Contenu du sommaire : Numéro spécial : L'exercice de la comparaison

Revue Annales. Histoire, Sciences Sociales Mir@bel
Numéro vol. 57, no 1, janvier 2002
Titre du numéro Numéro spécial : L'exercice de la comparaison
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Editorial - Jacques Poloni-Simard p. 5-6 accès libre
  • Perspectives structurales

  • L'exercice de la comparaison

    • L'exercice de la comparaison au plus proche, à distance : le cas des sociétés plurielles - Lucette Valensi p. 27-30 accès libre
    • Comparaison, dialogue, récit : Romanciers malayalam sur la parenté matrilinéaire - Francis Zimmermann p. 31-48 accès libre avec résumé
      On pourrait croire que tout a été dit sur les Nayar du Kerala qui présentent, dans les études comparatives sur les systèmes de parenté, l'exemple canonique d'une société dont la vie économique, sociale et politique était fondée sur la filiation matrilinéaire. Les règles de mariage et d'héritage qui les gouvernaient, à l'issue d'une longue période de décadence, furent abolies il y a trente ans. Mais les romanciers d'aujourd'hui cultivent la mémoire des Maisons nayar de la fin du XIXe et de la première moitié du XXe siècle. Intrigues et dialogues développent les dimensions subjectives et passionnelles de cette institution sociale. Nous tirons parti de cette ubiquité du thème de la parenté matrilinéaire dans la fiction contemporaine en malayalam pour proposer dans cet article une comparaison décentrée par rapport à nous et calculée au plus proche sur la scène locale entre une nouvelle de Basheer (le musulman) et quelques pages d'un roman de Thakazhi (l'hindou).
    • Le poids de l'histoire : Druzes du Liban, Druzes d'Israël face à l'État - Isabelle Rivoal p. 49-69 accès libre avec résumé
      Dans la tradition anthropologique d'inspiration maussienne dont se réclame Marcel Detienne, la comparaison suppose l'élaboration préalable d'universaux sociaux, de mécanismes de pensée transcendant les sociétés particulières, par une mise en regard de leurs différences. À partir d'une réflexion sur deux composantes de la communauté druze au Proche-Orient (en Israël et au Liban), l'article questionne cette méthode comparative autour de deux axes. Le premier est celui de la comparaison au plus proche, qui n'implique pas de transcender des différences dans l'ordre des valeurs et représentations, mais de mettre en équation l'identité pour construire sociologiquement ces différences. Le second, corollaire de cet exercice de comparaison dans la proximité, est celui de l'introduction nécessaire des dynamiques historiques comme moteurs sinon comme objets de comparaison.
    • Incomparables ou vrais jumeaux ? : Les renonçants dans l'hindouisme et dans l'islam - Marc Gaborieau p. 71-92 accès libre avec résumé
      Depuis des siècles, les renonçants hindous et musulmans ont été désignés en Inde par le même terme arabe faqîr, qui signifie pauvre. C'est l'une des ressemblances entre hindous et musulmans qui ont été ignorées par les théories sociologiques, comme celle de Louis Dumont : elles ont construit des modèles complètement opposés des deux religions, la première étant décrite comme fondamentalement hiérarchique, et la seconde ? indûment assimilée au christianisme ?, comme intégralement égalitariste. Pour permettre la comparaison, et rendre compte des ressemblances historiquement attestées, cet article commence par attirer l'attention sur les impasses auxquelles conduisent de telles théories. La seconde partie étudie le marché mystique de l'Inde médiévale et produit des preuves hagiographiques, historiques et juridiques attestant que les renonçants des deux religions avaient de si nombreux traits communs qu'ils pouvaient être interchangeables. Ce qui nous a conduit, dans la troisième partie, à refondre l'approche sociologique. Nous inspirant de Max Weber, nous arguons que l'hindouisme et l'islam ont des conceptions comparables du renoncement : l'islam ne doit pas, sur ce point, être assimilé au christianisme, qui soulève des problèmes spécifiques.
    • Cham et Noé : Race, esclavage et exégèse entre islam, judaïsme et christianisme - Benjamin Braude p. 93-125 accès libre avec résumé
      Le récit biblique de l'ivresse de Noé et la malédiction qui voue Canaan à la servitude furent le prétexte d'une des justifications les plus répandues de l'esclavage des Noirs. Comment l'objet même de la malédiction, Canaan, devint Cham, et comment ce dernier, dont la race n'est pas identifiée par la Bible, devint un Noir, est une question troublante. À travers l'examen serré des plus anciennes versions musulmanes, juives et chrétiennes de cet épisode ? spécialement des sources et de l'influence du grand érudit musulman Tabari ( IXe - Xe siècles) ?, cet article s'attache à cerner les ambiguïtés et les complexités sous-jacentes de cette mutation scripturale. L'analyse met en évidence la manière dont l'exégèse biblique a ouvert le champ libre à la polémique. À travers une triangulation exégétique semi consciente, associant déni de droit, appropriations et projections abusives, les religions du Livre ont graduellement créé les conditions de ce que la culture euro-américaine allait propager, au temps de l'économie atlantique des plantations : la Malédiction de Cham.
    • Religion et ethnicité : De la comparaison spatiale et temporelle - Nancy L. Green p. 127-144 accès libre avec résumé
      Les États-Unis et la France sont deux pays d'immigration qui parlent de leurs immigrés de façon différente. « Ethnicité » et « religion » sont devenues des catégories hautement médiatisées mais aussi utilisées en sciences sociales dans ces deux pays. L'Autre est perçu de manière différente dans ces deux sociétés mais, sans la comparaison, les catégories semblent n'être que de simples données explicatives. Comparer l'image de l'Autre dans deux pays permet de mieux questionner à la fois les catégories et la façon dont celles-ci sont déployées dans le temps et l'espace.
  • Métissage et nationalisme

  • Retour sur le millénarisme

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