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Revue Revue Internationale des Sciences Administratives Mir@bel
Numéro volume 77, no 4, décembre 2011
Titre du numéro Varia
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • L'influence de l'austérité des limites fiscales et des dépenses (TEL) sur le niveau de dépenses et de recettes des États - Suho Bae, Changhoon Jung p. 673-696 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Dans le présent article, nous employons un indice de l'austérité (caractère restrictif) des limites fiscales et des dépenses (TEL, tax and expenditure limitation ) au niveau des États et au niveau local pour examiner l'influence de l'austérité des TEL sur les niveaux de dépenses totales, de dépenses générales directes, de recettes autonomes totales et de recettes autonomes générales en analysant un ensemble de données recueillies au moyen d'un panel auprès des 48 États américains contigus pour la période 1977– 2006. Nos observations indiquent que la présence de TEL d'État plus contraignantes entraîne une réduction des dépenses totales des États. Cela ne réduit cependant pas les dépenses générales directes. Nos observations indiquent également que des TEL plus contraignantes n'entraînent pas de réduction de la collecte des recettes dans les États. Nos observations indiquent que le niveau d'austérité des TEL d'État n'a que peu ou pas d'influence sur le niveau de dépenses ou de recettes de l'État, ce qui confirme les résultats d'études antérieures, selon lesquels les TEL ne permettent pas, pour la plupart, de maîtriser les budgets des États.Remarques à l'intention des praticiens. Les observations issues de la présente étude ont des implications stratégiques importantes pour les professionnels travaillant dans la gestion et l'administration publiques. Les politiciens et les agents des gouvernements des États doivent revoir leur position en ce qui concerne l'adoption de TEL d'État dans le but de réduire la taille du gouvernement des États car les observations de notre étude indiquent clairement que des TEL plus contraignants ne débouchent pas sur une réduction des dépenses ou des recettes des États. La présente étude et d'autres laissent entendre que les TEL d'État ne permettent pas, pour la plupart, de maîtriser les niveaux des dépenses et des recettes. Les TEL locales, en revanche, sont relativement efficaces, et une coordination stratégique s'impose par conséquent pour définir des TEL appropriées pour les États et au niveau local.
    This article employs a state and local tax and expenditure limitation (TEL) stringency (restrictiveness) index to examine the effects of TEL stringency on the levels of total expenditure, direct general expenditure, total own source revenue, and general own source revenue by analyzing a panel dataset of the 48 contiguous US states for 1977–2006. The findings indicate that a more stringent state TEL results in a reduction in total state spending. However, it does not reduce direct general spending. The findings also show that a more stringent state TEL does not lead to a reduction of state revenue collection. The findings suggest that the level of stringency of a state TEL has little or no effect on the level of either state expenditure or revenue, confirming results from previous literature that state TELs are largely ineffective in controlling state budgets.Points for practitionersThe findings of this study provide important policy implications for professionals working in public management and administration. Politicians and state government officials need to reconsider enacting state TELs to use as a tool for the reduction of the size of state government because the findings in this study clearly indicate that a more stringent state TEL does not result in a reduction of state expenditure or revenue. This study and others suggest that state TELs are largely ineffective in controlling expenditure and revenue levels. However, local TELs are quite effective, and thus, policy coordination must follow in designing appropriate state and local TELs.
