Contenu du sommaire : Varia
Revue | Les Cahiers d'Outre-Mer |
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Numéro | no 256, octobre-décembre 2011 |
Titre du numéro | Varia |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Peuplements, mobilités et paysages en zone de mangrove guinéenne : le cas de la baie de Sangaréah (Guinée) - Fabrice Courtin, Moïse Kagbadouno, Didier Bazzo p. 453-466 Nos résultats doivent pouvoir servir de base pour des études diachroniques sur le peuplement, la mobilité et le paysage en mangrove. Ces éléments géographiques évolueront rapidement dans les années à venir, au vu des orientations démographiques et climatiques annoncées.Our results allow understanding better the dynamics of populating in the Bay of Sangaréah. They must be able to serve as base for diachronic studies on the landscape and the populating in mangrove swamp.
- Paradoxes de l'étalement urbain à Porto-Novo: dynamique démographique et économique vs dynamique foncière - Noukpo Agossou p. 467-484 Cet article analyse le paradoxe de la très forte croissance spatiale de la ville de Porto-Novo, qui est en rupture avec ses croissances démographique et économique extrêmement faibles. Les raisons du déclin relatif de cette capitale (et donc de ses croissances démographique et économique molles, cette dernière dominée par les activités informelles) sont présentées : transfert de toutes les institutions politiques, construction des grandes infrastructures économiques (port, aéroport, banques, assurances, marché Dantokpa, etc.), déménagement des maisons de commerce avec leurs sièges sociaux, à Cotonou. Au titre des facteurs de l'étalement urbain, mentionnons le niveau de vie relativement élevé de certaines catégories sociales de la population (commerçants yoruba et hommes d'affaires), la faim du foncier considéré comme un placement sûr, ce qui engendre la spéculation foncière, le dépeuplement de l'ancien noyau urbain au profit des nouveaux quartiers.This article analyzes the paradox between the very strong space growth of Porto?
Novo, and its extremely weak demographic and economic growth. The reasons of the relative decline of this capital (and thus of its soft demographic and economic growth, the latter dominated by the informal activities) are studied : transfer of all the political institutions, construction of the great economic infrastructures (port, airport, banks, insurances, Dantokpa international market, etc.) removal of the commercial firms with their registered offices, into Cotonou. Under the factors of urban sprawl, we must mention the relatively high standard of living of certain social categories of the population (yoruba tradesmen and businessmen), the hunger of land regarded as a sure placement, which generates the land speculation, the depopulation of the old urban core to the profit of the new districts. - Le trafic d'enfants, un aspect de la migration ouest?africaine au Gabon - Serge Loungou p. 485-505 Depuis plusieurs décennies, le Gabon est la destination finale d'enfants originaires des pays de l'Afrique de l'Ouest promis à des exploitations domestique et économique. Quels sont les fondements de ce trafic, les raisons de son intensification récente ainsi que les réponses que tentent de lui apporter les États les plus directement concernés, à savoir le Bénin, le Togo et le Gabon.For many years now, Gabon has been the final destination for children native of West African countries (and) destined for domestic and economic exploitation. The aim of this paper is to wonder about the bases of this traffic, the reasons for its recent intensification and also the solutions that the countries most concerned, namely Benin, Togo and Gabon are trying to find in order to curb or put an end to it.
- La gestion et l'exploitation des ressources naturelles au Gabon : vers une réorganisation spatiale des activités productives - p. 507-521 La spatialisation des activités économiques est un outil d'analyse et de compréhension, d'une part, du processus industriel et, d'autre part, des faits socio-économiques qui en découlent. Ainsi, la mise en relation des pôles d'activités majeurs (Libreville, Port Gentil/Gamba et Mounana), et des pôles secondaires essentiellement agricoles (Oyem et Bitam) ou forestiers (Mouila, Lambaréné et Lastoursville), présente un manque de diversification des secteurs productifs (industriels ou non). En d'autres termes, le Gabon n'a pas su anticiper la construction d'un tissu industriel performant, capable d'enclencher le développement du pays, mais également offrir des alternatives aux industries pétrolière et minière. C'est pourquoi la présente réflexion se propose de repenser la gestion spatiale des ressources naturelles afin de proposer un processus global d'industrialisation du Gabon.The spatialization of economic activities is a tool for analysis and understanding of, on the one hand, the industrial process and, on the other hand, the socioeconomic facts which follow. Thus, relating major poles of activities (Libreville, Port-Gentil/Gamba and Mounana), and secondary poles above all agricultural (Oyem, and Bitam) or pertaining to a forest (Mouila, Lambaréné, and Lastoursville), displays a lack of diversification of productive sectors (industrial or not). In other words, Gabon could not anticipate the building of a high-performance industrial sector, capable to start the development of the country, but also to provide alternatives for the mining and oil industry. That's why this reflection aims at rethinking the spatial management of natural resources in order to propose a global process of industrialization in Gabon.
- Les Antilles françaises à la croisée des chemins: de nouveaux enjeux de développement pour des sociétés en crise - Cédric Audebert p. 523-549 La fonctionnarisation, l'hyperconsommation et l'éclatement urbain sont les traductions spatiales les plus nettes de ce modèle, avec pour corollaire une déstructuration et une recomposition du tissu social. Les nouvelles dynamiques sociales et les enjeux environnementaux vont de pair avec un renouvellement de la question identitaire. Ils appellent à une remise en cause des modèles de société, à travers les mouvements sociaux récents, la réflexion statutaire, et la redéfinition du rapport des sociétés antillaises à leur espace et à leur environnement régional.Plethoric public employment, extreme consumerism and urban sprawl are the most obvious spatial effects of this model, whose corollary is the breakdown of social structures. Social change and new environmental issues go along with a renewal of identity issues. They put a question mark over such a societal model, as recent social unrest and institutional debates call into question of the relation of Antillean societies with their own space and more generally with their regional environment.
