Contenu du sommaire : La postmodernité et ses multiples facettes - Perspectives et méthodes

Le mythe chamitique est très présent dans le discours social et politique actuel en Pologne. L'objectif de cet article est double. Réfléchir d'abord sur ses profondes significations anthropologiques et sociologiques. Montrer ensuite la force des motivations archétypales dans nos imaginaires et comportements.

Le problème du politique comme le sujet d'intérêt des sciences sociales n'est qu'un réflexe d'état des rapports sociaux, en cadre desquels se décide la question de domination et d'obéissance. Cet article présente l'une des visions de la société contemporaine, celle de retour de tribalisme, en réfléchissant sur les perspectives de la politique en tant que telle et comme un sujet des études scientifiques au seins de la société des neo-tribus. Le rôle de la politique dans le monde neotribale comme proposé par Michel Maffesoli est ici reconstruit et opposé aux idées de Max Weber représentant la théorie politique moderne. En indiquant les points où ces deux penseurs ne peuvent s'accorder, l'auteur constate que dans notre époque, la politique dont la domination et légitimité constituent les catégories centrales, perd son importance en fonction de la tribalisation des sociétés. La nouvelle politique de Puissance remplace la politique de Pouvoir en détruisant les fondements de la sphère politique institutionnalisée, ce qui, par conséquent, rend inutiles les instruments existants de la recherche sociologique.

Les mutations socio-culturelles que vit la Pologne depuis la chute du communisme sont souvent ramenées au paradigme de la postmodernité. Ce concept, transplanté directement de l'Occident, prend souvent une coloration spécifique, notamment dans la littérature. En nous penchant sur les exemples littéraires les plus marquants, nous essayons de mettre en valeur les phénomènes postmodernes les plus caractéristiques, tels que le postcommunisme, le syncrétisme culturel, l'hybridation de la pensée, l'évanescence du poloncentrisme et l'ouverture à la multiculturalité.

Les données obtenues dans le cadre de l'enquête SVE, réalisée en 1990, 1999, 2008, ont révélé la diversité des valeurs reconnues par les Européens. Les valeurs partagées par les Polonais sont – en général – plus traditionnelles et matérialistes que celles de citoyens de pays modernes et riches. Néanmoins, les valeurs ont évolué durant les deux dernières décennies. Les changements consistent en érosion des valeurs traditionnelles liées à la famille et au mariage et en sécularisation (une baisse de la proportion des Polonais considérant la religion comme très importante).

Quel est le fil rouge ayant mené à l'élection du nouveau président américain ? La longue vague sur laquelle s'est appuyée l'histoire politique américaine du siècle dernier a abouti à une vaporisation progressive des contenus abstraits, programmatiques et idéologiques du politique, pour laisser place aux données émotionnelles, affectives et imaginaires proches des trames du vécu collectif. Obama a endossé le Web 2.0, au point d'en jaillir de manière apparemment spontanée et naturelle, réalisant avec lui un sublime fondu capable de cacher les traits politiques les plus intrinsèques du sénateur afro-américain, son appartenance à l'élite que sa candidature pointe pourtant du doigt. Et aujourd'hui ?

Qu'est-ce qu'un échange postmoderne ? Faussement simple, la question implique l'analyse d'une opposition entre deux systèmes de pensée. D'une part, l'échange moderne fondé sur l'utilitarisme, la distinction et le rationalisme ; d'autre part, l'échange postmoderne exercé grâce à la valeur symbolique des objets, le principe de perte et le retour de l'imaginaire. Pour mener le contraste jusqu'au bout, on propose ici trois questions visant à préciser la spécificité des échanges postmodernes : Quelle est l'essence des « échanges postmodernes » ? (Perspective phénoménologique). Ensuite, comment penser aux échanges postmodernes ? (Perspective théorique). Et finalement, quel est un exemple concret des échanges postmodernes ? (Perspective sociologique).

Cet article cherche à résumer les changements dans l'ordre temporel de votre vie qui sont des conséquences de l'essor du secteur créatif de l'économie et de la conceptualisation de la classe créative, en passant par les pertes dues à la vie en hâte, le style de travail de la génération X et quelques implications de la flexibilisation dans l'usage du temps et des nouveaux produits/services.