  • Une « évolution institutionnelle » dans la gestion de l'intégrité en Chine - Ting Gong p. 697-713 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Les tentatives infructueuses passées de contrôler la corruption ont amené le gouvernement chinois à revoir sa stratégie, en abandonnant ses mesures anticorruption axées sur des campagnes au profit d'une gestion de l'intégrité institutionnalisée, que nous appellerons « évolution institutionnelle » dans le présent article. Cette « évolution » est caractérisée par un renforcement de l'intégrité axée sur des règles et se manifeste dans la multiplication des différentes initiatives locales en faveur de l'intégrité. C'est en nous basant sur un cas particulier (la déclaration de patrimoine des agents des gouvernements locaux) que nous allons détailler les caractéristiques et les mécanismes du changement institutionnel axé sur la gestion de l'intégrité en Chine. À côté de l'analyse conceptuelle de cette évolution institutionnelle, nous allons en examiner les implications sociales et politiques plus larges. Comme nous le verrons dans nos observations, l'évolution institutionnelle en matière de gestion de l'intégrité que connaît actuellement la Chine suppose un changement de paradigme pour comprendre la corruption et ses nouvelles caractéristiques.Remarques à l'intention des praticiens. L'évolution institutionnelle axée sur la gestion de l'intégrité en Chine a des implications pratiques. Premièrement, la gestion de l'intégrité est davantage un processus institutionnalisé et axé sur des règles qu'un processus de simple inspiration idéologique. Deuxièmement, qu'ils abordent certains aspects bien précis de l'action concrète ou qu'ils proposent un schéma général à appliquer dans des circonstances particulières, les programmes de gestion de l'intégrité doivent préciser comment les obligations doivent être mises en œuvre et évaluées, et définir les sanctions encourues en cas de non respect. Troisièmement, la gestion de l'intégrité se base non seulement sur des règles, mais aussi sur des valeurs importantes, comme l'imputabilité, la responsabilité, la transparence et l'intéressement du public, des éléments qui assurent une bonne gestion des risques de probité.
    Previous unsuccessful attempts at controlling corruption have led the Chinese government to change its strategy from campaign-style anti-corruption enforcement to institutionalized integrity management, referred to as an ‘institutional turn' in this article. The ‘turn' is characterized by rule-guided integrity building and manifests itself in the growth of various local integrity initiatives. Drawing on a particular case – the declaration of assets by local government officials – this article details the characteristics and mechanisms of the institutional change towards integrity management in China. In addition to a conceptual discussion of the institutional turn, the broad social and political implications beyond the turn itself are examined. As the findings of the article show, China's ongoing institutional turn towards integrity management implies a paradigm shift in understanding corruption and its changing patterns.Points for practitionersThe institutional turn towards integrity management in China has practical implications. First, integrity management is an institutionalized and rule-guided process, rather than a process of mere ideological inspiration. Second, whether covering certain specific aspects of concrete action or providing a general schema to be applied to particular circumstances, integrity management programmes should detail how a requirement is to be implemented and assessed, and what sanctions are to be imposed in cases of non-compliance. Third, integrity management relies not only on rules but also on important values, such as accountability, responsibility, transparency, and public engagement, which ensure good management of probity risks.
  • L'institutionnalisation de la méritocratie dans les organismes de régulation d'Amérique latine - Salvador Parrado, Miquel Salvador p. 715-741 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Une recherche portant sur 72 instances de régulation dans quatre secteurs stratégiques (secteur pharmaceutique, télécommunications, finances et pensions) dans dix-huit pays d'Amérique latine révèle que l'institutionnalisation des pratiques méritocratiques dans le recrutement et l'évolution professionnelle de leur personnel n'est pas répandue, même dans les pays dont la bureaucratie est professionnalisée. L'application de la méritocratie peut s'expliquer en partie par le secteur stratégique et l'influence des communautés épistémiques, tandis que les autres explications, comme l'héritage administratif ou l'autonomie des instances de régulation dans la formulation et la mise en œuvre des politiques du personnel, jouent un rôle moins important. L'institutionnalisation de la méritocratie dans des « îlots d'excellence » a des implications stratégiques pour le maintien des stratégies basées sur le mérite pour la fonction publique. La présente étude révèle que l'institutionnalisation de la méritocratie n'est pas répandue lorsque l'on considère le recrutement et l'évolution professionnelle du personnel dans 72 organismes de régulation d'Amérique latine. Les pratiques méritocratiques abouties s'expliquent en partie par le secteur stratégique dans lequel ces organismes agissent. Les secteurs économiques régulés (services financiers, paiement des pensions et télécommunications) sont plus méritocratiques que les secteurs sociaux régulés (secteur pharmaceutique). Deux explications sont proposées pour expliquer cela. D'une part, il semble que la méritocratie soit influencée par des communautés épistémiques bien définies, dans lesquelles la concurrence joue un rôle important (par exemple, les économistes). D'autre part, les organismes doivent renforcer leur crédibilité et inspirer confiance aux bailleurs de fonds internationaux et aux entreprises réglementées privées. Ces observations donnent à penser que l'instauration de la méritocratie pourrait être envisagée plus efficacement dans le cadre d'un processus davantage individualisé (en ciblant les différents organismes), plutôt que de lancer des réformes globales de la fonction publique, aux conséquences incertaines.