- L'évolution géo-environnementale de la Martinique entre les années 1956 et 2006 - Corinne Plantin p. 551-564 Les villes tendent à « grignoter » les espaces ruraux et naturels. Force est de constater que cette révolution urbaine se remarque à différentes échelles, notamment à celle de la planète. L'île de la Martinique localisée dans les Petites Antilles, n'a pas été épargnée par une urbanisation massive et rapide qui remet régulièrement en question la perception et la gestion de cet espace insulaire. Il est possible d'analyser l'évolution du territoire martiniquais durant ces dernières décennies, à travers celle de trois types spatiaux ou géo-environnementaux : les espaces urbanisés, ruraux et naturels. En effet, grâce aux outils cartographiques, par le biais d'une analyse comparative et évolutive, nous sommes en mesure d'illustrer l'évolution géo-environnementale de l'île qui s'est effectuée à grande vitesse ces dernières décennies. À partir de cartes anciennes et récentes de l'Institut Géographique National (IGN), nous avons été en mesure de mettre en avant l'évolution spatio-temporelle des zones bâties et des espaces agricoles cultivés, qui reflète une anthropisation sans précédent. Par ailleurs, il a été intéressant de se pencher sur le sort des zones de mangrove et boisées de l'île qui demeurent réellement menacées.Cities tend to “nibble” the rural and natural areas. It is clear that this urban revolution is noticed at different scales, including that of the planet. Martinique, island located in the West Indies, has not been spared by a massive and rapid urbanization which regularly calls into question the perception and the management of this insular space. It is possible to analyze the evolution of the territory of Martinique during the last decades, through the three spatial or geo-environmental types : the urbanized, rural and natural areas. Thanks to the mapping tools, through a comparative and evolutionary analysis, we are able to illustrate the geo-environmental evolution of the island which was performed at high speed in recent decades. From ancient and recent maps of the National Geographic Institute, we were able to highlight the spatial and temporal evolution of built-up and cultivated agricultural areas that reflect an unprecedented human impact. Moreover, it was interesting to consider the fate of mangrove and forest areas of the island which are clearly threatened.
- L'obsession d'habiter sa propre maison à Lomé : quel impact sur la dynamique spatiale ? - Assogba Guézéré p. 565-590 Le logement est un élément urbain essentiel qui permet de jauger les conditions de vie des populations et le niveau de développement des villes. Il peut être réalisé et possédé de différentes manières soit par des privés individuels soit par des promoteurs privés ou étatiques, soit par des autorités locales de manière formelle ou informelle. À Lomé, c'est plutôt le citadin qui produit son propre logement parce que les autorités n'ont pas pris de dispositions pour fournir des logements sociaux en qualité et en quantité suffisante. De plus, les promoteurs sont peu nombreux voire inexistants. C'est pourquoi pendant longtemps, la liberté a été donnée aux populations d'investir elles?mêmes dans le logement selon le principe de l'auto-construction, ce qui a instauré un grand désordre dans l'occupation de l'espace urbain. En raison du laisser?aller et en l'absence d'une planification urbaine opérationnelle, il s'est développé, dans cette capitale, le phénomène généralisé de la course au « chez-soi » où tout Loméen est animé du désir ardent d'acquérir un terrain pour construire sa propre maison d'habitation. Avoir sa maison à Lomé est prestigieux d'autant plus que la capitale attire tout le monde et sert de lieu de refuge aux membres de famille et aux amis qui sont de passage. Comment devient-on propriétaire de maison à Lomé et quels sont les motifs qui poussent les citadins à avoir leur propre maison ? Les réponses à ces questions nous permettront de dégager les raisons de cet engouement de l'auto-production des logements et d'en tirer les conséquences sur les conditions de vie des Loméens et sur l'urbanisation anarchique non contrôlée par les pouvoirs publics.Private housing is an essential urban element which makes it possible to measure the living conditions of the populations and the level of urban development. It can carried out and be had various manners either by the private individual ones or by private or official promoters, or by local authorities in a formal or abstract way. In Lomé town, it is rather the townsman who produces his own housing because the authorities did not make provisions to provide social housing in quality and sufficient quantity. Moreover, the promoters are very few even non-existent. This is why for a long time, freedom was given to the populations to invest itself in housing according to the principle of self construction, which founded a great disorder in the occupation of urban space. Because of carelessness and in the absence of an operational city planning, it developed, in this capital, the generalized phenomenon of the race to the « home » where any Loméan is animated burning desire to acquire a ground to build its own dwelling house. To have its private house in Lomé is more prestigious more especially as the capital attracts everyone and is used as place of refuge to the members of family and to the friends who are of passage. How does one become owner from house in Lomé and which are the reasons which push the townsmen to have their own house? The answers to these questions will enable us to release the reasons of this passion of the self production of the residences and to draw the conclusions from them on the living conditions from the Lomie inhabitants and on the anarchistic urbanization not controlled by the authorities.