La révolution numérique est un phénomène assez récent, elle a cependant influencé fortement les industries créatives, parmi lesquelles l'industrie du disque. Assimilée souvent au piratage et donc considérée comme nocive aux productions musicales, elle a pourtant apporté des solutions positives aux auteurs, producteurs et distributeurs de la musique enregistrée. Dans le texte, à part le piratage, nous allons présenter quelques opportunités qui ont vu le jour sous la révolution numérique et qui se sont offertes aux acteurs de l'industrie du disque, devenant la source de profonds changements dans ce secteur du marché.

À chaque époque, l'image acquiert sa propre spécificité dans un cadre culturel et des formes d'expérience. L'actuelle présence et prolifération de l'image dans le quotidien est un des aspects caractéristiques de la climatologie postmoderne où se construit une visualisation du monde à travers la multiplication des dispositifs et de l'image même par la digitalisation. Cela crée des mises en forme de l'existence en générant une « présentification » du vécu à travers l'immédiateté de l'image digitale et les échanges et relations sur le Web. La forme sensible de l'œil sociologique doit prendre en compte cette stimulation visuelle comme trace d'une ambiance de l'instant vécu, d'une tendance à l'expérience in visu et penser l'image comme une sensibilité phénoménologique qui nous aide à connaître et explorer les dimensions du monde social.

Dans l'article, je vous présenterai le concept de la médiatisation qui englobe le changement du rôle des médias et de leurs influences croissantes sur l'individu et sur toutes les dimensions de la vie. J'examinerai les notions de « tabloïdisation » et de « l'info-divertissement » (ang. infotainment) comme deux tendances globales et dominantes dans les médias contemporains. Je poserai la question de la diminution du rôle des autorités (leader d'opinion) et envisagerai l'apparition des célébrités (ang. celebrities) qui reprennent leurs rôles.

Du rock aux musiques électroniques, les courants musicaux populaires ne cessent de se renouveler. Ce dynamisme provient en partie des jeunes générations, qui animent ces courants par leurs pratiques amateurs, les incarnent dans leur sociabilité quotidienne. En plus de vingt ans d'existence, les musiques électroniques se sont données à voir sous des visages différents, rejouant à l'échelle d'un courant ce dynamisme propre aux courants musicaux. De la house et la techno diffusées dans les raves et les free parties des années 1990 jusqu'aux danses électro et à la Tecktonik des années 2000, ce sont aussi les pratiques culturelles des jeunes, les modèles culturels et les images attractives qui se sont renouvelés, donnant à voir différentes facettes de l'imaginaire contemporain.

Cet article est une recherche socio-historique sur le flâneur parisien du XIXe siècle qui est un prototype de la masse-nomade dans les domaines culturels au début du XXe siècle. En nous référant à Benjamin et ses descriptions de flâneurs et de flâneries, nous poursuivons le processus de transformation de flâneur en homme-sandwich. Ce processus où décroît la socialité se fait parallèlement avec la rationalisation sociale. En nous penchant sur un problème de socialité, nous examinons les recherches de Kracauer sur les activités culturelles de la masse et principalement celles des employés qui les amènent à devenir nomades et font renaître la socialité perdue, et les rassemblent comme les tribus autour de films, sports, voyages, etc. Ces phénomènes nous amènent à suggérer le « retour du flâneur ». Enfin, nous cherchons à trouver les significations actuelles de la flânerie dans notre époque de transnationalisation avec le développement de l'internet et les compagnies aériennes à bon marché.

Cet article examine une hypothèse littéraire élaborée par l'écrivain Paul Auster comme explication probable de l'impact et de la consistance narrative de certains films. Prenant pour exemple le film Avatar, l'objectif est de réfléchir sur le rôle d'une « théorie » comme simulation de la vérité au sein d'une œuvre et sur la relation d'un produit symbolique avec l'imaginaire du public. Nous analyserons l'utilisation de la technologie comme outil pour transformer l'inanimé en animé et les objets en formules magiques ou expressions de sentiments et de messages complexes.

L'objectif de cet article est de comprendre la puissance de l'imaginaire conspirationniste qui agit sur la sociologie critique. Pour clarifier cette puissance, nous allons, en introduisant les débats autour du travail sociologique de P. Bourdieu, dégager d'abord la raison pour laquelle la sociologie critique et rationnelle est susceptible d'être tombée dans le complotisme. Ensuite, nous allons étudier certaines des conditions sociales qui sont favorables à la production de la théorie du complot. Celle-ci ne s'efface pas dans la société contemporaine prétendue rationnalisée, car l'imaginaire du complot continue d'exercer sa force négative sur la vie sociale. Ce que la théorie du complot nous démontre finalement, c'est un réenchantement négatif du monde.