    Research into 72 regulatory authorities in four policy sectors (pharmacy, telecommunications, finances and pensions) in 18 Latin American countries shows that the institutionalization of meritocratic practices in the recruitment and careers of its staff has not been widespread, even in countries with a professionalized bureaucracy. The implementation of meritocracy could be partially explained through the policy sector and the influence of epistemic communities while alternative explanations like administrative legacies or the autonomy of the regulatory authorities to devise and implement personnel policies play a less important role. The institutionalization of meritocracy in ‘islands of excellence' has policy implications for sustained merit-based strategies for the civil service.Points for practitionersThis research has shown that the institutionalization of meritocracy is not widespread when considering recruitment and staff careers in 72 regulatory Latin American agencies. Successful meritocratic practices are partially explained by the policy sector in which these agencies operate. Economic regulated sectors (financial services, delivery of pensions and telecommunications) are more meritocratic than social regulated areas (pharmacy). Two explanations have been offered for this. On the one hand, meritocracy seems to be influenced by particular epistemic communities in which competition plays an important role (for instance, economists). On the other hand, agencies need to increase their credibility and attract the confidence of international donors and private regulated enterprises. These findings suggest that the introduction of meritocracy could be more successfully approached through a more individualized process (i.e. by targeting individual agencies) instead of launching overall civil service reforms with uncertain consequences.
  • Comment joindre les deux bouts : les réponses stratégiques des ONG du Sud aux conditions imposées par les bailleurs de fonds - Willem Elbers, Bas Arts p. 743-764 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La plupart des organisations non gouvernementales du Sud (ONGS) sont tributaires des organismes donateurs pour assurer leur survie. Pour avoir droit à un financement de leur part, les ONGS doivent généralement respecter une série de conditions de financement. Les détracteurs soutiennent que les conditions imposées par les bailleurs de fonds ont parfois des conséquences indésirables. Sur la base d'une recherche qualitative menée auprès de 41 ONGS en Inde et au Ghana, le présent article étudie (1) les effets négatifs (potentiels) des conditions imposées par les bailleurs de fonds aux ONGS et (2) les stratégies qu'emploient les ONGS pour répondre à ces conditions. Nous allons voir que certaines de ces conditions sont difficiles à satisfaire dans le cadre d'un développement mettant l'accent sur la propriété locale et sur une société civile solide et autonome. Nous verrons également que les ONGS recourent à toute une série de stratégies pour faire face aux conditions défavorables des bailleurs de fonds et qu'elles ne sont pas impuissantes dans leurs rapports avec ceux-ci. Ces stratégies ne sont cependant pas toujours accessibles à toutes les organisations et peuvent avoir des conséquences indésirables. L'aide privée en faveur du développement est de plus en plus caractérisée par des critères d'imputabilité et par des modalités de financement plus rigoureuses. Les bailleurs de fonds qui viennent en aide aux ONGS doivent tenir compte du fait que leurs conditions de financement peuvent avoir une série d'effets indésirables. Notre étude donne un aperçu de ces conséquences, afin de permettre aux organismes donateurs de passer systématiquement en revue leurs conditions eu égard à leurs effets potentiellement négatifs. Notre étude fait en outre apparaître que, lorsqu'elles sont confrontées à des conditions irréalistes imposées par les bailleurs de fonds, les ONGS adoptent un comportement stratégique. Ce phénomène est particulièrement problématique lorsque les ONGS en viennent à manipuler les perceptions des bailleurs de fonds, ce qui entraîne l'apparition d'une « réalité papier ».
