, I present the different responses functions proposed in the literature since 2000. I discuss their properties and illustrate through an example on aggregate gross job ?ows that results can be affected by the choice of a particular response function.
- The Dynamic Effects of Disinflation Policies in the U. S. - Fabrice Collard, Patrick Fève, Julien Matheron p. 867-885 Les effets dynamiques des politiques de désinflation aux Etats-Unis Cet article étudie les effets des politiques de désinflation sur la dynamique macro-économique américaine. Les politiques de désinflation sont identifiées à l'aide d'une technique d'épisode comme des chocs réduisant de façon permanente le niveau d'inflation de long terme. Nous montrons que ces épisodes sont suivis d'une période de récession persistente. L'inflation augmente à court terme au dessus de son niveau de long terme et présente une dynamique en cloche. Cette dynamique se retrouve sur l'évolution du taux d'intérêt. Ces résultats sont robustes à des changements dans l'ensemble d'information utilisé, ainsi qu'à des changements de spécification du modèle.
- Coût des fluctuations autour d'un produit naturel sous-optimal - Xavier Fairise, Jean-Olivier Hairault, François Langot p. 887-902 La nouvelle macro-économie keynésienne propose en général des recommandations de politique monétaire dans une économie où une subvention élimine le taux de marge en moyenne : le produit naturel à l'état stationnaire est optimal. Dans ce papier, nous proposons d'étudier les fluctuations autour d'un taux naturel inefficace sous l'angle du coût en bien-être de ces fluctuations. Nous montrons que le coût des fluctuations est généralement sous-estimé. En tant que monopoleurs, les entreprises cherchent à préserver leurs marges attendues : l'interaction entre les fluctuations agrégées et les comportements de fixation de prix induisent des niveaux moyens de consommation et d'emploi plus faibles que leurs homologues dans une économie à prix flexibles. Le coût des fluctuations croît avec le degré d'inefficacité de l'état stationnaire. En revanche, lorsque la fonction d'utilité est iso-élastique, les recommandations de politique monétaire ne sont pas modifiées : l'objectif d'inflation nulle est souhaitable et permet de reproduire l'allocation à prix flexibles.The Welfare Cost of Business Cycles when the Steady State is Distorted New-Keynesian macroeconomics usually provides recommendations for monetary policy in an economy where a subsidy eliminates the mark-up at the steady state : the natural output is then optimal. In this paper, we propose to study the ?fluctuation around an inefficient natural output. We show that the cost of business cycles is usually underestimated. As monopolists, firms seek to preserve their expected mark-up : the interplay between the price setting by each firm and aggregate ?fluctuation leads to lower consumption and employment than their counterparts in an economy with ?flexible prices. The cost of ?fluctuation increases with the degree of the distortions at the steady state. However, when the utility function is iso-elastic, the optimal monetary policy is not changed : targeting zero in?ation is still desirable and leads to replicate the ?flexible-price allocation.
- Sur les interactions entre politiques de dette publique et de transfert - Marie Bessec, Audrey Desbonnet, Sumudu Kankanamge, Thomas Weitzenblum p. 903-920 Dans cet article, nous analysons les interactions entre les politiques de dette publique et de transfert dans le modèle de Floden [2001], que nous étendons en modélisant la dynamique transitoire d'un état stationnaire à un autre. Dans un premier temps, dans le cas où la dette aurait atteint un niveau élevé, nous montrons qu'il est possible de mettre en œuvre une politique de désendettement de l'Etat qui ne détériore pas le bien-être, en l'associant à un ajustement transitoire du transfert. Dans un second temps, nous proposons un équilibre intégrant les incitations à court terme de surprendre les agents en modifiant les niveaux de dette publique et de transferts. Nous montrons que l'optimum de long terme sur la dette et les transferts proposé par Floden [2001] n'est pas stable au regard de ces incitations. Quantitativement, l'équilibre que nous obtenons s'éloigne considérablement de ce dernier.On interactions between public debt and transfer policies In this paper, we investigate the interactions between public debt and transfer policies in a framework based on Floden [2001], that we extend to allow for transitional dynamics between steady states. First, we show that, starting from a high level of public debt, it is possible to implement a policy that reduces public debt without generating welfare losses, as long as it is associated with transitory transfers adjustments. Secondly, we define and compute an equilibrium that takes into consideration the government's incentive to implement unexpected adjustments in both public debt and transfers. We show that the long run equilibrium over public debt and transfers in Floden [2001] is not stable with respect to these short term incentives. Simulations reveal that our equilibrium and Floden [2001]'s one considerably differ in quantitative terms.
- L'insoutenable dynamique de la dette. Une analyse macroéconomique du défaut souverain - Michel Guillard, Hubert Kempf p. 921-941 Nous étudions la question de la soutenabilité de la dette publique dans le cadre d'un modèle macroéconomique prenant explicitement en compte l'interaction des politiques monétaire et budgétaire ainsi que la possibilité de défaut sur la dette publique. Nous différencions la notion de « seuil de défaut » de celle de « seuil d'insoutenabilité ». Le seuil de défaut correspond à la limite d'endettement de l'État. Le défaut survient lorsque le marché ne reconnaît plus à l'État la capacité d'honorer la totalité de sa dette. Le « seuil d'insoutenabilité » peut être atteint pour des niveaux de dette plus faibles. Le marché continue à affecter une probabilité positive au remboursement complet de la dette. Pour autant, lorsque ce seuil est dépassé, la prime de risque réclamée par le marché pèse si lourdement sur les comptes publics que le défaut devient, en l'absence de choc macroéconomique favorable, inévitable. Nous montrons également qu'un « défaut réussi » nécessite une règle de défaut respectant le critère de soutenabilité de la dette après défaut, la soutenabilité signifiant ici que la prime de risque après défaut doit être suffisamment faible pour assurer que la part de la dette dans le PIB puisse continuer à décroître. Une règle de défaut efficiente doit impliquer une réduction suffisante de la dette publique.The Unsustainable Debt Dynamics The macroeconomic sustainability of public debt is addressed when the interaction between fiscal and monetary policies is taken into account, as well as the possibility of default. Taking into account a rule of default, we distinguish the “default threshold” from the “unsustainability threshold”. The former one corresponds to the upper limit to public debt ; the latter one to the level above which, absent any further shock, the dynamics of public debt leads to future default. When this threshold is exceeded, the risk premium is high enough so as to generate future default, which itself feeds the risk premium. When a default occurs, the haircut applied on the existing amount of debt depends on the default rule. We show that a “successful default” is such that the ex post debt level is sustainable, which means that the ex post default risk premium is small enough and thus leads to a decreasing debt to GDP ratio. This implies that the haircut on public debt must be high enough.
- Les négociations internationales sur l'environnement : norme uniforme et normes différenciées - Basak Bayramoglu, Jean-François Jacques p. 943-969 La plupart des accords environnementaux internationaux déjà signés pour résoudre les problèmes de pollution transfrontalière apparaissent contraints : soit des normes de dépollution uniformes sont appliquées accompagnées de transferts compensatoires (accord de norme uniforme avec transferts), soit des normes de dépollution différenciées sont mises en place sans transfert monétaire (accord de normes différenciées sans transfert). Dans le contexte d'un problème de pollution transfrontalière affectant deux pays hétérogènes, nous comparons l'efficacité relative de ces deux accords de second-rang dans le cas de fonctions d'utilité quasi-linéaires. En particulier, nous étudions le rôle des coûts associés au versement des transferts compensatoires entre pays dans le choix de ces accords coopératifs. Afin de mener cette analyse, nous comparons, tout d'abord, les frontières de Pareto associées à chacun des accords. Ensuite, nous étudions l'accord qui va être signé par les deux pays en utilisant la solution généralisée de Nash [1953]. Nos résultats montrent, d'une part, l'équivalence des frontières de Pareto des deux accords dans un cas spécial qui coincide avec l'optimum de premier-rang. D'autre part, au voisinage de ce cas, nous démontrons la possible supériorité de l'accord de norme uniforme avec transferts par rapport à l'accord de normes différenciées. Dans ce cas, le niveau des coûts associés à la réalisation des transferts doit être suffisamment faible comparativement aux coûts marginaux relatifs de dépollution des pays dans l'accord différencié.International Environmental Agreements : Uniform or Differentiated Abatement Standards. Most of the international environmental agreements that have been signed in the past to resolve transboundary pollution problems appear constrained in the sense that either monetary transfers accompany uniform abatement standards (agreements based on a uniform standard with monetary transfers), or differentiated abatement standards are established but without monetary transfers (agreements based on differentiated standards). For two asymmetric countries facing the challenge of a transboundary pollution problem, we compare the relative efficiency of these two second-best agreements in the case of quasi-linear utility functions. We especially study what role the costs associated with transfer payments across countries play in the choice of cooperative agreements. To conduct this analysis, we first construct the Pareto sets corresponding to each agreement. We next analyze the agreement which will be signed by both countries using the generalized Nash bargaining solution (1953). On the one hand, our results demonstrate the equivalence of the Pareto sets corresponding to the two agreements for one special case which coincides with the first-best solution. On the other hand, in the neighborhood of this case, we show the possible superiority of the agreement based on a uniform standard with transfers over that based on differentiated standards. In this case, the level of the costs associated with transfer payments must be sufficiently low compared to the relative marginal abatement costs of the countries in the differentiated agreement.