    Most Southern Non-Governmental Organizations (SNGOs) depend on donor agencies for their survival. To qualify for donor funding, SNGOs typically have to meet a range of funding conditions. Critics argue that donor requirements may have undesirable consequences. Based on qualitative research involving 41 SNGOs in India and Ghana, this article explores (1) the (potentially) adverse effects of donor conditions on SNGOs and (2) the strategies that SNGOs employ to deal with these conditions. We demonstrate that certain donor conditions are difficult to reconcile with a view of development that emphasizes local ownership and a strong and autonomous civil society. We also show that SNGOs employ a multitude of strategies to deal with adverse donor conditions, highlighting that they are not powerless in their relations with donors. Yet, these strategies are not always available to all organizations and may have undesired consequences.Points for practitioners:Private development aid is increasingly characterized by pressure for accountability and a tightening of funding arrangements. Donors supporting SNGOs need to take into consideration that their funding conditions may have a range of undesirable consequences. Our study offers an overview of these consequences, enabling donor agencies to systematically review their conditions in the light of their potentially adverse effects. In addition, our study shows that – when confronted when unworkable donor conditions – SNGOs employ strategic behaviour. This is particularly problematic when SNGOs resort to manipulating the perception of donors resulting in the creation of a paper reality.
  • Jauger les effets d'un régime de performance d'intelligence : les indicateurs de gestion municipaux au Québec, 1999-2010 - Étienne Charbonneau p. 765-787 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Les indicateurs de gestion municipaux au Québec se conforment à ce que Hood (2007) qualifie de « régime d'intelligence ». Dans la présente étude, nous tentons de déterminer si le régime de performance d'intelligence municipal au Québec (Canada) a produit les résultats attendus. Pour répondre à cette question, nous avons utilisé des documents officiels accessibles au public, des procès-verbaux de réunions et des données d'enquête. L'histoire de ce régime au Québec est un contre-exemple à la théorie de Pollitt et de ses collègues (2010), selon laquelle une fois en place, les régimes de performance suivent une logique d'emballement. Le régime municipal d'intelligence au Québec n'est jamais passé de l'état formatif à l'état summatif, de l'intelligence aux cibles et aux classements. L'expérience dans cette province canadienne confirme le modèle de Hood (2007) relatif aux faiblesses des régimes d'intelligence. La présente étude de cas, axée sur le régime de performance, décrit une initiative comportant peu d'obligations pour les participants. Nous soutenons que les faiblesses documentées sont le résultat de la voie stratégique initialement adoptée par les décideurs, et non de leurs décisions et adaptations ultérieures. En l'absence de surveillance du public et de sanctions imposées par le gouvernement provincial, la plupart des gestionnaires publics choisissent de ne pas utiliser d'indicateurs, de ne pas les intégrer dans les budgets et les rapports annuels, de ne pas se comparer aux autres et de ne se fixer aucune cible. Dans un régime obligatoire caractérisé par des approches ascendantes et volontaires, la plupart des municipalités ont en effet opté pour une participation minimale.
    Quebec's Municipal Management Indicators embodies what Hood (2007) described as an intelligence regime. This research tries to determine if the design of the municipalintelligence performance regime in Quebec, Canada, delivered the expected results. To answer that question, publicly available official documents, minutes of meetings, and survey data are used. The story of Quebec's regime offers a counter-example to Pollitt and ' (2010) theory that once in place, performance regimes follow a logic of escalation. The municipal intelligence regime in Quebec never moved from formative to summative; from intelligence to targets and rankings. The experience in that Canadian province offers support to Hood's (2007) model about the shortcomings of intelligence regimes.Points for practitionersThe case study of a performance regime details an effort with few demands on participants. It is argued that the documented shortcomings are the result of the strategic path initially taken by decision makers, not the result of their later decisions and adjustments. Shielded from public scrutiny and without sanctions from the provincial government, most municipal managers chose not to use the indicators, not to include them in budgets and annual reports, not to compare themselves to others, and not to set targets for themselves. In a mandated regime with bottom-up and voluntary approaches, most municipalities effectively opted out.
  • Renforcer la légitimité de Sport Canada : les pièges de la création de valeur publique ? - Michael P. Sam p. 789-811 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Le renforcement de la légitimité est un aspect de plus en plus reconnu de la pratique bureaucratique dans le cadre de la gouvernance en réseau. Le modèle de « création de valeur publique » de Mark Moore (1995) exprime l'impératif stratégique relatif au renforcement de la crédibilité, de la légitimité et de l'adhésion aux politiques et aux programmes dans ce contexte. En tant que nouvelle « explication » dans les organisations publiques, il associe des points de vue en matière de leadership politique et managérial et contribue dès lors à expliquer les expériences bureaucratiques en matière de renforcement de la légitimité et leurs implications pour la politique. Dans le présent article, nous analysons les mesures prises par l'agence fédérale canadienne en charge du sport pour assurer sa légitimité et examinons ce qu'implique la création de valeur publique pour l'élaboration des politiques futures. C'est sur la base de données d'entretiens ainsi que de documents publics et internes que notre étude décrit les initiatives prises par Sport Canada pour établir les « avantages » du sport, assurer une large collaboration et renforcer sa valeur en termes d'équité et d'éthique. Nous aborderons et examinerons deux implications (ou scénarios) connexes : a) la tendance de la création de valeur publique à réduire le secteur des politiques à des interprétations peu rigoureuses aux yeux des autorisateurs politiques et b) la propension du renforcement de la valeur publique à entraîner un engagement excessif en raison de l'accumulation et de l'inclusion de nouvelles collaborations, de nouveaux mandats et de nouvelles populations cibles. Les praticiens sont d'accord avec l'approche de Mark Moore en matière de « valeur publique » en raison de sa description réaliste de la politique dans l'administration publique. Tout le monde s'accorde pour dire que le fait de générer l'adhésion aux politiques et aux programmes existants ou proposés et leur légitimité est particulièrement important dans les contextes caractérisés par des réseaux. Dans le présent article, nous examinons le renforcement de la légitimité dans le sport fédéral, un secteur qui s'appuie sur une gouvernance en réseau depuis sa création et où des efforts considérables ont été mis en œuvre pour le mettre davantage en évidence. Notre étude met en garde contre les argumentations et la création de valeur publique continuelles car les justifications incessantes risquent de soulever en fin de compte des questions concernant la crédibilité du conseil bureaucratique et de l'aboutissement probable des engagements des programmes.
    Legitimacy building is an increasingly recognized feature of bureaucratic practice under networked governance. Mark Moore's (1995) model of ‘public value creation' captures the strategic imperative to build credibility, legitimacy and support for policies and programmes in this context. As an emerging ‘narrative' in public organizations, it combines perspectives on managerial and political leadership and is therefore useful to explain bureaucratic experiences with legitimacy building and their implications for policy. This article investigates the efforts of Canada's federal sport agency to secure legitimacy and explores the implications of public value creation on future policy-making. Drawing from interview data as well as public and internal documents, the study outlines Sport Canada's initiatives to establish sport's ‘benefits', collaborate widely and add value in terms of equity and ethics. Two related implications (or storylines) are considered and discussed: (a) the tendency for public value creation to reduce the policy sector to anecdotal understandings in the eyes of political authorizers, and (b) the propensity for building public value to result in over-commitment due to the accumulation and embedding of new collaborations, mandates and target populations.Points for practitionersMark Moore's ‘public value' approach resonates with practitioners because of its realist portrayal of politics in public administration. Generating support and legitimacy for existing or proposed policies and programmes is acknowledged to be particularly important in contexts where networks are prevalent. This article investigates legitimacy building within federal sport, a sector which has been reliant on networked governance since its inception and where substantive efforts have been aimed at raising its profile. The case cautions against persistent case-building and public value creation because continuous justifications may ultimately raise questions regarding the credibility of bureaucratic advice and of the likely success of programme commitments.