- Dépenses militaires, croissance et bien être : une simulation de l'impact macroéconomique de la R&D défense - Thierry Laurent p. 971-1009 L'article propose une évaluation pour la France de l'impact à long terme de la R&D défense sur la croissance et le bien être via la construction puis la simulation d'un modèle d'équilibre général dynamique avec croissance endogène. Les résultats des simulations effectuées sur l'économie française soulignent l'importance du rôle joué par les investissements publics en R&D défense dans la détermination à long terme du taux de croissance.Military Expenditures, Growth and Welfare : A Simulation of the Macroeoconomic Impact of Military R&D This paper aims at providing a simple economic framework to address a somewhat neglected question of economic policy, namely the optimal share of investments in military R&D in total public spending. In order to capture the long-run impact of tax-financed military R&D on the growth rate, we develop an endogenous growth model in the spirit of Barro [1990]. The model focuses on the optimal sharing of public resources between consumption, civil investment, military R&D and other military expenditures. Taking into account two types of R&D – tax-financed military R&D vs private (non-military) R&D – allows us to analyze how the government manages the optimal allocation of tax resources between public funding of military R&D on the one side, and the provision of subsidies to private R&D on the other side. The results emphasize the key role played by military R&D in enhancing economic growth and welfare in the long run.
- Moins de fonctionnaires mais mieux payés ? Un test de l'approche partisane de l'emploi public - Maya Bacache-Beauvallet p. 1011-1027 Cet article étudie l'arbitrage entre le nombre de fonctionnaires recrutés et le salaire moyen qui leur est proposé, pour une enveloppe salariale donnée exogène. L'existence d'une plateforme partisane, entre un parti politique qui propose peu d'emplois mais mieux payés, et un autre parti qui augmente le nombre d'emplois publics mais en contrepartie d'un salaire relativement plus bas, est testé sur 23 pays sur la période 1960-2009. Toutes choses égales par ailleurs, les partis de gauche (resp. de droite) augmentent significativement le nombre d'emplois (resp. le salaire moyen proposé) à dépenses publiques données.Less Public Employees but Better Paid ? A Test of the Partisan Model This article examines the trade-off between the number of public employees and the average salary offered to them, for a given exogenous wage bill. This existence of a partisan platform – a political party that offers few jobs but better paid and another political party which increases the number of jobs for a relatively low salary – is tested on 23 countries during the period 1960-2009. Ceteris Paribus, we show that the left (resp. the right) parties significantly increase the number of jobs (resp. the average wage) for a given amount of public expenditure.
- Créer des emplois publics crée-t-il des emplois ? - Yann Algan, Pierre Cahuc, André Zylberberg p. 1029-1041 Cet article analyse l'impact de la création d'emplois publics sur l'emploi privé et le chômage. Adoptant une approche macro-économique, la première partie s'intéresse principalement aux effets d'éviction de la création d'emplois publics sur la création d'emplois privés. Une étude statistique menée sur 17 pays de l'OCDE sur la période 1960-2000 montre que cet effet d'éviction est significatif et de grande ampleur : à chaque fois que l'Etat décide de créer 10 emplois publics il en résulte directement ou indirectement une perte de 15 emplois privés. Il est aussi montré que l'impact de la création d'emplois publics dépend crucialement du type d'emplois publics créés. Deux caractéristiques jouent un rôle prépondérant : le degré de substitution entre la production du secteur public et celle du secteur privé, et l'ampleur des avantages dont bénéficient les titulaires d'emplois publics. Dans une perspective plus micro-économique, la seconde partie dresse un bilan des études qui analysent les politiques dites de « contrats aidés ». Les conclusions rejoignent celles de l'analyse macroéconomique à savoir que la nature des emplois créés est essentielle : les contrats aidés dans le secteur marchand sont souvent un tremplin vers l'emploi stable, notamment pour les jeunes et les moins qualifiés. En revanche, les contrats aidés du secteur non marchand n'ont pas d'efficacité avérée en termes de retour vers un emploi stable.Does more public jobs increases the total number of jobs ? This article analyses the impact of public employment creation on private sector employment and unemployement. In a macroeconomic approach, the first section focuses on the crowding out effects of public jobs creation on private jobs creation. The effect is found to be large and significant by an empirical study of 17 OECD countries for the period 1960-2000: for 10 public jobs created, 15 private jobs are directly or indirectly lost. This study also shows that the impact of public employment creation strongly depends on the kind of public jobs created. Two characteristics are crucial : the degree of substitution between public and private sectors productions on the one hand and the magnitude of the advantages provided by public jobs. Retaining a microeconomic perspective, section two surveys empirical studies of subsidized employment policies. Conclusions are similar to the ones drawn from the macroeconomic analysis, namely the kind of jobs created is essential : subsidized jobs created in the private sector are often a first step towards a permanent job, especially for young and/or low skilled people. By contrast, subsidized jobs created in the public sector do not increase the probability to find a permanent job.