  • La mise en oeuvre de « Plus d'espace pour le fleuve » : les discours positifs et négatifs à Kampen, aux Pays-Bas - Jeroen Warner, Arwin van Buuren p. 813-836 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Dans le présent article, nous analysons les stratégies discursives qui entourent la mise en œuvre du programme néerlandais de protection contre les inondations intitulé « Ruimte voor de River » (Plus d'espace pour le fleuve). Lorsque ce programme a été adopté, on l'a présenté comme un changement de paradigme s'inscrivant dans la transition en cours vers la « cohabitation avec l'eau ». L'annonce d'un changement de paradigme ne correspondait cependant pas à la réalité. Lorsqu'une politique est définie, elle est encore une lettre morte. Pour qu'elle soit mise en œuvre, les gens doivent y donner suite comme s'il s'agissait d'une réalité. Elle doit être socialement produite — et reproduite. Dans le présent article, nous analysons comment cette nouvelle initiative stratégique est « traduite » au niveau local, comment des coalitions discursives « négatives » et « positives » se développent et comment elles défendent leurs revendications sur le plan discursif. Dans ce « processus de traduction », des éléments du discours stratégique sont sélectionnés et réinterprétés pour cadrer avec les objectifs propres aux parties prenantes locales. Tandis que ses partisans n'ont eu de cesse de promouvoir le programme en le présentant comme un « changement de paradigme » positif, d'autres ont contesté cette affirmation. Notre article dresse l'inventaire des différents discours positifs et négatifs à propos de Plus d'espace pour le fleuve en se penchant sur une étude de cas révélatrice. Nous allons voir comment les éléments du discours stratégique officiel sont utilisés, élargis, remis en question ou réinterprétés par les acteurs locaux afin de défendre leur point de vue. Leurs discours tentent de créer des alliances discursives entre des dispositifs rhétoriques accrocheurs, des valeurs normatives et des sources d'expertise. Ils font un usage sélectif du discours prédominant d'alors en matière de gestion des rivières et recherchent, dans les tribunes scientifiques et politiques, les idées qui leur permettront d'appuyer leurs revendications. Les idées et autres appellations stratégiques sont inévitablement traduites et modifiées lorsqu'elles « atterrissent » sur la scène locale. Les appellations « positives » peuvent avoir une influence sur l'acceptation et la mise en œuvre locales d'une politique, mais elles ne peuvent la déterminer. Au niveau local, les appellations sont susceptibles de s'enchevêtrer peu à peu dans d'autres appellations et interprétations. Les politiques à objectifs multiples s'avèrent particulièrement exposées aux critiques des « puristes » et des adversaires focalisés sur une question unique. Les gestionnaires de projets doivent anticiper la dynamique de la reformulation et être en mesure d'adapter le discours et les appellations le cas échéant, lorsqu'ils craignent qu'ils ne deviennent des fardeaux.
    This article analyzes the discursive strategies surrounding the implementation of the Dutch water safety program ‘Room for the River'. When this program was announced, it was heralded as a paradigm shift fitting in with the ongoing transition to ‘living with water'. Yet announcing a paradigm shift is not the real thing. When a policy is made, it is still a dead letter. For it to become implemented, people have to act on it as if it is a reality. It needs to be socially produced – and reproduced. The present article looks at how the new river policy initiative is ‘translated' to the local level, how discourse coalitions ‘pro' and ‘contra' develop and how they discursively defend their claims. In this ‘translation process' elements of the original policy narrative are selected and reinterpreted to fit into the specific purposes of local stakeholders. While its protagonists have been active in promoting the program as a successful ‘paradigm shift', others have questioned this claim. This contribution inventories the different narratives of success and failure on Room for the River, by homing in on an indicative case study. We show how elements of the official policy narrative are used, broadened, questioned or reinterpreted by local actors to defend their specific point of view. Their narratives try to weld discursive alliances between catchy rhetorical devices, normative values and sources of expertise. They make selective use of the dominant narrative of current river management speak, and ‘shop' between scientific and policy venues to support these claims.Points for practitionersPolicy ideas and labels are inevitably translated and modified as they ‘land' in the local arena. A ‘success' label may influence but cannot determine local acceptance and implementation of a policy. Locally, labels are likely to become tangled with other labels and interpretations.Multi-objective policies prove particularly vulnerable to criticism from ‘purist' and one-issue opponents. Project managers should anticipate the dynamics of reframing and be able to adjust that discourse and labeling where necessary lest they become burdens.
  • Évaluation de l'efficience des services cadastraux au moyen de l'AED - José Manuel Cordero Ferrera, Francisco Pedraja Chaparro, Javier Salinas Jiménez p. 837-859 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Dans le présent article, nous décrivons une technique de mesure de l'efficience d'un ensemble d'unités agissant dans un contexte administratif de service public, à savoir les services cadastraux, une instance que personne n'a encore analysée dans la littérature concernée. Cette étude, qui a pu être réalisée grâce à l'ensemble de données transmis par la Direction générale de l'estimation foncière, contient des informations pertinentes sur les services cadastraux régionaux en Espagne pour la période allant de 2000 à 2005. Nous avons recouru à une analyse d'enveloppement des données et aux indices de Malmquist pour estimer les niveaux d'efficience de ces unités. Les résultats de ces analyses font apparaître des différences considérables entre les niveaux d'efficience moyens et l'identification des unités efficientes tout au long de la période examinée, même si l'on peut observer une amélioration non négligeable de l'efficience technique au cours des deux dernières années de la période de collecte de données, lorsque la nouvelle réglementation en matière d'estimation foncière est entrée en vigueur. Dans le même ordre d'idées, l'estimation d'un modèle de deuxième phase basé sur des méthodes bootstrap révèle qu'il est important de collaborer avec d'autres agents du secteur public si l'on veut améliorer les niveaux d'efficience.Notre article propose une analyse empirique d'unités offrant des services cadastraux en Espagne au moyen d'une analyse d'enveloppement des données. Cette technique est un excellent outil pour les professionnels de la gestion publique et de l'administration, par sa facilité de mise en œuvre et parce qu'elle permet d'identifier les éléments les plus efficaces parmi les acteurs travaillant dans un domaine donné, des éléments qui peuvent ensuite servir de point de référence pour les autres unités cherchant à améliorer leurs résultats. Nos résultats confirment que les unités qui collaborent avec d'autres agents du secteur (essentiellement, des conseils et des notaires) obtiennent de meilleurs résultats en termes d'efficience. Cette observation est intéressante pour les décideurs qui souhaitent réduire les coûts et améliorer l'organisation des unités administratives.
    `titrebEfficiency assessment of real estate cadastral offices using DEA`/titreb
    This article describes an approach to measuring efficiency of a set of units operating in an administrative public service context, namely real estate cadastral offices, a venue which has not been analysed previously in the reported literature. This study was madepossible thanks to the dataset provided by the Directorate General of Real Estate Cadastral Assessment and includes relevant information on regional cadastral offices in Spain over the time period 2000 to 2005. Data Envelopment Analysis and Malmquist indices were used to estimate the efficiency levels of these units. The results of these analyses revealed the existence of significant differences between average efficiency levels and the identification of efficient units throughout the period under consideration, although it is possible to detect a substantial improvement in technical efficiency for the last two years of the data collection period, when the new regulation about real estate evaluation came into effect. Likewise, the estimation of a second stage model based on bootstrap techniques highlights the importance of collaborating with other public sector agents to enhance efficiency levels.Points for practitioners:This article provides an empirical analysis of units providing cadastral services in Spain using Data Envelopment Analysis. This technique is an excellent tool for professionals working in public management and administration since it is easy to implement and allows identifying the best performers among producers operating in a field, which can be considered as benchmarks for other units searching to improve their results. Ourresults confirm that the units collaborating with other public sector agents (mainly councils and notaries) accomplish enhanced performances in terms of efficiency. This evidence can be useful for policy-makers interested in reducing costs and improving the organization of administrative units.
  • Chronique de l'Institut, ses sections et ses membres - Rolet Loretan p. 861-863 accès libre